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JÉSUS-CHRIST. LA THÉOLOGIE PAULINIENNE

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qu’ils doivent obéissance. Eph., v, 22 ; i. 7-8 ; Col., m, 23-24. i Le chef de tout homme est le Christ.’I Cor., xi. 3.

c. Mais saint Paul, insistant sur la primauté absolue <lu Christ, déclare Jésus chef des anges. A force de compter sur la médiation des anges, les Colossiens risquaient de méconnaître le grand médiateur, Jésus-Christ. Tout en recommandant le respect « les anges, saint Paul ne veut pas que le culte rendu à ces puissances tourne au détriment de celui qui est dû au Christ. Le Christ est supérieur aux anges, Col., i. 16 ; cf. Eph.. i. 21, soit comme Dieu, parce qu’il est leur créateur, soit même comme homme, parce que Dieu l’a fait asseoir à sa droite, au-dessus de toute principauté, et puissance, et vertu, et domination, et de tout (autre) nom prononcé non seulement dans ce siècle, mais dans le siècle à venir, i Eph., i. 21. Comme homme, Jésus-Christ est le chef des anges : è<rov ô xcçocXt] "irr/ç ipy/7, ; xod èÇooaiaç, Col., ii, 10. Par là, Paul veut-il affirmer que la ^ràce des anges dérive du Christ’.' Nous ne le pensons pas. l.a pacification universelle. Col., I, 20, n’implique pas que le Christ, par le sang de la croix, ait racheté les anges ; mais il a réconcilié l’homme à Dieu et par là fait la paix aux cieux et sur la terre. Les anges, soumis à la volonté divine, concourent à l’exécution de la rédemption et par là, le Christ-homme devient en quelque sorte leur chef. Pour plus de développements, voir Lncarna noN, t.

. col. 1 187-1488 ; 1504-15U5.

c) Conséquence : lu plénitude de grâce dans l’âme du Christ. — Le Christ, venu sur terre pour réparer le péché ne pouvait avoir le péché. Lui-même le proclame dans l’Évangile, .loa., viii, 29, 46. Cf. I Pet., i. 1 ! » : n. 22 ; 1 Joa, iii, ."> ; Heb., iv 13 ; vir, 26. Saint Pau] l’affirme expressément : i Celui qui ne connaissait pas le péché. Dieu l’a fait péché pour nous, afin qu’en lui nous devinssions justice de Dieu. » II Cor., v, 21. L’aflirmation de l’absence du péché en Jésus implique celle de sa justice et de sa sainteté : pour l’auteur de l’épître aux Hébreux le pontife « sans tâche et séparé des pécheurs > doit être « saint, innocent », vii, 26 ; pour saint Pierre, le Christ « qui n’a pas commis de pèche, I Pet., ii, 22, est mort pour nos péchés, i le juste pour 1er injustes », iii, 18. Saint Paul rattache la perfection morale et surnaturelle du Christ à son rôle de médiateur ou, plus exactement, de chef des hommes. C’est

i cause de la solidarité qui nous unit au Christ rédempteur que Dieu a fait celui-ci « péché. non pas à notre place, mais pour nous, ’, -’zz Jjuûv, a fin que nous devenions justice i, en lui, èvaùrô. II Cor., v, 21. Sur ce texte, voir Prat, op. cit., t. ii, p. 2(1 1-295..Jésus ne peut vaincre le péché dans la chair que s’il l’a déjà vaincu en lui-même par sa justice. L’influx vivi liant qu’il exerce à l’endroit des hommes, ses membres, suppose en lui, qui est la tête, la plénitude de la grâce, principe de notre justification et des grâces diverses que nous recevons de son Esprit. Rom., v. 1Ô-I7 : xii, I ; I Cor., x, 16 sq. ; xii, Il sq. ; xv, 21 ; Eph., i, 20 sq. ; iv. I sq. ; Col., i. 18 ; n. 10, etc. l.a « plénitude de la divinité dont il est question dans ce dernier texte doit s’entendre, avant tout, du mystère de l’union hypos tatique ; mais c’est aussi la plénitude de grâces qui est la conséquence de l’union hypostatlque en Jésus

et le principe vivifiant de tous ceux qui ont Jésus pour chef. Cf. Col., i, 19 et le commentaire de saint Thomas sur ce dernier texte. Colossiens (Épttre aux), I. iii, col. 384.

C’est surtout à l’occasion de son sacrifice que les vertus et la "race dont était ornée l’âme de Notre Seigneursonl rappelées par saint Paul. Nous pourrions

relever maints traits expressifs : Le Christ nous a aimés et il s’est donné pour nous comme oblation et comme victime à Dieu en odeur de suavité. Eph., v, 2 ;

Il s’humilia en se faisant obéissant usqu’à a mort. et Jusqu’à la mort de la croix. Phil., a, 8 ; cꝟ. 5 : « Par {’obéissance d’un seul la multitude des hommes seront constitués justes ». Rom., v. 19. Mais c’est l’amour le plus ardent qui a pousse Jésus a se livrer à la mort pour nous. Eph., v, 2. 25 ; Cal., n. 20 ; 1, 4 ; 1 Tim., ii, 0 ; lit., n. Ci. Le Christ n’est-il pas par excellence le Fils de l’amour ? Col., i, Ci. Toutefois l’obéissance du Christ à Dieu son Père pour accepter la mort en vue de notre salut. Rom., viii. 32 ; v. S ; cl. Joa., iii, 16 ; x, 1 7 - 1 <s ; xiv, 31 ; I Joa.. iv. 9, pose la question de sa liberté dans l’obéissance, et. par voie de conséquence, la question du mérite du Christ, nettement affirmée dans Phil.. ii, i). Ces questions seront’débattues par les scolastiques. Cf. De Bæts, De libéra Christi obe dientia, Couvain. 1905.

D’autre part, les vertus que L’apôtre exige des chrétiens pour qu’ils vivent et grandissent in Christo Jesu, marquent, elles aussi, la perfection du modèle qu’ils doivent imiter. « Si quelqu’un n’a pas l’esprit du Christ, celui-là n’est point à lui. » Rom., viii, ’.). C’est cet esprit qui « rend témoignage que nous sommes enfants de Dieu. » id., 16. Cet esprit, c’est essentiellement l’amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus Notre-Seigneùr. i id., 39 ; cf. Gal., v, ii. Tout ce que comporte l’esprit du Christ, constitue la pratique des vertus de la vie chrétienne : eu lire rénumération dans Rom., xii. 9-21 : cf. xiu. 10 ; xv 1-17 : II Cor., m. 1-7 : Cal., v, 22 sq. ; Eph., IV, 1 sq. : Col., m. 12-17 ; I Tim.. vi, 11-12 ; II Tim., iii, 10-12. I.e péché ne peut s’accorder avec l’Esprit. I Cor., m. 18-19. Lu un mot, de même que la justice du Christ est le principe de la nôtre, de même notre vertu ne sera vraie que dans la mesure où elle reproduira celle du Christ. Cf. Phil., in, 7-21 ; Eph., iv, 7, 13, 16.

Voir Fils de Dieu, col. 2101. Y ajout t : J. Labourt, Notes d’exégèse sur Phil., ii, ô- 11. dans Revue biblique. 1898, p. 402-115 ; 553-563 ; C. Van Crombryghe, De soteriologiæ christitmæ primis font i bu s, 1.ou va in. 1905 ; A. Koyet, Étude sur la christologie des Hpilres de saint Paul, l.yon, l’.)07 ; et, parmi les protestants, Ftobiger, De christologiu PauZina, Leipzig, 1852 ; H. Schini<lt, /)ie paulinische Christologie in titrent Zusammenhange mit der Heiliiehre des Apostels, Goettingue, 1870 ; A. Dietzseh, Adam und Chris lus, Rom., I, 12-21, liimu. 1871 ; W. Wciffcubarh, Zur

Auslegung der Stetle Phil., II, 5-lUZugleich etn Beitrag zur paulinischen Christologie, Leipzig, 1884 ; E. II. Ciifford. rhe Incarnation, a Studg o/ l’hit., ii, 5-11, New-York, 1897 ; I>. Sommerville, Saint Paul’s conception « I Cbrist or tbe doctrine of the second Adam, Edimbourg, 18’.). ; M. Uru ckner, DU Entstehung der paulinischen Christologie, Stras bourg, 1903 ; A. A mal, La personne du Cbrist et le rationalisme allemand contemporain, Paris, 1904 ; (anonyme The fi/th Gospel, being the Pauline interprétation o/ the cbrist, Londres, 1007 ;.1. Koegel, Christus der Iterr. Erlàuterungen tu Phil., 11.. ; - ; /, Caterstoh. puis : v. oischewski, Die Wurzeln der paulinischen Christologie, Kœnigsberg, 1909.

La christologie de l’Épitre aux Hébreux.

On

peu ! grouper sous trois chefs principaux la christologie

de l’épître aux Hébreux : la personne du Christ (c. 1-IV), le sacerdoce du Christ (c. v-vin), le sacrifice du Christ (c. viu-xiu). Voir Prat, l.a théologie de saint l’uni, t. i. t. VI, |). 510 ; HÉBREUX (Épttre aux), t. VI, col. 2103-2105. I.e sacrifice du Christ sera étudié à r.i.m MPTION ; on en a déjà noté les idées maitresses à HÉBREUX (L’/' Ire aux), col. 2106.

I La personne du Christ. - I. auteur de l’épître aux Hébreux, reconnaît très certainement les (rois aspects de la vie du Christ, le Christ préexistant, le Christ historique, le Christ glorifié. En vertu de la communication des idiomes, les divers attributs qui

conviennent a Jésus-Christ sous ce triple mode d’existence sont souvent réunis dans la même phrase