Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/624

Cette page n’a pas encore été corrigée

122 ! »

    1. JÉSUS-CHRIST##


JÉSUS-CHRIST. LA THEOLOGIE PAULINIENNE

Christ par saint Paul : la connaissance du Messie < selon la chair. dont parie id l’apôtre, est la connaissance qu’il a pu en avoir, avec les illusions grossières

et charnelles propres an peuple juif, comme si le Christ attendu eût <lù être un libérateur temporel. Cette connaissance-là. il ne l’a plus. Cf. F. Prat, op. /L. t. u. p. 237, note. Il n’est pas d’ailleurs nécessaire « le recourir à l’explication de Sabatier pour [der à saint Paul unv vraie connaissance de la e historique du Christ : l’apôtre des nations a M connaître par les témoins de la vie de Jésus (tradition qui devait être plus tard fixée dans les synoptiques) les faits importants île l’existence du Sauveur. Cf. V. Rose, Études sur lu théologie de saint l’aul. dans Revue biblique. 1902, p. 321-346 ; l""i. p. 340-342. Et la théologie de saint l’aul touchant l’homme qu’était Jésus-Christ, accuse nettement cette connaissance.

u) Jésus-Christ, hmnme. — L’expression est de saint l’aul. I Tim.. ii, 5 : JtvOptorcoç Kpurroç’IifjaoQç. : elle est formulée à propos de la médiation du Christ et, dans la pensée de l’aul. cette médiation est principalement rédemptrice. C’est qu’en effet, pour nous racheter, il faut que Jésus soit homme : Par un homme. iî’.' xvfioûicou, est venue la mort et par un homme la résurrection des morts. * I Cor., xv, 21 : cf. Rom., v. 15 ; vin. 3. La netteté de ces expressions nous oblige à donner à d’autres expressions moins précises le sens d’une humanité parfaite et entière, consubstantielle à la notre. En parlant d" homme céleste.

I Cor., xv. -17. Paul fait allusion à l’origine éternelle de la personne du Christ ; voir ci-dessus ; il oppose

is a Adam, formé de la terre, et incapable de -mettre à ses descendants une vie autre que la vie « psychique >. En affirmant que celui qui « était dans la forme de Dieu a pris i la forme d’esclave, ivant été fait semblable aux hommes et reconnu pour homme par les dehors >, Phil.. n. C>. saint Paul ne nie pas la réalité de la nature humaine, car si le Christ a été reconnu pour homme, c’est que l’expérience de sa vie entière l’a manifesté i tel. Enfin, si Dieu a envoyé son Fils dans i la ressemblance d’une chair de péché —, le terme ressemblance, similitudo, affecte le péché dont Jésus n’a pas connu la souillure, mais non la chair qui, par sa réalité, était identique à la nôtre : Jésus n’est-il pas venu « condamner le péché dans la chair ? » Rom., viii, 3. Cf. Prat, op. cit., t. ii, p.227228 et 260. Donc, en raison de sa mission parmi nous, il faut que le Christ soit homme, comme nous : il est le nouvel Adam, Rom., xii, 15 : I Cor., xv, 22. 45 ; le premier-né d’entre les morts. Col., i, 18 ; le premierné d’entre les frères. Rom., viii, 29 : le pontife, Heb., ii, 17 : iv. Il : v, 1-10 : toutes ces prérogatives supposent, en effet, que le Christ a une nature absolument identique à la nôtre : il devait venant nous racheter du péché, apparaître dans la chair. I Tim.. m. 1 6, emprunter sa chair à la masse pécheresse, revêtir dans la chair la ressemblance du péché afin de condamner le péché dans la chair. Rom., viii. 3. Sur la signification dn mot chair, voir Incarnation, t. vu. col. 1446-1 150.

II est né (fait) de la femme, Gal., iv, 4, Yevôpxvov ht

L-, -.. de la race d’Abraham, Cal.. iii, 10 ; Rom., ix. 5 ; 4e la descendance de David. Rom., 1, 3 ; II Tim., ii, s. H a un véritable corps de chair. Col., i, 22 ; Eph., n. Il ; Rom., viii, 3. Il a des parents ; des frères, 1 Coi.., ix, 5 : Jacques est son frère, (.al., i, 19. La vie historique de Jésus est aussi connue que sa personne :

lUVem* est apparu comme un esclave. Il Cor.. vin, « J ; Phil., ii, 7 ; s est soumis a la loi de Moïse, Cal., iv, 4 ; a obéi à la volonté de i Heu, son Père jusqu’à la mort sur la croix. Phil., ; i, 8. S’il a été le serviteur des circoncis > (c’est-à-dire s’ji j limité son ministère aux seuls Juifs), c’est qu’il voulait i prouver la véra cité de Dieu en confirmant les promesses faites aux pères, i Rom., xv..S ; cf. i.. !  ; Il Cor., i, 19. Il fut rempli du Saint-Esprit. Rom., i. I. cf. Il Cor., m. 17. Saint Paul connaît et rapporte plusieurs de ses paroles, I Thess.. iv, 15 ; I Cor., vu. 10-25 ; ix. Il ; il connaît les apôtres, 1 Cor., ix.."> ; xv, 5, 7, au collège desquels

il a été agrégé, malgré son indignité, par Jésus lui-même. 1 Cor., xv, 8-10 ; mais dont Pierre ou Cépha ; .si le cheꝟ. 1 Cor., i. 12 : m. 22 ; i, ."> : (lai., 5, 13 ; ii, 7-8. l’aul a connu également les miracles du Sauveur ; il les sous-entend lorsqu’il parle des « signes (le l’apôtre », qu’il a donnés comme les autres, signes accomplis au nom de Jésus et qui sont la continuation et la répétition des siens. Cal., ni, I ; II Cor., xii. 12. i Rose, Revue biblique, 1903, p. 340-341. Cf. Rom., xv. 16 sq. Pourquoi ne trouve-t-on pas dans saint Paul plus d’allusions a la vie historique île Jésus-Christ’.' C’est très vraisemblablement, pour ne pas dire à coup sûr, parce que l’enseignement propre à saint Paul se superpose à une catéchèse apostolique faite aux néophytes, uniformément et obligatoirement, avant la collation du baptême. Cette catéchèse, à la fois historique, dogmatique et liturgique, instruisait les néophytes de ce qui concernait Jésus, ~x r.z-A’Irjpo j. Act-, xviii. 25 ; Cf. xxviii. 31 ; Col., iv., S ; Eph., VI, 22 ; Phil.. n. 19-20 ; F. Prat., op. cit., t. ii, note B, p. 61-66. El c’est sans doute en puisant dans le contenu de cette catéchèse que saint Paul, occasionnellement, rappelle aux Corinthiens la résurrection de Jésus : Irtulitli enira vobis… quod et accepi ; I Cor., xv, 3-8 ; et l’institution de l’eucharistie, xi, 23-26.

Le récit de l’institution de l’eucharistie appartient « l’ailleurs à un ordre de faits sur lesquels saint Paul, en raison d’un intérêt dogmatique visible, devait insister davantage : il s’agit des faits relatifs à la mort du Sauveur, c’est-à-dire à notre rédemption. Saint Paul rapporte la trahison de Judas, I Cor., xi, 23 ; les outrages infligés à Jésus, Rom. xv, 3 ; les souffrances par lui endurées. II Cor., i, 6 ; Phil., iii, 10 : l’amour qui pousse le Sauveur à la mort. Gal., ii, 20 ; Rom., viii, 37, et à la mort de la croix, Gal., iii, 13 : Col., ii, 14 ; mort subie sous le gouvernement de Poncel’ilate. I Tim., vi, 13. Nous avons déjà vu plus haut comment saint Paul ne l’ait que répéter l’histoire evangélique en ce qui concerne la sépulture, la résurrection et la glorification du corps du Sauveur. Voir col. 1214. Maintenant Jésus est monté au ciel où il trône à la droite de Dieu, Rom., viii, 31 ; Eph., I, 20 : on l’attend pour juger les vivants et les morts, IThess., i, 10 ; iv, 16 ; IIThess., 1, 7 ; Phil., ni. 20. Mais, il faut le reconnaître, le Ghrist de l’histoire n’a pas retenu l’attention de saint Paul et ce n’est pas vers lui qu’il va diriger l’humanité, i Il avait contemplé le Christ ressuscité, il l’avait fixé dans son éclat de Fils cle Dieu, il reçut de cette vision une empreinte définitive. Il rejoint le Christ la. où il le trouve et il s’attache à lui non pas dans le moment historique — déjà évanoui — (le son court apostolat, mais dans le moment éternel et supraterrestre où, source de salut et de vie divine, il exerce pleinement son action messianique, où toute puissance lui a clé donnée au ciel, sur la terre et aux enfers. Etre l en Christ-JésUG », c’est adhérer au Christ dans son étal glorieux ; c’est, pour reprendre une comparaison connue, s’envelopper

dans cette atmosphère divine, la seule qui soit, déformait «  « naturelle au chrétien, i V, Pose, Revue hiii, i /-, I’mi :  ;. p. 342.

mu la connaissance qu’a eue Paul de la personne bistoiqne de Jésus, outre les articles de n. Rose, dans la Bévue HWque, citons Prat, La théologie de S. Paul, t. a, p. 239 sq., Mgr Battflol, Orpheus etTÉoanglle, Paris 1910, p. 85-113,

t parmi les protestants, d’après Prat, l’aret, PDaflH uiul

/sus ÇEtntge Bemakungea uIht <in VertotMiiin des Apoaleh