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JÉSUS-CHRIST. LA RÉSURRECTION


ils ne la dépasseront pas. >J. Lebreton, op.. eit, p. 292 Bibliographic.

Noir lus de Dieu, col. 2395.

V. LE COURONSBMBST DE 1. I VENT DE

s dajts i viiuBvas. Cette

question peut être envisagée sous plusieurs aspects. L’apologiste, se souvenant de I Cor., xv, 1 1, trouve dans la résurrection du Sauveur le signe évident de la crédibilité de tout l’enseignement de Jésus. L’exégète et l’historien ont surtout à prouver l’historicité des récits et la réalité de la résurrection du Sauveur. Le théologien sans négliger l’un et l’autre de ces deux aspects, et accueillant avant tout les résultats positifs de l’exégèse et de l’histoire doit montrer dans le Christ glorieusement ressuscité la même personnalité que dans le Christ vivant de la vie commune des hommes ou soulïrant les tourments de sa passion. C’est le même Christ, qui s’est humilié jusqu’à revêtir la forme d’esclave, que Dieu a glorifié en le ressuscitant d’entre les morts. Le Christ ressuscité n’est pas une création de la conscience chrétienne à un âge postérieur ; il répond à une réalité certaine qui, prenant corps dans les récits sacrés, y achève la révélation de l’Homme-Dieu. Mais cette réalité manifeste dans le Christ une vie toute nouvelle, très dissemblable de celle que Jésus qui avait pris tout l’extérieur de la vie et de la croissance humaine, habilu invenlus ut homo, menait sur terre avant sa mort ; une vie désormais conforme aux exigences créées dans la nature humaine du Christ par l’union hypostatique.

1° Le Christ ressuscité continue historiquement le Christ qui s’est révélé, dans les synoptiques, homme et Dieu. — 1. Le Christ des synoptiques a eu la connaissance certaine de sa résurrection future. Quatre fois Jésus fait une allusion explicite à sa résurrection après trois jours. Marc, viir. 31. Matth., XVI, 21 et L <c ix, 22 ; — Marc, ix, 8-0. Matth.. xvii, 9 ; -Marc, ix, 30, Matth., xvii. 23 ; — Marc, x. 31. Matth.. xx. 19 et Luc., xviii, 33. Nous savons que ces paroles de Jésus ne furent pas immédiatement comprises de ceux qui les entendirent : ces prédictions ne s’illuminèrent qu’aux clartés de la résurrection. Toutefois, les Juifs s’en souvinrent au moment de la mise au sépulcre. Matth., xxvii, 63-66. En dehors de ces quatre prophéties explicites, on doit également relever deux paroles de Jésus qui désignent d’une façon figurée la résurrection future. La première est relative au si^ne de Jonas i. Matth., xii. 38-42 ; cf. xvi, 1-1 ; Marc, viii, 12-13 ; Luc, xi, 29-33. Les exégètes sont assez incertains du sens exact qu’il faut attribuer au signe de Jonas. La majorité des exégètes libéraux et nombre de catholiques font porter l’application du signe, d’abord sur la prédication, et indirectement sur toute la carrière publique du Maître, miracles et résurrection y compris. Cf. A. Durand, Pourquoi Jésus a parlé en paraboles, dans les Études, 20 juin 1906, p. 764 et note ; A. van Hoonacker, Les douze petits Prophètes, Paris, 1008, p. 320 Mais le texte de Matth., xii, 10, devient bien difficilement explicable en cette hypothèse. Jésus, en eflet, y déclare expressément : « Car tout a’nsi que Jonas fut dans le ventre du poisson, trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l’homme sera dans le sein de la terre, trois jours et trois nuits.. La comparaison entre Jonas et Jésus porte sur l’ensemble de la mission de Jonas, histoire et message. Mais le signe » c’est l’épisode miraculeux des trois jours et trois nuits passés dans l’abîme, et la dramatique survie qui en fut la suite, image de la mort et de l’ensevelissement de Jésus, suivis de sa résurrection glorieuse. La différence sera tout entière entre l’attitude des Nfinivite convertissant à la prédication de Jonas, et celle des Juifs que la prédication du Christ aura laissés incré dules., . Tout le passage est donc prophétique et le second Jonas, c’est Jésus ressuscité. > I. de (irandmaison. Jésus Christ, col. 1510. Cf..1. Knabenbauer, Commentarius in Malthssum, 1892, t. i. Taris, p. 501 ; Théodor Zah i, Dos Evangelium îles Mattheeus ausgelegt, 3 r édit., Leipzig*, 1910, p. 173. Les exégètes radicaux rejettent purement et Simplement, a titre d’interpolations, les textes relatifs au signe de Jonas, A. I.oisy Les Évangiles synoptiques, t. i, p. OUI. Vu signe de Jonas. il faut ajouter le signe du « temple réédifié. » Jésus, au cours de ses prédications, avait donné comme signe de la vérité de son enseignement la possibilité de détruire le temple de Dieu et de le réédifier après trois jours. Matth., xxvi, 61, Marc, xiv, 07-59 ; cf. Matth.. xxvii, 39-40, Marc, xv, 30-31 ; Act., vi, 13, il. Mais c’est l’évangile de Jean qui nous rapporte le plus fidèlement (parce qu’il rapporte les paroles du Maître et non celles de ses accusateurs) la prédiction faite par Jésus et le sens qu’il y attachait : « Les Juifs prenant la parole lui dirent : « Par quel signe nous montres-tu que tu peux faire ces choses ? » Jésus répondit et leur dit : « Détruisez ce temple et je le relèverai en trois jours. » Mais les Juifs repartirent : « On a mis quarante-six ans à bâtir ce temple, et toi tu le relèveras en trois jours ? » Mais Jésus parlait du temple de son corps. Lors donc qu’il fut ressuscité d’entre les morts, ses disciples se ressouvinrent qu’il avait dit cela et ils crurent à l’Écriture et à la parole qu’avait dite Jésus. » ii, 18-23. La prophétie, obscure au moment où le Christ la formule, s’éclaire par les événements. Elle montre du moins que Jésus, connaissait d’avance le fait de sa résurrection future. Cf. J. Knabenbauer, Commentarius in Johanncm, Paris, 1898, p. 132 sq. ; J. E. RJser, Das Epannclium des heil. Joannes, Fribourg-en-Brisgau, 1905, p. 85 sq. ; Th. Zahn, Das Evangelium des Joannes ausgelegt, Leipzig, 1908, p. 170.

2. La résurrection de Jésus-Christ est un fait historique certain. — La croyance à la résurrection du Christ, au témoignage de saint Paul, I Cor., xv, 1-20, est un fait notoire dans l’Église de Corinthe, et saint Paul en fait le point de départ de son argumentation pour prouver la résurrection des morts en général. Mais cette croyance, fondamentale dans l’Église, dès l’époque où Paul y fut accueilli (ne dit-il pas qu’il l’a reçue « par tradition » ) repose sur des faits historiques absolument certains. Ces faits, ce sont les apparitions de Jésus ressuscité. Les témoins de ces apparitions sont encore, pour la plupart, vivants au jour où Paul écrit. C’est Pierre, que saint Paul met à part, au premier rang, et dont il fait ainsi ressortir l’autorité. C’est aussi e collège des Douze ; c’est la foule des cinq cents disciples, presque tous encore vivants ; c’est Jacques, dont le témoignage pouvait avoir tant d’importance pour les chrétiens judaïsants ; ce sont enfin, d’une manière générale « tous les apôtres ». Saint Paul, à ces apparitions du Christ ressuscité, joint l’apparition dont il fut personnellement favorisé sur la roule de Damas. L’évidence du fait dont il s’agit de témoigner y fut si grande, que cette apparition, sur ce point, peut être pleinement assimilée aux apparitions antérieures à l’Ascension : ClyJ)r l K7J<pqc… 089O/ ; ’Ixxo)6w… ït/v.-’j’j 8k 7TivTO)v wT-îpîl tm èxTp(à(jta*n &ç6t] xau.ol. Cf. Act., ix, 1-20 ; xxii, 4 17 ; xxvi, 9 19. La liste des témoins dressée par saint Paul n’est pas exhaustive. Les récits évangéliques, qui ignorent l’apparition à Jacques, laquelle est mentionnée dans l’ÉV mgile selon les i [ébreux, cité par saint Jérôme, l> oiris illustribus, c ii, ne foui qu’une allusion rapide a l’apparition a Pierre, Luc, xxiv, 31, mais complètent la liste des témoignages apportés par Paul, par plusieurs récits circonstanciés d’apparitions. C’est tout d’abord, l’apparition de l’ange aux saintes femmes, Matth.,