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    1. JÉSUS-CHRIST##


JÉSUS-CHRIST. LA RÉVÉLATION DU « FILS DE 1)11. 1

fait ici allusion à sa propre préexistence. Sur ces textes, voir les commentateurs et spécialement le P. Lagrange, sur Mare., i. 38 ; Svrete, sur Mare., 1, 38 ; Ptnmmer, sur Lue., iv, 13, etc.

Sur le Fils do l’homme : Lesêtre, Dictionnaire <I. la Bibk. art. Fils de f homme, t. n. col. 2258-2259 ; J. Lébreton. Les origines du dogme de la Trinité, p. 27 l-i>Stî ; Ami du Clergé il.. Pirot), 1922, p. 390-391 ; Rose. Érude sur les Évangiles, Paris, 1905, p. 157 sq.j Lepin, Jésus. Messie. et Fils de Dieu. Paris. 1910, p. loi sq. : KrawutLcky. dans Theologisehe Quartaisthrift, Tubingùe, 1869, p. 600 sep ; y.eilsehrijt fur kalholisehe Théologie, 1892, p. 567 sq., et surtout l’ouvrage classique de Fritz Tillmaun, J)er Mensehensohn, Jesu Selbstzeugnis fur seine messianische Wûrde, Fribourg-en-B.. 1907. <>n consultera aussi les commentaires catholiques des évangiles. I.e P. Lagrange, est revenu maintes fois sur la question ; voir Revue Biblique : Les prophéties messianiques de Daniel, octobre 1904, p. 494-520 ; recensions de divers ouvrages, avril 1908, p. 280-293.

Friedrich Bard, Der Sohn des Menschen, Wismar, 1908 ; Driver, art. Son <>/ Malt, dans le Dictionarg of the Bible d’Hastings. Edimbourg, 1902 ; t. iv, p. 579-580 ; H. 11. Charles, The book of Enoeh. Oxford, 1893, appendice B ; Lietzmann, Der Menschensohn, Beitrdge : ur neutestamenttiehe Théologie, Fribourg-en-B., 189(i ; Wellhausen. Der Menschensohn, dans les Skizzen und Vorarbeiten, Berlin, t. iii, p. 187-315, et dans ses brefs commentaires sur les Synoptiques. Berlin, 1903-1905 ; Fiebig, Der Menschensohn, Jesu Selbstbezeichnung, Tubingùe, 1901 ; Edwin A. Abbot, The Son of Mon, Contributions to the Sludy of the Thought of Jésus, Londres, 1912 ; H. J. Holtzmann, Lehrbuch der neutestamentlichen Théologie, Tubingùe, 1897, t. i, p. 313335.

3. Révélation explicite de l’Homme-Dieu.

a) Jésus, Fils de Dieu. — Dans l’évangile de l’enfance, Jésus déjà avait reçu ou s’était donné le titre de Fils de Dieu. Voir col. 1176, 1182. Au début de sa vie publique, l’attestation solennelle de la filiation divine avait été donnée au baptême, voir col. 1184. Les tentations du démon au désert partent de cette attestation : « Si tu est le Fils de Dieu ! » Mais ni les suggestions du démon au désert, Matth.. iv, 3, 6 ; Luc., iv, 3, 9 ni les protestations des possédés concernant la filiation divine de Jésus, Matth., viii, 29, cf. Marc, v. Il et Luc, viii, 28 : Marc, iii, 11-12 ; cf. Luc.iv, 41 : etc. ne sont recevables comme révélation du mystère de l’Homme-Dieu. Des témoignages plus authentiques nous sont fournis par les apôtres d’abord, et par Jésus ensuite.

u. Le témoignage des apôtres. — Peu à peu, Jésus s’est manifesté à ses apôtres, et en même temps que l’action intime de la grâce les touche, le Père leur révèle son Fils et les attire à lui. Après la pêche miraculeuse, Luc, v, 4-11, Simon Pierre sent davantage la distance qui le sépare de Jésus : Retirez-vous de moi, Seigneur, parce que je suis un homme pécheur. » Pierre sera à même bientôt de mesurer cette distance. Marchant sur les eaux, à l’appel de Jésus, il se laisse relever par celui-ci, au moment où il commençait à enfoncer, et les témoins du miracle se prosternèrent devant le Maître en disant : - Tu es vraiment fils de Dieu. » Matth., xiv, 33. C’est vers le même temps que Pierre rend au Christ un autre témoignage, rapporté par le quatrième évangile. Joa., vi, 67-69. Jésus s’est présenté aux Juifs comme le pain de vie descendu du ciel : beaucoup de disciples se scandalisent et s’éloignent. Jésus se tourne alors vers ceux qui restent et leur flemande tristement : « Voulez-vous partir, vous aussi.’» Et Pierre, au nom de tous, lui répond : i Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle ; pour nous, nous avons cru et nous avons connu que tu es le saint de Dieu. (La Vulgate dit : le Christ, Fils de Dieu. La leçon primitive est difficile à établir ;. Fuis vient, dans l’ordre chronologique la confession plus solennelle faite au nom de tous par Pierre, à Césarée de Philippe, et Jésus en consacre,

dans sa réponse, l’origine divine : « Qui, dit-on que Je suis, moi, le Fils de l’homme ? Ceux ci [les disciples | répondirent : i Les uns, Jean-1 laptiste ; d’autres Élie ; d’autres. Jérémie ou quelqu’un des prophètes. » Jésus leur demanda : i Mais vous, qui dites-vous que je suis.’i Prenant la parole. Simon Pierre dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, i Et Jésus répondant lui dii : Tu es heureux. Simon, fils de Jean. -car ni la chair ni le sang ne t’ont révélé ceci, mais mon l’ère qui est dans les eieux. t Mat th., xvi. 13-17. Ici l’expression Fils de Dieu, qu’on ne rencontre pas dans les textes parallèles de Maie. viii. 29 i lu es le Christ. ►) et de Luc, ix, 20 ( le Christ de Dieu » ) dépasse certainement la dignité messianique île Jésus, qui seule cependant est directement en cause dans la confession de Pierre. Ou plus exactement c’est la dignité messianique qui est élevée à un degré supérieur à celui que lui accordait l’attente juive ; c’est un messianisme divin que veut proclamer Pierre et, en rendant la pensée du prince des apôtres par l’exclamation « Fils de Dieu », saint Matthieu a retenu le sens véritable, sinon la formule exacte, de la confession de Pierre. Voir Lebreton, op. cit., p. 300 ; Lepin, Jésus, Messie et Fils de Dieu, p. 282-285. Mgr Batifïol, L’Église naissante et le catholicisme, p. 99-113. La meilleure preuve qu’on puisse apporter de la vérité de cette interprétation, c’est la façon dont les trois synoptiques rattachent la scène de Césarée au récit de la transfiguration, Matth., xvii, 1-8 ; Marc, ix, 1-7 ; Luc, ix, 28-36, cù un nouveau témoignage en faveur de la filiation divine du Christ est apporté par la voix du Père lui-même : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances, écoutez-le. » Matth., xvii, ô : Marc, viii, 6 ; Luc, ix, 35. L’expression « Fils bienaimé » commune aux trois évangiles est significative de la filiation naturelle. Voir plus haut, col. 1184. Est-il besoin de faire remarquer comment, dans les récits de cette double scène, c’est toute la personnalité de Jésus, Fils de Dieu, fait homme pour notre salut, qui est manifestée. Après la confession de Pierre à Césarée, Jésus explique la mission du Christ souffrant ; la transfiguration nous dévoile le Christ glorieux ; l’une et l’autre scène, eu ce Christ souffrant ou glorieux, nous montre le Fils de Dieu et le Christ glorieux ne sera tel qu’après avoir et pour avoir souffert, i mort et ressuscité. Cf. Matth., xvii, 9. On comprend mieux que saint Pierre ait pu, en toute vérité, écrire plus tard : « Ce n’est pas en nous attachant à d’ingénieuses fictions, que nous vous avons l’ait connaître la puissance et l’avènement de Noire-Seigneur Jésus-Christ ; mais c’est après avoir élé les spectateurs de sa majesté. Car il reçut de Dieu le Père, honneur et gloire, lorsque, descendant de la gloire magnifique, vint à lui cette voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis mes complaisances : écoulez-le. Il Pet., t, 16-17. b. Le témoignage de Jésus. - De multiples témoignages, implicites ou explicites de la filiation divine de Jésus pourraient être recueillis des lèvres mêmes du Sauveur dans les synoptiques. Voir. Fils de Du j. t. v, col. 2391-2392. Nous préférons n’eu retenir ici qu’un, le plus solennel de tous, celui que Jésus rendit,

déjà captif de ses ennemis, eu lace du grand prêtre Caïphe. Matthieu, xxvi, 63-64, et Marc, xiv, > 1-62,

mélangent une double affirmât ion tombée de la bouche du Sauveur, celle de sa messianité et celle de sa libation divine. Luc distingue plus nettement deux questions posées à Jésus amenant les deux réponses faites par Jésus : Les anciens du peuple, les princes des

pleins ci le-, scribes s’assemblèrent, et le firent venir

dans leur conseil, disant : i Si lu es le Christ, dis-le-nous. . Il leur répondit : « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas ; et si je vous Interroge, vous ne me répondrez pas, ni ne nurenverrez. Mais désormais le