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    1. JÉSUS-CHRIST##


JÉSUS-CHRIST. LE TÉMOIGNAGE DE LA PRÉDICATION

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précurseur, comme le Messie réalisant par ses miracles les prophéties d’Isale. Luc. mi. 18-22 ; Matth.. xi. 2 8 ; cf. ls., xxxv, ! -."> : li. 1-2. S’il chasse les démons c’est que le royaume de Dieu est déjà venu. Matth.. xii. 28 ; Luc, xi. 20. Aux Juifs qui lui demandent de déclarer nettement s’il est le Christ, .lésus répond par le témoignage de ses œuvres. Joa., x. 24-25 ; cꝟ. 37-38 et v. 36. l.a résurrection de Lazare a pour but île faire glorifier le Fils de Dieu. Joa.. xi. 4. et de provoquer la foi en Jésus, v. 15. 41-42. Les apôtres sont repris par le Maître de ne pas assez croire en lui, malgré les miracles dont ils ont été les témoins. Matth.. xvi, 6-12 : Mare., viii. 11-21. et les Juifs sont sans excuses de leur péché d’incrédulité et de haine, à cause des œuvres accomplies par Jésus. « œuvres que nul autre n’a faites, i Joa.. xv. 22 21.

b) L’effet produit dans les foules et sur les disciples. c’est la foi. c’est-à-dire la confiance en sa personne, sinon la croyance en sa messianité et sa divine filiation. On trouvera les différentes nuances de cette « foi » encore mal définie, dans les textes de l’évangile : Ses disciples crurent en lui. Joa.. n. Il ; < beaucoup crurent en son nom, » ii, 23 ; l’officier royal, après la guérison de son fils. « crut en (Jésus), lui et toute sa famille. iv. 53. Xicodème dit expressément à Jésus : « Maître, nous savons que vous e’tes venu de la part de Dieu comme docteur : car personne ne peut faire les miracles que vous faites, si Dieu n’est pas avec lui. Joa., iii, 2 : cf. Act.. x. 38. A la suite des miracles, les apôtres et les foules estiment qu’il existe entre Dieu et Jésus des relations étroites qui élèvent Jésus à un rang bien supérieur à celui des hommes : c’est un

grand prophète >. un i saint personnage », le « Messie lui-même ». cf. Matth.. iv, 21 ; xiv, 33 : xxvii, 40, 42 ; Marc, i, 28, 40 ; ii, 12 ; Luc, vii, 16 : c’est « le Fils de David >. Matth., xii, 13. Hérode Antipas, apprenant les miracles de Jésus, pense que Jean Baptiste est ressuscité. Marc, vi. 14. Les miracles sont pour le peuple la pierre de touche de la sainteté de Jésus : « Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Toutes ces remarques des évangélistes nous montrent quelle excellente préparation à la révélation de l’Homme-Dieu furent les miracles du Sauveur.

I ne admiration sincère, mélangée de frayeur à cause de la puissance inconnue qui se manifestait en Jésus, mais irrésistible, entraînait les foules vers Jésus. Cf. Marc. i. 27-28 ; v. 42 : Matth., ix, 8, 26 ; Luc, iv, 36, 37 : vu. 16. 17 : viii, 56 ; ix, 44 ; xi, 14 ; xviii, 43 ; Joa., xii, 17-18.

c) Mais bien plus, les miracles sont déjà, implicitement, la révélation du mystère de l’incarnation, car leur accomplissement, aux esprits non prévenus et réfléchis, devait démontrer en fin de compte la divinité agissant dans et par l’humanité de Jésus dans l’unité d’une seule personne. Cette conclusion sera celle de l’apologétique, qui s’attache a démontrer, par une étude rétrospective, la valeur probante des miracles de Jésus. fin soi, les miracles ne démontrent pas la divinité du thaumaturge ; et i Notre Seigneur n’opère de miracles que pour prouver la divinité de sa mission.

II n’entend pas prouver directement sa divinité personnelle. Sans doute, agissant de sa propre initiative et par sa propre puissance, il pouvait prouver par là qu’il est Dieu. Mais cette initiative et cette puissance indépendante se supposent plus aisément qu’elles ne se démontrent, tant qu’elles restent isolées de l’affirmation du Sauveur sur sa nature divine. Logiquement, le miracle prouve donc seulement que N’otre-Seigneur est l’envoyé de Dieu et que sa parole est digne de foi. La valeur de cette parole une fois établie par le miracle, il ne reste plus qu’à l’écouter et à la croire. > H. Lesétre, art. Miracle, dans le Diction naire de la Bible, t. iv, col. 1121. Indirectement, et a

titre de signes de crédibilité, les miracles on général amènent donc un esprit non prévenu à donner son assentiment a la divinité du Christ. Mais directement quoique implicitement, plusieurs des miracles du Christ aboutissent à ce résultat. Chaque l’ois que Jésus accomplit des prodiges, en son nom propre, de son propre gré. manifestant une volonté toute-puissante (cf. Matth., viii. 5. 7 : Luc. vu. Il : viii. 46) ; ou lorsqu’il communique à ses apôtres le pouvoir de faire des miracles qu’ils doivent exercer en son nom (cf. Luc. x. 17 : Act.. m. 6 : ix. 31 : xvi. 18, etc.), il y a manifestement en ces actes la preuve que Jésus possède la puissance divine dans sa plénitude. De plus, certains miracles sont expressément accomplis par Jésus en signe de sa divinité, affirmée implicitement ou expli cilement par lui. Jésus remet les péchés du paralytique de Capharnaum, et pour montrer qu’il a le pouvoir de remettre les péchés, il guérit le paralytique. Matth.. ix, 1-8 : Marc, ii, 1-12 : Luc, v, 17-26. Noir, d’autres passages plus expressifs encore, dans saint Jean, v, 16-21 : x. 22-38 ; xiv, 11-12. Il ne faut pas nier a priori que quelques esprits, même avant la résurrection du Sauveur, aient pu pénétrer jusqu’à cette extrême logique la valeur probante des miracles du Sauveur. Tout au moins, ils avaient déjà entrevu, dans les miracles accomplis, la manifestation de l’Homme-Dieu ceux qui démons ou hommes, proclamaient Jésus « Fils de Dieu ». Cf. Matth.. iv. 3, 6 ; Luc, iv, 3, 9 ; Matth., viii, 29, et Marc, v, 7 ; Luc, viii, 28 ; Matth., xiv, 33 : xxvii. 54 ; Marc, xv, 39 ; Joa., i, 49.

2° Manifestation de V Homme-Dieu dans la prédication générale du Christ. — 1. Préparation à la révélation du Fils de Dieu fait homme : l’enseignement de Jésus touchant le « Père céleste ». Cf. Lebreton, Les origines du dogme de la Trinité, 4° édit., p. 243249. — La doctrine du Fils incarné est corrélative à la notion du « Père céleste ». La prédication de Jésus dans les synoptiques a, peut-on dire, pour objet principal la foi au Père. La paternité de Dieu n’était pas ignorée dans l’Ancien Testament, Cf. Lagrange, La paternité de Dieu dans l’Ancien Testament, Revue biblique, 1908, p. 481-489 ; Dalman, Die Worte Jcsu, t. i, p. 150-152. Dieu est comme un père, Ps., ciii, 13-14, vis à-vis des justes, il est le père d’Israël, ls., lxiv, 7 sq. ; Israël est son fils premier-né, Ex., iv, 22 ; cf. Deut., xiv, 1 ; xxxii, 5-6 ; ls., i, 4 ; xxx, 9 ; xlv, 11 ; lxiii, 16 ; Os., ii, 1 ; xi, 1 : Jer., iii, 4, 14, 19. 22 ; xxxi, 8, 20 ; Mal., ii, 10. Cette notion de paternité qui rapproche Dieu des hommes s’effacera quelque peu dans le judaïsme palestinien ; les traducteurs des targurfis s’efforcent d’en diminuer l’affirmation, afin d’accentuer davantage la transcendance de Dieu. Cf. Dalman, Die Worte Jesu, p. 156, 157. Cette tendance, existante au temps de Nôtre-Seigneur, montre combien le divin Maître agit sagement, afin de préparer la révélation de l’Emmanuel, en prêchant à nouveau la paternité divine, à laquelle il accorde un sens plus profond que ne l’avaient fait les livres de l’Ancien Testament, (.elle paternité divine suppose en Dieu une sollicitude providentielle de tout instant. Cf. Matth., vi, 25-32 ; Luc. xii. 22-32. Chez Matthieu, le mot « Père » est plus fréquemmeni que chez

Luc, ou Marc, qui y substituent volontiers le mot » Dieu ». Matth., vi-26, cf. Luc, mi, 21 ; Matth., . 2’.). cf. Luc, xii. 6 ; Matth., x, 20, cf. Marc, m. Il et Luc, xii, 11 ; Matth.. xii. 50. cf. Marc, m. 35 et Luc. vm, 21 : Matth., x, 32, cf. Luc. xii, 6. Voir Hainack, Sprilche im<l Reden Jesu, p. 61. Mais Le sens demeure le même. Elle apparaît surtout dans le pardon des fautes, cf. Matth., iii, 14-15 ; Marc, xi. 25, et Jésus par ses actes comme dans ses paraboles, i prêché constamment cette doctrine du pardon. Cf. Matth.. i, 2, Fi : v, 7 : vii, 2 : Luc, vii, 18 ; i, 9 ; et surtoul xv. 1-32