Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/601

Cette page n’a pas encore été corrigée

lis ;  ;

    1. JÉSUS-CHRIST##


JÉSUS-CHRIST. LE TÉMOIGNAGE DU PRÉCURSEl R

L184

iMaii.. i. 6 ; son rôle et tracé par ls.. xi., 3-5 : il est i la voix qui prépare dans le désert le chemin du Seigneur. El c’est pour préparer ce chemin du Seigneur qu’il commence sa prédication.

1 La prédication de Jean-Baptiste, relativement à Jésus-Christ, cirant le baptême de Jésus. 1. Cette

prédication porte d’abord sur l’imminence du royaume messianique : le royaume des cieux est proche. » Matth., m. 2. Ces expressions : i royaume de Dieu » (Marc et Luc), « royaume des cieux » (Matth.), « royaume du Christ ou simplement i royaume par excellence sont propres a la révélation chrétienne et sont prises indistinctement dans le même sens. Voir Dictionnaire de la Bible, art. Roi/aume de Dieu, t. v, col. 1237. Cependant l’expression : « royaume des cieux > était déjà employée par le précurseur pour annoncer l’avènement du Messie, et nous avons tout lieu de supposer, qu’elle était dès lors en usage pour désigner l’œuvre du Christ, c’est-à-dire le nouvel étal religieux et politique quon s’attendait à lui voir fonder. Elle constitue donc déjà, à elle seule, dans la bouche de Jean-Baptiste un véritable témoignage en laveur de la niessianité de Jésus. Mais le caractère inspiré de la prédication de Jean relativement à la proximité du royaume messianique, apparaît surtout (ii ce que le précurseur attribue déjà, en réaction contre les idées erronées de ses contemporains, au royaume futur les caractères que devra lui donner plus tard Jésus. I.a pénitence est la condition préalable, absolument nécessaire, pour entrer en ce royaume, Matth, ni, 2, et cette pénitence, transformation totale et intérieure de l’âme, [xeTocvota, Jean l’exprime symboliquement aux foules accourues pour l’entendre, par un rite symbolique et véritablement nouveau, le baptême. Ce concept de renouvellement intérieur et radical, est nettement exprimé dans la véhémente apostrophe que Jean-Baptiste adresse aux pharisiens orgueilleux et aux sadducéens matérialistes. Matth., n, 7-10 ; Luc, m. 7-9. I.a colère divine, le châtiment des coupables, prédits par Jean accompagnent, dans les visions prophétiques de l’Ancien Testament, l’installation du royaume des cieux par le Messie et font partie de son aspect eschatologique. Il ne servira de rien aux Juifs d’être fils d’Abraham, s’ils ne font pénitence, ils seront exclus du royaume. Bien plus tout cela est imminent, et c’est pourquoi la prédication de Jean est si instante : elle constitue une proclamation solennelle et officielle, Maie, i, I, 7 ; I.uc, iii, 3, une évangélisation, une exhortation pressante, Luc., iii, 8. Tous ces caractères de la prédication de Jean sont encore renforcés par la sagesse et la modération des conseils pratiques donnés par le précurseur, Luc, m, 10-1 1.

2. Jean affirme ensuite la transcendance et le rôle messianique du Christ : « Je vous baptise dans l’eau : mais viendra un plus puissant que moi, de la chaussure de qui je ne suis pas digne de délier [eu me baissant) la courroie, lui vous baptisera dans l’Esprit et le feu ; son van est en sa main et il nettoiera son aire, puis il rassemblera le froment dans son grenier et brûlera la paille dans un feu qui ne peut s’éteindre. > Luc., m. 15-18 ; Cf. Marc., i, 7. Dans ce texte, remarquons deux antithèses, relatives l’une, aux personnes, l’autre, aux baptêmes. Le Messie es ! représenté comme >< plus puissant i que Jean : Jean est l’inférieur, indigne de lui rendre, même eu se prosternant, les services les plus humbles. Pareillement, le baptême de Jean n’agit

qu’à la surlace : celui de Jésus, dont l’Espril Saint il le feu seront en quelque sorte les éléments, agil |U qu’au plus intime de lame et opère une régénérai ion

morale. Cf. Act., ii, 33 ; s, il. 17 ; m. 6, etc. Cf. Bapti mi pah i.i mi. t. n. col. 357. Cette double

antithèse OÙ la I lance de Jésus et de sa mission

est soulignée par rapport à Jean montre l’inanité de l’hypothèse émise par certains libéraux relativement à la formation de Jésus par Jean-Baptiste. De plus, la puissance judiciaire nettement attribuée à Celui qui doit venir, en marque le caractère et la mission messianique-.

2° Le baptême de Jésus par Jean. 1. Il lut la consécration officielle de la mission messianique du Sauveur. Joa., i, 31. Jean, pressentant en Jésus le Messie, refuse tout d’abord de le baptiser ; mais Jésus insiste. Matth. ni, 13-15. Sans doute, le Messie n’était pas obligé de recevoir le baptême de son inférieur : mais cette cérémonie était préparatoire à l’institution du royaume messianique et, à ce titre, entrait dans le plan divin. Luc, vii, 29-30. Le précurseur, si grand soit-il. ne fait que préparer le royaume et le plus petit, dans ce royaume, est ainsi plus grand que lui. Luc. vu. 28. Et donc, il était convenable que Jésus se prêtât à ce rite, quelque humiliant qu’il fût. C’est ce que le Sauveur fait comprendre à Jean par ces paroles : Laisse faire pour le moment, car c’est ainsi qu’il convient que nous accomplissions toute justice. Matth.. m. 15. L’extrême importance, au point de vue messianique, du baptême de Jésus est sans doute la raison qui détermine Dieu a dévoiler pleinement et miraculeusement la filiation divine du Messie. Les cieux se déclarèrent, Marc, i, 10, et Jean et Jésus (il n’y avait vraisemblablement pas d’autres témoins de la scène du baptême cf. Luc, iii, 21) virent le Saint-Esprit descendant sur Jésus en forme de colombe, Matth., ni, 15 ; Marc, i, 10 ; Luc, iii, 22, se reposant sur lui. Joa., i. 32. Cette manifestation divine était le promis à Jean par Dieu et qui devait lui permettre de reconnaître le Messie. Joa, i, 33. La descente du Saint-Esprit réalisa en effet la prophétie d’Isaïe : Le Messie est tel, — l’oint du Seigneur parce que l’Esprit de Dieu s’est reposé sur lui. ls., xi, 2 : i.xi, 1. Et la loi des premiers chrétiens reportera à ce moment la consécration messianique extérieure du Christ par l’Esprit ; ainsi en témoignent l’évangile apocryphe des Nazaréens, cité par saint Jérôme, In ls., XI, 2, P./… t. xxiv, COl. 148 ; et l’évangile des Cbionites (s’il diffère du précédent) cité par saint Epiphanc. Hier., xxx. 13, P. (’, .. t. xii, col. 428. La colombe, qui manifeste ici la mission invisible de l’Esprit en Jésus, est choisie par Dieu à cause de son symbolisme. La colombe, dans l’histoire du déluge est l’image de la fidélité et de la paix. (ieii.. viii, 11 : le Cantique voil eu elle la figure de l’innocence et de l’amour pur, i, 14 ; ii, 10, 12 ; iv. 1 : V, 2 ; vi, 8 ; Jésus vante sa candeur et sa simplicité. Matth., x, 16. - 2. Mais ce n’est pas seulement comme Messie que Jésus est révélé au baptême de Jean. 1 tieu le l’ère fait entendre sa voix pour le proclamer son h’ils bien-aimé. Matth., m. 17 ; Marc, i, U : Luc. iii, 22. Pour la comparaison des trois récits, voir le 1’. Lagrange, Évangile selon saint Marc. Paris. 1911, ]). 12. C’est une nouvelle révélation de la filiation naturelle du Verbe incarné. Il ne saurait, en effet, être question d’entendre ici l’expression « mon Fils » en un sens large, qui s’accommoderait d’une filiation de pure adoption. Le texte et le contexte exigent le sens de la filiation naturelle. Le texte d’abord : ’O ut6ç u, ou, 6 iyaTCTjTÔç ; la répétition de l’article rend singulièrement expressif le sens du mot a l-’ils ». Il faut observer que, dans les synoptiques, i-^x-r-oi est employé au même sens que [iovoyev^ç par saint Jean. Cl Marc. 1, 11 : et comparer Luc. m. 22 : Matth.. iii, 17 : Marc, ix. 7, avec Mal th.. xii. 5 ; Luc. ix..">.">. d’après la leçon des mss t c t). Voir également la même expression dans la II Pet., I, 17 ; clic/, saint Paul, Eph., i. 6 ; Col.. î, l.’i, et surtout Rom., nui 31 où l’apôtre cite Gen. xxii. 16 en substituant a -.<, > ci.-(y.-r-’i, oloû la formule ro > [Sîou uloû. Voir Resch,