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JÉSUS-CHRIST. LES FRÈRES DU SEIGNEUR
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de mansuétude. Matth., i, 10-13 ; xi, 19 ; Luc, vii, 31>. etc. i Divers incidents de sa vie : son entretien avecla Samaritaine, Joa., iv. 7-20 ; l’épisode de la pécheresse, Luc., vu. 30-50 ; celui de la femme adultère, Joa., viii, 7-11 : celui de Zachée, Luc, xix, 1-10 ; et plusieurs de ses paraboles, celle de la brebis égarée, Matth., xviii, 12-14 ; Luc. xv, 3-7. et de l’enfant prodigue. Luc, xv, 1 1-32, sont caractéristiques a ce point de vue et nous révèlent le fond de son cœur. Comme l’avait prédit Isaïc, xlii, 3 ; cf. Matth., xii, 20, il se gardait bien de briser entièrement le roseau ployé et d’éteindre la mèche qui fumait encore ; mais il redressait doucement celui-là et se hâtait de rallumer celle-ci. » Fillion, Vie de N.-S. Jésus-Christ, t. i, p. 423. Les amitiés de Jésus méritent que nous les considérions avec toute l’attention possible. Certains groupes semblaient avoir un titre spécial à sa sympathie : sa patrie, ses disciples, le collège apostolique, les petits enfants. — Bien que venu pour sauver tous les hommes il s’attache tout d’abord et personnellement au salut d’Israël. Matth., xv, 24. Sans cette préoccupation du Sauveur, on comprendrait mal certains textes relatifs à ceux qui sont appelés à faire partie du royaume des deux et qui, en raison de leur mauvaise volonté, ne sont pas élus. La plupart des paraboles concernant le royaume des cieux ne sont intelligibles qu’à la condition de présupposer la vocation toute particulière du peuple juif et la mission spéciale que Jésus se proposait de remplir près de lui. Et l’on comprend bien, au contraire, la tendre sollicitude du Sauveur pour ces brebis sans pasteur, Matth., ix, 36 ; Marc, vi, 34, et ses regrets amers sur Jérusalem infidèle. Matth., xxiii, 37 ; Luc, xiii, 34 ; cf. xix, 41-44. — Ses disciples et ses apôtres étaient pour lui comme une famille. C’est sur eux que le Christ étendait sa main bénissante en prononçant cette aimable parole : Voici ma mère et mes frères ; car quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, est mon frère, et ma sœur, et ma mère, i Matth., xii, 49-50. C’est à ses apôtres tout particulièrement que Jésus dira dans son discours d’adieu : « Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés… Je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître. » Joa., xv, 9, 15. « Ayant aimé les siens, dit saint Jean, il les aima jusqu’à la fin, » c’est-à-dire jusqu’à l’excès. Joa., xiii, 1. Et parmi les apôtres, Notre-Seigneur eut ses plus intimes, Pierre, Jacques le Majeur et Jean, qu’en plusieurs circonstances importantes nous trouvons seuls près de lui : résurrection de la fille île Jaïre, Marc, v, 37 ; Luc, vin, 51 ; transfiguration, Matth., xvii, l, sq. ; agonie, Matth., xxvi. 37 : Mare., xiv. 33 ; ef. xiii. 3-36. Puis, le cœur de Jésus a voulu connaître de plus près encore les délicatesses et les joies de l’amitié humaine. Les amitiés de Jésus ! Quel beau thème, sur lequel se sont penchés avec complaisance deux de nos meilleurs orateurs contemporains, le P. Ollivier, Les amitiés de Jésus, Paris, 1895 et le P. Lacordaire, MarieMadeleine. Voici tout d’abord « le disciple que Jésus aimait », Joa., xiii, 23 ; xix, 26 ; xx, 2 ; xxi, 7, 20, si familier avec le Maître qu’il appuie sa tête sur la poitrine de Jésus, Joa., mu, 33, et eu qui Jésus a tant de confiance qu’il lui confie, au moment « le mourir, sa propre mère, Joa., xix, 26-27. Sur l’amitié de Jésus pour Jean, voir Bossuet, Panégyrique de l’apôtre saint Jeun, édit. Lebarcq. L ii, p. 533, sq. Voici ensuite La/are : * Celui que vous aimez est malade », disent a Jésus en parlant de leur frère, Mail lie et Marie Madeleine. Joa., M, 3. E1 les deux sceurs. elles aussi, eurent une large pari dans l’affection de Jésus : « Jésus aimait Mail lie et Marie sa sieur et La/are. Joa., xi. 5 ; Luc. i, 38 12. El a côté de Marie de
Béthanie, commen ! ne pas rappeler le souvenir de
Marie de Magdala, associée aux fatigues apostoliques du Sauveur, Luc, viii, 2, aux douleurs de sa passion Joa., xix, 25, aux triomphe de sa résurrection. Joa., xx, 1, 11-18 ; cf. Matth.. xxvii. 56 ; Marc, xv, 40 ; Luc, xxiii, 49. Jésus aima aussi le jeune homme riche de l’évangile. Marc, x, 21, et voulut se l’attacher ; mais l’affection de Jésus fut ici déçue, comme elle le fut dans la trahison de Judas, le reniement de Pierre, la fuite des apôtres à Gethsémani. Enfin. Jésus aima les petits enfants les attirant à lui. prenant à plusieurs reprises, leur défense, et exaltant la pureté de leur âme. Matth.. xix. 14 ; Marc, x, 15-10 : cf. ix, 35-36 ; Matth., xxi, 16 : interdisant qu’on les scandalise, Matth., xviii, 6. Et les petits enfants lui rendaient bien son affection. Matth., xxi, 16.
Si nous voulions résumer en quelques mots les trésors d’affection renfermés dans le cœur de Jésus, nous dirions que la sympathie du Sauveur s’est étendue à tous, sans exception, à tous ceux qui, même en dehors de la nation juive, méritaient d’être au nombre de ses amis. Les Samaritains, Luc, x, 29-37, les païens même, Matth., viii, 10 ; Luc, vii, 9, ne sont pas repoussés. Nous dirions qu’à l’égard des pécheurs, il fut avant tout miséricordieux, qu’à l’égard des malheureux et de ceux qui souffrent, il fut toujours bon et compatissant. Cette douceur et cette bonté du cœur, ne les recommande-t-il pas dans le sermon sur la montagne ? Matth., v, 4. Il a prêché la miséricorde en demandant à son Père le pardon de ses bourreaux. Luc, xxiii, 34. Et Bossuet, dans son admirable panégyrique sur l’apôtre saint Jean (3e point) nous livre le secret profond de cet amour du Christ pour les hommes. Le cœur de Jésus, nous dit le grand orateur, est « un cœur, s’il se peut dire, tout pétri d’amour : toutes les palpitations, tous les battements de ce cœur, c’est la charité qui les produit… C’est l’amour qui l’a fait descendre du ciel pour se revêtir de la nature humaine. Mais quel cœur aura-t-il donné à cette nature humaine, sinon un cœur tout pétri d’amour ? C’est Dieu qui fait tous les cœurs, ainsi qu’il lui plaît. « Le cœur du roi est dans sa main, comme celui de tous les autres : Cor régis in manu Dei est, Prov., xxi, 1. Régis, du roi Sauveur. Quel autre cœur a été plus dans la main de Dieu ? C’était le cœur d’un Dieu, qu’il réglait de près, dont il conduisait tous les mouvements. Qu’aura donc fait le Verbe divin, en se faisant homme, sinon de se former un cœur sur lequel il imprimât cette charité infinie qui l’obligeait à venir au monde ? Donnez-moi tout ce qu’il y a de tendre, tout ce qu’il y a île doux et d’humain : il faut faire un Sauveur qui ne puisse souffrir les misères sans être saisi de douleur : qui, voyant les brebis perdues, ne puisse supporter leurs égarements. Il lui faut un amour qui le fasse courir au péril de sa vie, qui lui fasse baisser les épaules pour charger dessus sa brebis perdue, qui lui fasse crier : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne a moi. t Joa., vii, 37. « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, i Matth., xi. 28. Venez, pécheurs : c’est vous que je cherche. Enfin, il lui faut un cœur qui lui fasse dire :. Je donne ma vie, parce que je le veux : ego pono eam a meipso. » Joa., x, 1.x. C’est moi. qui ai un cœur amoureux, qui dévoue mon corps et mon âme a toutes sortes de tourments. »
Edit. Lebarcq, i. n. p. 510-550.
4° La famille du Christ, les « frères du Seigneur ». — Avant de terminer noire étude sur les données évangéliques relatives à la nature humaine de Jésus, il con lent tout au moins de signaler les problèmes historiques et exégétiques que soulèvent les parentés et les alliances du Sauveur selon la chair. 1. Les ques tions relatives a la vierge Marie, Mère de Jésus-Christ, Seront traitées a MARIE. Un article spécial sera consacré à Joseph (saint), où seront étudiées ses relations d’époux et de père par rapport à Marie et à Jésus.