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JÉSUS-CHRIST. LES PROPHÉTIES MESSIANIQUES

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/) Ézéchiel, dans ses prédictions relatives au salut d’Israël, voir Lzeciiikl. t. v. col. 2038, introduit « un état politique Idéal, où l’nnité ne sera plus brisée. comme elle l’avait oit’auparavant, entre les deux royaumes, xxxvii, 15-22, état au sommet duquel trône pour toujours un prince. un roi », David, serviteur de Jahvé, vice-gérant du nouveau royaume, représentant du pasteur divin qui a pris désormais en mains propres le gouvernement de son troupeau, wm. 10-12, il. 15-16, 23-24 ; xxxvii, 21. 25fc, « rameau de l’antique arbre royal replanté en son lieu. xvii. 22-24, i corne » puissante qui < poussera » à la i maison d’Israël. xxxt, ’21 (héb.), i prétendant. de droit au diadème qui a été enlevé au t méchant prince > rejeté, xxi. 30-32. Pour tous les commentateurs, le David redioivas de xxxiv, 23-21 et de xxxvii, 24-25 est le Messie, soit le Christ lui-même dont David fut le type figuratif, cf. Knabenbauer, Commentarius in Ezechielem prophetam, Paris, 1890, p. 356 sq., p. 383 sq., soit un davidide. le premier d’une nouvelle série de rois, tenant le royaume comme un autre David. Ézéchiel, t. v. col. 2038.

g) La deuxième partie dlsaïe est tout aussi riche que la première en prophéties messianiques, où se trouvent déjà fortement marqués les traits du Messie futur. Ces traits se trouvent réunis sur le « Serviteur de Jahvé i véritable missionnaire de Dieu au milieu des nations. Is.. xlii. 1-4 : xlix, 1-6 ; l, 4-11 ; lii, 13-i.iu. 12. Le serviteur de Jahvé », pour certains, personnifie le peuple d’Israël, xlix, 3-6, dont il emprunte le nom. mais dont il se distingue comme le rédempteur se distingue du peuple qu’il rachète. Voir Knabenbauer. In I salant, Paris, 1887, t. ii, p. 231-232 et appendix de servo Domini, p. 325-338 ; Condamin, Le Livre dlsaïe, Paris, 1905, p. 325-344. Pour d’autres, qui ne retiennent qu’un sens individuel, il désigne uniquement le Messie, voir Isaïe, col. 6775, et Touzard, Juif (Peuple), col. 1627. Le ministère du serviteur de Jahvé est double : c’est le ministère d’un docteur ; t’est le ministère d’un sauveur : » Ce serviteur nous apparaît, écrit M. Touzard. lue. cit., col. 1626. comme un élu de Jahvé qui le soutient et se complaît en lui. met sur lui son esprit, 1s., xlii, lui communique la docilité d’un disciple, l. 4, 5. Prédestiné dès le sein de sa mère pour remplir cette noble tâche, xlix. 1. 3. 5, tenu en réserve comme une flèche aiguë et un glaive tranchant, xlix. 2, il doit être l’alliance du peuple, xlii, 6 : xlix, 8. c’est-à-dire médiateur pour l’alliance nouvelle que Jahvé va conclure avec le peuple. A ce titre, il a sou rôle dans la restauration d’Israël, xlii. 7 : xlix. 5, 6. 8 et sans doute Mais, en outre, Jahvé le fera lumière des nations pour porter SOI] salut jusqu’aux extrémités du monde. xi. ix, f>b. Il sera, dans toute la force du terme, le missionnaire de Jahvé : il exposera la loi aux peuples. xlii. d. 3c ; il se montrera plein de douceur, plein de condescendance envers les faibles, se gardant de briser le roseau froissé, d’éteindre la mèche qui fume encore, xlii, 2. 3 ab ; mais son ardeur sera indomptable jusqu’à ce qu’il ait atteint son but, xlii. I. Aux heures de découragement, il se rappellera que sa récompense est aux mains de son Dieu, xlix. I. Son ministère est aussi un ministère de sauveur et de rédempteur. Sur la volonté de Dieu, l, 1, 5, il abandonne son corps à ceux qui le frappent et ne dérobe pas ses joues ni sa face aux ignominies et aux crachats, l, 6 : fort du

us divin, il brave tous ceux qui l’attaquent, L, 7-’» : il est objet de mépris et d’horreur, esclave des souverains, xlix, 7. Le c. lui tout entier retrace par avance les souffrances ei la mort du Sauveur : i II n’a ni éclat, ni beauté ; et nous l’avons vii, el il n’avait pas un aspect [ agréable] et nous | ne] l’avons pas

ré ; méprisé et le dernier des hommes, homme de

DICT. DE THÉOL, ’VllloL.

douleur et connaissanl l’infirmité ; son visage était connue caché, et méprisé et nous l’avons compté pour rien. Il a vraiment pris lui-même nos langueurs ( sur lui] et il a lui-même porté nos douleurs et nous l’avons considéré comme un lépreux, frappé de Dieu et humilié. Mais lui-même, il a élé blessé à cause de nos iniquités, il a été brisé à cause de nos crimes ; le châtiment [prix] de notre paix [est tombé] sur lui, el par ses meurtrissures nous avons été guéris. Nous tous, comme des brebis, nous avons erré ; chacun suivait son propre chemin, et le Seigneur a mis sur lui l’iniquité de nous tous. Il a été maltraité et il s’est soumis et il n’a pas ouvert la bouche : comme une brebis, il sera conduit à la tuerie et comme un agneau devant celui qui le tond, il sera muet et il n’ouvrira pas la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et par le jugement ; et parmi [ceux de] sa génération, qui pensera qu’il a été enlevé de la terre des vivants et qu’il a été frappé pour le péché de mon peuple ? On a mis son sépulcre avec les impies ; mais (il a élé) avec le riche après sa mort, parce qu’il n’avait point commis de violence et qu’il n’y avait pas de fraude dans sa bouche. » 1-0. La fin du chapitre, ꝟ. 10-12, indique nettement que le fruit de ses souffrances sera la réconciliation du monde pécheur ; et c’est au prix de ces soulïrances que seront assurées le fondation de l’Église, la conversion des peuples et la victoire définitive du Messie, i.iv-lv ; lx-lxi ; lxiii ; lxv-lxvi : « Dans ce magnifique poème, Jérusalem est représentée comme le centre d’un royaume universel, s’étendant à toutes les nations, liv, 3 ; lv, 4-5 ; lx, 3, 11, 16 ; lxi, 6 ; religieux, où tout converge vers le culte de Jahvé, lx, 7, 13 ; lxi, 6 ; composé de justes et de saints, lx, 21 ; lxii, 12 ; éternel, lv, 3 ; lx, 15, 10, 20. Les théologiens ont raison de voir la réalisation de ces promesses dans l’Église fondée par Jésus-Christ, puisque le Serviteur de Jahve est Jésus-Christ, et que la postérité nombreuse du Serviteur, les multitudes d’hommes qui lui sont données pour prix de ses souffrances et de sa mort doivent peupler la nouvelle Jérusalem. lui, 10-12 ; liv, 1-3. » Condamin, op. cit., p. 361

II) Des deux prophéties messianiques d’Aggée, ii, 1-10 ; ii, 21-24, la première concerne le royaume messianique, avec les perspectives eschatologiques habituelles, mais non pas le Messie lui-même, comme on pourrait le croire en lisant la Vulgate : veniet desideratus cunctis genlibus, voir Aggée, t. i, col. 566-573 ; Van Hoonacker, op. cit., p. 563 ; la seconde, la seule qui nous intéresse ici directement, concerne Zorobabel, à qui Dieu promet son appui et sa faveur. Mais il est évident que le prophète n’a pu vouloir attribuer personnellement à Zorobabel les titres messianiques énumérés ici : par de la la personne de Zorobabel, c’est le Messie lui-même qui est prévu, prédit et annoncé, comme l’élu de Jahvé, et qui sera i l’anneau à cachet », c’est-à-dire l’objet précieux dont on ne se sépare jamais. Voir H. Philippe, Aggée, dans le Dictionnaire, île la Bible, t. i. col. 27H ; Knabenbauer, Prophétie minores. Paris, 1886, p. 206 sq. ; Van Hoonacker, op. cit., p. 575.

i) Le livre de Zacharie, tout entier messianique, peut-on dire, parce qu’il annonce que la nation sainte ne périra pas. mais sera reconstituée sur de nouvelles bases et durera éternellement, contient un assez grand nombre de traits qui éclairent la figure du Sauveur futur. Kn dehors de la promesse relative au serviteur de Jahvé, qui est appelé’derme, Oriens. Zæh.. m. X, promesse dont l’interprétation es1 passablement laborieuse, le Roi-Messie, est mis cm scène, c. ix. 9-10, entrant dans sa capitale pour inaugurer son règne pacifique après la conquête du territoire ; Voici que ion roi vient > loi : il est juste, ci victorieux, il est humble, monté sur l’une et sur iiinon né de iiinesse.t

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