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    1. JÉSUS-CHRIST l’KÉP##


JÉSUS-CHRIST l’KÉP.YKE ET PUKDIT

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tence et constituent un élément solide de sa démonstration. C’est à ce point de vu qu’ils entrent dans la théologie de Jésus-Christ. La théologie juive des temps qui précédèrent Immédiatement la venue du Sauveur, bien que se développant sous dis influences purement humaines, n’est pas à négliger par le théologien et par l’apologiste catholique : sa connaissance, en effet, est utile d’une part pour mettre en un meilleur relief les idées du peuple juif sur le Messie à venir, d’autre part, pour rappeler les conditions du milieu dans lequel devait naître, vivre, enseigner, en un mot, sr manifester le Verbe fait chair. Enfin, les écrits immédiatement postérieurs à Jésus-Christ, écrits principalement dus à la plume des apôtres et des disciples, témoignent de la réalité de la venue du Sauveur ; ils nous fixent définitivement sur la physionomie réelle de l’Homme-Dieu ; ils nous en retracent la naissance, les premières années, la vie publique, la passion, la mort, la résurrection, l’ascension ; ils nous rappellent ses œuvres, sa prédication, ses miracles, la fondation de l’Église, la mission conférée aux apôtres. Et déjà, dans ces premiers écrits qui nous donnent pour ainsi dire un portrait contemporain de Jésus, s’affirme le double élément qui constitue le personnage du Sauveur des hommes, l’élément divin et l’élément humain. Les générations chrétiennes s’efforceront ensuite de dégager de plus en plus les traits authentiques de ce portrait, tandis que des influences diverses tendront a lui faire subir des altérations plus ou moins pror fondes. Maintenir la tradition dans la voie de la vérité sera le but poursuivi par l’Église naissante, chargée déjà par Dieu de veiller à l’intégrité de la foi. Sans doute, les traits qui appartiennent à l’objet de la foi ne sont pas tous explicitement contenus dans le portrait de l’Évangile. Aussi bien la foi porte-t-elle avant tout sur des vérités qui échappent aux constatations humaines. Mais l’expérience des apôtres et des disciples suffit néanmoins à justifier la foi des premières générations, et c’est à cette expérience que l’Église recourra sans cesse pour effacer les retouches maladroites ou mensongères que la dévotion mal entendue, l’ignorance ou l’impiété auraient voulu faire au portrait du divin Maître, pour restituer à ce portrait les traits que le mysticisme exagéré, le naturalisme ou le rationalisme de tous les âges en auraient voulu retrancher. Ainsi, peu à peu, le dogme de Jésus-Christ, Homme-Dieu, se précisera, s’affermira dans l’enseignement chrétien. Mais ce n’est pas tout. : la piété chrétienne s’efforcera d’ajouter au portrait tracé par l’évangile pour l’embellir, sansle défigurer. Et cette prétention est pleinement justifiée, car c’est, à vrai dire, le propre de la théologie de tirer des prémisses révélées les conclusions qu’elles renferment en puissance, vérités certaines ou simples opinions probables. D’ailleurs les traits qu’ajoutera la théologie catholique au portrait évangélique ne sont pas des additions contraires ou étrangères à la vérité : la piété ne saurait se nourrir du mensonge. Ils ne sont qu’une restitution à l’original des nuances que l’expérience des apôtres n’avait pu découvrir complètement, mais que, par de la cette expérience, la foi et la théologie ont le droit de retrouver dans le personnage de l’Hoinme-Dieu.

La théologie de Jésus-Christ, à proprement parler, s’arrête là. Elle ne peut cependant ignorer les critiques qui lui ont été adressés au cours des siècles. Recenser a grands traits ces critiques, indiquer la position de l’apologétique catholique à leur endroit, tel doit être le travail subsidiaire qu’il convient d’ajouter à l’exposé théologique de la question doctrinale relative à Jésus-Christ. De plus, il nous faudra dire un mot, pour terminer, des principales vies catholiques du fondateur du christianisme en indiquant le point de vue plus particulier auquel leurs auteurs se sont places. Ainsi donc nous étudierons successivement :
I. Jésus-Christ préparé et prédit.
II. Jésus-Christ et les documents de l’âge apostolique (col. 1131).
III. Jésus-Christ et le dogme catholique (col. 1247).
IV. Jésus-Christ et la théologie catholique (col. 1271).
V. Jésus-Christ et la critique avec, en appendice, une étude des principales vies catholiques de Jésus-Christ (col. 1382).


I. JÉSUS-CHRIST PRÉPARÉ ET PRÉDIT.

Sous trois rubriques successives nous étudierons :


I..lésus-Christ et les prophéties messianiques. —
II. Jésus-Christ et les livres sapientiaux (col. 1 124). —
III. Jésus-Christ et la théologie juive (col. 1126).

I. Jésus-Christ et les prophéties messianiques.

Délimitation du sujet.

Notre dessein n’est pas d’étudier les prophéties messianiques de l’Ancien Testament quant à leur authenticité, leur ordre chronologique, et d’en déterminer le sens dans ce qu’elles peuvent présenter d’obscur et d’incertain. Tous ces points relèvent, à vrai dire, de l’étude exégétique de l’Ancien Testament. On ne veut ici que relever les traits déjà nettement esquissés par ceux des prophètes qui ont entrevu d’avance d’une façon plus distincte le personnage du Christ et l’ont fait pressentir au peuple de Dieu. Ces traits, on les reportera sur Jésus lui-même et l’on établira par eux que, déjà entrevu comme le Messie choisi par Dieu pour consoler son peuple et le sauver, Jésus est aussi, dans la partie supérieure de son être, transcendant à notre humanité et comme une émanation de la divinité elle-même. Bien plus, certaines prophéties particulières, par une détermination plus précise des circonstances de temps, de lieux ou de personnes, forment un argument de grande valeur pour démontrer qu’il ne saurait être question d’appliquer les traits relevés par les prophètes à un autre personnage qu’à ce Jésus qui a vécu au début de notre ère et qui est le fondateur du christianisme.

Sans doute, le théologien ne saurait, dans ses conclusions, négliger la crédibilité qui ressort de l’accomplissement des prophéties en Jésus-Christ : mais c’est là un aspect proprement apologétique qu’il ne doit envisager qu’en second lieu. L’usage principal que la théologie doit faire des prophéties messianiques est de déterminer avec leur aide les traits caractéristiques de la figure de Jésus-Christ et de les reporter sur Jésus au cours de sa vie mortelle, au fur et à mesure de la réalisation des prophéties. Et le point délicat de ce travail théologique consiste à n’exagérer en rien le sens des vérités que les écrivains antérieurs au Christ n’ont fait qu’entrevoir sans pouvoir les définir en toute exactitude. Et, pour mieux faire comprendre la délicatesse de ce travail, il convient, avant toute chose, de préciser ici cet usage.

Usage que l’on doit faire des prophéties relatives au Christ.

1. Nous supposons démontrée l’existence de prophéties dans l’Ancien Testament relativement à Jésus-Christ. A l’article Messie » on prouvera, en effet, que l’attente messianique, toute liée qu’elle soit, et précisément parce que liée au sort du monothéisme chez les Hébreux, ne peut s’expliquer ni par des causes fortuites, ni par une évolution naturelle, mais qu’elle suppose une intervention de Dieu par les prophètes, ainsi que l’enseignent Jésus et les écrivains inspirés du Nouveau Testament. Voir dans le Dictionnaire apologétique de la Foi catholique, l’article Juif (Peuple) de M. Touzard, t. n. col. 1614-1051. Cet enseignement, Jésus le formule d’une manière explicite en ce qui concerne les prophéties relatives a sa propre personne, par exemple, Matth., xwi, 54 ; Luc. xxii, 37 ; xxiv, 27, 14-47 ; Joa., v, 39 I7 ; xvii, L2, etc Et les apôtres le reprennent également, par exemple Mat th., iii, 5 ; xiii. 35 ; xxvii, 9, 35 ; Luc, i, 70 ; Marc,