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ISIDORK DE l’Kl.l SI (SAINT)

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dioinse Scriplurte, epislolarum libri quatuor, Heidelberg, 1605. Enfui le Jésuite André Schott en découvrit encore 560 dans on manuscrit du Vatican, dont il publia à part le texte grec, et qui forment le Ve livre actuel : S. Isidori Pelûsiota epistola hætenus inédite, Anvers, 1623. L’année suivante, il en fit paraître à Rome une version latine : enfin, en 1029, il réunit les deux textes à Francfort. Le tout fut réuni en un seul ouvrage et publié à Paris, chez Morel, en 1638. Mais la decouver e de manuscrits nouveaux permit d’en amender le texte et d’en donner une édition moins défectueuse : ce fut l’œuvre du jésuite, Pierre Poussines, Collationes Isidorianse, Rome. 1670, dont les notes avec la seule version latine ont été réimprimées à Venise en 1745, mais que Migne a reproduite en entier, P. G., t. lxxviii, en lui donnant pour préface l’étude critique de Herniann Niemayer. /)< Isidori Pelusiotæ vita, scriptis cl doctrina, Halle, 1825. Depuis lors, d’autres manuscrits des lettres de saint Isidore ont été signalés et partiellement décrits par le Père Bouvy, par Lundstrôm, par Turneretpar Lake(voirla bibliographie). Une nouvelle édition serait donc nécessaire pour améliorer le texte. 3. Leur intérêt.

Adressées à de multiples correspondants, ecclésiastiques ou laïques, évoques, prêtres, diacres, sous-diacres, lecteurs, moines, empereur, préfets, gouverneurs, magistrats, médecins, scolastiques ou grammairiens, ces lettres n’offrent pas moins d’intérêt pour la forme que pour le fond. Très courtes, en général, et très concises, elles disent beaucoup de choses en peu de mots, dans un style simple et élégant. L’auteur -’est appliqué lui-même à pratiquer le conseil qu’il donne aux autres. Une lettre, écrivait-il, Epist., ꝟ. 133, col. 1404, ne doit manquer ni d’élégance ni d’ornement, tout en évitant l’affectation ; car le premier défaut la rendrait peu intéressante, et le second, ridicule. Une élégance discrète joint l’utile à l’agréable. Celles qu’il écrivit sont d’un esprit cultivé, d’une âme ardente, d’un croyant fort attaché à l’orthodoxie, d’un moraliste attentif à ne tolérer aucun des vices ou des désordres qu’on lui signalait ou qu’il découvrait. Photius les vanta comme un modèle du style épistolaire. Epist., ii. 11. P.’… t. eu, col. 861. Et Possevin ꝟ. 1611), au commencement du xviisiècle, souhaitait qu’on les mit entre les mains des élèves pour les former à la piété et a l’éloquence.

Le fond en est très instructif. Soit qu’elles touchent aux événements politiques et religieux ou aux controverses doctrinales, soit qu’elles s’occupent d’exégèse ou d’interprétation biblique, soit qu’elles traitent en passant de quelques points de dogme ou de morale, soit enfin qu’elles indiquent les principes directeurs de la vie monastique ou spirituelle, elles abondent toujours en aperçusintéressantssurl’histoire, la controverse, la discipline du temps. Il est regrettable seulement qu’à défaut d’un ordre chronologique, assez difficile à établir, on ne les ait pas rangées tout au moins par ordre de matières traitées.

III. Doctrine.

1o Sur l’Écriture.

1. Son inspiration. — Sans dresser un catalogue de tous les livres de la Bible, Isidore de Péluse croit à l’inspiration de leurs auteurs. C’est Dieu, dit-il, qui a parlé par Moïse, Epist., iii, 76, par les prophètes, Epist., iii, 231 ; iv, 205, et le Saint-Esprit dans les psaumes. Epist., i, llii. Les apôtres ont été remplis de la sagesse de Dieu. Epist., a, "i I. Saint Jean a composé son Évangile sous l’inspiration du Saint-Esprit. Epist., iii, 1U2. Défense par suite de s’inscrire en faux contre les oracles divins, Epist., ii, 249, ou contre les mystères des saints Livres. Epist., i, 24. Ceux qui s’estiment plus sages que ces oracles se trompent eux-mêmes et trompent les autres. Epist., V, 376.

2. bifjérence et harmonie des deux Testaments. - -Dieu a instruit les juifs par l’Ancien Testament, et il

nous a instruits par le Nouveau : il est le législateur de l’un et de l’autre. Epist., ii, 133 : iv, 209. L’un et l’autre s’accordent harmonieusement entre eux : c’esl ce que saint Isidore appelle leur cruu.çcovÉa, Epist., i, 107, leur ôp.ôvoia, Epist., i, 146. Us diffèrent pourtant. Epist., i, 494, non seulement parce que la loi mosaïque n’a été donnée qu’au peuple juif, au lieu que la loi évangélique est pour le monde entier. Epist., ni, 53 : mais encore parce que l’Évangile est de beaucoup supérieur a la Loi, Epist., iii, 53 ; iv, 11. LaLoi.en effet, a été donnée à des juifs grossiers et sans instruction, à-a’.âsÛTot, Epist., iv, 203 ; le législateur a dû s’accommoder à leur faiblesse. Par là Dieu les acheminait aux préceptes supérieurs du Christ et des apôtres, la Loi et les prophètes n’étant que la préparation à la nouvelle philosophie de l’Évangile. Epist., iv, 134. Moïse punissait les délinquants de fait, tandis que le Christ a entendu poursuivre le mal jusque dans ses racines, en en interdisant la pensée ou le désir. Epist., i, 458 ; ii, 243 ; i v, 209. C’est la différence entre le corps et l’esprit : la loi mosaïque était charnelle, aocpxixoç, la loi évangélique est spirituelle, v6(i.oç toû 7rveu|zocToç. Epist., 1, 106. L’enseignement de Moïse et des prophètes était voilé sous des figures, Epist., i, 494, et des symboles, Epist., iv, 157, tandis que la vérité est pleinement et distinctement notifiée par l’Évangile. Epist., 1, 401.

3. Interprétation. — Saint Isidore de Péluse n’a pas écrit de commentaire sur quelque livre de la Bible, mais il n’en a pas moins fait œuvre de commentateur, au gré des circonstances ou pour répondre aux questions qu’on lui posait, sur un bon nombre de textes scripturaires. II les interprétait d’ordinaire selon le sens littéral, sans s’interdire de recourir parfois à l’interprétation allégorique. L’interprète, disait-il, ne se borne pas à expliquer chaque mot, comme s’il était isolé, mais doit prêter attention au contexte et à la suite des idées, Epist., iii, 136 ; s’en tenir fidèlement à l’Écriture sainte, sans la détourner de son sens pour lui substituer arbitrairement le sien, Epist., iii, 292 ; car y mêler du sien serait ressembler au cabaretier qui frelate le vin avec de l’eau. Epist., iii, 125. Excellents préceptes qui rattachaient Isidore à l’école exégétique d’Antioche plutôt qu’à celle d’Alexandrie, mais dont il n’a pas toujours tenu compte. L’interprétation allégorique, pratiquée par Philon et Josèphe, Êpist., iii, 19, et si chère aux alexandrins, il était loin de l’interdire, mais il voulait qu’elle offrît desagesapcrçus.£pisL, iv, 117. Il en a même usé parfois, sans y bien réussir, ainsi qu’on peut s’en convaincre par la lecture de quelques lettres. Epist, i, 42, 192, 193, 206, 210. Cela n’a pas empêché Richard Simon de déclarer qu’Isidore « mérite d’être mis au rang des plus habiles commentateurs tant du Vieux que du Nouveau Testament. » Histoire critique des principaux commentateurs du Nouveau Testament, p. 306. Il serait à ranger parmi les meilleurs interprètes de son temps, s’il avait mieux use de la critique et s’il s’était moins complu dans d’étranges allégories : telle est, du moins, la conclusion de Niemayer, l>c Isodori Pelus. vita, I’. G., t. lxxvih, col. 100.

4. Importance de V Écriture 1’Écriture offre uni doctrine céleste. Epist., v, 120. Elle est une règle de vérité, xavdvac r7, : àX7]0etaç, Epist., i. 111 ; un viatique de salut, èq>6810v tïjç aorrçptaç. Epist., ii, 73. sans doute, bien des obscurités s’y mêlent a des pas sages faciles à saisir, Dieu, dans sa sagesse, l’a voul ainsi pour que la clarté des uns nous engageai à admettre l’obscurité des autres, bien qlie nous n< les’prenions pas. Epist., iv, « 2. Car il ne t.. nloir

pénétrer des mystères incompréhensible 1 pUt, 24. Telle quelle, et quoi qu’elle passe poui barb aux yeux des grecs, l’Écriture a remporté plus de su : cès que