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LOU JESSÉ. — JÉSUITES LA THÉOLOGIE DANS L’ORDRE DES. 1012

surtout deux choses. A l’époque de Jessé, sauf le cas d’urgente nécessité, le baptême n’est administré qu’en commun et solennellement. Bien qu’il ne s’agisse que d’enfants en bas fige, toutes les cérémonies du catéchuménat et du baptême solennel sont accomplies sur les néophytes, comme s’il s’agissait d’adultes. Le baptême se donne toujours par une triple immeis’on. Bref les simplifications du rituel baptismal qu’amènera plus tard la pratique exclusive du baptême des enfants ne sont pas encore envisagées.

Gtdlin christiana, t. x, col. 1054-1OÔ5 ; A/oniimc/iln Gertnanite historica, Leges, sert, tu, Concilia, t. n a, p. 239-240, t. il b, p. 698 sq. ; Hefele, Histoire des Conciles, trad. Leclercq, t. m b, p. 1131, t. iv a, p. 82 sq. £ Amann

1. JESUALD BOLOGNI, frère mineur capucin, appartenait à une famille noble de Palerme. Né en 1585 il entrait en religion le 13 avril 1602, pour y mourir après plus de cinquante ans, passés en grande partie dans la chaire de lecteur. Il fut qualificateur et consulteur de la sainte Inquisition en Sicile et théologien du cardinal Jérôme Colonna, auquel il dédia le second volume de sa Theologia moralis. La première partie, De sacramentis novæ legis, avait paru à Palerme, 1646. Ce ne fut qu’au bout de trois ans qu’il acheva son ouvrage à Venise. Il y réédita le premier volume et publia les deux autres : De indulgentiis, suf/ragiis, cinsuris et purgaiorio ; De legibus divinis et humanis, tic præceptis decalogi et Ecclesiæ sanctic catholicæ ac de votis Deo jadis, 3 in-fol., Venise, 1649. Il promettait encore de donner des traités De horis canonicis et de electione, monialium clausura et de somonia. Ils ne virent pas le jour et l’on a seulement un autre ouvrage, In Scoli jormalitales subtilis disquisitio, in-4o, Palerme, 1652. Ce fut son dernier travail, car le P. Jésuald mourut l’année suivante à Termini, le 29 avril 1653.

Mongitore, Bibliolheca Sicula, Palerme, 1707, t. i ;

Bernard de Bologne, Bibliolheca scriptorum ord, fr. min.

capuccinorum, Venise, 1747 : Mazzucchelli, Gli scrittori « T Italia, t. ii, part. 3, p. 1486 ; Hurter, Nomenclator, 3° éd.,

t. iii, col. 1 191. nij> a i

P. Ldouard d Alençon.

2. JESUALD DE LUCA DE BRONTE,

frère mineur capucin de la province de Messine, était né le 28 août 1814. En 1829 il revêtait l’habit franciscain et une fois profès, il se livra à l’étude avec ardeur ; il produisit beaucoup trop d’ailleurs, pour laisser des œuvres durables. Celle qui attira surtout l’attention sur lui fut le Consccrator christiani matrimonii in verum et proprium sacrumentum novæ Legis, in-8o, Catane, 1871, dans laquelle il soutient l’opinion que le prêtre est le ministre du sacrement dans le mariage. Il l’avait déjà embrassée dans une dissertation : Cur Verbum caro factum, in-8o, Catane, 1869, et la défendit avec une ardeur augmentée par la contradiction dans la deuxième édition du Consccratnr, 2 in-8o, ibid., 1876. Un décret du Saint-Office, en date du 17 juillet 1878, condamna cet ouvrage.

Le I’. Jésuald qui avait été professeur de droit canonique au collège alors florissant de sa ville natale (1850), occupa aussi les chaires d’éloquence et de philosophie ; l’université de Palerme le nommait professeur suppléant en 1858 et, quatre ans après, celle de Messine lui conférait la patente de professeur de théologie dogmatique. En 1870 il accompagnait au concile, en qualité de consulteur, l’évêque de Muro ; il publia alors une dissertai ion, Pro opporlunitate acumenica declarationis de poniifteia magistertali infallibililale, in-.S", Naples, 1870. Vers le même temps il fil aussi paraître De regnn lui divtnaque summi Ponliflcis potestate in hebrsea ci christiana génie conquisitio hislorica et dogmalica, ln-8°, I tome, LS70. On a aussi de lui de nombreux opuscules de droit canonique, d’histoire, des discours sacrés, des oraisons t nèbres. Il travailla Jusqu’à la fin de sn vie, en 1895. P. EDOUARD d’Alençon.

JÉSUITES (La Théologie dans l’ordre des). — Cette étude devant rester dans ses limites propres, il n’y sera pas question des multiples aspects sous lesquels on pourrait considérer la Compagnie de Jésus : son histoire, son apostolat, ses succès et ses épreuves. Les considérations historiques n’interviendront que dans la mesure nécessaire pour faire comprendre le développement de la doctrine ou le sens et l’enchaînement des controverses théologiques auxquelles l’ordre fut mêlé. De même il n’y a pas lieu de traiter à fond telles doct.ines de la Compagnie de Jésus, comme le molinisme ou le probabilisme, qui ont eu ou auront dans ce dictionnaire un article spécial. En revanche, les accusations d’infidélité à l’égard de la doctrine de saint Thomas, qu’on a souvent portées et qu’on porte encore contre les théologiens jésuites, appellent une exposition nette des principes de la Compagnie de Jésus sur l’obligation et la manière de suivre le grand maître. Ainsi restreinte, la matière est encore trop vaste ; car, pour donner une idée complète de l’activité qui s’est manifestée dans la Compagnie de Jésus pendant les trois siècles de son existence, il faudrait passer en revue tous ceux de ses membres qui se sont fait un nom dans les diverses branches de la science sacrée, tous ceux qu’on trouverait dans le Xamenclator lilerarius d’Hurter, en parcourant, à partir de l’année 1550, les Tabulée chronologies ? theologorum secundum disciplinas dispositæ, ou plus complètement encore, tous ceux qui figurent dans les diverses tables qui forment le dixième volume de la Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, édit. Sommervogel, Paris, 1909. Un travail de ce genre ne serait pas ici à sa place ; d’autant moins y serait-il, que tous les théologiens jésuites de quelque notoriété ont eu ou auront, sous leurs noms respectifs, une notice biographique dans ce dictionnaire, et que les principaux ouvrages ont été signalés à l’article Dogmatique, t.iv, col. 1566 sq. Conçue d’une façon plus synthétique, l’étude présente comprendra quatre sections : 1° Principes de la Compagnie de Jésus sur l’enseignement des sciences sacrées ; 2° La théologie dogmatique dans la ( ompagnie de Jésus (col. 1043) ; 3° la théologie morale (col. 1069) ; -1" L’ascétisme (col. 1092).

I. LES PRINCIPES DE LA COMPAGNIE DE

JÉSUS SUR L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES SACRÉES. — Pris dans leur ensemble, ces principes ne représentent pas une création instantanée : esquissés dans les Constitutions, soumis à l’épreuve de l’expérience, ils furent fi ::és dans le Ratio studiorum, puis complétés ou précisés par divers actes des Congrégations générales ou d’autres autorités compétentes. Nous étudierons donc successivement : I. Les Constitutions. II. L’enseignement théologique avant le Ratio studiorum (col. 1015). III. Le Ratio studiorum (col. 1018). IV. Les directives concernant la doctrine de la grâce (col. 1026). V. Les ordonnances de 1651 et de 1832 (col. 1035). VI. Les récentes dl rectives (col. 1038).

I. Les Constitutions.

Quand celles-ci furent rédi gées, de 1541 à 1550, les études théologiquos n’avaient pas encore pris leur essor dans l’ordre fondé par saint Ignace. Mais ces études étaient devenues une nécessité, soit pour la formation des jeunes religieux qui devaient continuer l’œuvre commencée, soit pour l’organisation des collèges destinés à recevoir des externes. Aussi 1 auteur eles Constitutions se préoccupa-t-il de poser dans la IVe partie, les principes qui devraient guider ses fils. Particulièrement important est le chapitre v, où il traite de l’enseignement qu’il faudrait donner aux étudiants de l’ordre. La première recommandation est telle qu’on pouvait l’attendre de l’homme qui avait composé les Exercices spirituels : l’enseignement dans la Compagnie de Jésus ne doit