Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/502

Cette page n’a pas encore été corrigée

JÉRÔME DE JÉRUSALEM. — JÉRÔME DE l’KAGUE

986

royauté que ni les païens, ni les rois perses, ni les rois juifs, ni les rois arabes n’ont pu lui arracher. Tout ceci nous reporte à la première moitié du viiie siècle, a l’époque même do l’activité de Jean Damascène, dont Jérôme de Jérusalem aura pu être un compagnon.

Cave, Scriploram ecelesiasticorum historta îitteraria, t. i,

p. 282 ; Fabricius, Bibliotheca gnvea, Hambourg, 1712, t. vii, p. 370 sq. ; Gahamli, Veterum Patrum bibliotheca, t. vii, prolégomènes, p. l8 ; Ceillier, Histoire des auteurs sacrés et

ecclésiastiques, t. vi, p. 333 ; V. M. Sinclair, dans Smith et Wace, Dietionary o/ Christian, biography, t. iii, col. 28-2’.I ; P. Batillol, Jérôme de Jérusalem d’après un document inédit, dans la Revue des questions historiques, 1880, t. XXXIX, p. 2 48-25Ô.

E. Amann.

    1. JÉRÔME DE PISTOIE##


4. JÉRÔME DE PISTOIE, frère mineur capucin, naquit vers 1508 d’Alexandre Finugi et de Fianimettalppoliti. Un événement tragique lui fit quitter le monde : le matin même de son mariage, Madeleine Buti, qu’il venait d’épouser, tombait morte à ses pieds, sur le seuil de sa maison. En 1531 il entrait donc chez les mineurs observants et après quelques années il passait à la nouvelle famille des capucins. La malheureuse défection d’Ochin, leur supérieur, en 1542, le ramenait à l’observance. Définiteur de la province de Toscane, il était délégué pour la représenter au chapitre général tenu à Salamanque, en décembre 1552. C’est après s’être acquitté de cette honorable mission qu’il fit retour aux capucins. Dès 1555 il était élu définiteur général et il gouverna successivement les provinces de Toscane, 1558, de Naples, 1560 et de Bologne, 1566. Entre temps il assistait aux dernières sessions du concile de Trente. En 1567 il était de nouveau élu définiteur général. Pour se conformer aux décrets du concile, les supérieurs s’occupaient à ce moment d’une meilleure organisation des études dans l’ordre et instituaient à Rome une sorte de collège général, à la tête duquel on plaçait le P. Jérôme. Il avait été décidé que l’on enseignerait la doctrine de saint Bonaventure ; mais les éditions en étaient rares. Pour y pourvoir, en grande partie par l’initiative du lecteur des capucins, solerlia congregationis fralrum capuccinorum, prœsertim fratris Hieronymi Pistoriensis, et grâce à la munificence du pape, munificentia et liberalilale S. D. X. PU Y, on commençait avec le concours du conventuel Antoine Posi, qui avait revu le texte et ajouté des notes marginales, une nouvelle édition du Scriptum D. Bonaventurse card. ac docl. seraphici ordinis minorum S. Francisci, in quatuor libros sententiarum, 4 vol. in-8°, Rome, 1569, les deux premiers étaient imprimés avant la fin de 1568. Le texte et les notes de Posi passèrent presque sans changement dans l’édition Vaticane, exécutée, vingt ans plus tard, par l’ordre.de Sixte-Quint. En cette même année lôfi.S saint Pie V choisissait le P. Jérôme pour son théologien et l’on dit aussi qu’il le voulait honorer de la pourpre, mais que l’humble religieux déclina cette dignité et recommanda au pape, pour la recevoir à sa place, Jules Antoine Santoro de Caserte, archevêque de Sainte-Séverine. La confiance du pontife se manifesta encore quand il nomma Jérôme supérieur des capucins qu’il envoyait comme aumôniers de la flotte, qui devait remporter la victoire si célèbre de Lépante. Notre religieux ne vit pas ce triomphe ; le 29 novembre 1570 il mourait à Suda, dans l’île de Crète, victime de son dévouement au service de lu garnison vénitienne que décimait la peste. En 1583 le cardinal de Sainte-Séverine faisait ramener ses dépouilles mortelles à Caserte, dans l’église du couvent des capucins.

Duplessis d’Argentré, Colleciio judiciorum, Paris, 1728, t. ii, p. 211. écrit : Srrvantur in tabulario sacræ Facultatis plura monumenta propositionum a /ratribus minoribus contra fldan catholicam priedicularum, a

fr. Hieronymo de Pistorio, anno 1547. Nous pensons quc Jérôme était l’auteur des Monumeiitn, non des propositions. On veut qu’il ait fait paraître à Naples, 1564, Quatre sermons sur l’Immaculée Conception, en italien. On rencontre de lui Délie prediche dell’humile serpo di Christo F. Girolamo da Pistoia, dell’ordine de’jrati minori capuccini di S. Francesco (Parte I), Bologne. L567 ; Venise, 1570. L’année de sa mort il dédiait au pape saint l’ie Y : Fratris Hieronymi a Pistorio de quantitatibus rerumque distinclionibus dialogus, qui triyintascptem lectionibus lerminatur. Hieroni /rnus et Scotus interloculores, Rome, 1570. Son but était d’expliquer les Formalitates de Scot, dont il donne le texte d’après Antoine Sirect, pour instruire les jeunes gens des termes de la théologie et leur donner une méthode sûre qui les mette à l’abri de l’erreur.

Boverius, Annales ord. fr. min. capuccinorum, Lyon, 1632, t. I, p. 706 ; Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Sbaraglia, Supplementum et castigatio ad scriptores ordinis minorum, Rome, 1806 ; Capponi, Bibliografia Pistoiese, Pistoie, 1874 ; Apollinaire de Valence, Bibliotheca fr. min. capuccinorum prov. Xeapolitanæ, Naples, 1886 ; Sixte de Pise, Sloria dei capuccini toscani, Florence, 1906.

P. Edouard d’Alençon.

    1. JÉRÔME DE PRAGUE##


5. JÉRÔME DE PRAGUE, compagnon de

Jean Hus, brûlé comme hérétique à Constance le 30 mai 1416. — I. Jérôme avant le concile de Constance. — IL Jérôme au concile.

I. JÉRÔME AVANT LE CONCILE DE CONSTANCE.

Nous sommes assez mal renseignés sur les origines et les débuts dans la vie publique de ce personnage, dont il n’est pas facile de reconstituer le curriculum vilse. C’est aux interrogatoires que Jérôme subit lors de son procès que nous devons le plus clair de nos connaissances ; il y est fait de nombreuses allusions à divers événements de sa vie. Par malheur, la plupart des dates qui sont assignées à ces faits ne peuvent être acceptées avec certitude, soit qu’il faille incriminer l’exactitude des témoignages eux-mêmes, soit qu’il faille rejeter la faute sur les copistes qui nous ont transmis ces textes. On sait en effet qu’il ne s’est pas conservé de procès-verbal authentique complet des actes du concile de Constance. Sous le bénéfice de ces remarques, voici comment l’on peut restituer la carrière de Jérôme de Prague avant le concile de Constance.

Il est né dans la capitale de la Bohême, d’une famille de petite noblesse, sur laquelle nous n’avons pas d’autres renseignements. La date de sa naissance peut se conjecturer par le fait que Jérôme fut reçu bachelier ès-arts en 1338. S’il a suivi le cours régulier des éludes, il devait alors avoir une vingtaine d’années ; il serait donc né vers 1378, quelque dix ans après Jean Hus. Il se lia de bonne heure avec ce dernier, qui dès 1398 occupait à l’université de Prague une situation en vue ; c’est grâce à lui que Jérôme obtint en lévrier 1399 la dispensulio biennii, c’est-à-dire la dispense de l’obligation d’enseigner pendant deux ans, à laquelle étaient tenus les bacheliers avant de prendre le titre de Maître. Lsprit vif, pénétrant, liés désireux de s’instruire, Jérôme avait en effet l’intention de visiter les principaux centres intellectuels de l’Europe. Oxford surtout l’attirait ; depuis vingl ans dis relations régulières s’étaient établies, grâce aux événements politiques, entre l’Angleterre et la Bohême. A leur faveur 1rs livres et les opinions de W’iclef, mort depuis 1384, mais dont l’influence était restée grande a Oxford, avaient trouvé le chemin de Prague. Si les n-uvres théologiques du curé de Luttei vorth étaient encore inconnues en Bohême, ses œuyres philosophiqui avaient de bonne heure attiré l’attention. On se passionnait en particulier pour l’audacieux réalisme de