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fragments d’un abbé baie, qui proviennent peut-être,

en grande partie du nioins.de notre anachorète. Il en est de même des extraits contenus dans la Philocalia, Venise, 1782, p. 33-37 ; Athènes. 1893, p. 17-21, et dans VEoergélinos, vaste recueil ascétique paru à Venise en 1783, à Constantinople en 1861, a Athènes, en 1900. -.ous le titre de Euvorfûrf}] tûv QE0960YYCOV pï ; u. : xtcùv. Le nom d’isaie y est cité soixante-seize fois, et l’on peut dire sans exagération que toutes les œuvres de cet ascète s’y trouvent rééditées. Il faut observer toutefois que l’auteur de ce recueil, Paul d’Aniorion, fondateur île l’Evergétis, ne cite pas toujours avec exactitude : il s’est permis plus d’une fois de retoucher le style des auteurs qu’il dépouillait, sans doute pour donnera son œuvre un caractère plus homogène.

Faut-il attribuer à notre Isaîe les divers apophtegmes qui portent le nom de l’abbé Isaîe dans les Apaphlegmata Patrum. I’. G. t. lxv, col. 180-184 ? Ni le contenu de ces sentences ni la chronologie ne s’y opposent, car notre Isaîe, on l’a vu. a vécu à Scété jusque vers l’an 451. Par contre, les Conseils de l’abbé Isaîe ù la religieuse Théodora et à ses sœurs, traduits en grec moderne par Nicéphore de Chios et publiés par l’archimandrite (.hristophore à Hermopolis, en 1885, appartiennent incontestablement à un autre Isaîe, peut-être au reclus de Niconiédie, dont il est question à l’article suivant. Un éditeur attentif ne manquerait pas d’enrichir considérablement l’œuvre d’Isaîe. A côté des morceaux recueillis par Gallandi parmi les Sacra Parallela de saint Jean Damascène, P. G., t. xl, col. 1212 sq, et t. xcvi.col. 326 et 419, on pourrait citer encore les scolies de plusieurs chapitres de saint Jean Climaque appartenant à Isaîe, P. G., t. lxxxviii, col. 645, n. 10, col. 788, n. 14, col. 792, n. 27, col. 836, n. 1, col. 849, n. 3, col. 873, n. 4, col. 908, n. 12, col. 1093, n. 10, col. 1101, n. 2, col. 1124, n. 30. Ces derniers fragments n’avaient pas encore, que je sache, été signalés.

Pour l’ancienne littérature, voir le Répertoire de U. Chevalier, qui a pourtant le tort très grave de ne pas distinguer entre les deux Isaîe. Les travaux récents sont indiqués plus haut, au cours de l’article. Voir, en particulier, Kugener, Observations sur la vie de Pascé/e/saïe, dansla Byzantinische Zeitschrift. 1900, t.ix. p. 404-470 ; Kruger, dans Ahrens et Kruger, op. cit., p. 385, et Byzant. Zeitschrift, 1899, t. viii, p. 303 ; S. Vailhé, L’n mystique monophysite : le moine Isaie, dans les Échos d’Orient, 1906, t. ix, p. 81-91.

L. Petit.


3. ISAIE DE NICOMÉDIE, auteur, selon A. Ehrhard, dans K. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Litteratur, Munich, 1897, p. 160, d’un Sermo de liturrjiis conservé dans le Coislin 301, fol. 2. Or, il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’un traité proprement dit, mais d’un trait édifiant, d’une histoire utile à l’âme, comme on disait chez les Byzantins, extraite de la Vie du pieux anachorète de Niconiédie. Dans V Atheniensis $31, toi. 111, le titre est ainsi libellé (je traduis littéralement ) : Sancli patris nostri Esaiæ archipresbyleri et inriusi turris Xicomediæ de missarum stipendiis sacerdolibus datis in sacris Christi ecclesiis, et quod mullum valeat ad delenda peccata incruentum sanctumque sacrificium Deo oblatum. Un notable de Niconiédie, sur le point de mourir, obtient sa guérison en faisant, sur le conseil d’Isaîe, célébrer des messes. On insiste particulièrement sur la valeur exceptionnelle de quarante messes célébrées de suite (c’est le pendant grec de notre trentain grégorien), sur les fêtes des apôtres les plus propres a cette dévotion, enfin sur la joie des âmes délivrées par le saint sacrifice, (k— morceau, cou tenu encore dans divers autres manuscrits, ne manque pas d’intérêt pour l’argument qu’on en peut tirer contre les protestants et contre les grecs eux-mêmes à propos du purgatoire.

L. Petit.


4. ISAIE DE CHYPRE, controversiste catholique, dont la vie nous est. dans l’état actuel des recherches, totalement inconnue. Nicolas Sclengias, dont il combattit les ouvrages, avant vécu vers 1430, on suppose qu* Isaîe est de la même époque. On a de lui un petit traité sur la Procession du Saint-Esprit, dirigé contre le susdit Sclengias ;  !.. Allatius en a publié le texte, accompagne d’une traduction latine, dans sa Grœcia orthodoxa, t. i, p. 306-399, d’où Migne l’a tirée. P. (… t. clviii, col. 972-976. Telle en est la brièveté pour un sujet aussi grave, qu’il nous semble incomplet : c’est à peine si l’auteur y aborde l’examen de quelques textes scripturaires relatifs à la question.

L. Petit.


1. ISIDORE DECORDOUE. Personnage inconnu de l’antiquité chrétienne, dont l’existence reste problématique, et dont le nom esta rayer de la liste des écrivains ecclésiastiques. Il aurait vécu en Espagneàla fin du IV siècle et aurait occupé le siège deCordoue pendant le premier quart du v e. Or, ni saint Jérôme, ni Gennade, ni même plus tard saint Isidore de Sévilleet saint Ildefonse de Tolède, bien placés pour connaître les écrivains de leur pay : s, n’ont inséré son nom dans leurs catalogues. Ce n’est qu’au xii c siècle qu’il en est question pour la première fois. En efïet, Sigebert de Gembloux († 1122) est le premier qui en ait parlé : il lui attribue quatre livres, dédiés à Orose, sur les livres des Rois. De script, eccles., 51, P. L., t. clx, col. 559. Beaucoup plus tard Jean Trithème(† 1515), identifiant cet Orose avec le prêtre espagnol bien connu de saint Jérôme et de saint Augustin, qualifie Isidore de Cordoue de senior, lui attribue beaucoup d’ouvrages, sans dire lesquels, et avoue n’avoir vu de lui que les quatre livres sur les Rois. De script, eccles., Paris, 1512, fol. xxxv. Sixte de Sienne († 1569) reproduit Trithème, mais ajoute que saint Augustin a cité un passage de lui sur saint Luc. Bibliolheca sancta, iv, 3e édit., Cologne, 1586, p. 274. Enfin le pseudo-Dexter, dans le Chronicon publié en 1620, apporte de nouvelles précisions. Pour lui, qui avait imaginé un autre personnage du même nom antérieur à celui de Cordoue, il qualifie celui-ci de junior, le fait successeur de Grégoire sur le siège de Cordoue, en 400, et le déclare auteur du livre des Allégories, dédié à Paul Orose de Tarragone, d’un commentaire sur saint Luc et d’un ouvrage sur les livres des Rois. Chronicon Dextri, a. 423, 430, P. L., t. xxxi, col. 551, 570.

Ces renseignements tardifs sont assez suspects ; ils contiennent une erreur manifeste d’attribution du livre des Allégories, qui appartient en propre ù saint Isidore de Séville. Mariana, ainsi que le rapporte Florez, Espana sagrada, .Madrid, 1747, tr. viii, tr. 27, append. 2, p. admettait bien l’existence d’un Isi dore de Cordoue, tout en constatant qu’il ne reste tien de lui. Et Perez Bayer faisait de même dans ses notes sur la Bibliolheca hispana velus, 1. Y, n. 109. Cf. Arevalo, qui les cite tous deux, Isidoriana, part. 1, c. xvii, n. 4-6, P. L., t. lxxxi, col. 91-92. Nicolas Antonio s’était étonné avec raison qu’aucun auteur antérieur ; i Sigebert de Gembloux n’eût fait mention de cet Isidore de Cordoue. Bibliotheca hispana velus, Rome, 1696, part. 1, t. III, eu, n. 52 sq.Ceillier avait revendiqué pour saint Isidore de Séville, non seulement les Allégories, mais encore le commentaire sur les quatre livres des Rois qu’on attribuait à Isidore de Cordoue. Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1H.YS1863, t. xi, p. 715. Flore/ a cru que le prétendu Isidore deCordoue est île l’invention de sigebert de ( iembloux, et Arcvalo, qui cite Florez, Isidoriana, part. I. c. xmi, n. 4, lie. cit., col. 91, tombe d’accord avec M irian Bayer pour admettre un Isidore antérieur a celui « ’ville, mais, au lieu de voir dans ce personnage unévêque de Cordoue, il soutient qu’il s’agit de saint Isid >re de Péluse. /& « L, n. 10-11, col. 93.