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JEAN QT IDORT — JÉRÉMIE. LE PROPHÈTE

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ird, Lincoln collège, Cod. 81 ; Laon, Cod. 275 ; Leipzig, Bibl. univers.. Cod. lat. 102, t" L62 r°-167 r° ; Vienne, Eiofbibl., Cod. lat. 412 :. f>. 2Il r » -215 r ». Un ins. de la Vaticane, Val. lat. 1086, f°. 7."> r° donne les Instantiæ M. Johannis </< Poliaco eum responsionibus M. Johannis de Pargsiis.

i De adveniu Christi seeandum cornent et />< Antiehristo pillé [ilns tant par le dominicain Nicolas de Strasbourg. Cf. IL Denifle, /Vr Plagiator Nikolaus von Strasbourg, dans Arehio…, t. tv, 1888, p. 312-319 ; et une mise an point de cet article par M. Grabmann, Xt’ii aufgefundene lateinisehe Werke deutsclicr Mystiker, dans Sitzungsberiehte der bayer. AJcademie der Wissensehaften, philos. -philolo g. und hist. Klasse, 1921, 2. Abhandlung, Munich. 1922. p. 11. Dans un article île VArehioum franciscanum, 1911, t. iv, p. 209-211, le 1'. Détonne, 0. M. attribue le traite De adveniu Christi à Roger Bacon : mais Grabmann l’ait remarquer avec raison que la tradition manuscrite est manifestement pour Jean de Paris.

5° De unitale esse et essenlie in creatis. De gride super librum metheorum. Sermones.

signalons comme particulièrement importants au point de vue théologique trois ouvrages à peu près ignorés. I.e premier, le plus connu des trois, est le Correctorium corruplorii, cf. M. Grabmann, Le Correclorium corruplorii du dominicain Johannes Quidort de Paris, dans la Revue néoscolaslique, 1912, t. xix, p. 404- US. Contrairement à ce qu’aflirme C. Oudin, ce correctoire n’est pas l’ouvrage du même titre imprimé sous le nom de Gilles de Rome, mais une œuvre nettement distincte qui se trouve dans de nombreuses bibliothèques. Voici quelques-uns des mss : Cod. Vat. lat. 8-59, ꝟ. 118r<>-151 r° ; Erfurt, Amplonia, Cod. F, 79, ꝟ. 170 r>-266 r° ; Bâle, Bibl. univers., Cod. B, III, 14, ꝟ. 1 r<>-31 r° ; Admont.Stiftsbibl., Cod. 60, ꝟ. 55 r°-74 r » ; Munster, Bibl. univers., Cod. 175. Le P. Ehrle fait connaître encore cinq autres mss. du même traité, Der Kampfum die Lehre des hl. Thomas, dans Zeilschrift jûr katholische Théologie, 1913, t. xxxvii, p. 286-189.

Une étude approfondie du Commentaire de Jean de Paris sur les Sentences offrirait sans doute un réel intérêt pour la connaissance de la théologie après saint Thomas. Cette étude est possible maintenant que nous possédons au moins trois mss. de cette œuvre importante : Bâle, Bibl. univers., Cod. B, III, 13 ; Admont, Stiftsbibl., Cod. 60, ꝟ. 1 r°-52 r° ; Vienne, Hofbibl. Cod. lat. 2165. D’après l'étude publiée par le D r Grabmann, Studien zu Johannes Quidort von Paris 0. Pr., même recueil que plus haut, 3 Abh, Munchen, 1922, on peut dire que Jean de Paris est un théologien très personnel, d’une grande pénétration d’esprit ; il fait à l’expérience une place marquée dans son œuvre. Fidèle disciple de saint Thomas, il s’en tient aux idées fondamentales du maître et se range nettement aux côtés d’Hervé Nédellec, parmi les représentants les plus autorisés de sa doctrine. Cette impression est confirmée par une œuvre encore peu connue, le Quodlibetum Johannis Parisiensis, Paris, Bibl. nat., Cod. lat. 14572, 1° 1 r°-4 v°, que Grabmann attribue à notre théologien.

P. -M. Schaff, O. P.

    1. JEANSON##


JEANSON. — Ce docteur en théologie, de la Faculté de Paris, qui vivait au xviiie siècle, a publié des Dissertationes de prmeipuis religionis fundamenlis, scilicel de existenlia Dei, de spirilualilale animx, de existenlia allerius post morlem vitse, de necessilate religioni s in génère et de pœnis in/erorum ecternis, in-4°, Parisiis, 1750. Il se donne comme docteur et théologien de l'Église métropolitaine de Paris.

Richard et Gtraud, BibltoQièquefacrée, lS24, t. xiv, p. 124.

J. Baudot.

    1. JÉRÉMIE##


JÉRÉMIE. Cette étude sur.Urémie comprendra trois parties. I.a première, col. 842-845, sera consacrée au prophète lui-même, et. au milieu où il a exercé son ministère. - l.a seconde, col. S46-868, traitera du livre de Jérémie, texte, (col 846), caractères généraux (col. 853), authenticité, (col. 854), âge respectif des diverses parties, (col. 862), rédaction, (col. 866). — La troisième, col. 868-886, étudiera le contenu même du livre, spécialement les rapports du livre et de l’histoire (col. 868), et les enseignements doctrinaux qu’il comporte (col. 891).

I. Le prophète Jérémie.

Pour connaître le prophète Jérémie, sa personne et son œuvre, la source à peu près unique, mais heureusement fort abondante, plus qu’en aucun autre recueil prophétique, est son livre lui-même.

Jérémie, dont le nom fut porté par plusieurs autres personnages de l’Ancien Testament, mais de bien moindre importance, naquit à Anathoth, dans le pays de Benjamin ; c'était alors une ville fortifiée sans doute, aujourd’hui un petit village, du nom d’Anata, à une heure de marche environ de Jérusalem. Plus d’un passage des oracles du prophète semble bien une réminiscence du paysage de montagnes qu’on y découvre. Jer., iii, 2, 21 ; vii, 29 ; xiv, 6.

Son père, un prêtre du nom d’Helcias, qu’on ne saurait identifier avec le grand prêtre qui découvrit dans le temple le livre de la Loi, IV Reg, xxi.appartenait plus probablement à la famille d’Abiathar, descendant d’Héli et destitué de ses fonctions de grand prêtre par Salomon qui le renvoya dans ses terres à Anathoth. III Reg., ii, 26, 35. Dans ce milieu de fortes traditions religieuses se forma l’esprit du jeune Jérémie.

La date de sa naissance peut avec vraisemblance se placer aux environs de 650 : il n’avait pas, en effet, atteint la trentaine lors de sa vocation au ministère prophétique, la 13e année de Josias en 626, Jer., i, 6 ; d’autre part, la durée de son activité, poursuivie jusqu’au delà de la ruine de Jérusalem pendant plus de 40 ans se concilie fort bien avec cette date.

Des Pères de l'Église, saint Athanase, saint Ambroise et avant eux Origène ; des théologiens, saint Thomas, Suarez ; des exégètes, Knabenbauer, Fillion, appuyés sur Jer., i, 5, anlequam exires de vulva, sanctificavi te, ont pensé que le prophète « aurait été purifié de la tache originelle dès le sein de sa mère, comme le Précurseur. » Cette opinion, qui est loin d'être commune, a contre elle le sens même du mot hébreu qui veut dire i consacré à Iahvé », réservé à son service et se dit aussi bien des personnes, des prêtres et lévites, que des animaux ou des choses mêmes telles que maisons, villes, pays. C’est le sens qu’exige d’ailleurs le contexte et c’est encore celui de l’auteur de l’Ecclésiastique, xlix, 7 et du Targum de Jérémie. Cf. Condamin, Jérémie fut-il sanctifié avant sa naissance ? dans Recherches de Science religieuse, 1912, p. 446-447.

Jusqu’au moment de l’appel à la mission de prophète, aucune indication ne permet de dire ce que fut la vie de Jérémie ; témoin sans doute des funestes conséquences des règnes impies de Manassé et d’Amon, il put mesurer toute l’horreur du mal dont ses premiers oracles comme ceux de Sophonie sont la vibrante condamnation.

Bien simple, surtout si on le compare à ceux d’Isaïe et d'Ézéchiel, le récit des visions qui annoncent à

Jérémie sa mission et eu précisent la nature nous révèle déjà un des traits caractéristiques de la physionomie du prophète. Sa réponse à l’appel divin n’est pas celle d’un zèle confiant et enthousiaste, mais d’une

humble et timide défiance de soi-même : i Ah ! Seigneur Iahvé, vois, je ne sais pas parler, car je suis un

Ht. I.1er., i, 6. ICI pourtant, timidité et sensibilité