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JEAN PHILOPON

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1. Le plus important de ces ouvrages est celui qui portait le litre de AuciT>)’ri)Ç l L’arbitre) r.r.zzl évcocjewç. Il comprenait dix livres, Nicéphore Calliste, II. 1’.. XVIII, xlvii. P. G., t. c.xi.mi. col. 424, niais n’était pas rédigé en forme de dialogue, comme on l’a parfois soutenu (ainsi l’ii. Meyer, art. Johannes Philoponos, dans Realencyclopûdle, t. ix, p. 311, 1. L9). Saint Jean Damascène, De lunes., s ; —, , p. <, ., t. xav, col. 711-7.")."), en cite deux fragments dans le texte grec : l’un provient du I. l’(Incip. : ô yàp xoivaç xal xa96Xou ttjç tou àv9p&)7tou qpûaewç Xiyoç. /)cs. : TaÙTy, ça(xèv 8ù - j tiv&v etvai) ; l’autre, le plus considérable, du I. Yll (Incip. : é[380(i.6 ; ècrri X6yoç, Des. : oùSs xxtx toûto àv Suxtpépoiev). Une partie de ce même passage (Incip. : côxoûv èxâa-Y) 9-loi ;. /Ms. : r, v |x6vt)v h/, noco&v ô X6yoç 7rpoælX7)<pe) est reproduite par Nicéphore Calliste H. L’.. ibid, P. G., t. c.xlvii, col. 125-128, avec quelques omissions et quelques variantes. L’ensemble du texte original a disparu ; mais l’ouvrage entier s’est conservé dans une traduction syriaque qui figure dans un 111s. du British Muséum : Wright, Catalogue, t. 11. p. 587 ; cf. t. 1. p. 1Il et 388, et dans un ms. du Vatican. Assémani, Biblioth. orientalis, t. iii, p. 250. Cette traduction est encore inédite. Le Aix’.ttjty) ; est un cent consacré a l’examen des problèmes trinitaires et christologiques. Les textes conservés par saint Jean Damascène sont relatifs à la définition de la cp’jai ; et de l’-'j-’j-T.y.iiz. Nous les retrouverons en examinant l’enseignement théologique de Philopon.

2. Ks^âXaia Sexà xal zv : zà ~p6ç toùç àxeçàXouç. Cet ouvrage avait été réfuté par un moine du nom de Nicias, dont Photius lisait encore le travail, Cod. 50, P. G., t. ciii, col. 85. et Jean avait l’occasion de le citer dans son Aia’.77)TY) ;. Suidas, Lexicon, sub verbo’Iwâvvrjç, signale parmi les livres de Jean un écrit contre Sévère d’Antioche (512-538) ; et Fabricius, Biblioth. grseca, t. x, p. 652 pense que les dix-sept chapitres contre les acéphales faisaient partie de cet écrit. K. Krumbacher, Geschichte der byzantlntschen Litteratur, 2e édit., p. 53, indique comme renfermant les chapitres en question le cod. Vindobon. theolog. 196, r » 99 v » -130v<>.

3. Kxrà T-7j ; aria ; xalotKOU[iSViX7JÇTeTàpT7)ÇCTUv680u. Photius lisait cet ouvrage contre le concile de Chalcédoine. ( od. 55, P. G., t. ciii, col. 97. L’écrit en question était divisé en quatre parties et il s’efforçait de prouver, conformément à la tactique en usage chez les monophysites, que la doctrine chalcédonlenne était identique, 1 l’enseignement de Nestorius.

I. Kôcrà t » v èvOsco ; 80y[Aaua9évrcov rcepl rîjç àytocî y.-j’x ôpoooatou-p’.ï8>z ôitô toû bi àytoi ; ’Iwivv/j ào/iz-’. -/ or.o’jKoiVTTavrtvou-ÔAîti) : roû y.-’j S^oXaorixûv. Ouvrage attesté par Photius, d’après qui nous venons de citer le titre, Cod. 75 : P. G., t. ciii, col. 240, mais perdu de même que le précédent. L’ouvrage de Jean le Scholastique, patriarche (intrus) de 565 à 577, auquel devait répondre ici Philopon, était un Discours caléchétique, prononcé en 566. Photius, td., ibid. L’écrit de Philopon sciait donc l’un des derniers, sinon le dernier de sa longue carrière. Nous n’en connaissons rien, sinon que l’auteur y citait des textes patrlstiques, tout a lait étrangers à la question au dire de l’ho lins.’.i : rifY’EÇoc^jjiepov. M ntionné par Photius, cod. 13, ibid., col. 7ti : et cod. 240, col. 1208 1213, cel cent est cité habituellement sous le titre : rcepl xoatxamfac X6yot £’. (Commentarlorum in Mosaicam mundi créa tionem llbri seplem). La première édition de cel ouvrage fui donnée par » lord, er. Vienne, 1630, b ! reproduite par Gallandi, Biblioth., l. xii. p. 17 :  !. L’édition la meilleure est celle de G. Reichardt, Joannts Phlloponl ittopifteio mundi Hbri VII, Leipzig, 1897. Le traité est dédié à s rglus, patriarche d’Antioche ; il a donc été écrij entre 546 et 549. Philopon y soutien)

la thèse suivante : sans avoir l’intention de faire œuvre de physicien ni d’astronome, Moïse au premier chapitre de la Genèse nous enseigne des vérités que la science des Grecs a retrouvées bien longtemps après lui ; d’ailleurs là où son enseignement est en contradiction avec la physique péripat iticienne, les hypothèses proposées par Moïse sauvent les apparences beaucoup mieux que celles d’Aristote. 1 Que personne, écrit-il, ne réclame de l’ouvrage de Moïse les considérations techniques sur la nature qu’ont imaginées ceux qui sont venus après lui. Qu’on ne lui pose pas de questions telles que celles-ci : quels sont les principes matériels des choses ? Vaut-il mieux n’en poser qu’un OU en admettre plusieurs ? S’il y en a plusieurs, quel en est le nombre et quels sont-ils ? Sont-ils les mêmes en toutes choses, ou différents en des choses différentes ? Quelle est la substance du ciel ? Celle des êtres sublunaires en est-elle distincte’.' Les mouvements de ces êtres sont-ils accompagnés de changements substantiels ? Bref, qu’on ne lui pose pas toutes ces questions conçues par ceux qui sont capables de s’enquérir curieusement de tout cela, puisque ceux-ci ne s’accordent aucunement, pour ainsi dire, ni entre eux, ni avec la réalité. Ce n’est ]ias le but qu’a visé l’admirable Moïse. Le premier, sous l’inspiration de Dieu, il s’est proposé de conduire les hommes à la connaissance de Dieu, et de leur enseigner le moyen de vivre en conformité cette connaissance. Aussi ce qu’il a écrit, c’est tout ce qui contribue à cet objet : il a écrit par exemple que ce grand et brillant ouvrage qu’est l’Univers ne possède pas l’existence d’une manière automatique, qu’il n’est pas d’une essence supérieure et divine : mais qu’avant d’avoir été engendré par ce principe invisible et créateur de toute ; choses, avant d’avoir recula beauté qui se manifeste en lui, il n’était pas. t Op. cit., 1, 1 : édit. Reichardt, p. 3. Parmi ^es devanciers, celui quc Philopon cite le plus volontiers est saint Basile ; par contre il s attaque très habituellement à l’exégèse de-Théodore de Mopsueste. Cf. Photius. Cod. 43, P. G., t. ciii, col. 76. Même du point de vue de la critique textuelle, l’ouvrage de Philopon n’est pas sans intérêt, car il signale fréquemment les leçons d’Aquila, (h’Syinmaque et deThéodothn pour le premier chapitre de la Genèse.

G. Karà IlpôxXoi) tteù àïSiôr^Toç x6-7|j/, u. La première édition de cet ouvrage l’ut publiée en 1535 à Venise par Trincaveli. La plus récente et la meilleure est celle de IL Rabe, Joannes Philoponus de mternitate mundi contra Proclam. Leipzig, 1899. A Prochis qui avait réuni dix-huit arguments pour démontrer l’éternité du monde, Jean Philopon répond par autant de contre-propositions, dont chacune réfute un argument de Proclus. L’ouvrage est long, ennuyeux quelquefois ; mais ou y trouve aussi quelques vues intéressantes. Proclus objectait par exemple que la création introduisait un changement eu Dieu, qui ne peut passer de la puissance à l’acte, ni produire par conséquent un monde dans le temps. Jean rép » nd que Dieu est créateur par nature, si’. :, sans l’être forcément en acte, èvfpyeta : le fait qu’il ne crée pas ne lui enlève rien de sou caractère, pas plus quc le maçon ne cesse d’être maçon s’il ne construit pas. le professeur d’être

professeur s’il n’enseigne pas. P’allleurs, le fait de la

création n’amène pour Dieu aucun changement, pas plus que le lait de bâtir ne produit un changement dans le constructeur. Partout l’agent reste le même : ce qui est passil est seul modifié pour être amené a un état nouveau, La plupart des solutions proposées par Philopon sont empruntées à la philosophe aristotélicienne ; d’autres se rapprochent des doctrines platoniciennes. Sou ouvrage est proprement philosophique et pourrait aussi bien avoir été écrit par un païen, si le dogme même de la création, (pu