Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.1.djvu/412

Cette page n’a pas encore été corrigée

.11. AN [)K SAINT-THOMAS

800

thomisticus, Madrid, 1637, 1638, Cologne, 1638, Rome, 1636, 1637, Lyon. 1663, Paris. 188

2 Œuvres théologiques. — 1. Le Cursus theologicus

comprend 8 volumes, les 3 premiers sur la ! de la Somme de Saint-Thomas, le i et. v sur la P-II », le » 1’sur la II-’-II.v. les deux derniers sur la 111*. Les volumes parurent d’abord séparément. Le tome i débute par trois traités ad théologies tyrones, scil. 1. Universum textum Magistri Sententiarum in ordinem redigit : 2. Omnium quæstionum divi Thomas et materiarum in sua Summa ordin m explicat ; 3. Vindicias D. Thomas pro doctrinal eius purilale, probitate et singulari approbatione offert, Aleala. 1637. Janna, 1654, Lyon, 1663. La dernière de ees dissertations fut publiée à part sous le titre : Spéculum sine macula, i. c. tractcUus de approbalionc. auctoritale et purilale doctrines 1). Thomas Aquinatii. Cologne, 1658. Une édition générale fut publiée à Lyon, 1(5(33 : il y manque le dernier tome, qui ne devait être publié qu’en 1667. puis à Cologne 1711, enfin à Paris. 1883-1886. Les quatre premiers tomes furent édités du vivant de l’auteur et sous sa surveillance : les autres ne parurent qu’après sa mort par les soins du P. Diego Ramirez, son élève. Jean de Saint-Thomas avait corrigé de sa main jusqu’à la disp. XYIII. dans la I » IIæ, c’est-à-dire jusqu’à la fin du traité de donis Spirilus Sancti. Le P. Diego Ramirez ajoute : « Jusqu’ici nous avions l’exemplaire corrigé par l’auteur ; désormais nous publierons les traités théologiques qu’il enseigna publiquement à Aleala. c’est-à-dire du t. v, disp. XIX au t. vin exclusivement. Au sujet de ce dernier tome le P. Ramirez ajoute : i Dans cette partie, l’auteur n’emploie pas ses procédés habituels de style, car c’est le travail qu’il avait fait avant de venir à l’université d’Alcala ; aussi, afin de le publier tel que nous l’avons reçu de sa main, nous l’éditons selon l’ordre prescrit. Bien que l’auteur n’ait pas employé le titre de Disputationcs, nous l’introduisons cependant, afin de marquer la connexion avec les autres matières de toute cette troisième partie ; ainsi, à chaque question répondra une disputatio, divisée selon les articles de saint Thomas avec l’explication littérale de Maître Jean, et après chaque article viendra la solution des points douteux.. selon sa manière accoutumée, i PrologusR.P. Did. Ramirez ad mater iam de sacramentis in génère. Il ne fut pas toujours possible de donner le texte entier : ainsi, q. lxxii. a. 1. dub. 1. on lit : Desiderantur aliquot lineas, quas supplere religio fuit auctorique supponerc : et dub. 3 : El hic paub> plures desideratas lineæ, delupsa irreparabili casu châtias particula. Le dernier tome, le viir, fut publié à Paris par Combefis, O. P.. 1667, 1674, édit. semblables.

1. Jean de Saint-Thomas publia encore, en langue espagnole : a) Explicaciôn de la doctrina cristiana a la obligaciôn de los fteles en créer u obrar, Madrid, 1640, Valence. 1644, Aleala, 1615, Amberes, 1651, Rome, 1663. L’ne traduction latine en fut publiée par le P. Henri Hechtermans, O. P., sous le titre : Compendium lolius doctrines christianas, Bruxelles, 1658, Venise, 161)3. Cet opuscule eut un grand succès ; Nicolas Antoine l’appelle libellum aureum, et les censeurs, les PP. E. Xieremberg et A. de Castro S. J., louèrent grandement la simplicité avec laquelle l’auteur mettait ces difficiles questions à la portée de ceux qui ne sont point théologiens de profession.

b) Prûctica ij considération para agudar a bien morir, Saragosse, 1645, traduit en italien sous le titre : Praclirae considerazioni per ajularr et per disporsi a ben morire, Florence, 1674. — c) Brève tratado g muu importante, que par mandado de Su Majesdad esrrilno el R P. l’r. Juan de S.’l’ornas para saber hacer una con/esion gênerai, Madrid, 1611. Ces deux opuscules furent traduits en latin, et édités avec un court traité

des censures ecclésiastiques, sous ce titre : Aurea praxis adjuoandi inflrmos ad bene feliciterque morien dum. simulquc tractatus duo, aller ccclesiasticas censuras omnes atque cunctarum proposilionum damnatarum notitiam complcctens, aller confessionem régis generulem. et ut singularis persona et ut rex est, edocens, Venise, 1693.

III. Docthim :. — Jean de Saint-Thomas est regardé à juste litre comme l’un des plus grands théologiens thomistes. Ses contemporains, d’une voix unanime l’appelèrent un second Thomas, brillante étoile en face du Soleil (saint Thomas d’Aquin) ; et toujours, on le plaça, en compagnie de Cajétan et de Banez, aux côtés de l’Ange de l’Kcole.

Sa doctrine n’est autre que celle du docteur angélique. profondément comprise et fidèlement exprimée. Lui-même protesta, au moment de sa mort, devant le Saint Sacrement, qu’il n’avait jamais rien écrit ou enseigné, pendant 30 ans, qu’il ne jugeât conforme à la vérité et à la pensée de saint Thomas. Dans son remarquable traité sur la fidélité à saint Thomas, il se révèle lui-même, et on voit quelle haute idée il se faisait du thomisme. Deux conditions sont requises, dit-il, pour être un vrai disciple de saint Thomas ; la première, c’est de suivre sa doctrine comme vraie et catholique, la seconde, c’est de la développer de toutes ses forces. Les signes auxquels, en fait, on reconnaît un disciple de saint Thomas sont les suivants : 1. il accepte et continue l’œuvre de ceux qui au cours des temps ont été les disciples du docteur angélique ; 2. il aime la doctrine du maître, et s’efforce de la défendre et de la développer ; 3. loin de solliciter les textes de saint Thomas en faveur de son opinion, il se range au sentiment de son maître ; 1. il accepte non seulement ses conclusions, mais aussi ses procédés de démonstration ; 5. enfin il s’en tient à la tradition commune dans l’interprétation du texte de saint Thomas (De approbatione doclrinæ S. Thomæ, disp. II, art. 5).

lui vrai disciple, doué de toutes ces qualités, Jean travailla au développement et à la défense du thomisme ; il combattit en particulier, sans violence de langage d’ailleurs, Vazquez et Suarez : comme Cajétan s’était opposé à Scot et Banez à Molina, Jean s’opposa à Suarez, maintenant contre son interprétation éclectique le pur thomisme : Nec enim, dit-il, de/ensio doctrinal S. Thomas et vindicatio ejus ab erroribus et ab improbabililale sentiendi est solius privatse personas vindicatio, sed lolius Ecclesise. judicii et Aposlolicse approbationis asserlio. Quarc ma jus aliquid in S. Thoma quam S. Thomas suscipitur et defenditur. Ibid., Prologus, édit. de Cologne, 1. 1, p. 133. Qui veut, ajoute-t-il, pénétrer jusqu’en son esprit le vrai thomisme, qui considère tout sous la raison formelle de déité, doit tenir grand compte de l’ordre de la Somme Théologique : le moyen principal, et le plus efficace, pour rechercher et atteindre la pensée de saint Thomas en son admirable édifice théologique, es1 d’observer attentivement l’ordre qu’il suivit, quasi aurcis quibusdam nexibus discurrens, dans la construction de sa Somme, dans l’enchaînement des questions, dans la succession des traités. Car n’est pas vrai savant ni docteur, celui qui ne saisit pas l’ordre de la science qu’il étudie. » Isagoge ad D. Thomæ theologiam, p. 85. Aussi lui-même, dans cette Isagoge, exposa admirablement l’ordre et la connexion de toute la Somme, puis commenta chaque question selon l’ordre des articles, pourquoi le mérite propre de Jean de Saint Thomas ne réside pas dans des doctrines nouvelles, mais dans une profonde pénétration de la pensée thomiste. Il suffira donc ici de signaler en bref les questions qu’il traita plus abondamment et plus exactement : la nature de la théologie, a laquelle se rattache, comme a la suprême sagesse, l’apologétique, de