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    1. JEAN DE POUILLY (DE POLLIACO)##


JEAN DE POUILLY (DE POLLIACO). — JEAN DE ROQUETAILLADE 800

l’on remarquera que la bulle Yasclectionis n’y fait pas la moindre allusion. Jean reconnaissait expressément le pape connue étant, de droit divin, le chef suprême de la hiérarchie, le docteur, le juge de toute l’Église. Il prit, sitôt condamné, l’engagement de désavouer ses erreurs ; ce qu’il fit avec quelque solennité à l’université de Paris. Il continua donc son enseignement, sans plus être inquiété. On ignore la date de sa mort.

Outre les diverses pièces relatives à son procès. qui sont conservées dans deux mss, Bâle. B, vii, 9, et Vienne, Biblioth.imp., 2106 Jean a laissé deux volumineux ouvrages, encore inédits : d’une part des quodlibeta (le nombre et la division varient d’après les mss) qui touchent aux questions les plus diverses, depuis celles de la métaphysique la plus abstruse, jusqu’aux cas de conscience de la morale la plus terre à terre ; d’autre part des quæstiones. dont le contenu est sensiblement analogue’à celui de l’ouvrage précédent. Jean de Pouilly, malgré son antagonisme contre les prêcheurs est généralement thomiste, encore que plusieurs de ses solutions aillent dans la direction du nominalisme. Sur la question de l’Immaculée Conception, il est nettement opposé à la thèse scotiste et va jusqu’à la qualifier de téméraire et même d’hérétique. Quodlib., t. III, c. iv.

I. Sources.

Du Boulay, Historiu unioersitatis l’arisiensis, t. iv, p. 187 ; Denifle, ChartuUwium universltatis Parisiensis, t. ii, p. 221-222, 243-246 ; les œuvres inédites de Jean de Pouilly sont contenues dans les mss : Biblioth. nat., lai. n. 14565, Quodlibeta et Quæstiones ; 15371, Quivstiones ; 15J7J, Quodlibeta ; Florence, ius. //, /, 117, Quodlibeta ; on trouvera l’indication exacte des divers chapitres dans la notice de Noël Valois, p. 260-265, 267-270. Le texte de la bulle Vas electionis est inséré au Corpus Juris, Extravag. , t. V, tit. iii, c. 2 ; voir aussi Denzinger-Bannwart, Enchiridion, n. 491-493.

II. TRAVAUX.

Notices dans Moreri, Le grand dictionnaire historique, au mot Pouilli ; c. Oudin, Commentarius de scriptoribus eccles., t. iii, col. 801 ; Hameau. Histoire de la philosophie SCOlastique, 11’part., t. ii, p. 278-281 ; l’eret, La laculté de théologie de Paris, 1896, t. iii, p. 229-2 : 11 ; Noël Valois, dans Histoire littéraire de la France, 191."), t. XXXTV, p. 220-281.. _

A. Thouvenin.

p 62. JEAN DE RADA, frère mineur de l’observance, était originaire de Tauste en Aragon († 1606). Il dit lui-même qu’il avait étudié à l’université de Salamanque, où il avait été nourri des doctrines de saint Thomas. Plus tard, devenu franciscain, il connut celles de Scot, pour lesquelles il ne cache pas son enthousiasme. Leur étude lui lit voir que souvent on condamnait le docteur subi il. sans l’avoir entendu. Aussi, dans son enseignement, comme lecteur de théologie au couvent de Salamanque, il suivait une méthode différente. Partant de ce principe qu’on ne peut bien comprendre la doctrine de saint Thomas, si on ne connaît également celle de Sent, et réciproquement, il ex posa il successivement, sur les points controversés, la thèse thomiste et la thèse scotiste, avec les arguments en faveur de chacune, puis il s’attachait a répondre aux objections soulevées contre la seconde, ses élevés le pressaient de publier i es leçons, ses supérieurs lui en faisaient un devoir : de là l’ouvrage dont le titre a varié suivant les éditions. Sancti Thomæ et Scoti controversarurn llieologicarum qiucstionum rcsolutio. La dédicace étant du mois de septembre 1580, nous croyons que le volume parut celle même année, à Salamanque. On trouve une édition de Paris, 1589, in-8°. Elle ne renferme que les vingt premières questions des i rente qui ouvent dans les éditions postérieures, a une date

que nous ignorons l’auteur publia une seconde pallie et

l’ouvrage étail plusieurs fol réimprimé : Salamanque

1598, Venise, 1601 et Paris, 1604, par le franciscain

ustin Gothuzi, dil Sbaraglia. Au mois de mai 1600

Jean ie Ri du étail arraché ; i ses éludes par le chapitre

de son ordr, qui le nommait procureur général et le fixai ainsi a Home. 1 >ès la fin de l’année, Clément VI II l’adjoignait aux consulteurs de la célèbre congrégalion de Auxiliis. Le 17 août 1605 Paul V le préconisait archevêque de Tram et, le 26 janvier suivant, sur la demande de Philippe III, roi d’Espagne, il le transférait au siège épiscopal de Patti, en lui conservant le titre archiépiscopal. Le P. de Rada mourut au couvent de Saint-François, à Paule, dans les Calabres, comme il était en route pour aller prendre possession de son diocèse en Sicile. En 1614, son ancien disciple, le P. Rodrigue de Portillo, trouvait à Naples un manucrit de son professeur que l’on se disposait à publier sous un faux nom. C’était le troisième partie des Qusesliones controverses. Il s’occupa sans retard de la faire paraître, Controversiarum llieologicarum inler sanctum Thomam et Scotum super lerlium Sententiarum, tertia pars, in-4°, Rome, 1614. Peu d’années après un autre de ses confrères, Barthélémy Cimarelli, donnait une nouvelle édition renfermant quatre parties super quatuor libros Sententiarum, 4 in-4°, Venise, 1617.

W’adding-Sbaraglia, Scriptores ordinis minorum, Rome. 1800 : X. Antonio, Bibliotheca hispana nova, t. i, 178 :  !  ; Meyer Livinus, Librisexcontroversiarumdeauxiliis, Anvers, 1705 ; Hurter, .’omenel., 3° éd., t. iii, coi. 396.

P. Edouard d’Alençon.

63. JEAN DE RAGUSE, voir Stojkowic.

64. JEAN DE RAITHU, destinataire de l’£chelle de saint Jean Climaque et auteur de scolies impor tantes sur ce grand ouvrage ascétique. Dans son Liber ad pastorem, Climaque fait de son ami le plus bel éloge, sans nous fournir pourtant aucun renseignement précis sur ses antécédents. On sait seulement qu’il fut higoumène ou supérieur du couvent de Raïthu. [] faut sans doute l’identifier avec ce Jean le Cilicien, dont il es question dans le Pralum spirituale, c. 115 et 177, et qui avait déjà passé à Raïthu soixante-seize années de sa vie, lors de la visite de Moschus. Ses scolies, encore inédites dans le texte original, ont été imprimées en une mauvaise traduction latine dans les diverses éditions de la Bibliotheca Patrum, Paris. 1589 et 1654, t. v ; Cologne, 1618, t. m ; Lyon 1677. t. x, p. 507-520, d’où elles ont passé dans Mignc, P. C. t. lxxxviii, col. 1211-1249. Quant au monastère de Raïthu, on l’identifie communément avec celui de Tor ou Tour, port solitaire sur le canal de Suez, presque à l’extrémité méridionale de la péninsule sinaïtique, à l’entrée du désert onduleux et dénudé d’el Kàa, qui le sépare des imposantes montagnes du Sinaï. Mais si l’on se rappelle que el-Tor n’est que la transcription arabe des mots grecs t6 Ôpcç, qui servaient à désigner non la ville, mais la montagne d’el-Tor, à savoir le Sinaï lui-même, on devra plutôt reconnaître l’ancienne Raïthu dans le village de Râyah, que Pococke a retrouvé encore existant près de la moderne Tor. Description o/ Ihe East, t. i, p. 142. Dans des temps relativement récents, le / final aura cessé de se prononcer, comme dans Alla, l’ancienne Aïlat. Au rapport d’Eutychius ou Ca’îd ibn Batrîq, Annales, édit. Cheikho, t. i. p. 2H2-204, le couvent de Raïthu aurait été bâti par Juslinien.Cf. J. Maspéro et G. W’ict. Matériaux pour servir à la géographie de l’Egypte, Le Caire. 1914, p. 98.

I.. P] TIT.

65. JEAN DE ROQUETAILLADE (de

Rupesclssa), franciscain, y 1302. On discute fort sur son lieu, d’origine. I’anglais Tanner le fail naître près di Gammages, dans le 1 levonshire ; Torrès A mal lins cril parmi les écrivains catalans. Nous le croyons pi t. i gascon. Appartenait-il à la famille noble, qui

donna un evèquc a Rodez au sir siècle OU bien él