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M. DE MYRE. - JEAN DE PARME (LE BIENHE1 Kl.l X) 794

colas, encourut la disgrâce de ses diocésains qui le chassèrent honteusement. Grâce à l’entremise du patriarche Proeope, il y eut une réconciliation, mais de courte durée. En 1789, à l’avènement du patriarche Néophyte, Jean dut se retirer au monastère des Ibères, à l’Athos ; il put cependant au bout de trois ans, retourner dans son ancien diocèse, mais pour en être chassé de nouveau : il finit ses jours en Roumanie, dans un monastère voisin de Bucarest, au mois d’avril 1790. Voir Allgemeincr litterarischer Anzeiger de 1796, p. 280 et 285. Voici les titres de ses ouvrages imprimés : 1° Tè’.s^bv ao ; j.a -<ôv $audcroyv -.’Fi o-oooû _ eûvtoç, ïlc-- : ^ï’i u.èv, yy.i xatà 80>a(i.iv Siao- ?ç-yGév. in-l". enise, 1785, 16-834 p. ; — 2’Iepàp16Xcç r t xoeXoupévr ; ’AnooroXurî] n-x-r^r. y- ; -à <x£zr t SÛ’j, wv tÎ |xèv -zîi-’j’j rrepiéyei « SiôV/à ; ÀÎav t|R>xcoçsL£^ç, ~ô °"è SeOrspov spcoTa— oxpias’. ; TroeuiutTUcàç xal nâvu wpaîaç (jterà xaC Tivcov -apaivs-rixtov ItewttoXûv èv tôj téXei, in-4 1, Venise, 1785, 24-352 128 p. ; 2e édition, in-4°, Hermopolis, 1873, 312-96 p. La première partie comprend 31 homélies prononcées â Scopélos it à Salonique ; la seconde, des réponses a diverses questions d’ordre religieux, de~ lettres de spiritualité, et une profession de foi de l’auteur. Cette second : ’partie a été prise à tort pour un ouvrage distinct par plus d’un historien de la littérature grecque moderne ; — 3°Toù Èvà- "loi ; -aTpôç TjfzedV’Ioiàvvou àpyie-iaxô-oo KcùvaTavT’.vouTrôXecoç toù Xpuaoa-r6u.oo tôuo ; TcpwTo ; Xp’jcottt ; -.-/ ; KaXo&pEVOÇ, èv w 7zzziiyz-a.i^ è^T)Y’/ ; aiç xal 81xg<xçt ; gi ; TÏjç xoG^oys^éasco ; toù -poçTjTOU McoOaéco ; , in-f", Venise, 1786, viii-500 p., 1 fig. C’est la traduction néo-grecque des 65 premières homélies de saint Jean Chrysostome sur la Genèse ; — 4 l|, Ep(i, 7]veta toù Osiou xal Eepoû [isyiXox) xavôvo ; toù èv àyloiç — arpo ; Tj[xtôv’AvSpéou àpy.s-icxô-ou Kprj— / ; ç toù’IepoaoÀu-Lt’. TVj. T6(i.oç A’, 71epléxcùVTrjv -pojTr, v, œuTÉpavTS xal tp’1tv, v <|)Sï)v, in-4°, Vienne, 1796, 224-28 p., 4 fig. Le tome second n’a jamais paru. L’appendice contient le commentaire sur le chapitre I er de l’Apocalypse. Ce commentaire très étendu se trouve en entier dans YAthous ô7*ï8. Parmi les autres œuvres inédites de notre auteur, il convient de signaler, pour son originalité, son panégyrique des trois saints Macaires contenu dans YAthous 6366.

L. Petit.

57. JEAN DE NAPLES ou, d’après certains actes notariés, JEAN DE REG IN A, dominicain du jve siècle. — Issu d’une noble famille napolitaine, il prit l’habit dans sa ville natale au couvent de San Domenico Maggiore. De 1315 à 1317 il enseigna à Paris les Sentences de Pierre Lombard. Le chapitre général de Pampelune l’assigna, en 1317, à son couvent d’origine pour y enseigner la théologie et c’est pendant ce temps de professorat que le 1 er août 1319 il fut appelé à témoigner dans la première information sur la vie et la sainteté de frère Thomas d’Aquin. Toute sa déposition montre bien que Jean de Naples ne connut pas personnellement l’illustre maître ; il ne fait que rapporter ce que des frères plus anciens lui avaient dit. Jean de Naples n’est donc pas disciple immédiat de saint Thomas ; il appartient à la seconde génération d’élèves du maître. En 1323 nous le trouvons à Avignon avec le titre de procureur pour la canonisation de frère Thomas. Comme tel, il devait prêcher devant le pape le 14 juillet 1323, mais la maladie l’en empêcha. En 1324 il prend part au chapitre général de Bordeaux et a l’élection de Barnabe de Verceil. Dans son testament du 14 mars 1325, Barthélémy de Capoue, logotfa te et protonotaire du royaume de Naples, le désigne comme l’un de ses exécuteurs testamentaires. Enfin la dernière donnée relative a Jean de Naples est un document notarié du 9 juin 1336

visant la liquidation dudit testament. Jean mouiul au couvent de Naples.

L’activité littéraire de ce théologien paraît avoir été assez considérable soit pendant son séjour à Paris, soit à Naples. Il composa un Commentaire sur les Sentences : deux Quodlibeta (Bibl. de Toulouse ms. 744 I. 96) ; un Traité de ta pauvreté du Christ (Venise, Bibl. de Saint-Marc, cl. VIII, cod. 176, xv° siècle, ꝟ. 258 r°-295 v°) ; des Quæsliones disputalæ, et des Sermons. De tous les écrits de Jean de Naples, seules, les Quæstioncs disputais, ont été éditées à Naples, en 1618, par le P. Dominique Gravina, O. P. Très fidèle adhérant de la doctrine de saint Thomas, Jean ne s’en écarte à peu près pas. Cf. Dr. C.-J. Jellouschek, O. S. B.. Johannes von Neapel uiul seine Lehre vom Verhùltnisse zwischen Goltund Welt., Vienne, 1918. — Jean de Naples publia a part le second quodlibel : L’trum licite posait doceri Parisius doctrina fralris Thomtequoad omnes conclusionesejus ? elle lit précéder d’une courte introduction de façon à en l’aire un petit traité spécial sur le sujet. Paris, Bibl. nat., mss. lai. 14 549, t ». 130-131.

Quétif-nxbard, Scrîptores orJ. prved., Paris, 1719-1721, 1. 1, p. 464 ; Mandonnel, Premiers travaux de polémique thomiste, dans la Revue des Sciences philosophiques et thé’ologiques, 1913, t. vii, p. 253-258. Une bibliographie complète se trouve dans Jellouschek, op. cit., p. xm-xvi.

P.-M. SCHAFF.

58. JEAN DE PARME (Le bienheu reux), septième ministre général des frères mineurs, était fils d’Albert Buralli, surnommé l’Oiseleur. Il naquit vers 1208 et comme il était demeuré de petite taille, on ne l’appela longtemps que Johanninus, le petit Jean ; on ajoutait à ce nom le distinctif de sancio Lazaro, parce qu’il avait été élevé dans l’hôpital de Saint-Lazare, dont son oncle était chapelain. Jean étudia avec ardeur et il professait la logique, dans sa ville natale, quand il entra, à l’âge de vingt-cinq ans, dans l’ordre des frères mineurs, vers 1233, sous le généralat de frère Élie. Prédicateur recherché, lorsqu’il passait par Rome, la cour pontificale aimait à l’entendre parler ou disserter. La joie se lisait sur ses traits angéliques, il connaissait la musique et chantait agréablement, il était encore bon copiste. Après sa profession, il remplit les fonctions de lecteur à Bologne et à Naples. Salimbene, compatriote et contemporain de Jean de Parme, ainsi que son grand admirateur, auquel ces détails sont empruntés, rapporte que le ministre général. Crescence de Jési, invité par Innocent IV au concile de Lyon, 24 juin 1245, s’excusait sur sa vieillesse et se faisait représenter par notre bienheureux. Le chroniqueur est ici en défaut ; le remplaçant de Crescence était frère Bonaventure d’Iseo, qui signa avec les Pères du concile la bulle de déposition de Frédéric II, frater Bonaventura, vicarius minislri generalis ordinis fralrum minorum. C’était d’ailleurs l’information donnée par un autre contemporain, frère Pellegrino de Bologne. Cette même année 1245, Jean de Parme était envoyé à l’université de Paris, pour y occuper la chaire laissée vide par la mort d’Alexandre de Halès. Il y commentait l’Ecriture sainte et les Sentences jusqu’à ce que le chapitre général, réuni à Lyon en 1247, l’élevât à la dignité suprême, en remplacement de Crescence. Depuis lors, sa vie ne fut guère qu’un voyage continuel, car il entreprit la visite de l’ordre, ce que n’avait encore fait aucun de ses prédécesseurs. On le trouve en Angleterre au mois de mai 1248, pré sidant le chapitre de cette province, au couvent d’( I x tord. Dès le mois suivant il était de retour en France, pour le chapitre réuni a Sens, où il se. rencontra avec Louis, qui partait pour la croisade, ses visites terminées, il se rendait en Espagne, quand il fut rap au mois de mai 1249, par le pape, qui l’envoyai !