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JEAN D’ASIE (H D’ÉPHÈSE JEAN DE CARTHAGÈNE

disposait à servir les intérêts de l’hérésie, l’empereur, qui le traitait avec bienveillance, Le chargea, malgré ses préférences dogmatiques, de convertir au christianisme les païens, qui se maintenaient dans la région montagneuse des provinces de Carie et de Phrygie.

la mort de Théodose, Jean lui succéda dans la direction plus ou moins clandestine du parti à Constantinople et en Asie Mineure. Mais, après quelques années du règne de Justin II. la persécution contre les anti-ehaleedoniens reprit à l’instigation du patriarche de Constantinople, Jean le Scolastique. Par deux fois, Jean fut enfermé dans les prisons patriarcales : finalement il fut remis en liberté, mais surveillé de très près. Il mourut sous le règne de l’empereur Maurice. vers 585, avant plus de Su ans.

Bien que Jean d’Asie ait manifesté une grande activité comme prédicateur, il ne semble pas qu’il ait rien écrit de proprement théologique ; du moins ne connaisons-nous de lui ni homélies ni traités polémiques. Mais s’il a prêché et disputé en grec pour les populations de Constantinople et de l’Asie Mineure, il n’est pas étonnant qu’il n’en reste rien, les mesures prises par les empereurs orthodoxes pour la défense de la foi ayant causé la disparition tic la littérature monophysite de langue grecque.

Deux ouvrages en langui’syriaque seuls nous sont parvenus, qui tous deux sont de nature historique et comme tels seront étudiés ailleurs : les Vies des saints orientaux, recueil de biographies des moines inonophysites vivant dans la région d’Amid, ouvrage composé vers 568, et l’Histoire ecclésiastique en : i parties et 18 livres, dont la troisième partie, seule conservée en tradition dirccu-, rapporte les événements des années 575 a 585. L’Histoire ecclésiastique de Jean d’Asie, écrite au milieu des persécutions dirigées par Justin II contre les anti-chalcédoniens est une source de premier o dre pour l’histoire du monophysisme.

La Vie des saints orientaux a été publiée par Land, Anecdota syriaca, Lcyde, 1868, t. ii, p. 1-288, et E. W. Brooks, A book of historiés compiled by John of Ephesus, Palrologia orientalis, t. xvii, fasc. 1. Histoire ecclésiastique : fragments de la IIe partie dans Land, op. cit., p. 289-329 ; 385-391, cf. introd. p. 34 sq. ; III « partie dans W. Cureton, The third part of the ecclesiustical history of John bisho/t of Ephesos now first edited, Oxford, 1853. — L. Duchesne, Jean d’Asie, historien ecclésiastique, mémoire lu dans la séance publique annuelle des cinq Académies du 25 octobre 1892 ; AV.’Wright, .1 short history of the syriac literalure, Londres, p. 102-107 ; R. Duval, Histoire de la littérature syriaque,

édit., Paris, 1907, p. 181-181, 362 sq. ; A. Baumstark,

(ieschichte der syrischen Literatur, Bonn, 1922, p. 181 sq.

E. TlSSERANT.

34. JEAN DE CARPATHOS, écrivain ascétique grec dont la vie nous est totalement inconnue. Les uns le font vivre dès le Ve siècle, tandis que les autres le ramènent au vuet même au viiie siècle. Pareillement certains manuscrits lui donnent le titre d’évêque, d’autres, celui de moine ; les premiers comme les seconds remontent a une respectable antiquité. Photius, qui mentionne un des ouvrages de Jean dans sa Jlibliothèque, cod. 201, P. (, .. t. ciii, col. (172-673, fait l’éloge de l’œuvre sans rien dire de l’auteur II n’en savait sans doute pas plus que nous. Les divers traités que Jean nous a laissés sont tous rédigés sous forme de brèves sentence-., d’axl ides de peu d’étendue et pouvant aisément se retenir, suivant l’usage presque constant des auteurs ascétiques de l’Orient. On a de lui : 1° Capitula consolaloria cenium ad monachos Indise, publiés par Pontanus en latin seulement à la fin de son édition de la Dioplra de Philippe le Solitaire, Ingolstadt, 1654, et reproduits d’après lui par Migne, P. G., t. LX.x.xv, col. 791-812. Il manque à cette édition les articles :  ;, 37, 58 et 99, nécessaires pour obtenir le chitlre de 100 déjà donné’par Photius. I.e texte grec,

inconnu à Migne. se trouve imprimé dans la l’Itiloculiu. Venise, 1782 ! p. 241-261, 2e édit., Athènes, 1893, t. t, p. 165-181. I.e dernier numéro, le’.M ! de l’onlanus, forme dans cet le édition comme une œuvre à part avec un titre spécial, mais ce titre même indique que le morceau en question constitue le centième article ; 2° Ad cosdern capitula physiologico-ascetica CXVI, encore inédits en grec. Pontanus en a publié en latin 82, d’abord à la suite des œuvres de Syméon le Nouveau Théologien, Ingolstadt. L603, puis en appendice à la Dioplra. ibid. 165 1, d’où ils ont passé dans les diverses éditions de la Bibliotheca Patrttm, édit. de Paris, t. xv, p. 845-849, édit. de Lyon, t. xii, p. 535-542, et enfin dans P. G., col. 811-826. On les trouve au complet dans un grand nombre de manuscrits, comme c Sabaiticus 408, ꝟ. 12-34, le Sabaiticus 66, ꝟ. 139-162 ; le Monacensis 498, ꝟ. 161-173 ; VAngelicus 52 (B. 5. 7), ꝟ. 237-252 ; le Laurent ianus X. 3 et le Baroccianus 128, ꝟ. 250. Une double série, l’une de 67 articles, l’autre de 88, est contenue dans le Vindobonensis theologicus 324 (Nessel), ꝟ. 202-210 ; mais à en juger par Vincipit de l’une et de l’autre, c’est un simple extrait du traité précédent, car les premiers numéros de chaque série correspondent respectivement au 18e et au 8e de Pontanus ; 3° Capitula moralia LXXX : Capitula XXXI de Oratione ; Capitula gnostica XXXII ; Capitula CVIII de praxi et theoria spirituali. Ces quatres séries sont conservées, selon l’ordre indiqué, dans le Vindobonensis theologicus 315 (Nessel), ꝟ. 68-95, et le Baroccianus 133, ꝟ. 162-173, et attribuées de part et d’autre à Jean de Carpathos. Mais on les trouve imprimées, sous le nom d’Élie i’Ecdicus, dans la Philocalia, Venise, 1782, p. 529-548, 2e édit., Athènes, 1893, t. i, p. 375390, d’où Migne les a tirées, P. G., t. cxxvii, col. 11481176. L’attribution à Élie est sans doute fausse. A ce poète ascétique doivent appartenir les distiques iambiques qui ouvrent chaque série, mais les articles eux-mêmes, c’est-à-dire l’ouvrage proprement dit, sont bien de Jean de Carpathos d’après les manuscrits qui viennent d’être mentionnés.

L. Petit

35. JEAN DE CARTHAGENE, théologien

franciscain, f 1617. — Il avait appartenu d’abord à la compagnie de Jésus, puis passa aux franciscains de la stricte observance de la province de la Conception. Envoyé à Rome par ses supérieurs, il y professa avec beaucoup d’éclat au couvent de San-Pictro-in-Monlorio. Paul V qui l’avait en amitié l’envoya à Naples pour régler auprès du vice-roi diverses affaires d’ordre politique. C’est là que Jean mourut en 1617. — Il a laissé : 1° De rcligionis christianse arcanis homiliæ sacne, 3 vol., dont le 1 er parut à Venise en 1603, les deux autres à Rome en 1611, 1614. Cet ouvrage, très utile aux prédicateurs a été souvent réédité, Anvers. 1622, etc. — - 2° Disputationes in universa christianse religionis arcana, Rome, 1609. — 3° et 4° Pro ecclesiastica libertale et potestate tuenda adversus injustas Venetorum leges ejusdem ecclesiasticæ liber tatis Uesivas et contra perniciosos errorcs quorumdam qui prædiilas leges tueri contendunl, Rome, 1607 ; Propugnaculum catholicum de jure belli Romani Pontificis adversus Ecclesise jura violantes, Rome, 1609 ; ces deux traités dédiés a Paul V sont destinés a défendre la politique de ce pape lors de son différend avec la République de Venise. — 5° Selectarum disputationum in lVum librum Sententiarum, t. i, in quo de sacrameidis in génère ac de instrumentait eorum effleacia perlraclatur, Rome, 1607, Venise, 1618. — 6° et 7° Une Praxis orationis mentalis, parue après sa mort a Venise, 1618, de même qu’un De or/ », progressu et viris illustribus ordinis Mordis Carmeli, Anvers, 1620, Cologne, 1645. — Wadding a connu aussi des Homiliæ de statu pontifteio et cardinalitio, demeurées inédites ; Sbaraglia mentionne éga-