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JEAN DAMASCÈNE (SAINT ;. DOCTRINE

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nients es ! aussi marqué. Par le baptême la rémission des péchés est également accordée à tous, mais la grâce du Saint-Esprit est donnée en proportion de la toi et de la purification qui a précédé. » De fide crtli., 1. IV. 9, col. 1121 C. Un peut voir une allusion au caractère sacramentel de la continuation dans ce passage du commentaire de l’épître aux Éphésiens, i. 13 : i Nous sommes unis au Christ par l’obéissance, et par la foi. qui s’ajoute : l’obéissance, el par l’empreinte qui s ajoute à la foi et qui est une assimilation au Christ par la participation du Saint-Esprit, xal Sià i-l 77) — icT£’. Gçpay’.a ! i.O’j Ôç èa~i> ôyioicùGiq, 7Cp6ç

XplOTOV Slà T7)Ç TOÛ lIV£’j(i.aTOÇ (jLETOcXïj yECJÇ, t. X(..

col. 825 c. Cf. ibid., iv, 30 ; to nveûjjia, &ar : zp èvaçpa-Y’. aacô SoOèv ÔU.ÏV, col. 845 b. Jean ne parle pas directement du caractère du baptême, à l’endroit où il enseigne que ce sacrement ne doit pas être réitéré. De fide orlh., col. 1120. L’efficacité objective du sacrement indépendamment de la dignité du ministre est suffisamment indiquée dans ce passage du commentaire de la première épître aux Corinthiens, i, 13-15 : « Le baptême est chose grande, mais ce n’est pas celui qui baptise qui le fait grand ; c’est celui qui est invoqué, quand on l’administre. » T. xcv, col. 576 b.

Dans le chapitre sur le baptême, De fide orlh., t. IV, 9, col. t. xciv, 1117-1125. Jean enseigne que ce sacrement ne se donne qu’une fois, parce qu’il est le symbole de la mort du Seigneur. L’invocation des trois personnes divines, qui sont inséparables l’une de l’autre, est nécessaire, car c’est la Trinité qui donne et conserve aux baptisés leur être surnaturel. Les trois immersions symbolisent les trois jours de la sépulture du Christ. C’est parce que l’homme est double. composé d’une aine et d’un corps, qu’il y a aussi une double purification, celle qui se produit par l’eau, et celle qui est opérée par l’Esprit. I.e baptême était figuré par le> multiples purifications de l’ancienne loi, et surtout par la circoncision, I. IV, 25, col. 1213-1215, qui est maintenant abolie. Tour recevoir le baptême, la foi au Christ, qui est inséparable de la loi en la Trinité, est exigée. Il y tant aussi le repentir préalable des péchés commis, Tcpoxddapoiç. I.e baptême nous donne une vie nouvelle et nous fait enfants adoptifs de Dieu. Il détruit en nous tout péché, a commencer par celui que nous tenons de notre naissance, ôcTiav to 6.-b Ysvéaewç xàLj ! j.ji.a, TjTOi tyjv àu, apTÎav. t. IV, 10, col. 1128 b. Il ne faut point retarder la réception du baptême. Celui qui voudra s’en approcher en rusant, en retirera plutôt condamnation qu’utilité. En terminant, notre auteur distingue jusqu’à huit sortes de baptêmes : le baptême du déluge, celui de la mer il de la nuée ; le bain ordonné par la Loi ; le baptême de Jean, introducteur de celui du Christ et poussant les baptisés â la pénitence et a la loi au Christ ; le baptême du Seigneur : le baptême laborieux par les larmes et la pénitence : le baptême de sang ou martj re, dont leChrisI lui-même a été baptisé pour nous ; enfin, le baptême du châtiment éternel, qui n’est pas salutaire, mais détruit le règne du vice et du péché. Saint Jean Baptiste fut baptisé, lorsqu’il posa sa main .sur la tête du Seigneur, el aussi par son propre san ;  ;.

Le chapitre sur l’eucharistie. t. IV, 13. col. 11. ;."’L154, est l’un des plus beaux et des plus pleins que

le Damascène ait écrits. Après avoir exalté la bonté de Dieu a l’égard de l’humanité, il nous montre dans l’eucharistie le don suprême (le ramolli’divin, la

nourriture vraiment appropriée des enfants de Dieu

nés dans lis eaux du saint baplèiiie. C’est la cil le

de sa mort, au cénacle de la glorieuse Sion, après avoir mangé la Pflque légale et avoir lavé les pieds .i i disciples ce qui était un symbole du baptême

— que Jésus établit un testament nouveau pour

ses disciples et apôtres, et par eux pour tous ceux qui croient en lui ». Le dogme île la présence réelle est clairement enseigné. Voir article EUCHARISTIE, t. v, col. 1172-1173. Jean est préoccupé d’écarter toute interprétation symboliste, et il pousse si loin le réalisme, qu’il ne voit dans l’eucharistie que le corps et le sang de Jésus-Christ. Il n’a pas du tout la vision d’accidents du pain et du vin séparés de leur substance naturelle et distincts du corps de Jésus-Christ. Il voit le corps et rien de plus. C’est ce qui lui fait oublier que chez certains anciens Pères, le mol àvTit’j-ov. àvriTu-v a servi à désigner le sacrement, signe sensible cachant un contenu divin. C’est pour cette raison aussi qu’il déclare que les saints mystères échappent à toute corruption, mois que le corps du Christ, qu’il sont — le même qui est né de la Vierge — s’en va soutenir notre âme et notre corps, conserver notre substance, nous unir intimement à sa divinité, CTÔp-de ècm xalaîaa XpiaToô ete, aùaTaaiv tyjç 7)u.ETÉpaç (J » u}(r ( < ; ts xai awji.7.Toç ycopoûv, où Saraxvciuxvov, où cpOsipo[j.£vov, oùx sic àçESpwva ycopoûv (jjitj ysvoiTo), àXX’stç tt, v y)p.â>v oùaîav xal o-uvTr)prj(nv. col. 1152. Par l’eucharistie, nous sommes unis au corps du Seigneur et à son esprit, et nous devenons le corps du Christ. Ibid.

< est dire que notre docteur enseigne la transsubstantiation, le changement total du pain et du vin au corps et au sang de Dieu, p.ETa7roioôvTai si ; aâ>|i.a xal aïu, a 0so’j. La présence réelle ne s’opère pas par descente du ciel du corps pris par le Verbe dans le sein de Marie, mais par voie de changement. Dans Y homélie pour le samedi saint, 35, t. xevi, col. 637 c, il est dit que la chair de Dieu vient du froment el son sang du viii, en vertu du changement véritable et ineffable opéré par l’épiclèse, aâpxa 0eou ex cîto>, xal cdy.ee 0eoIj IZ, oïvou, àXr ( 8â>ç tîj èmxX’/jæi xal àppY)TC0C u.ET27roioùfJ.£vov. Comment cela se fait-il ? Mystère insondable, comme celui de l’Incarnation, col. 1145 a. Le Damascène en trouve cependant. à la suite de saint Grégoire de Nysse, une analogie passable, dans le changement des aliments en notre substance.

Son sentiment sur la forme de l’eucharistie a été suffisamment expliqué â l’article Épiclèse, t. v. col. 247-251. Jean enseigne clairement que la transsubstantiation se produit au moment précis où le célébrant, dans le rite grec, demande l’envoi du Saint-Esprit. Mais il’ne refuse pas pour cela toute teité aux paroles dominicales. Celles-ci sont comme une semence que fait germer l’épiclèse, comparée à une pluie bienfaisante. L’objection des iconoclastes tirée du mot àvTÎTU-a dans la messe de saint Basile, a sans doute été pour beaucoup dans l’élaboration de cette théorie.

Noire docteur exige du communiant une foi ferme, une conscience nette, une pureté parfaite de l’âme et du corps, une charité ardente. Il s’agit de recevoir le divin charbon uni au feu de la divinité, le corps même du Crucifié, col. Il 19. A ceux qui le reçoivent dignement et avec foi, le corps du Christ sert pour la rémission des péchés et la vie éternelle ; il est une sauvegarde pour l’âme et le corps, col. 1 1 18.

Comme nous l’avons vu plus haut, d’après le Damascène, e’esi surtout par l’eucharistie que nous devenons XOlvcovol, [li’oyoi t ?, ç (Mac (pùfTEMÇ.

L’eucharistie est un vrai sacrifice, l’hostie pure et non sanglante offerte en tout lieu au Seigneur qu’a prédite le prophète Malachie. Elle a été figurée par le sacrifice de Melchisédecb et par les pains de proposition. Ce pain est les prémices du pain supersubstantiel du siècle futur. Il est appelé participation, p.ETdtXr, y’.c ;. parce que par lui nous participons â la divinité de Jésus. Il est appelé communion, xotvoivta,