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.11. AN DAMAm.I’M SAINT ;. DoV.TRINK


volonU divine voulait qu’elle voulût. » Ibid., t. III,

18, col. 1076 c, 1 1. col. l036-1037 ; De duabus volunt., 26-27, 39-43, t. xcv, col. 157-160, 177-184.

Au reste, de même qu’il y a une compénétration sans confusion des deux natures. jrepptipY)<nç, de même il y a une union et compénétration intime de leurs activités. Celles-ci restent sans doute bien distinctes mais l’une ne se manifeste pas sans l’autre. Jean répète à plusieurs reprises la phrase de saint Léon dans la Lettre à Flavien : A <jit ulraque forma cum allerius communione quod proprium est. « Le Christ ne faisait pas les opérations humaines d’une manière purement humaine : car il n’était pas un pur homme. Il n’opérait pas non plus les choses divines en Dieu seulement, car il n’était pas Dieu seulement, mais il était à la fois Dieu et homme. o8te ~y. àvOpco— ivoc àv6pco7rivcoç èv/jppjcev, O’jte 7à0î~3t L%-% ©eov |a6vov. De jlde orlh., III,

19, col. 1080. La djvinité opérait les miracles, mais l’humanité était son instrument. L’humanité souffrait sur la croix, mais la divinité, qui lui était unie, rendait ses souffrances salutaires. L’humanité, du reste, reçoit plus qu’elle ne donne. Alors qu’elle n’est qu’un simple instrument pour la divinité, celle-ci la fait entrer en participation de ses prérogatives. Ibid., t. III, 15, col. 1057-1060. De duabus volunt.. 12-43, t. xcv. col. 181-184. C’est cette compénétration des deux activités que Denys l’Aréopagite a voulu exprimer quand il a parlé d’opération théandrique, xocivrj t>. ; ŒavSpixr ; èvépyeia. L’expression fait songer à la fois à l’unité de la personne et à l’union des deux activités. De fide vrlh.. I. III, 191, col. 1077-1081. Bel exemple, pour le dire en passant, d’interprétation orthodoxe d’un terme fort douteux dans ses origines.

Une union si intime des deux natures dans l’unité de la personne entraîne la communication réciproque des propriétés sur tous les ternies qui peuvent indiquer la personne, que ces termes visent directement la divinité ou qu’ils visent l’humanité ; car le même est à la fois Dieu et homme. Dans son chapitre sur celle communication des idiomes, nspl toû Tp/, 7700 ty)ç àvTiSôiewç, De fide orlh., t. III, 4, col. 997-1000, Jean s’exprime d’une manière très claire sur la valeur des termes eonerets et abstraits. Rien d’aussi précis n’avait encore été écrit sur la question. Dans le De fide orth., t. IV, 18. col. 118111’.12, passage qui a dû être ajouté après coup, notre docteur s’est donné la peine de classer les diverses manières dont l’Écriture sainte parle de Jésus-Christ, ou dont Jésus-Christ a parlé de lui-même. Il s’y trouve plusieurs indications intéressantes pour le théologien et l’exégète.

4. La science humaine de Jésus-Christ. - Sur la science de l’âme du Sauveur, Jean a une doctrine très ferme et très nette. Dès le premier instant de la conception dans le sein virginal, cette science a été parfaite, et n’a pas réellement progressé. Le progrès n’a été que dans la manifestation exérieure. Jésus homme a eu la connaissance de toutes les choses futures, il a été parlait, des le premier instant, à la fois dans la sagesse divine et dans la sagesse humaine. réXetOç èv àvOpwTrîvf) y.rà Œia aoçta è ; aV.paç auLLr^scoi ; yévovEv. Connaissant tout, il n’a pas eu à faire de pénibles efforts pour délibérer sur le parti à prendre. C’est pour cela, qu’il n’y a eu en lui ni (Ïv/ay ;. ni yv «  « >U.7), ni -poaipsaiç. (Voir plus haut. col. 713, le sens de ces

mots.) i.a raison de cette science parfaite n’est autre que l’union hypostatique. Le Verbe a enrichi son huma

tlité de toute sagesse et de toute glace, et ces trésors sonl pour elle des biens de nature et non des faveurs surajoutées, TcdcvTcov r})v yvtôotveïxev où y/ipiTt àXXà Sià T/jv >ca8’Û7t6aT<xaiv ïv<aaw. Ceux qui pensent autrement ne peuvent être que des disciples de Nestorius. De fide orth., I. II. 22 ; III. 11. 21. 22. col. 948 a. 104 I1045, 1084 1088 ; De duabus vol.. 28, l. xcv, col. 177.

L’âme du Sauveur jouit-elle, dès ici-bas, de la vision béatifique ? Léonce de Byzance l’avait affirmé expressément. Cf. M. Jugie, La béatitude et la science parfaite de Jésus viateur d’après Léonce de Byzance et quelques autres théologiens byzantins, dans la Revue des sciences philosophiques et théologiques, t. x, (1921), p. 548-559. Saint Jean Damascène l’enseigne aussi, de manière équivalente, non seulement quand il déclare que Jésus comme homme fut parfait dans la science divine, dès le premier instant de la conception virginale, mais aussi quand il nous dit que, dès le même moment, sa chair, c’est-à-dire son humanité tout entière, fut glorifiée, et que l’éclat même, la gloire qui jaillit de son corps, lors de la transfiguration, ne fut que la manifestation extérieure d’une prérogative possédée dès l’origine, SoîxvETxt. /] aoio*, àu, a iji sx toû (j.t ; ôvtoç elç to sïvoa

— acpaytùyf), xaî r t ttjç 0s6tt]toç 861a. xotl Sô ; a toû atùUO. toç AeYeTai.

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iroTS to aw|i.a to kyiov ao-SToyov ttjç

Geîaç Sô^tj ; û<péaTr, xEv. Homil. in TransfUj.. 12, t. xevi, col. 564. Cf. De fide orth., t. IV, 18, col. 1188 b c. Ces textes ne paraissent pas avoir été remarqués jusqu’ici par les théologiens.

5. Les passions de l’âme et la eorruptibilité du corps.

— Jésus-Christ a pris toutes les passions naturelles et irrépréhensibles de l’homme, tx q>uoocà wà xàixpXr.Ta ro£0r), c’est-à-dire celles qui ne dépendent pas de nous. Ta oùx Ê<p’v](j.tv, et qui ont fait irruption dans la vie humaine comme châtiment de la transgression, telles que la faim, la soif, la fatigue, le travail, les larmes, la corruption, la fuite de la mort, la crainte et l’angoisse àycovîx. Par corruption, çOopx, il faut entendre, outre la souffrance physique et la mort, les fonctions de la vie végétative et animale, auxquelles le corps du Sauveur était soumis, tout comme le nôtre : alimentation et tout ce qui s’en suit, flux vital, humeurs. Parmi les fonctions de la vie végétative, Jean exclut comme inutile en Jésus-Christ la fonction génératrice, tô gtezo[jlxtlxôv xal ysvvr)Ti.x6v. Quant à la mort, le Sauveur l’a subie, mais son corps ne pouvait être sujet à la dissolution totale, SixcpOopx, car cela ne convenait pas à sa dignité. De fide orlh., I. 111. 2(1. 26, 27. 28, col. 1081, 1093-1100 ; De duabus volunt., 36, 37, t. xcv, 17.Î-176.

Parmi les liassions proprement dites dont l’âme du Sauveur a connu les mouvements, notre docteur signale la colère. 0UU.ÛÇ, la tristesse, Xûm], l’ennui, àS^fiovia, la crainte et l’angoisse, Ssivta, cp6[30ç, àycovia, non en tant que ces liassions sont causées par l’appréhension de L’inconnu, mais eu tant que ce sont des mouvements instinctifs de l’âme devant un mal imminent ou prévu avec certitude. De fide orth.. t. III, 10881089 ; Deduabus volunt., 37, col. 170-177. Ces passions naturelles, du reste, étaient volontaires, c’est-à-dire sous la pleine domination de la volonté humaine et de la volonté divine. Elles ne prévenaient jamais l’usage de la raison. De fide orth. A. III. 20. col. 1084. Le Sauveur a absolument ignoré les poussées de. la concupiscence désordonnée ; et s’il a été tenté. la tentation a ete pour lui tout extérieure. Ibid., col. 1081.

12° Sotériologie. Sur le mystère de la rédemption saint Jean Damascène n’a point de thèse développée mais de simples affirmations éparses cà et là. qui ne présentent rien de bien original.

Pour détruire le règne du péché et de la mort, et ramener L’humanité au bien-être primitif, il fallait un rédempteur sans péché, exempt par là-même de la det te com ni u ne, et montrant aux hommes, par l’exemple d’une Vie sainte, la voie du salul. De fuie orth.. I. III. l. col 981. L’homme était par lui-même impuis saut a se relever, /" ficum aref., L t. xevi, col.. r >7t>. Par ailleurs. DieU, qui par sa toute-puissance aurait pu nous arracher a la tyrannie du démon, a voulu sauvegarder avec le tyran les règles d’une stricte