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JEAN CHRYSOSTOME (SAINT), LE PRÉDICATEUR ET LE MORALISTE

tables fardeaux. Il sait que la virginité est réservée aux moines et aux ascètes, et que le mariage est la condition ordinaire de ceux qui vivent dans le monde : nul n’a parlé avec autant de respect de la vie familiale, des devoirs de la maîtresse de maison, de l’éducation des enfants. Il sait que le jeûne est un merveilleux moyen de pénitence, mais il sait aussi qu’il occupe une place inférieure dans le chœur des vertus chrétiennes, et que ce serait une faute de le préférer à la charité. À personne il ne prêche autre chose que le devoir. Parfois il se laisse entraîner par la fougue de son éloquence, sa pensée est p’.us calme que ses mots ne le laisseraient croire. Son rêve serait de réaliser ici-bas l’idéal prêché par le Christ, idéal de pureté, de fraternité, de charité. II faudrait pour cela changer les hommes. Jean a été la victime de son rêve. Après l’avoir prêché pendant m nées, il n’a pas réussi à le faire accepter de ses auditeurs. Même dans ses homélies, nous trouvons toujours, malgré tant de siècles écoulés, les plus pures is de la morale évangélique : ce sont ces homélies qu’il faut relire si l’on veut avoir une juste idée de ce que doit être un véritable prédicateur de la vie morale selon le Christ.


Les ouvrages sur Jean sont très nombreux, et il ne servirait a rien de donner ici un catalogue complet de tout ce qui a été publié a ce sujet. On se bornera a rappeler les livres ou Us articles qui semblent le plus utiles à consulter, et a marquer aussi les points sur lesquels il conviendrait de faire porter de nouvelles recherches. Une bibliographie méthodique, comportant une sage appréciation des ouvrages parus jusqu’en 1908 est donnée par Dom Chr. Baur : Saint Jean Chrysostome et ses œuvres dans l’histoire littéraire, Essai présenté à l’occasion du xv° centenaire de saint Jean Chrysostome, Université de Louvain, Recueil de travaux publié » par les membres des conférences d’histoire et de philologie, Louvain et Paris. 1907, fasc. 18, p. 223-298. Ce travail, très important, fournit une première orientation pour toutes les études relatives à.lean. Pour les ouvrages parus de 1910 a 1915 on peut consulter K. Miinscher, dans le compte rendu publié par le Jahresbericht iiber die l’ortschrtUe lier klasstschen Allertumswissenschaft, 1915, t. ri.xx, p. 181 gq.

Il faut mentionner dès maintenant parmi les articles généraux les plus importants ceux de E. Venables, Chrysostom, dans.1 Diclionary o/ Christian biography, t. i, p. 518-535 ; de E. Preuschen, Chrysostomus, dans la Realencyclopàdie fur protestanttsche Théologie und Kirche, 3e édit., t. iv, p. 101-I I I : de O. Bardenhewer, Johannes Chrysostomus, dans le Kirchenlexixon de Wetzerel Welte, t. i, ou mieux dans la Patrologie, :  ; edit. 1910, p. 2’.17 :  ; i t, et dans la Geschichte iler allkirchlichen Literatur, t. iii, 1912, p. 324-361.

I. Biographie. — Parmi les auteurs modernes et récents, il faut citer : G. Hermant, La vie de S. Jean Chrysostome, Paris, 1664 ; Tillemont, Mémoires, Paris, 1706, t. si, p. 1405 ; 547-626 ;.T. Stilting, dans les Acta Sanctorum, septembre, t. iv, Anvers, 1753, p. 101-709 ; A. Neander, Derhi. Johannes Chrys., und die Kirche, besonders des Orients, in dessen Zeitalter, 2 vol. ln-8°, Berlin, 1821-22, V edit., 1858 ; E. Martin, s. Jean Chrgsostome, ses œuvres et son siècle, 3 vol. in-8°, Montpellier, 1860 ; A. Puçch, .s. Jean Chi tante, dans la collection Les saints, Paris, 1900, 5’édi ! 1905 ; A. Ch. Papadopoulos, Ὁ ἅγιος Ἰωάννης Χρυσοστομος, Alexandrie, 1908.

On trouvera quelques points de détail traités dans Χρυσοστομιϰά, Studie ricerche intorno a s. Giovanni Crisostomo, a cura del comitato per il XV centenario della sua morte, fasc. 1-3, Roma, 1908 ; par exemple : A. M. Amelll, 5 oann > anello provoldemtale ira Constantinopoli < 1, ]>. 47-59 ;. Nægle, Chrgsostomos und Libai. li. 81-1 I2 ; Wuescher-Becchl, Sagglo d’iconoidiS. Gtov. Cris., tas. 3, p. 1013-1038 ; P. s. Ro torta dette rellqute <n s. Giovanni Cris., fasc. 3, p. 1039-1140.

II. Écrits. On possède trois éditions complètes des de œuvres de Jean : celes de Fronton du Duc, de Savile et de Montfaucon. De l’édition de du Duc, 6 volumes parurent de 1609 à 1624 ; Ch. Mord ei s. Cramolsy, publièrent en 1636 les 6 derniers volumes. Les 12 vol. furent réimprimés en 1698 à Francfort, en 1701 à Mayence, en 1723 à Francfort et Amsterdam. L’édition d’H. Sa vile en s vol. m-Iol., parut à l-’.ton en 1612, elle n’a pas été réimprimée. Entin l’édition de Montfaueon en 13 vol. in-fol. parut à Paris de 171s à 17 : iS ; elle fut plusieurs fois réimprimée à Venise : 1734-1741 ; 177.">, 1780. Une editio paristana altéra, ementinta et aucta (préparée par Sinner, Fix, et lHihucn. parut de 1834 a 1839 à Paris, chez (munie, en Ut VOl.in-8 » ; Mtgne, P. G., t. i.ii à lxtv, reproduit le texte de Montfaueon saut pour les Hom. in Matth. qui donnent le texte de Field, Cambridge, 1839, il y ajoute un Supplément très riche, mais très peu critique.

Aucune de ces éditions ne repose sur une collation sullisante des mss. et le travail de classification des très nombreux mss. de Jean a été à peine commencé par J. Paulson, Symbohv ad Chrysostomurn patrem : 1. De codice Lincopensi ; 2. de libro Holmensi, Lund, 1889-90 ; Xotice sur un ms. de S. J. Chrys. utilisé par Erasme et conservé à la bibliothèque royale à Stockholm, Lund, 1890.

Sur les fragments conservés dans les chaînes et les florilèges, il faut consulter les travaux de S. I la’dæher, surtout : Studicn uber Chrysostomus EIJogen dans les Sitzungsberichte der K. Aluni, der issensch, in Wien. Phil. hist. Klasse, Vienne, 1902, t. c.xliv, Chrysostomus-Eragmenle in Maximos Elorilegium und in den Sacra Parallela, dans Byrcinlinische Zeitschrift, 1907, t. xvi, p. 108-201. Sur les anciennes traductions latines, voir Chr. Baur, L’entrée littéraire de S. Chrys. dans le monde latin, dans Revue d’histoire ecclésiastique, 1907, t. viii, p. 249-265 ; A. Wilmart, La collection des 38 homélies latines de suint Jean Chrysostome, dans Jouriud o/ theological Studies, juillet 1918, t. xix, p. 305 sq.

Le fasc. 1 de Xpuuo tv (il* < donne des renseignements sur les traductions arménienne, géorgienne, arabe, russe ; cf. Baur, op. cit., p. 196, 220 sq. Il faut ajouter a la bibliographie de Baur quelques travaux récents sur les versions arméniennes : L. Dieu, Le commentaire arménien de S. Jean Chrysostome sur Isate, c. vii-Lxrv, est-il authentique ? dans Repue d’histoire ecclésiastique, 1921, p. 7-30 ; P. A. Vardanian, Un fragment récemment découvert du commentaire de S. Jean Chrysostome sur l’évangile selon S. Matthieu, dans Ilandes Amsorga, 1921, t. xxxv, p. 353-364 ; P. N. Akinian, Deux nouveaux fragments du commentaire sur les Psaumes de S. Jean Chrysostome, dans une vieille version arménienne, même revue, 1922, t. xxxvi, p. 321-332 ; P. A. Vardanian, Homélie de S. Jean Chrysostome in turturcm », même rc ne, 1922, ]). ; î : s : > : i I 1. Les traductions syriaques n’ont pas encore été étudiées, ni éditées, à l’exception de quelques lmmélies. Des mss. syriaques du British Muséum, du ri e siècle avec des homélies de Jean sur les écrits du Nouveau Testament sont mentionnés par de Laganle, Ankùndigung einer neuen Ausgabe der ariechischen Uberstezung des./ten Testaments, Gœttingue, 1882, p. 51 ; quelques homélies traduites en copte, dans Budge, Coptic homtltes m the lialect nf upper Eggpt, Londres. 1910, p. 1-57, 147-203 ; 133-1 13 ; 275-285 ; cf. Baur, op. cit., p. 198 ; Zoega, Catol. cod. copf., Borne, 1810, p. 1 sq., 120, Lit sep, 607 sq.

Les traductions en langues modernes sont nombreuses ; on en trouvera une liste, sinon complète, du moins très étendue dans Baur, op. Cit., p. 182-222. Une traduction française des œuvres complètes de Jean a paru sous le titre : Saint Jean Chrgsostome, Œuvres complètes, traduites pour la première (ois en français sous la direction de prêtres de p Immaculée Conception de Saint 1 lizier. Bar-le-Dur. isr, :  ; -c.7, il vol. in-8°. Réédition ( ?)Arras, 1887-88 (le titre porte : sous la direction de M. Jeannin). Une autre traduction est.-elle de.1. U.areille, Paris, 1864-72, 19 vol. in-8° el i vol. de tables, rééditée en H vol. in-8°, Paris, 1865-73.

Les œuvres les plus importantes se irou eut traduites en ds dans la’Select li brarg o/ the nicene and post-nt hristian Church, éditée par Pli. Si New-York, 1889-90, t. ix-xiv. En allemand la Btbllothek der Kirchenvater, Kempten, 1869-1884, a publié m vol. d’oeuvres choisies. Dans la nom elle édition de la Blbliothek der Kirchenvater ont déjà pain le commentaire sur saint Matthieu traduit par Chr. Baur, 1916, i. xxiii, , xxw. et ii, 1, et le /V snerdoti’) traduit par..ele, 1916, i. wii.2 : d’Importantes Introductions précèdent ces traductions.

On possède fort peu de iraau de critique littéraire, sur les œuvres de Jean. La chronologie des homélies et des différent eeids a ele surtout eltldiee par Tiileuiont et Stilting. Il restée mentionner : G. Ha use h en, Jahrbùcher der clwistlichen Kircheunter dem Kaiser Theodosius « Vm Grossen, Fribourg-en-B.,