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JEAN CHRYSOSTOME (SAJNT), VIE

importants n’ont pas été étudiés avec le soin qu’il aurait fallu. Bref ni te texte de Savile, ni celui de Mont faucon ne sont satisfaisants, et une bonne édition complète des écrits de Jean est un des desiderata les plus urgents de la littérature et de la théologie patristiques.

Ce n’est pas seulement la critique textuelle des œuvres de Jean qui est à faire, mais aussi, dans un très grand nombre de cas, la critique d’authenticité. La plus grande partie des écrits de Jean sont des homélies : c’est dire la facilité avec laquelle des apocryphes ont pu se glisser dans les manuscrits.au milieu des sermons authentiques. Dès 421, Saint Augustin, dans le Contra Julianum, citait comme étant de Jean des passages de deux homélies apocryphes. Depuis le siècle, nombreux sont les discours qui ont circulé le nom de Jean et que les manuscrits nous ont transmis ^ràce à ce subterfuge. Déjà les premiers éditeurs, Savile et surtout Montfaucon se sont donné bien du mal pour discerner l’ivraie du bon grain ; mais leur travail est loin d’être complet. Des progrès considérables ont été accomplis récemment par S. Haidacher, dont les nombreuses études, parues entre 1894 et 1908 dans la Zeitschrift fur katholische Théologie doivent retenir l’attention de tous ceux qui s’intéressent à l’étude des homélies de Jean. On trouvera la liste et l’analyse de ces travaux dans Chr. Baur, op. cit., p. 258 sq.

On peut distinguer dans l’œuvre de Jean des homélies exégétiques, des discours indépendants, des traités et des lettres.

Les homélies exégétiques. — La plus grande partie des écrits de Jean est formée d’homélies sur les écrits bibliques ou de commentaires en forme d’homélies. La plupart remontent à la période antiochienne de son activité.

Sur la Genèse, deux séries l’une de neuf, l’autre de soixante-sept homélies : les premières peuvent être de 386 ; les autres datent de 388 d’après Rauschen ; de 395 selon Tillemont et Montfaucon. P. G., t. liv, col. 581-630 et t. un et liv.

Sur les livres des Rois : cinq homélies sur Anne, et trois homélies De Davide et Saule, les unes et les autres de 387. T. liv, col. 631-675, 675-708.

Sur les Psaumes, nous possédons des homélies sur une soixantaine de psaumes : iv-xii ; xun-XLix : cvm-cxvii ; cxix-cl, qui datent de la fin de la carrière antiochienne. On ne saurait dire avec certitude si Jean avait ou non expliqué tout le psautier. T. LV.

Sur Job et sur les Proverbes, les fragments extraits des chaînes et publiés sous le nom de Jean proviennent dans la mesure où ils sont authentiques d’ouvrages du saint qui ne sont pas des homélies ou des commentaires relatifs à ces deux livres. T. i.xiv, col. 505-G56 ; et 659.

Sur les prophètes en général, deux homélies De prophetiarum obscuritate, des années 386 ou 382. T. lvi, col. 163-192.

Sur Isaïe, i-vi. six homélies prononcées les unes à Antioche, les autres à Constantinople. T. lvi, col. 97142. Un commentaire sur Isaïe, conservé en arménien, sauf le début et la fin, demanderait une étude spéciale.

Sur Jérémie et sur Daniel, des fragments extraits des chaînes, et qui doivent provenir lorsqu’ils sont authentiques, d’homélies ou de livres différents. P. G., t. lxiv, col. 1038 : t. lvi, col. 193-246.

Sur saint Matthieu, 90 homélies prononcées à Antioche vers 390. T. lvii-i.viii.

Sur saint Luc, 7 homélies De Lazaro, probablement T. xlviii, col. 963-1054.

Sur saint Jean 88 homélies qui doivent appartenir à l’année 389. T. i.ix.

Sur les Actes des apôtres, 55 homélies prêchées à Constantinople en 400 ou 401, P. G., t. i.x ; de plus quatre homélies In principium Actorum Apostolorum, et quatre homélies De mutatione nominum, qui ont été prononcées à Antioche après Pâques 388. T. li, col. 65112. et 113-156.

Sur les lettres de saint Paul : 32 homélies sur l’épître aux Romains, t. lx ; deux séries de 44 et 30 homélies sur les épîtres aux Corinthiens, t. lxi, auxquelles il faut ajouter 3 homélies sur I Cor., vii, 1 sq., t. li, col. 207-242, et 3 homélies sur II Cor., iv, 13, t. li, col. 271-302 ; un commentaire, formé plus tard de passages empruntés à des homélies distinctes, sur l’épître aux Galates, t. lxi ; 24 homélies sur l’épître aux Éphésiens ; 15 sur l’épître aux Philippiens ; 12 sur l’épître aux Colossiens ; deux séries de Il et de 5, sur chacune des épîtres aux Thessaloniciens ; deux séries de 18 et de 10 sur les deux lettres à Timothée ; 6 sur l’épître à Tite ; 3 sur l’épître à Philémon ; et 34 sur l’épître aux Hébreux. Ces diverses homélies viennent les unes d’Antioche, les autres de Constantinople. T. LXII-LXIII.

Les discours indépendants. — Un grand nombre d’homélies, plus d’une centaine, n’ont pas pour thème l’explication de l’Écriture. Leur contenu est très divers.

1. La plupart sont des serinons moraux et ascétiques, parmi lesquels on citera les 9 homélies sur la Pénitence, prêches en différentes circonstances, t. xlix, col. 277-350, les serinons sur les calendes, t. xlviii, col. 953-962 ; contre les jeux du cirque et les théâtres, t. lvi, col. 263-270 ; sur l’aumône, t. li, col. 161-270.

2. D’autres sont dogmatiques et polémiques : ainsi les 12 homélies Contra anomœos de incomprehrnsibili, t. xlviii, col. 701-812, et les huit homélies contre les Juifs. T. xLvm, col. 843-942.

3. Parmi les sermons pour les fêtes chrétiennes on mentionnera des homélies Innatalem Domini, t. xlix, col. 351-362, 2 homélies De prodilione Judw, dont l’une est le décalque de l’autre, t. xlix, col. 373-392 ; De cruce et lalrone, même remarque, t. xlix, col. 393-418 ; 2 homélies sur Pâques, dont la seconde est d’authenticité douteuse. T. l, col. 433-442, et. lii, col. 765-772.

4. Des panégyriques sur les personnages de l’Ancien Testament, Job, Éléazar, les Macchabées, et sur les saints particulièrement honorés dans l’Église d’Antioche : Romain, Julien, Pélagie, Bereniké et Prosdoké, Ignace, Babylas, Philogone, etc. Les plus remarquables de ces discours sont ceux, au nombre de sept, qui ont pour objet les louanges de saint Paul. T. l, col. 473-514.

5. Enfin des discours de circonstance, ceux qui ont assuré au prédicateur ses plus éclatants triomphes, surtout les 21 discours sur les statues, t. xlix, col. 15222 ; les deux discours sur les vanités humaines après la chute d’Eutrope, t. lii, col. 391-414, les deux discours avant et après le premier exil de Jean. T. lii, col. 427-430 ; 443-448.

Les traités. — La plupart des traités, assez courts d’ailleurs, rédigés par Jean remontent à l’époque de son diaconat et traitent des questions de morale.

1. On signalera d’abord ceux qui s’occupent de la vie monastique : les deux Parœneses ad Thcodorum lapsum, entre 371 et 378, t. xlvii, col. 277-316 ; le De compunctione en deux livres, entre 381 et 385 ( ?). t. xlvii, col. 393-422 ; Aducrsus oppugnalores vitse monaslicæ, en 3 livres, entre 381 et 385 ( ?). T. xi.vii, col. 319-386.

2. D’autres livres ont pour sujet la virginité et la continence : De virginitate, écrit à Antioche, t. xlviii, col. 533-596 ; Ad viduam juniorem, vers 380, t. xlviii, col. 599-610 ; De non ilerando conjugio, t. xi.vm, col. 609-620.