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JEAN BECCOS — JEAN CHRYSOSTOME (SAINT), VIE

et de la nouvelle Rome, Allatius, Græcia orthodoxa, t. i, p. 61-224, P G., t. cxli, col. 15-158, H. Lämmer, op. cit., p. 189-406. Dans une première partie, l’auteur prouve avec beaucoup de force que les anciens Pères grecs ont tous enseigné la doctrine des Latins, et, dans une.seconde, il réfute avec non moins de bonheur les théologiens grecs fauteurs du schisme, comme Photius, Jean Phournès, Nicolas de Méthone et Théophylacte de Bulgarie ; 10° De l’union der Églises et de l’inconsistance du schisme démontrée seulement par l’histoire, ouvrage faisant suite au précédent, mais resté jusqu’ici inédit, hormis un assez long fragment publié par Allatius, De ulriusque Ecclesiæ occidentalis alque orientalis perpétua in dogmate de purgatorio consensione, Rome, 1655, p. 591-625, et reproduit par P. G. loc. cit., col. 925-942 ; 11° Epigraphæ X1I1 ou textes tirés des saints Pères sur la procession du Saint-Esprit, publiées d’abord par Arcudius, avec les objections de Grégoire Palamas et leur solution par Bessarion, Opuscula aurea thrologica, Rome, 1629 et 1670, p. 4-65, puis par Allatius, Grœcia orthodoxa, t. ii, p. 522-641, par Migne, loc. cit., col. 613-724, et par H. Lammer, op. cit., p. 445-652. On en trouvera une excellente analyse dans la dissertation du P. De Rubeis (Rossi) sur Grégoire de Chypre, P. G., t. cxlii, p. 73 sq. Beccos y prouve que les formules a Filio et per Filium sont au fond identiques, renversant ainsi le principal argument de l’opposition ; 12° De processione Spiritus sancti, recueil de textes en faveur de la thèse latine, édité d’abord par Arcudius, op. cit., p. 98-159, puis par Allatius, op. cit., t. i, p 223-259, et par Migne, col. 157-276. L’auteur y explique certains textes dont les adversaires abusaient, faute de les bien entendre.

D’autres ouvrages, tout en ayant pour objet les mêmes questions que les traités précédents, offrent cette particularité qu’ils sont adressés par Beccos à des amis restés fidèles. Tels sont : 13° Trois Hures sur la procession du Saint-Esprit, adressés à Théodore, évêque de Sougdéa en Crimée, dans Allatius, op. cit., t. ii, p 95-148, P. G., col. 289-338 ; 14° Quatre livres sur la procession du Saint-Esprit à Constantin Méliténiote, son compagnon de captivité. Allatius, loc. cit., p. 149-214, P. G., col. 337-396 ; 15° Lettre à Alexis Agallianos sur le même sujet, pour lui reprocher sa défection et le rappeler à son ancienne croyance, Allatius, op. cit., 1. 1, p. 360-365, P. G., col. 275-282.

Une dernière catégorie d’ouvrages sont purement polémiques et dirigés nommément contre certains adversaires de Beccos, anciens ou contemporains. Il faut citer tout d’abord : 16° la Réfutation du livre de Pholius sur la procession du Saint-Esprit, publiée pour la première fois par J. Heigenrôther dans P. G., loc. cit., col. 727-864, d’après le Lawentianus 26, Pluteus VIII, ꝟ. 174 sq. ; 17° Réfutation d’Andronic Camatère sur lu procession du Saint-Esprit, Allatius, op. cit., t. ii, p. 287 521, P. G., col. 395-614 ; 18° Réfutation du tomos de Grégoire de Chypre, Allatius, loc. cit., p. 215 sq., P. G., col. 863-895. Il ne sera pas question ici des décrets synodaux promulgués par Beccos durant son patriarcat, car ils ne sont pas son œuvre personnelle ; par contre il y a lieu de signaler son portrait reproduit par Goar dans son Euchologium sive Riluale Grsecorum, Paris, 1646, Venise, 1730, et par Gédéon, d’après Goar, dans ses Tables patriarcales, en grec, Constantinople, 1888, p. 396, C’est à dessein que nous ne parlons pas de certains traités attribues a Beccos par Nicolas Comnène Papadopoli, Prsenoliones mystagogicee, Padoue, 1697, p. l l et 2 12 ; ils ont été forgés de toutes pièces par cet effronté faussaire, et l’on est surpris de voir non seulement le bon laliricius, niais a l hrhard lui-même se laisser prendre au piège. Et dire que ce salmigondis constitue encore de nos jours, dans certains milieux italiens, une autorité canonique de tout premier ordre.

Pour la bibliographie ancienne, voir U. Chevalier, Répertoire, au mot Jean Veccus, à compléter par les indications suivantes : Poussines (Possinus), notes diverses dans son édition de l’histoire de Pachymère, reproduite dans le Corpus de Bonn ; Georges Metochites, Historia dogmatica, dans A. Mai et J. Cozza-Luzi, Nova Patrum bibliotlieca, Rome, 1871, t. viii, 2e partie, p. 1-227, et Rome, 1905, t. x, Ie partie, p. 319-370 ; L. Allatius, De Ecclesiee occidentalis atque orientalis pcrj>etua consensione, Cologne, 1648, p. 751769, et pour la période du concile de Lyon, p. 727-752 ; A. Ehrhard, dans K. Krumbacher, Geschichte der byzantinisclien Litteratur, Munich, 1897, p. 96-97 ; Hurter, Nomenclator, 3’édit., 1900, t. ii, p. 402-404 ; et les articles spéciaux de J. Dràseke, Der Kirebeneinigungsversuch des Kaisers Michæl VIII Palàologos, dans’.a Zeilschrift jùr wisscnschaftliche Théologie, t. xxxiv, p. 325-355 ; S’ikolaos von Méthane im Vrtcile der I-ricdensschrift des Jolianncs Bekkos, ibid., t. XLm, 1900, p. 105-141 ; Johannes Phurnes bei Bekkos, ibid., p. 237-257 ; Drei Kapitelaus der I-ricdensschrift des Patriarchen Johannes Bekkos vont Jahrc 1275, YVandsbec !  ;, Osterprogramm, 1907, in-4o, 18 p., avec une bibliographie sur Beccos ; Johannes Bekkos Widcrlegung der Syllogismen des Photios, eingeleitet und ù6er.se(z/, Beilage des Jahresberichls des k. Matthias Claudius Gymnasiums, Wandsbeck, 1912, 10 p. Voir le compte rendu de l’auteur lui-même dans la Wcchenschrifi fur klassische Philologie, 1912, t. xxix, p. 1013 sq ; R. Souarn, Tentatives d’union avec Rome : un patriarche grec catholique au XIII’siècle, danles Echos d’Orient, 1900, t. ii, p. 229-237, 351-360.

L. Petit.

29. JEAN CHRYSOSTOME (Saint), archevêque de Constantinople (3447-407), Père et docteur de l’Église I. Vie de saint Jean Chrysostome. — II. Ses écrits (col. 667). — III. Son enseignement théologique (col. 672). — IV. Sa prédication et sa doctrine morale (col. 684).

t. Vie. — 1° Les sources. — La vie de Jean Chrysostome est une des mieux connues parmi celles des Pères du ive siècle. Les renseignements les plus précieux nous sont fournis par les œuvres mêmes de Jean. La plupart sont des écrits de circonstance, sermons ou lettres, qui portent avec eux leur date et nous font pénétrer dans l’intimité de leur auteur. Mais à côté de ces sources immédiates, d’autres documents nous permettent de reconstituer aussi exactement que possible l’histoire de l’évêque de Constantinople : le grand rôle qu’il avait joué dans la capitale, les luttes politiques qu’il avait dû soutenir, lui valurent de trouver immédiatement après sa mort des historiens plutôt que des panégyristes inconscients, et c’est ainsi que nous a été conservée la vraie image de Jean. La plus importante de ces sources, du moins pour l’histoire de la vie de Jean après son élévation au siège de Constantinople est le Dialogus de vita S. Joannis Chrysostomi, P. G., t. xlvii, col. 5-82. Cet ouvrage, qui est censé reproduire un dialogue tenu à Rome en 407 ou 408 entre un évêque oriental et le diacre romain Théodore, a été écrit dès avant 425 ; et il est l’œuvre de Palladius, évêque d’Hclenopolis en Bithynie, l’auteur de l’Histoire lausiaque, el un fidèle ami du saint. E. C. Butler, Authorship of the Dialogus de vita Chrysostomi, dans : Χρυσοστομιϰά, Studi c ricerche intorno a S. Giovanni Crisostomo a cura del Comitato per il 15° centenario délia sua inorlc, Rome, L908, fasc. t, p. 35-46. On y trouve le récit d’un témoin oculaire, qui raconte les événements auxquels il a assisté. S’il manifeste son admiration et sa sympathie pour Jean, son mépris pour les ennemis qui l’ont accablé il croit en même temps, trouver dans la simple vérité la meilleure justification de son héros. Précieux également est un panégyrique de Jean, édité pour la première fois en 1848 par Mai, sous le nom de Martyrius. P. G., t. xlvii, col. xliii-liv. Le morceau doit avoir été écrit tout de suite après la mort du saint,