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JANSÉNISME, LA QUESTION DU FORMULAIRE


liers et candidats. G. Hcrmant, op. cit., t. iv, p. 552561.

Arnaald qui. dès le 20 février, avait proposé dos Difficultés a l’assemblée du clergé sur ses délibérations touchant le formulaire, Œu » res, t. xxi, p 207-242, proposa’Vautres Difficultés (13 mai) aux uocleurs de la faculté de théologie sur la réception qu’ils avaient faite du formulaire de rassemblée du clergé. Œu » rrs, t. xxi. p. 2-13-250. Arnauld protesta de nouveau dans un écrit ceTébre (6 juin). Œuvres, t. xxi, p. 259-330 : « De t’innsie et du sehi&me que causerait dans l’Église de France l’exaction dc> la signature du formulaire du clergé, sans faire, ni souilrir la distinction du fait avec le droit et eu tenant pour hérétique et traitant comme tels les refusant de le signer quant au seul fait de Janscnius qui y est renfermé, un l’on montre : 1. que celui qui obligerait sous peine d’hérésie de signer le formulaire du clergé sans faire ni souffrir la distinction du fait et du droit, tomberait dans l’hérésie : 2. que le mandement qui imposerait une telle obligation serait hcrdique ; 3. que la sentence qui serait rendue contre un refusant de signer le fait seulement, comme contre un hérétique, serait pareillement hérétique ; 4. que tous les théologiens qui considéreraient comme hérétiques ceux qui auraient ainsi refusé de signer le formulaire, quant au seul fait, tomberaient eux-mêmes dans l’hérésie ; 5. que ceux qui sépareraient de l’Église ces refusant et qui se sépareraient d’eux feraient eux-mêmes un schisme dans l’Égiise et en seraient coupables et que ces refusant seraient toujours unis à l’Église. » G. Hcrmant, op. cit., t. tv, p. 707-727.

A la même date, Arnauld publiait encore, à propos de la délection de quelques-uns de ses amis, en particulier, MM. Du Hamel et Sainte Beuve, l’ouvrage, De ta signature du /annulaire, Œuves, t. xxi, p. 259330, ou l’on montre :, 1. que ceux qui ne croient pas le fait de Jansénius contenu dans le formulaire ne peuvent le signer sans restriction ; 2. qu’on n’est pas obligé de croire le fait ; 3. qu’on ne peut empêcher sans injustice la distinction du droit et du fait dans la signature du formulaire ; pour servir d’apologie à ceux qui refusent de signer le formulaire sans distinction. Dans cet écrit, Arnauld distingue trois courants parmi les jansénistes : les uns admettent la signature avec une restriction mentale : on signe sans croire intérieurement que Jansénius ait enseigné les hérésies que le formulaire lui attribue ; la signature ne tombe que sur le droit : pour le fait, elle ne signifie qu’un témoignage de respect et de déférence qui engage seulement à ne pas contredire extérieurement le pape et les évêques et non point à croire intérieurement que ce qu’ils ont décidé est conforme à la vérité. Au dire d’Arnauld, dans un autre ouvrage : Apologie pour les retiyie’iscs de Pr>rt-Riuul, IVe partie, cette opinion était suivie d’un grand nombre de personnes, mais, lui, ne l’admet point : on ne peut signer le formulaire sans quelque explication ou restriction verbale, car, autrement, la signature suppose une restriction mentale toujours coupable dans une profession de foi et contenant un faux serment et une calomnie contre le prochain. La seconde opinion, soutenue p « r Arnauld, consiste à signer, mais en expliquant qu’on ne promet sur la question de fait qu’un silence respectueux. Enfin la troisième opinion, soutenue par Pascal, refusait absolument de signer.

Arnauld revint sur ce sujet et justifia l’écrit précédent dans un Mémoire ou il montre que la signature du formulaire renferme par elle-même la criance du fait. Œuvres, t. xxi, p. 331-3-18. Le même Arnauld composa les deux lettres de son frère, l’évêque d’Angers, au roi et à M. de Lionne, sur le fait et le droit et compléta ces lettres par un Éclaircissement sur le différent entre Jean d’Antioche et saint Cyrille dont il

est parlé dans la lettre de M. l’évêque d’Angers au roi (R juillet). Œnves, t. xxi, p. 349 374.

Les évêques de l’assemblée, dès le 20 février 1661, avaient fait connaître leurs décisions au pape qui leur répondit le 16 mai par un bref d’approbation. G. Hcrmant, op. cit., t. v. p. 31-32. Cependant, les vicaires généraux de Paris (le cardinal de Hetz était toujours en exil) avaient publié le 8 juin, un mandement dans lequel Ils distinguaient la question de droit qui impose la croyance et le fait pour lequel tous demeurent dans le respect cntkr et sincère qui est dû aux Constitutions. G. Hermant, op. cit., t. v, p. 44-56. Les évêques de l’assemblée furent charges par un arrêt du Conseil du 30 juin d’examiner ce mandement ; ils le déclarèrent contraire aux deux constitutions d’Innocent X et d’Alexandre VU. G. Hcrmant, op. cit., t. v, p. 56-Oli, 69-81, 103-116, 130-138, 180-182. Conformément à cet avis, un arrêt du 9 juillet ordonna que le mandement des grands vicaires fut rétracté. Aussitôt les jansénistes, par la plume d’Arnauld, protestèrent. La Dcjense de l’Ordonnance de MM. les vicaires généraux de M<jr le cardinal de Retz pour la signature du formulaire, Œuvres, t. xxi, p. 375-400, et I’Am’s a Mors les evê^ues de France sur la surprise qu’on prétend faire au pape pour lui faire donner quelqu’atteinte au mandement de MM. les vics-ires généraux de Mgr le cardinal de Retz, archevêque de Paris (18 août 1661), Œuirei, t. xxi, p. 401-439, s’élèvent contre la décision des évêques et du Conseil. L’alfaire fut portée à Rome et le pape répondit par un bref adressé aux vicaires généraux (1" août 1661). Le pape reprend certaines expressions du mandement du 8 juin et enjoint aux vicaires généraux de révoquer cette ordonnance. G. Hermant, op. cit., t. v, p. 198200. Les grands vicaires obéirent et le 3 1 octobre, après avoir révoqué la première ordonnance, ils publient un second mandement qui impose la signature pure et simple du formulaire. G. Hermant, op. cit., t. v, p. 323-328, 360. Des jansénistes notoires, comme l’archevêque de Sens (18 Juin) et l’abbé de Bourzéis (4 novembre) firent une soumission complète, tandis que l’évêque d’Alel protestait contre les décisions de l’assemblée du clergé, avec les évêques de Beauvais d’Angers et de Vcnce, en alléguant que le pape n’est point infaillible dans les questions de fait et que, d’autre pari, l’assemblée du clergé n’est pas un concile et, par suite, n’a pas le droit d’imposer la signature d’un formulaire. Par contre, le 12 décembre 1661, les jésuites, dans leur collège de Clermont, soutenaient que le pape a, dans les questions de fait, la même infaillibilité que Jésus-Christ.

Contre une pareille thèse, les jansénistes élèvent aussitôt la voix. Dès le 1er janvier 1662, Arnauld (ou peut-être Nicole) publiait La nouvelle hérésie des jésuites, soutenue publiquement à Paris dans le collège de Clermont par les thèses du 12 décembre 1661, dénoncée à tous les évêques de France, Œuvres, t. xxi, p. 514-530, et Les illusions des jésuites dans leur écrit intitulé : Exposilio the^eos, pour emf>écher lu condamnalion de la nouvelle hérésie, ibid., p. 531-542. Nicole, de son côté, montre’les premières conséquences de la nouvelle hérésie des jésuites contre le roi et l’État avec une réfutation des chicaneries dont quelques théologiens cherchent d’éluder l’autorité des conciles de Constance et de Bâle, tandis que les évêques de Vence et d’Angers protestaient contre cette doctrine des jésuites et que des curés de Paris publiaient un Factum contre la thèse des jésuites. Œuvres, t. xxi, p. 543-548.

Par ailleurs, l’affaire des vicaires généraux de Paris se poursuivait. Un arrêt du Conseil du l" niai 1662 autorise le second mandement du 31 octobre, mais Arnauld critique vivement cet arrêt dans ses Ilen.ar-