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I w.QUES D’EDESSE

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l : v. Brooks, Elias Melropolitx Nisibeni opus chronologicum, pars prior. dans Corpus scriptorum christianorum orientalium, Scriptores suri, scr. III. t. vii, p. 158, trad.. p. 76 et 1..). Delaportc. La Chronologie d’Élic bar Sinaya, Bibliothèque de l’École des Hautes Éludes, rase. 181, Paris, 1910, p. 98.

Une troisième donnée sur Jacques d’Édesse se trouve dans la chronique du pseudo-Dcnys, p. 11, trad., p. Il : L’an 1017 (= 705-6) un synode se réunit dans le monastère de Mar Silas. Les principaux membres de ce synode sont connus : le patriarche Julien. Thomas, évêque d’Amid, et Jacques d’Édesse, l’Interprète des livres, Ce saint Mar Jacques, évêque d’Édesse. est célèbre. » Ce synode n’est mentionné, ni par Michel, ni par Barhebraus.

II. Œuvres. - Jacques d’Édesse a consacré à l’étude et à renseignement la plus grande partie de sa vie : il a révisé d’après le grec, l’hébreu et le samaritain, la version syriaque de l’Ancien Testament, a composé de très nombreuses scholies de nature exégétique ou critique, un Hexaméron où il entre plus ne sciences naturelles que d’exégèse, plusieurs formules liturgiques — ordo pour la consécration de l’eau, ordo baptismal, anaphore — il a travaillé à la réorganisation de l’office divin et à la rédaction du rituel funéraire, compilé une chronique pour continuer celle d’Eusèbe, écrit un enchiridion sur les termes techniques de la philosophie, enfin inventé un système de vocalisation et inauguré la massore syriaque. Ses lettres, qui ne sont pas sans analogie avec celles de saint Jérôme, et dont les unes sont familières, les autres de véritables traités, abordent les sujets les plus divers, difficultés dans l’interprétation de la Bible, résolutions de problèmes liturgiques ou canoniques, règles de l’orthographe et même culture de la vigne. Ses traductions révèlent encore son esprit encyclopédique : rOxTwr^o ; de Sévère d’Antioche, déjà mis en syriaque au commencement du viie siècle, a fait l’objet d’un étonnant travail critique, Jacques ayant pris soin de distinguer matériellement les mots qui sont représentés dan ? le grec, ceux ajoutés par son prédécesseur, les nouvelles interprétations qu’il propose. Le Testament de Notre-Seigneur, le récit d’une soi-disant vision sur les Kéchabites de Jér., xxxv, les actes du concile tenu à C.arthage en 256, d’autres textes grecs encore ont pénétré, grâce à lui, dans la littérature syriaque.

Ces brèves indications sur les principaux ouvrages de Jacques d’Édesse ont pour but de donner une idée aussi exacte que possible de son activité littéraire, nous ne mentionnons en détail que les écrits concernant directement la théologie. Voir sur les ouvrages scripturaires l’article de F. Nau dans le Dictionnaire de la Bible, t. iii, col. 1099-1102.

N étant encore que diacre, Jacques écrivit, nous ne savons à quelle occasion, une apologie contre le clergé chalcédonien de Harran. Une copie en a été signa-Lins le manuscrit de Séert, n. 69, xii. Cf. A. Scher, Catalogue des manuscrits syriaques et arabes conservés dans la bibliothèque épiscopale de Séert, Mossoul, 1905, p. 53. Mais il est à craindre que ce manuscrit ait disparu au cours de la guerre, lors du massacre où périt Mgr Addaï Scher. Un autre écrit contre les partisans du concile de Chalcédoine est la lettre au diacre BarhadbSabba, dont un extrait a été copié dans le manuscrit du Musée Britannique Add. 14 631, ꝟ. 14 v « à 10. Trois autres lettres ont trait à la doctrine christologique, celle à Constantin sur la question t le corps du Christ est-il créé et adorons-nous dans la Trinité quelque chose de créé ? celle au sculpteur Thomas en réponse à des difficultés soulevées par des nestoriens et une autre qui forme un recueil de témoignages relatifs à l’économie du salut. Tous ces

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ouvrages sont inédits, ainsi que trois traités polémiques contenus dans un manuscrit récent de Florence, le Mediceus Oriental. 62, X, et dirigé contre les Arméniens et certains de leurs usages religieux, emploi du pain azyme dans la liturgie, sacrifices d’animaux, etc. L’authenticité de ces traités est douteuse, d’aucuns les attribuant à Jacques de Saroug. Nous ne savons pas davantage que penser d’une profession de foi annoncée dans le manuscrit du Musée Britannique, Oriental 2307 par G. Margoliouth, Descriptive lisl oj syriac and karshuni Mss in the Brilish Muséum acquired since 1873, Londres, 1899, p. 7.

A ces œuvres originales il y a lieu d’ajouter la traduction des homélies cathédrales de Sévère, en cours de publication dans la Palrologia Orienlalis, t. iv. fasc. 1 ; t. viii, fasc. 2 ; t. xii, fasc. 1 ; t. xvi, fasc. ") = homélies 57 à 77.

J. S. Assémani avait cru trouver dans Barhebrajus la mention d’une traduction des homélies de saint Grégoire de Nazianze, Bibliotheca Urienlulis, t. ii, Rome, 1721, p. 307, mais il s’agit seulement d’une phrase isolée rapportée par Jacques d’Édesse dans un traité grammatical. Cf. A. Mohlberg, Buch der Slrahlen, Leipzig, 1913, p. 70.

Jacques d’Édesse, que nous avons vu en 084 secrétaire d’un synode, puis évêque réformateur, paraissait destiné à tenir dans son Église une place prépondérante. Son différend avec le patriarche Julien décida autrement non seulement de sa vie, mais de sa renommée : en se cantonnant après sa démission dans des travaux d’érudition, Jacques a fait oublier à ses compatriotes le temps de son épiscopat, il n’a plus été pour eux que 1’ « Interprète des Livres », c’est-à-dire l’exégète et le traducteur par excellence. C’est grâce à son éloignement des affaires de l’église jacobite et au caractère irénique des œuvres qu’il composa pendant sa retraite que son autorité s’étendit également dans les quatre églises rivales, melkite, maronite, jacobite et nestorienne, ce qui permit aux écrivains maronites du xviie siècle de le classer parmi les orthodoxes. Lorsqu’Eusèbe Renaudot l’eut dénoncé comme jacobite, Liturgiarum orienlalium colleclio, Paris, 1716, t. il, p. 380, J. S. Assémani protesta, Bibliotheca Orienlalis, Rome, 1719, t. i, p. 470-475, et avoua seulement deux ans plus tard, t. ii, p. 356, d’après la notice biographique de Barhebneus, que la communion, jusqu’à la mort, de Jacques avec les jacobites, était un argument sérieux en faveur de l’opinion adverse. Les titres des ouvrages anti-chalcédoniens mentionnés ci-dessus, et plusieurs passages des résolutions canoniques relevés par J. I.amy, Disserlalio de St/rorum fuie et disciplina in re eucharislica, Louvain, 1859, p. 210-213, ne laissent aucun doute sur le monophysisine de Jacques.

Ce point étant acquis, il faudrait, pour déterminer ce qu’il peut y avoir de personnel dans ses opinions christologiques, recourir aux ouvrages théologiques dont les titres ont été rapportés, mais aucun d’eux n’est encore publié. Les résolutions canoniques au prêtre Addai, dont J. Lamy a inséré une très grande partie, texte et traduction latine, dans sa dissertation sur l’Eucharistie chez les Syriens, op. cit., p. 98-171, et que F. Nau a traduites en français. Ancienne littérature canonique si/riaque, fasc. 2, p. 31-75, Canoniste contemporain, 1901, t. xxvii, p. 265-276 ; 366.’! 7('> ; 168477 ; 562-572 ; ne contiennent presque aucune indication dogmatique.

En plus des ouvrages cités et en négligeant les œuvres non théologiques de Jacques d’Édesse : W. Wright, A s/nri hlstorg o) siirmr Uteralure, Londres, 1894, n. 151-154 ; H. Du val, lu littérature syriaque, .'> édiL, Paris, 1907, p. 374-376 et ailleurs ; A. Baumttark, Geschlchte der syriiclien Lileratur, Bonn, 1922, p. 248-256 ; on peut encore

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