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JACQUES KPITRE DE), CANONICITK

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èa-riv, P. G., t. xii. col. 1300 = Jac, ii. 20 : In Psalm. GXVIII. TT-xiax : Se èv u.iqi ybjeryn ^ràvrcov Ivoxoç, xaÀtô ? ysypa-TX’.. P. G., t. xii, col. 1580 = Jac, ii, 10 : /&t<f., çr.oiv yàp’Iâx.cooo ; - TsTTetvwOTQTe èvcomov Kupioj. col. 1021 = Jac. iv. 10 ; In Joan., iii, 31, xaÔcoç <pr ( aiv’Iav.co60ç ô <J7t6aToXoç, édit. E. Preuschen. Leipzig, 1903, Fragm. cxxvi, p. 570, 1. 13 = Jac. m. 15 ; Ibid.. aoipiav ëxousw -îp’Iâxcùooç ypâcpei, édit. Preuschen, p. 521. 1. 18 = Jac, iii, 15. Parfois il fait des réserves sur l’auteur : In Joan. vin. 24, il cite Jac. n. 20 et ajoute : wç èv zj) çepouivf] 1ax<&60u fatiaroXji àvéyvcousv. P. G., t. xiv, col. 569. Le mot çepou, évfi. traduit dans Migne par circumfrrtur. a été compris diversement. Holtzmann, Einleilung ins X. T., Fribourg. 1892, p. 339, B. Weiss, Einleilung in dasX. T., Berlin. 1897, p. 85, note 2, y voient l’expression d’un doute : il s’agit d’une épître qui circule sous le nom de Jacques. Par contre, Kaulen. Einleilung in die Heilige Schrifl, Fribourg, 1899. t. m. p. 220 et Meinertz, Jakobusbrief und sein Verfasscr. Fribourg, 1905, p. 107, note 3, y voient seulement l’expression d’une large diffusion, non celle d’un doute sur l’authenticité. L’usage du mot <pepou, évir] favorise la première opinion, et un autre passage du commentaire In Joan., montre qu’Origène se fait l’écho de doutes qu’il a entendu émettre sur l’origine de l’épUre. En citant Jac, ii, 23, il parle de < ceux qui admettent l’autorité de ce passage : La foi sans les œuvres est une foi morte, » ùtto tûv Tzy.py.8syo[tè<j<ùv t6 - IlîaTiç y/oplç spycov vexpx èrm, In Joan. viii, P. G., t. xiv. col. 592. D’ailleurs le contexte montre que les doutes auxquels il fait allusion sont motivés par des discussions exégétiques sur la justification d’Abraham.

D’après les passages de ses œuvres traduites en latin, Origène attribue l’épîlre à « l’apôtre Jacques ». In Exod., hom. viii, 4, P. G., t. xii, col. 355 ; à « Jacques frère du Seigneur », In Epist. ad Rom., iv, édit. Lommatzeh, Berlin, 1830, t. vi, p. 286 ; il la cite comme « écriture divine », In Lev., hom. ii, 4, P. G., t. xii, col. 418. Dans le passage où il énumère les auteurs du Nouveau Testament, In Jos., vii, 1, P. G., t. xii, col. 857, il dit : Petrus etiam duabus cpislolarum suarum personat tubis. Jacobus quoque et Judas. » Malgré la forme oratoire de son canon, il accorde une autorité incontestable à tous les livres qu’il énumère. Cf. In Gen., hom. xiii, 2, P. G., t. xii, col. 232.

Le commentaire de Luc, xx, 42-48, attribué dans Migne à Denys d’Alexandrie, mais qui n’est pas de lui, cite un passage de l’épître de Jacques, i, 13, P. G., t. x, col. 1596. Cf. Meinertz, op. cit., p. 112, note 4.

Les versions égyptiennes contenaient tout le Nouveau Testament, et bien que les mss dans lesquels elles nous sont parvenues ne soient pas antérieurs au Xe siècle, elles remontent au iiie ou même à la fin du ne siècle. Cf. Gregory, Textltritik des N. T., 1902, t. ii, p. 529 sq.

La plus ancienne version syriaque du N. T. (syrcur. , syr-sin.) ne contenait pas l’épître de Jacques. De même la Doctrine (TAddal ne la mentionne pas dans la liste des livres en usage dans l’Église syrienne ; cf. Phillips, The Doctrine of Addai, Londres, 1876, p. 41 ; et Aphraate, Homélies, Pal. Syr., t. i, p. xijn, n’a encore que le canon restreint de la Doctrine d’Addai. La partie la plus ancienne des Constitutions Apostoliques, ne met pas non plus Jacques dans la liste des livres canoniques, t. II, 57, édit. Funk, 1900, t. i, p. 161. L’épître était déjà dans la Peschilto, au cours du iv « (siècle. Saint Éphrem en cite des passages, cf. Meinertz, op. cit., p. 180, mais son canon doit être indépendant de celui de la Peschilto, car il contient des deutéro-canoniques, par exemple l’épître de Jude, qui ne sont pas dans cette version.

L’épître ne se trouve que dans une recension tardive peut-être du iv° siècle, de la vieille version latine Nous n’en lisons aucune citation dans saint Cyprien, et le seul passage de Textullien qui rappelle un texte de l’épître Adv. Jud., 2, cf. Jac, ii, 23, se trouve dans un ouvrage dont l’authenticité n’est pas absolument hors de conteste Le canon de Mommsen, vers 359, ne la mentionne pas. Voir ce texte dans E. Preuschen. Analecta, p. 138-139.

Eusèbe de Césarée, sans donner une liste officielle des livres saints, expose l’état du canon dans la première moitié du rv a siècle. Il met l’épître de Jacques et celle de Jude, parmi les livres « contestés » mais « connus de beaucoup », II. / :., t. III, c. xxv, P. G., t. xx, col. 269. Eusèbe semble distinguer deux catégories de livres « contestés ». Les uns contestés mais acceptés par la majorité, d’autres reçus seulement par une minorité et ne portant pas les marques authentiques d’une origine apostolique, comme, les Actes de Paul, le Pasteur d’Hermas, l’Apocalypse de Pierre, etc. Il range l’épître de Jacques parmi les écrits de la première catégorie, non parmi ceux de la seconde, qu’il appelle aussi v6001 « illégitimes « .Toutefois t. II, c.xxiii, col. 205, après avoir dit qu’on attribue à Jacques la première des épîtres appelées catholiques, il ajoute : « Mais il faut savoir que, comme elle est illégitime wç voOsûcrai, peu d’anciens la mentionnent, ainsi que ceile de Jude… Cependant nous savons qu’elles sont lues publiquement avec les autres dans la plupart des églises. »

De toutes ces données il semble se dégager cette conclusion. L’incertitude concernant l’auteur de l’épître porte Eusèbe à la ranger parmi les écrits « illégitimes » ; c’est le point de vue historique ; mais comme d’autre part elle est acceptée « par la plupart des églises », il reconnaît le fait et la place parmi les « antilégomènes » de la première catégorie. Il avoue ainsi qu’on lui attribue une valeur comme « écriture ».

4° L’Épîlre de Jacques à la fin du. IV" et au début du Ve siècle. — La fin du ive siècle et le commencement du ve marquent l’époque de la fixation du canon. Saint Athanase.danssa xx.xiyie Lettre festale, en 367, donne la liste officielle des livres saints, sur lesquels il dit être « pleinement informé », P. G., t. xxvi, col. 1437. Il place notre épître la première des épîtres catholiques, immédiatement après les Actes. De même pour Didyme d’Alexandrie, t. xxxix, col. 1719, et saint Cyrille de Jérusalem, t. xxxiii, col. 500. Saint Grégoire de Nazianze la donne à la place qu’elle occupera plus tard dans la liste du concile de Trente, t. xxxvii, col. 474. Saint Basile et saint Grégoire de Nysse ne la mentionnent pas.

Dans les ïambes ùSéleucus, P. G., t.xxxvii, col.l597, attribués à saint Amphiloque évêque d’Iconium, vers 374, nous lisons : « Quelques-uns disent qu’il faut recevoir sept épîtres catholiques, d’autres, trois seulement, une de Jacques, une de Pierre, une de Jean. > Il n’y a donc pas encore de liste officielle, mais l’épître de Jacques se trouve parmi les moins contestées des épîtres catholiques. Saint Épiphane la cite comme Écriture, Hæres., LXXVII, c. xxvii, P. G., t. xi.ii, col. 681, et la liste placée a la fin du canon 59 du concile de Laodicée. vers 360-365, la donne la première des épîtres catholiques, après les Actes ; cette liste ne fait probablement pa partie du texte original, mais elle est ancienne. Zahn, Geschichle des rslamentlichen Kanons, t. n </, p. 202 ; cf. ibid., p. 193 ; Westcott, History of the Canon of the. New Testament, Londres. 1881, p. 431.

Le 85e canon qui est à la fin du VIIIe livre des Constitutions Apostoliques, édit. Funk, 1906, t. i, p. 592, énumère l’épître de Jacques avec celle de Jude, après celles de Paul, de Pierre et de