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Rome, 1655. Rainer Sacconi, né à Plaisance, dominicain, avait d’abord été vaudois, et devint, plus tard, contre ces mêmes hérétiques, sévère inquisiteur en Lombardie ; puis, mourut en exil, pour la cause de la vraie foi, en 1259 : Summa de catharis et leonistis, imprimée à Paris, en 1548, et rééditée par Martène, en 1759. Hannibaldus de Hannibaldis, né à Home, d’une antique et noble famille, entré jeune encore dans l’ordre de saint Dominique, ami de saint Thomas, créé cardinal par Urbain IV, en 1261, et chargé alors des négociations les plus importantes pour les affaires de l’Église : Commentarius in quatuor libros Sententiarum, ouvrage attribué, d’abord a saint Thomas lui-même ; publié ensuite à Bàle, en 1492 et à Paris, en 1560, 1660, etc. Il composa aussi des Quodlibeta, restés manuscrits et mourut en 1272.

Saint Thomas d’Aquin, né en 1225, le prince de la théologie scolastique, mort en 1274, à l’âge de 49 ans. Ses œuvres complètes furent éditées très souvent : 17 in-fol., Rome, 1570 ; Venise, 1594 ; Cologne, 1612 ; Paris, 1636 ; 25 in-4o, Parme, 1852-1873 ; 33 in-4o, Paris, 1871-1880 ; enfin, une édition dite léonine sous les auspices de Léon XIII, a été commencée en 1882, à Rome.

Saint Bonaventure, digne d’être associé à saint Thomas, dans un commun éloge. Les principales éditions des œuvres complètes sont celles de Rome, 7 in-fol., 1588-1589, sous les auspices du pape Sixte-Quint ; celle de Mayence, 1609 ; de Lyon, 1678 ; de Venise, 1753 ; de Paris, 15 volumes, 1864-1871 ; de Quaracchi, Il in-fol., 1882-1902. Non seulement saint Bonaventure est un profond théologien, mais aussi un maître incomparable en ascétisme et en mystique. C’est à juste litre qu’il a été appelé le docteur séraphique.

Reginald de Piperno, né en Campanie, dominicain, ami et confesseur de saint Thomas d’Aquin, dont il fut souvent aussi le secrétaire, recueillit de la bouche du saint docteur les commentaires sur l’Évangile selon saint Jean, et sur diverses Épîtres de saint Paul. On a de lui aussi divers opuscules théologiques et exégétiques. Albert de Gènes, dominicain, et général de son ordre, mort en 1300, trois mois après son élection, Commentaria in quatuor libros Sententiarum.

Morale et droit canon. — Rainer, moine bénédictin, composa une collection de décrétales des trois premières années du pontificat d’Innocent III, qu’il distribua en 41 titres et 119 chapitres, P. L., t.ccxvi, col. 1173-1272. Benencasa, né à Sienne, professeur de droit canon à Bologne, et mort en 1206, Casus decretorum, solution de divers cas, ouvrage imprimé a Bâle, en 1489. Melendus, professeur également à Bologne, vers la même époque, Gloss in Decrelum. Pierre Collivæmi, originaire de Bénévent, cardinal, en 1205, réunit les décrétales de l’année 1198 à 1209, du pontificat d’Innocent III et les distribua en cinq li res, subdivisés en titres et chapitres. Plusieurs autres compilations de ce genre parurent, vers la même époque, et jouirent longtemps d’une réputation méril’anni les commentateurs et glossateurs d’alors, parait, en première ligne, vu son mérite spécial, uccio, né à Pise, professeur à Bologne, puis lie de Ferrare, mort en 1210. Il composa une volumineuse Summa in Gratiuni Deerelum. Sicard, évêque de Crémone et nonce en Orient, mort en 1215 ; Mitra te, ou Summa de officiis ecclesiaslicis, diviser en neuf livres. P. L., t. ccxiii, col. 9-430. Cet ouvrage est ainsi intitulé, parce qu’il était dédié surtout aux |ues ; il traite de tout ce qui a rapport à la liturgie. Roflredus, né dans la province de Bénévent, et prour à Bologne, puis juge auiique à la cour de Frédéric II, a écrit aussi des commentaires sur le Décret de Gratien. Odéric, chanoine de Sienne. Ordo offiewrum Eccluix senensis, publié plus tard a Bologne, in-1°, en 1700. Cencio Sabelli, plus tard pape, sous le nom d’Honorius III, tandis qu’il était chargé de l’administration des biens temporels de l’Église romaine, sous le pape Céleslin III, écrivit, en s’inspiraut d’anciens documents, un ouvrage très important en ces matières, Liber censuum Ecclesia romanse, inséré plus tard par Muratori, dans sa grande collection ; publié plus récemment encore à Paris, en 1889, dans la II" série de la Bibliothèque des écoles françaises d’Athènes et de Home, t. VI. Lanfranc de Crème, professeur de l’un et l’autre droit, mort en 1229, se fit très remarquer aussi par ses closes sur les compilations de droit canonique, faites jusqu’alors. Parmi les plus illustres glossateurs de cette époque, nommons aussi Tancrède, né a Bologne, archidiacre et chancelier de l’université de cette ville. Il jouit d’une très grande réputation, durant les pontificats d’Honorius III et de Grégoire IX, qui lui adressèrent même un certain nombre de lettres. Il fut l’un de ceux qui furent chargés d’instruire le procès de canonisation de saint Dominique. On a de lui Summa de sponsalibus et malrimonio, ouvrage très soigné, mais resté manuscrit ; Ordo udiciarius, traité complet dont se servirent beaucoup ceux qui, plus tard, écrivirent sur ces matières, et qui fut traduit en français et en allemand. Ses principales éditions sont celles de Lyon, 1515, 1547 ; Strasbourg, 1545 ; Cologne, 1564. Il mourut en 1235. L’année suivante, mourait un autre canoniste, Gralia d’Arezzo, auquel Tiraboschi attribue aussi un traité De ordine judicii. Tancrède de Corneto, glossateur et professeur lui aussi, ne s’éleva pas à la même célébrité, quoiqu’il eût composé une Summula compendiosa juris civilis et canonici, qui n’a jamais été imprimée. Guillaume Naso, professeur de droit à Bologne, écrivit des commentaires sur les Décrétales de Grégoire IX, dont bien des passages sont rapportés par les canonistes dans leurs œuvres des siècles suivants. Roflredus de Épiphanio, originaire de Bénévent, mort en 1243, a laissé plusieurs traités de droit canonique, qui constituent comme une somme de droit par leur ensemble. Ils furent édités à Spire, 1502 ; à Lyon, 1538, etc. Thomas de Capoue, cardinal sous Honorais III, et Grégoire IX publia une collection de bulles pontificales, avec des commentaires. odefroydeTrani, professeur à Bologne, créé cardinal par Innocent IV, durant le concile de Lyon, composa des gloses sur les Décrétales de Grégoire IX et une Somme canonique, résumé très estimé, imprimé souvent, dans la suite : Bàle, 1487 ; Venise, 1491, 1502, 1564 ; Lyon, 1519 ; Padoue, 1667, etc. Albertanus de Albertanis, originaire de Brescia, quoique canoniste de profession, écrivit des traités qui se rapportent plutôt à la morale : De amore Dei et proximi ; De forma vilse honeslee ; De consolationc et consilio ; De loquendo et tacendo, traités publiés ensuite, pour la plupart en italien, et que l’on retrouve dans diverses collections subséquentes. Innocent IV, de la noble famille des Fieschi, né a Gènes, étudia à Bologne le droit canon et y excella à tel point qu’on l’appelait paler et orijanum verilatis, canonislarum splendor et juris. On a de lui : Comm » nlaria in quinque libros Decrelalium, Strasbourg, 1477 ; Venise, 1481, 1491, 1 195, 1570 ; Lyon, 1525, ouvrage des plus estimables. Il composa aussi Liber de exceptionibus. Bernard de Panne, chanoine de Bologne et secrétaire des papes Innocent IV et Alexandre IV, mort en 1266. On l’appelle le glossateur par excellence, a cause de ses savants commentaires sur les décrétales, souvent édités depuis : a Mayence, en 1472 et 117 :  !  ; a Home, en 1174 et très souvent ensuite. Ses Casus in quinque libros Decrelalium n’eurent pas moins de succès et lureni ires souvent réédités : Paris, 1475 ; Venise, l 177 ; Bologne, l 187 ; sirasi oui ;, 1488, 1 193 ; Lyon, 1500, etc. Bonaguida d’Arezzo, avocat de la