Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.2.djvu/87

Cette page n’a pas encore été corrigée
1423
1424
IMPOSITION DES MAINS


par exemple. Cil v.Pesch, De sacramento confirmalionis, n. 524-528. Ceux qui, trouvant sans doute la méthode peu élégante ou jugeant puéril de descendre à ces détails, s’abstiennent d’aborder la question, se montrent peu conséquents avec eux-mêmes. On voit mal pourquoi l’Église aurait plus de pouvoir sur les mots ou les formules que sur les gestes, dans un rite qu’on suppose totalement et irrévocablement déterminé par le Christ lui-même, Mais, à propos de l’ordre encore, où, quand et par qui ont été introduites cette onction et cette imposition des mains avec VAccipite Spirilum Sanclum, qui sont les seuls rites de l’ordination dont le concile de Trente, can. 4 et 5, détend explicitement que l’on conteste la nécessité et la valeur ? Et de même, toujours en matière de sacrements, où, quand et par qui a été d’abord accordée aux simples prêtres, dans l’Église grecque, la permission habituelle d’administrer la confirmation ? Où, quand et par qui a-t-il été accordé à ces mômes prêtres grecs d’employer comme matière de l’extrême-onction une huile non bénite par l’évêque, alors que, dans l’Église latine, pareille matière est interdite même en cas de nécessité et donc considérée comme invalide ? Cf. Denzinger-Bannwart, Enchiridion, n. 1628-1629. Comme toutes les coutumes légitimes, ce sont là pratiques et usages qui, introduits d’abord dans des Églises particulières par l’initiative ou avec l’approbation d’évêques, dont on sait que l’autorité en matière liturgique était jadis bien moins restreinte que plus tard, se sont trouvés un jour, par suite d’influences diverses dont la moindre n’est sans doute pas l’élaboration progressive d’une doctrine sacramentaire primitivement obscure et flottante, dans la pratique universelle, et ont reçu alors une consécration formelle et authentique comme celle du concile de Florence. Voir sur ce sujet les suggestions fort sages du P. de Guibert, dans la Revue pratique d’apologétique, 1914, p. 225-226, et dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, 1919, p. 21 5, note 1.

Mais dans l’intervalle, demande-t-on, sur quoi donc portait la foi des fidèles ou de l’Église elle-même, à propos des rites sacramentels ainsi divers et diversifiés ? L’objet en restait-il flottant et était-il variable d’Église à Église comme il le serait devenu d’époque à époque ? La question ici est d’ordre général et déborde donc le cadre de notre article ; la réponse est donnée au traité des sacrements en général, par les théologiens qui admettent le pouvoir de l’Église dans la détermination de certains rites sacramentels.il suffira donc de faire observer ici que cet objet de la foi, pour la matière des sacrements de la confirmation et de l’ordre, demeurant indéfini et incertain, aujourd’hui encore, a bien pu être divers et flottant jadis. S’il y a eu variation, elle a été de même nature que celle qui s’est produite pour le sacrement de mariage le jour où le mariage clandestin, jusque-là valide, a été proclamé invalide pour certaines régions tout en restant valide pour d’autres.

Mais, encore une fois, ce n’est pas ici le lieu d’insister. Notre tâche se bornait à rechercher quelle avait été à l’époque moderne la pensée de l’Église sur le rite essentiel du sacrement. Telle que l’Église l’a manifestée par ses organes habituels et dans la seule circonstance où elle en a fait l’exposé authentique, cette pensée nous a paru être que l’imposition des mains avait cessé à un moment donné de faire partie de ce rite. La conclusion qui résulte de là pour le pouvoir de l’Église en matière du sacrement de l’ordre n’a pas de quoi surprendre : elle se borne à déduire par voie logique ce que le pape Innocent IV, au xiii » siècle, énon çait comme un fait historique : De ritu apostolico inven itur in Epistola ad Timothcum quod manus imponebat ordinandis et orationcs fundebat super eos ; uliam auiem formurn non invenimus ab eis servalam….

sed subscqurnlibus teniporibus jormas quæ servaniur Ecclciia ordinavit, et sunt taniæ necessitalis dictæ forma ; quod si, eis non servatis, aliquis fueritordinatus, suppkndum est quodomissum est, et, si formée servaniur, character infigitur anim, r. In Décrétai., I, xvi, c. Près bijtcr.

I. Documents.

Les écrits des Pères ont été cités dans le texte ; ils ont été empruntés aux Patrologies de Migne et au Corpus scriptorum ecclesiasticorum lalinorum de Vienne, ou à des éditions spéciales, à savoir : Funk, Didascalia el Constiliiliones apostolorum, Paderborn, 1905 ; Achelis, Die Cationes Hippolyii, dans les Texte und Uniersuchungen zur GeschicMe der altchristliche Literatur, Leipzig, 1897, t. VI, p. 98 sq. ; Rahmani, Testamentiim Domini nostri Jesu Christi, Mayence, 1899 ; dom R. II. ConnoUy, The so called Egyptian Church Order and derived documents, dans les Texls and S/udies de Cambridge, 1916, vol. viii, n.4 ; dom Férotin, Liber ordinum, dans les Monumenta Ecclesin : liturgica, Paris, 1905, t. v ; Duchesne, Les origines du culte clwétien. Appendices, réédlt. Paris, 1900 ; Mansl, Sacroruin conciliorum colleciio ; Goar, Eucliologium sive riiuale Grœcorum, Paris, 1647 ; Denzinger, Hitus orientalium, Wurzbourg, 1863.

II. Travaux d’ensemble. — Tous les commentateurs du IV" liTe des Sentences de Pierre Lombard ; tous les théologiens modernes dans les traités soit -Des sacrements en général pour l’imposition des mains dans la réconciliation des Iiérétiques, soit De la confirmation et De l’ordre ; tous les canonistes aussi à propos surtout du De sacra ordinatione, A signaler à cause de leur importance particulière : Sirmond, Antirrheticus (letll) de canone Arausicano adversus Aurelium, Paris, 1633 ; Witasse, Tractalus de confirmalionc, dans Migne, Cursus theologiæ complctus, t. xxi ; A. Gau, De valore manuum impositionis et unctionis in sacram. confirmalionis, Cologne, 1832 ; Benoit XIV, De synodo diœccsana, vm, , 10 ; xiii, 19, Rome, 1748 ; J. Morin, Commentcu-ius de sacris Ecclesise ordinationibus, Paris, 1655 ; dom Chardon, Histoire des sacrements, dans Migne, Cursus tlieologiæ, t. xx ; Duchesne, Origines du culte chrétien, 3° étiit., Paris, 1898 ; Probst, Scdtramente und Scd<ramentalien in den drei ersten christlichen Jahrhunderten, T]i>ingæ 1872 ; H. Mayer, GeschicMe des Katechumenats und der Katecliesein den ersten seclis Jahrhundcrten, Kempten, 1868 ; A. J. Mason, The relation of confirmation ta baptism, Londres, 1891 ; F. H. Chase, The confirmation in the apostolic âge, Londres, 1909 ; Dolger, Das Sa}<rament der Firmung. Vienne, 1906 ; Johan. Behm, Die Handauflegung im Urchristentum, Leipzig, 1911 ; Many, De sacra ordinatione, tit. II, c. I, II, Paris, 1905 ; G. M. card. Van Rossum, De essentia sacramenti ordinis disquisitio historico-theologica, Fribourg, 1914.

III. DlCTIONN.lIŒS ET ENCYCLOPÉDIES. XsipoÔîiTia

et /eipoTovta, dans Suicer, Thésaurus eccles. ex Patribus grxcis, t. n ; Imposition des mains, dans le Dictionnaire de la Bible de Vigoiu-oux ; Handauflegung par Cremer, dans Realencyklopddie fiir protestantische Théologie und Kirche, 3e édit., t. VII, p. 387-389, et par Thalhofer, dans le Kirchenlexilxon de Wetzer-Welte-Kaulen, t. v, p. 1484 sq. ; Imposition of liands par Cheetham, dans Dictionai-y of Christian antiquities de Smith-Cheetham ; Laying on of hands par Swete, dans V Encyclopedia biblica, t. ii, p. 1956, et dans le Diclionary of the Bible, t. iii, p. 84-85 ; Hand (Laying on of) et Orditiation, dans The jewish encyclopedia, t. vi, p. 211 ; t. IX, p. 428-429 ; Bénédiction, par dom J. Baudot : Con/irmation et Consécration épiscopale par dom de Puniet, dans le Dictionnaire d’archéologie chrétienne, t. ii, col. 670 sq. ; t. iii, col. 2515-2544 et 2579-2584 ; Confirmation, t. iii, passim ; Ordination, par A. d’Alès, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique, t. iii, col. 1143-1158.

IV. Articles spéciaux dans les revues.

Dom de Puniet, La liturgie baptismale en Gaule avant Charlemagne, dans la Revue des questions historiques, 1902, t. xxxvii, p. 382-423 ; Onction et confirmation, dans la Revue d’histoire ecclésiastique de Louvain, 1912, t. xiii, p. 450-466 ; Harent, La part de l’Église dans la détermination du rite sacrcunentel, dans les Études, 1897, t. Lxxiii, p. 315 ; Fr. Schmid, Die Gewall der Kirclie bezuglich der Sakramente, dans Zeilsclirifl fur I<atholische Théologie, 1908, p. 43 et 254 ; Galtier, La consignation à Carthage et à Rome, dans les Recherclies de science religieuse, 1911, p. 350-383 ; La consignation dans les Églises d’Occident, dans la Revue d’histoire ecclésiastique du Louvain, 1912, t. xiii, p. 257-301, 467 sq. ; Absolution