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IRVINGIENS


tiennes. Elle affii’nic l’autorité absolue et l’inspiration totale du canon des saintes Écritures. Elle considère comme expression essentielle de la doctrine les trois grands credos historiques : le symbole des apôtres, celui de Nicée et celui de saint Athanase. Elle reconnaît le caractère sacramentel du baptême, de la sainte cène et de l’ordre. Elle proclame l’indissolubilité du mariage. Mais ce qui la caractérise, c’est essentiellement l’importance qu’elle attribue au rôle du Saint-Esprit dans la vie de l’Église. Elle donne une place de premier plan à l’imposition des mains comme moyen d’obtenir la plénitude des dons spirituels. Elle professe la nécessité de ces dons, en particulier du don de prophétie et du don des langues, pour parfaire l’église. Elle croit à la venue personnelle du Christ pour ressusciter les morts, glorifier les membres vivants de l’Église et inaugurer sur la terre le règne de la paix qui durera mille ans, et qui se terminera par le gi’and jugement. Quant à l’organisation de l’Église, elle prétend calquer celle des premiers siècles. Elle repose essentiellement sur un (i Collège apostolique » de douze membres, choisis par l’appel des prophètes. Ce collège forme le gouvernement suprème, qui doit révéler au monde l’Esprit de Dieu. Les communautés locales sont dirigées par un évêque, qui prend le titre d’ « Ange », et qui est entouré d’un corps de prêtres et de diacres. Ces ministres ne sont pas élus par le clergé ou par les fidèles. Seuls les diacres, qui doivent être au nombre de sept pour chaque communauté, peuvent être, avec la permission des apôtres, choisis par le peuple. Pour être admis à l’office de prêtre ou d’évêque, il faut un appel des prophètes. La consécration, la nomination

et l’administration des prêtres et des évêques sont entre les mains des apôtres. Une fois appelés et ordonnés, ils reçoivent chacun une fonction particulière conforme à leurs dons respectifs, soit de prophètes, soit d’cvangélistes, soit de pasteurs. Quand un apôtre vient h disparaître, les évêques et les prêtres gouvernent directement les églises qui dépendaient de lui, jusqu’à ce qu’un appel l’ait remplacé. Le culte, qui est très développé comporte des cérémonies empruntées aux diverses communions chrétiennes.

Les communautés irvingiennes ne semblent pas avoir fait de grands progrès en Angleterre. En 1907, on en comptait neuf à Londres. Il n’en est pas de même en Allemagne, où elles accusent à peu près dans toutes les régions, une ijrogression constante. En 1906, la Prusse seule comptait 45 054 Irvingiens. Aux États-Unis, d’après la statistique de 1916, les anciens Irvingiens comptaient 1.3 communautés et 2 708 membres, tandis que les néo-Irvingiens avaient 20 communautés avec 3 828 membres. On n’a pas de renseignements précis sur leurs missions de Java et de l’Afrique du Sud. E : j Allemagne, ils disposent de plusieurs journaux et publications périodiques.

Toute la littératui-e relative ù la secte irvingicnne antérieurement à 1900 se trouve indiquée dans Th. Koldc, Edward Iruing, Leipzig, 1901 ; du même, art. Irving, de la Realencijclopàdie de Hauck, 3- édit. II faut y ajouter K. Handtmann, Die Neu-Irvingianer, GiitersloU, 1907, et la publication du département du commerce des États-Unis, TJeJigioii.v bndies. Part. H, Separale dénominations, p. 180 et p. 529 sq.

A. HUMBERT.

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BIBUOTHECA

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