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IRÉNÉE DE SAINT-JACQUES — IRRÉGULARITÉS


Verbo incarnaio, in-fol., Paris, 1676. Selon toute apparence, on peut aussi lui attribuer : Avis spirituels donnez par sainte Marie-Magdeleine de Pazzi, carmélite, à diverses religieuses, traduits de l’italien par le R. P. G. D. S. 1. R. C, in-16, Paris, 1670.

Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelilana, in-fol., Orléans, 1752, t. Il col. 197 ; R. Kerviler, Répertoire général de bio-bibliograpliie bretonne, fasc.xLv, in 8°. Rennes, 1906, p. 224 ; liurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, col. 322,

B. Heurtebize.

    1. IRINEI (dans le monde Ivan Jakimovieh Falicovsky)##


IRINEI (dans le monde Ivan Jakimovieh Falicovsky), fils d’un prêtre du district de Piriatine, naquit le 28 mai 1762. Son père était un ancien élève de l’Académie ecclésiastique de Kiev. Après la mort de sa femme, il embrassa la vie. monastique dans le monastère Bralskii à Kiev, et il emmena avec lui ses enfants, qui suivirent les cours de la même Académie. En 1776, il fut envoyé par le saint-synode en Hongrie, et établit sa résidence à Tokai, où il fut nommé curé de l’église russe. Le jeune Ivan y fréquenta les écoles catholiques, étudia aux gymnases et universités de Presbourg, Budapest et Vienne, et en 1783 retourna à Kiev. En 1784, il enseigna l’arithmétique à l’Académie ecclésiastique, et y occupa successivement les chaires de rhétorique, de mathématiques et de théologie. En 1799, il fut promu archimandrite. Le 24 février de la même année, il fut consacré évêque de Chighirine, et auxihaire du métropolite de Kiev. Le 19 février 1812, il fut transféré au siège de Smolensk. En 1813, il revint à Kiev, et se retira dans le monastère Zlatoverskii jusqu’à sa mort, qui eut lieu le 29 avril 1823.

Falkovsky est l’auteur du meilleur abrégé de théologie orthodoxe, écrit en latin. Il résuma les traités théologiques de Théophane Prokopovich, mais ne suivit pas son maître dans ses tendances protestantes. Son ouvrage est intitulé : Christianse ortliodoxæ thcologiæ olim a Théophane Prolwpowicz adornatse compendium, adjectione sex ultimorum librorum juxta delineationem cjusdem Theophanis completum, Moscou, 1802, 1810 ; Pétrograd, 1827. On a de lui aussi, en russe : 1° un abrégé de chronologie, Paschalia, Moscou, 1797 ; 2° Commentaires sur la lettre de saint Paul aux Romains, Kiev, 1806. Il a écrit aussi un grand nombre de traités sur les sujets les plus disparates. Ils se conservent inédits dans la bibliothèque de l’Académie ecclésiastique de Kiev.

A. Smirdin, Listes des livres russes, Pétrograd, 1828, n. 160 et 110 ; V. Serebrennikov, L’Académie ecclésiaslique de Kiev depuis la moitié du XVIII’siècle jusqu’à sa réforme en 1819, Kiev, 1897, p. 19-21 ; Shchegolev, Irénée Falkousku, évêque de Chighirine : ses sermons et sa biographie. Travaux de l’Académie ecclésiastique de Kiev, 1867, t. i, p. 124-136, 274-280, 285-317 ; J. Bulachev, Irénée Falkovsky, évêque de Chighirine, Kiev, 1883 ; N. Pétrov, Notes autobiographiques de Mgr Irénée Falkovsky, évêque de Chighirine, Travaux de V Académie ecclésiastiquede Kiev, 1907, t. ii, p.456479 ; Dictionnaire biographique russe, lit. I-K., Pétrograd, 1907, p. 135-136 ; A. Palmier !, Theologta dogmatica orthodoxe, Florence, 1911, t. i, p. 172.

A. Palmieri.

    1. IRLANDE##


IRLANDE, voir Grande-Bret.gne et Irlande, t. VI, col. 1694-1725.

    1. IRRÉGULARITÉS##


IRRÉGULARITÉS. Ce^mot’peut être’entendu au sens large ou au sens strict. Au sens large, il désigne tous les obstacles, permanents ou temporaires, qui d’après la loi de l’Église s’opposent à ce qu’un homme soit admis à recevoir un ordre ou à exercer un ordre reçu. Au sens strict, on l’applique seulement aux obstacles permanents, et l’on donne aux obstacles qui sont de soi temporaires le nom d’empêchements. Cette distinction, courante chez les théologiens et les canonistes récents, n’était pas connue autrefois.

Nous l’exposerons plus loin ; mais nous prenons le mot d’irrégilarités au sens large afin de grouper

sous ce mot ce qui concerne les irrégularités proprement dites et les empêchements. — I. Fondements scripturaires de la loi des irrégularités. — II. Sa formation à l’époque patristique. — III. Étude des irrégularités d’après la législation fixée par les Décrétales. — IV. Les modifications et précisions apportées par le Code de droit canonique.

I. Fondements scripturaires.

li est naturel qu’une religion, si imparfaite qu’on la suppose, prenne soin de la dignité, de la capacité, de la valeur de ses ministres. Certaines difformités physiques, certaines tares morales, certains antécédents de personne ou de famille, certaines indigences intellectuelles rendraient ceux qui en sont atteints indignes d’exercer le sacerdoce ou inaptes à i’exercer avec honneur et fruit. Une religion s’imposera à l’attention dans la mesure où ses prêtres se feront estimer ; elle aura de l’empire sur les âmes dans la mesure où ses prêtres seront capables d’en acquérir ; elle sera conquérante dans la mesure où ses prêtres uniront au zèle apostolique une valeur personnelle faite d’intelligence et de vertu.

Les religions vraies doivent avoir ce souci comme les autres. Tout en comptant sur les secours divins pour se maintenir et se développer, elles n’ont pas le droit de négliger les conditions naturelles du succès ; elles doivent veiller à la valeur de leurs prêtres. C’est ce qu’a voulu le législateur de la religion juive ; c’est ce qu’ont voulu aussi les premiers législateurs de la religion chrétienne. Leurs prescriptions contenues dans l’Écriture sont le germe qui s’est développé dans les lois de l’Église.

1* Ancien Testament. — La loi mosaïque imposait à ses prêtres des conditions de famille, de tenue morale, et d’intégrité corporelle.

1. Conditions de famille. Les lévites ne pouvaient être pris que dans la tribu de Lévi, et les prêtres dans la famille d’Aaron. Num., xviii, 1-7.

2. Conditions de tenue morale. « Ils (les prêtres) seront saints pour leur Dieu et ils ne profaneront pas le nom de leur Dieu ; car ils offrent à Jahvé des sacrifices consumés par le feu, le pain de leur Dieu ; ils seront saints. Ils ne prendront point une femme prostituée ou déshonorée, ni une femme répudiée par son mari ; car le prêtre est sain, pour son Dieu. Tu le tiendras pour saint, car il offre le pain de ton Dieu ; il sera saint pour toi, car je suis saint, moi, Jahvé, qui vous sanctifie. » Lév., xxi, 1-8, trad. Crampon. — Les conditions étaient plus sévères encore pour le grand prêtre : il n’avait pas le droit de prendre pour femme une veuve, mais seulement « une vierge du milieu de son peuple. » Lév., xxi, 13-14.

3. Conditions d’intégrité corporelle. Le Lévitiquc entre sur ce point dans de minutieux détails : t Nul homme de ta race, dans toutes les générations, qui aura une difformité corporelle n’approchera pour offrir le pain de ton Dieu. Nul homme qui a une difformité n’approchera : un homme aveugle, ou boiteux, ou qui aura une difformité ou une excroissance, ou un homme qui aura une fracture au pied ou à la main, qui sera bossu ou nain ; ou qui aura une tache à l’œil, la gale, une dartre ou les testicules écrasés. Nul homme de la race d’Aaron qui aura une difformité corporelle ne s’approchera pour offrir à Jahvé les sacrifices faits par le feu ; il a une difformité de son corps ; qu’il ne s’approche point pour offrir le pain de son Dieu… D ne profanera point mes sanctuaires ; car je suis Jahvé qui les sanctifie. » Lév., xxi, 17-23. On trouverait des exigences analogues dans les religions des peuples voisins ; voir par exemple Dhorme, Choix de textes religieux assyro-babyloniens, Paris, 1907, p. 143— 145.

Ces prescriptions ont leur importance pour l’étude des irrégularités ; car plusieurs fois nous verrons les.