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IRENEE (SAINT"


cismus (Texte und Unlcrsuchiingen, t. xv, fasc. 4), Leipzig, 1897 ; E. Buonaiuti, Lo gnoslicismo. Storia d’antiche lotte religiose, Rome, 1907 ; W. Bousset, Haiipipro blême der

Gnosis, œttingue, 1907 ; O. Dibelius, Studien zur Geichlchte der V alenlinianer. I. Die Excerpta ex Theodoto und Irenàus, dans la Zeitschrift /ùr die neutestamentliche Wissensclmft und die Kunde des Urch’rislentums, Giessen, 1908, t. IX, p. 230-247 ; E. de Paye, Introduction à l'étude du gnos icfsme au W et au IIIe siècles, Paris, 1913, extrait de la Revue de l’histoire des religions. Paris, 1912, t. xlv, p. 299312 ; t. XLVi, p. 31-57, 145-172, 366-399 ; Gnostiques et gnosiictsme. Étude critique des documents du gnosticisme chrétien aux 11' et IIIe siècles, Paris, 1913. — 3° Sources chrétiennes : — Otto, édition de saint Justin, dans l' » Corpii.'îapoZo(7e(arum christianorum sœculisecundi, ïéna, 3°édit., 1877, t. ii, p. 595596. E. Prenschen, Anlilegomena. Die Reste der ausserkanonischen Euangelien undurchristlichen Ueberlieferungen, Giess.en, 1901, p. 54-71 ; M. Lepin, L’origine du quatrième Évangile, Paris, 1907, p. 52-54, 87-99, 132-143 ; G. Arcliambault, Dialogue avec Tryphon, introd., Paris, 1909, t. i, p. LxmLXlv ; W. S. Reilly, Les presbgtres asiates de saint Irénée, dans la Revue biblique, Paris, 1919, 1I « série, t. xvi, p. 217-219.

II. L’INFLUENCE. — Les anciens éditeurs des Pères recueillaient les principaux témoignages historiques qui les concernent. Ils rassemblèrent, d’abord, ce qui avait été dit à leur louange ; ainsi Feuardent groupa, en tête de son édition d' Irénée, vingt-six textes comme la contre-partie de vingL-six griefs articulés par les protestants. Puis, on se préoccupa de réunir non seulement les textes laudatifs, mais encore ceux qui renseignent sur leur personne et leurs œuvres ; ce fut le cas de Massuet. Enfin, A. Harnack, Gesehichte der altchristlichen Litlcratur bis Euscbius, Leipzig, 1893, t. I, p. 266-287, sous la rubrique : Zeugnisse, a fourni l’indication des témoignages indépendants sur l’histoire d' Irénée et des citations de ses œuvres faites jusqu'à la fin du moyen âge. Pour apprécier l’influence de l’auteur du Contra hæreses, il y a lieu de coordonner et de compléter, selon l’ordre approximativement chronologique, ces renseignements divers, renvoyant d’un mot à Harnack pour ceux qu’il offre avec tant de soin.

1° Jusqu'à la scolastique. — 1. Lettre des martyrs de Lijon au pape Éleuthère, dans Eusèbe, H. E., t. V, c. IV, P. G., t. XX, col. 440. Ils lui recommandent Irénée, « zélateur du testament du Christ, qu’ils ont chargé de porter au pape une lettre relative ai' montanisme. — 2. Caius de Rome. — On a parfois donné comme disciples d' Irénée le prêtre Caius et saint Hippolyte. Cf. Tillemont, Mémoires, t. iii, p. 97, 174, 239. En ce qui regarde Caius, on s’appuie sur la finale des Actes de saint Polycarpe, d’après le manuscrit de Moscou (du xiiie siècle), dans H. Hemmer et P. Lejaj', Les Pares apostoliques, 1910, t. iii, p. 158. Or cette finale se compose de deux parties : l’une est censée écrite par Isocrate (celui que Massuet, col. 423-424, nomme Socrate de Corinthe) ; l’autre a pour auteur le pseudo-Pionius, qui pourrait bien avoir écrit aussi la première. En tout cas, cette finale est sans valeur historique. Cf. A. Lelong, dans H. Hemmer et P. Lejay, op. cit., p. lxxy. — 3. Saint Hippolyte. — Photius, Bibliothcca, cod. cxxi, P. G., t. ciii, col. 401, 404, dit qu’Hippolyte fut disciple d' Irénée, et qu’il écrivit une Somme contre toutes les hérésies, les exposant et les réfutant, ô[i.iXoî)VToç Etpyjvaîou. Là-dessus on a admis à peu près universellement qu' Irénée fut le maitre d’Hippolyte au sens propre du mot. R. A. Lipsius, Zur Qucllenkritile des Epiphanios, Leipzig, 1875, p. 303-304, a pensé que, dans ce traité contre les hérésies, antérieur aux PhilosoplDumena et aujourd’hui perdu, Hippolyte se serait inspiré, non du Contra hæreses, mais de ses entretiens avec Irénée. E. de Faj’e, Introduction à l'étude du gnosticisme au il" et au ///e siècles, dans la Revue de l’histoire des religions, Paris, 1912, t. xlvi, p. 155,

admet, à son tour, que le langage de Photius semble supposer qu' Irénée » a groupé autour de lui des jeunes hommes ardents et doués et qu’il leur a dévoilé l’erreur gnostique. Parmi ces jeunes gens s’est trouvé Hippolyte. Il a recueilli la substance des entretiens d' Irénée, il a même pu en conserver des notes abondantes… Son traité représente l’enseignement primitif d' Irénée relatif au gno^sticisme chrétien. » Trente ans environ plus tard, Hippolyte reprend le même sujet dans les Philosophuumena, en s' aidant, cette fois, du Contra hæreses paru dans l’intervalle. Cette exégèse du texte de Photius est loin d'être sûre. L'ô[j !.t, XoijvTTç, alors même qu’on lui donnerait le sens de « discourir, » de « s’entretenir de, » ne révélerait pas l’existence d’une école groupant des « jeunes hommes ardents et doués. » Mais ce sens ne s’impose pas. A. Harnack, Zur Quellenkritik der Gesehichte des Gnosticismus, dans la Zeitschrift fur die historische Théologie, Leipzig, 1874, t. XLiv, p. 174-177, est d’avis que, selon Photius, Hippolyte a composé son traité en se servant de l’ouvrage de son maître : il sous-entend aÙTalç avant ôfxiXoijvToç, ce qui donne : « Irénée s’occupant d’elles (les hérésies). » C’est admissible. Allons plus loin. « Photius, remarque A. Dufourcq, Saint Irénée (collection Les saints), p. 81, n. 1, dit simplement qu’Hippolyte a été disciple d' Irénée. Cela n’implique pas nécessairement qu’ils se soient connus. » Il a pu être disciple dans un sens large, c’est-à-dire tributaire de son enseignement. Allons plus loin encore. Photius entendrait-il strictement le jjiaOvjT-îjç Sa Eîpv)vaiou, son affirmation serait trop tardive pour s’imposer à nous, alors que, par ailleurs, rien ne nous autorise à croire qu’Hippolyte a entendu Irénée en Asie Mineure ou en Gaule, ou qu' Irénée a tenu une école à Rome. Qu’il ait été ou non son disciple, Hippolyte mentionne deux fois le « bienheureux prêtre Irénée, » dans les Philosophoumena, l. VI, c. xui, LV, P. G., t. x, col. 3259, 3291, et lui fait d’importants emprunts. Cf. Harnack, Gesehichte der altchristlichen Litteratur bis Eusebius, t. i, p. 266. Il dépend d' Irénée dans son Traité du Christ et de V Anûchrist et dans son commentaire Sur Daniel. Cf. F. C. Overbeck, Qusestionum hippolytearum spécimen, léna, 1864, p. 70. Sur les rapports de sa théologie avec celle d' Irénée en matière d'Écriture et de millénarisme, cf. A. d’Alès, La théologie de saint Hippolyte, Paris, 1906, p. 119, 175-210. — 4. L’auteur du « Petit labyrinthe. » — C’est probablement Hippolyte. Voir Hippolyte (Saint), t. vi, col. 2495. Il allègue les écrits d' Irénée qui affirment que le Christ est à la fois Dieu et homme. Eusèbe, H. E., t. V, c. xxviii, col. 512. — 5. Tertullien. — Il se réfère, dans VAduersus valentinianos, c. v, P. L., t. ii, col. 548, à ses prédécesseurs, parmi lesquels Irénée, omnium doctrinarum curiosissimus explorator, et lui fait de larges emprunts. Cf. Harnack, p. 267 ; Tertullians Bibliothek christlicher Schriften, dans les Silzungsberichte der k. preussischen Atcademie der Wissensclia’ften, Berlin, 1914, p. 303-334. Nous avons vu qu’il utilise à peu près certainement l’ancienne version latine. Il s’inspire souvent d' Irénée dans le De præscriptione hærcticorum, cf. A. d’Alès, La théologie de Tertullien, Paris, 1905, p. 201-213, et un peu dans tous ses écrits, cf. d’Alès, p. 527 (table analytique). — 6. Clément d’Alexandrie. — Mentionnons, pour mémoire, l’argument de J. S. Semler à l’appui de sa thèse saugrenue sur l’inauthenticité du Contra hæreses : il notait trois passages de Clément qui ressemblent à autant de passages du Contra hæreses et en concluait que les prétendus faussaires, qui auraient publié le Contra hæreses sous le nom d' Irénée, les auraient copiés dans Clément. Voir la réfutation de G. F, Walch, Commentatio de « ùGsvtîk librorum Irenœi adversus hæreses, P. G., t. vii, col. 398-