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IRÉNÉE (SAINT]


rapportent à la pénitence sacramentelle. Irénée raconte, t. III, c. iii, n. 4 ; c. iv, n. 3, col. 852, 856-857, que Polycarpe, lors de son séjour à Rome, ramena à l'Église de nombreux hérétiques, et que Cerdon, étant revenu à l'Église, ébaucha à plusieurs reprises une exomologèse, ou pénitence, qui ne s’acheva jamais. Voir Confession, t. ii, col. 860. Il parle, t. I, c. vi, n. 3, col. 508, de femmes qui tombèrent dans le valentinianisme et, avec la foi, perdirent les mœurs, ainsi que beaucoup le confessèrent dans leur exomologèse, après leur retour à l'Église de Dieu : il peut s’agir de péchés secrets avoués par ces femmes. Des femmes pareillement furent séduites par les marcosiens. Les unes, dit Irénée, t. I, c. xiii, n. 5, 7, col. 588, 592, avouaient leurs fautes cachées ; d’autres, qui n’avaient pas ce courage, « désespéraient de la vie de Dieu » et se retiraient de la communauté chrétienne ou adoptaient une attitude équivoque. Irénée ne mentionne pas le pardon accordé aux premières. On peut néanmoins conclure de tout ce qu’il dit, que ce pardon leur a été donné, au moins au moment de la mort, qu’elles ont été réconcihées avec Dieu et avec l'Église. Cf. J. Tixeront, Le sacrement de pénitence dans Vantiquité chrétienne, Paris, 1914, p. 28. Ce dernier texte a' trait à la pénitence publique, et sans doute il faut en dire autant du texte relatif aux adeptes du valentinianisme, puisque c’est des mêmes faits qu’il parle ici et là. Irénée témoigne de l’existence « d’une pénitence publique à base de confession, » selon l’expression de P. Galtier, Uévêque docteur : saint Irénée de Lyon, dans les Études, Paris, 1913, t. cxxxvi, p. 211 ; mais on ne voit pas qu’il témoigne de la pratique de la confession secrète, quoi qu’en ait pensé Massuet, Dissert., III, a. 7, n. 75, col. 324.

e) L’extrême-onction. — "Voir Extrême-onction, t. V, col. 1931-1932.

/) L’ordre. — Nous avons vu ce qu' Irénée a de plus important sur ce point, en traitant de la hiérarchie ecclésiastique. Voir col. 2 128.

g) Le mariage. — Irénée défend la sainteté du mariage quand il condamne les débauches de certains gnostiques. L. I, c. vi, n. 4 ; c. xxviii, col. 509-512, 690691. Sur l’accusation d’avoir rabaissé le mariage, formulée par Barbeyrac, Traité de la morale des Pérès de l'Église, Amsterdam, 1728, p. 22, et reprise par J. Pédézert, Le témoignage des Pères, Paris, 1892, p. 313, cf. Bergier, Dictionnaire de théologie, Toulouse, 1819, t. IV, p. 352-353. Qu' Irénée se soit aOlrmé défavorable à la réitération des noces, t. I, c. xviii, n. 2, col. 691, c’est ce qu’on a dit et ce qui est loin d'être clair. Cf. P. de Labriolle, La crise montaniste, Paris, 1913, p. 240-241, n.

Des sacramentaux il n’est guère question dans l'œuvre d' Irénée. A signaler ce qu’il a sur les exorcismes, t. II, c. vi, n. 2 ; c. xxxii, n. 4, col. 725, 829 ; cf. la note de Feuardent, col. 1535-1536 ; Dem., c. xcvi-xcvn, p. 728, cf. la note de J. Tixeront, p. 798.

1 » Les sept sacrements. — F. Feuardent, D. Ircnœi adversiis Valentini et similium gnosticorum hwreses libri V, Cologne, 1625, p. 113-114 = P. G., t. vii, col. 1492-1493. — 2 » Le baptême. — C. F. Wemsdurf, De Irenœi testimonio pro pœdobaptismo, Leipzig, 1775 ; W. R. Powers.SI. Irenæus and infant bardism, dans l’American presbyU-rian rewiew New York, 1867, t. xvi, p. 2.39 ; T. Barnes, A study on the marcosian Iieresy, dans The journal of theological studies. Cambridge, 1906, p. 394-411 ; H.Windisch. Tau/e und Siinde im àltesten Cliristentiim bis auf Origenes, Tubinsue, 1909, cf. U. Mannucci. dans la Rivista storico-crilica délie scienze teologiche, Rome, 1909, t. v, p 632-635. — 3° L’eucharistie. — Voir Eucharistie, t. v, col. 1130, 1182-1183, et, en outre, E. Aubertin, L’eucharistie de l’ancienne Église, Genève, 1633, p. 65-87 ; Thiersch, Die Lehre des Irenàus von der Eucharistie, dans la Zeitschrift fur die gesamte lulherische Théologie und Kirche, 1841, p. 40 sq. ; J. W. F. Hôlling, Die Lehre des Irenàus uoni Opfer des christlichen Cultus',

DICT. DE TUÉOL. CATHOL.

Erlangen, 1840 ; Die Lehre der àltesten Kirche vom Opfer im Leben und Cultus der Christen, Erlangen, 1851, p. 71-107 ; A. Ebrard, Das Dogma vom heil. Abendmahl und seine Gesc/i ic/ ! <e, Francfort-sur-le-Mein, 1845 ; K. F. A. Kahnis, 131e Lehre vom Abendmahl, Leipzig, 1851 ; L. J. Rûckert, Das Abendmahl. Sein Wesen und seine Geschichte in der alten Kirche, Leipzig, 1856 ; L. Hopf enmûller, Sanctus Irenœus de eucharistia, Bamberg, 1867 ; et. J. B. Kraus, dans Theologisclies Literalurblatt, Bonn, 1868, t. iii, p. 466-471 ; A. Vacant, La conception du sacrifice de la messe dans la tradition de l'Église latine, dans L’Université catholique, Lyon, IIsérie, 1894, t. xvi, p. 197-204 ; F. S. Renz, Die Geschichte des Messopfer-Begriffes, FTeising, 1901 1. 1, p. 209219 ; J. Brinktrine, Der Messopferbegriff in den ersten zwei JaftrftundeHen, Fribourg-en-Brisgau, 1908 ; F. Wieland.Der vorineràische Opferbegriff, Munich, 1909 ; D. Stone, A history of the doctrine of the holy eucharist, Londres, 1909, t. i. — 4° La pénitence. — Voir Confession, t. iii, col. 893-894, et, en outre, H. Koch, Die Sùndenvergebung bei Irenàus, dans la Zeitschrift fur die neutestamentliche Wissenschaft und die Kunde des Urchristentums, Giessen, 1908, t. ix, p.3546 ; J. Stufler, Die Sùndenvergebung bei Irenàus, dans la Zeitschrift fur katholische Théologie, Inspruck, 1908, t. xxxi, p. 488-497 ; Z. Garcia, El perdôn de los pecados en la primitiva Iglesia, dans Razôn y fe, Madrid, 1909 ; A. d’Alès, La discipline pénitentielle au 11e siècle en dehors d’Hermas, dans les Recherches de science religieuse, Paris, 1913, t iv, p. 207211 ; L'édit de Calliste. Étude sur les origines de la pénitence chrétienne, Paris, 1914, p. 120-124.

2 » Les fins dernières. — i. En attendant le second avènement du Christ. — a) L’immortalité de l'âme. — L'âme est immortelle. Cꝟ. t. II, c. xxxiii, n. 5 ; c. xxxiv ; t. V, c. IV, n. 1 ; c. vii, n. 1 ; c. xiii, n. 3, col. 834-837, 1133, 1140, 1158-1159. On a prétendu que, d’après Irénée, elle ne l’est pas par sa nature, mais par la grâce de Dieu ; que les âmes des méchants seront finalement anéanties et que celles-là seules jouiront de la vie sans fin qui auront reçu le Saint-Esprit dans le baptême et auront persévéré dans la justice. Tel a été le sentiment de Dodwell, cL Massuet, Disserl., III, a. 8, n. 104-106, col. 358-364 ; de Ellies du Pin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, Paris, 1686, t. I, p. 121-123 ; cf. M. Petitdidier, Remarques sur la Bibliotltèque ecclésiastique de M. du Pin, Paris, 1691, p. 157, et Tillemont, Mémoires, Paris, 1695, t. iii, p. 626-628 ; de M. Kirchner, Die Eschatologie des Irenàus, dans les Theologische Sludien und Kritilcen, Hambourg, 1863, p. 321, etc. C’est une erreur, due à un examen trop rapide des textes d’Irénée. Tillemont, op. cit., p. 626-627, a rétabli la véritable pensée d' Irénée. Il y a une double immortalité, observe-t-il : celle de l'être et celle du bonheur, laquelle, « selon le langage de l'Écriture, est la seule immortalité et la seule vie. » Dans le chapitre qu’on objecte, il est d’abord question de l’immortalité de l'être. L’intention d’Irénte est de réfuter les adversaires disant que les âmes qui ont commencé d'être doivent mourir avec le corps. L. II, c. XXXIV, n. 2, col. 835. Il répond que la volonté de Dieu est maîtresse de toutes choses, que, différentes de Dieu immortel essentiellement et par lui-même, les âmes ne sont pas immortelles par elles-mêmes ; que les âmes et tous les êtres vivent et persévèrent ce que Dieu veut qu’ils vivent et persévèrent. Sur quoi il allègue le ps. cxLvm, 5-6 : Ipse mandavit et creuta sunt , slatuil ea in sipculum et in s&'culum sseculi. « U paraît assez par là avoir voulu attribuer l’immortalité à toutes les âmes : au moins jusque-là il ne dit rien qui y soit contraire.. Puis, il passe de l’immortalité de l'être à l’immorlalité bienheureuse, de salvando homine, n. 3, col. 836, et allègue le ps. xx, 5 : Vilam petiil a te et tribuisti ci longitudincm dicrum in sitculum sn’culi, qu’il commente de la sorte : tanquam Pâtre omnium douante et in sœculum sa’culi prrseveranliamhis qui suivi fiunt, non enim ex nubis neque ex nuslru nuluru viUi est sed secundum gruliam Dei datur ; ceux qui sont fidéks, ajoute-t-il, recevront cette immor Vn. — 79