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IRÉNÉE (SAINT)


meilleur, et, c. xii, n. 2, col. 1003, que sans l’amour tout est vain et inutile, dilcclioncm vero pcrficere perfectum hominem, et eum qui dilii/it Deum esse perjcclum et in hoc scvo et in jutiiro. Nunquam enim desinimus diligentes Deum ; sed, quanto plus eum. inluiti fucrimus, lanlo plus eum diligemus.

L. Atzberger, Geschichle der cbristlichen Eschatologie tnnerltalb dcr vornicànischen Zeil, Fribourg-en-Brisgau, 1896, p. 224-231 ; V. Ammunsen, The nile o/ truth in Irenæus, dans TIte journal of theological studies, Cambridge, 1912, t. xiii, p. 574-580.

3. Les sacrements.

La doctrine des sacrements est relativement elïacée dans la théologie d’Irénée. Il en dit assez pour montrer qu’il « leur donne une grande Importance » et qu’il admet « trois moyens d’appropriation du salut : le salut par la foi, le salut par les œuvres et le salut par le rite. Ces trois moyens ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, n’opèrent que dans l'Église et avec son concours. » P. Beuzart, Essai sur la théologie d’Irénée, p. 128, 124. La grâce sauve ceux qui ont les dispositions requises, et les sacrements communiquent la grâce. Quant au mot « sacrement, » on ne sera pas surpris qu’Irénée lui prête seulement le sens d’opération mystérieuse. L II, e. XXX, n. 7 ; t. IV, c. xxxv, n. 3, coi 820, 1088. E. Renan, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 3^ édit., Paris, 1882, p. 144, a prétendu que les sacrements furent en grande partie la création des gnostiqucs. Iténée signale certains rites gnosliques qui ont des analogies avec le baptême, la contirmalion, l’eucharistie, l’extrême-onction, mais ne laisse pas supposer que les sacrements de l'Église en dépendent d’aucune façon.

a) Le baptême. — Irénée s’occupe du baptême surtout à l’occasion du baptême et de la rédemption des gnostiqucs, qui sont, à ses yeux, une invention de Satan ad negationem bnptismatis, ejus quæ est in Deum regencrationis et universse fidei destractionem. L. I, c. XI, n. 1, col. 658. T. Barnes, A studij on the mareosian heresy, dans The journal oj theological studies, Cambridge, 1906, p. 394-411, a vu dans la formule baptismale adoptée par les marcosiens et rapporiée par Irénée, t. I, c. xxi, n. 3, col. 661, une contrefaçon de la formule catholique, laquolle aurait eu, en conséquence, SIX membres, alTirmant le Père, le Fils, le Saint-Esprit, une Église, la rémission des péchés, la communion des saint « . U. Mannucci, Riuista sloricocrilicu dclle scienze teologiche, Rome, 1906, t. ii, p. 706, a objei’té que, dans la formule marcosienne, l’unité, la rédemption et la communion sont des concei’ts étroitemenlliés et se réfèrent tous au même sujet, sôç êvcùoiv xal àTToXÙTpwaiv xal xoivœvîav twv Suvâpisuv, tandis que, dans notre symbole, elles se réfèrent ù des sujets différents, l’unité à l’Iiglise, la rémission aux péihés et la communion aux saints. Nous avons dit, à propos de la règle de foi, que le canon baptismal connu d’Irénée pourrait bien avoir été conseré dans la Dcmonslration de la prédication apostolique, c. iii, p. 662. Cf. Conl. Iiœr., t. III, c. xvii, n. 1, col. 929. Irénée indique la matière, le sujet, les eflets du baptême. La matière est l’eau. Cf. Dem., c. xli, p. 690, et, sur la matière du baptême gnostique, Cont. hier., t. I, c. xxj, n. 3, 4, col. 661, 664. Les enfants peuvent recevoir le bapteme ; Irénée le suppose, t. II, c. xxii, n. 4, col. 784, cꝟ. t. V, c. xv, n. 3, col. 1166, quand il dit que le Christ est venu sauver tous les hommes, tmnes, inquam, qui per eum renascuntur in Deum, infantes, et parvulos, et pucros, et juvenes, et scniores. Or, c’est par le liaptônic que se produit cette régénéraiion. Donc le bapleme est pour les enfants comme pour les adultes. Le baptême, en effet, régénère, remet les péchés, purifie le corps et l'âme, fait l’homme enfant

de Dieu, lui donne le Saint-Esprit. L. III, c. xvii, n. 1-2. col. 929-930 ; Dem., c. iii, vai, XLn, p. 662, 664665, 691. Cf. P. G., t. ^^I, col. 1248, le fragment xxxv. Les gnostiqucs admettaient l’efficacité régénératrice de leur baptême. Cf. I. I, c. xxi, n. 2, col. 658-659. Sur le baptême par le feu et le baptême pour les morts, voir t. ii, col. 355-362.

b) La confirmation. - — Voir Confirmation, t. iii, col. 1028-1029 ; Chuème (Saint), t. ii, col. 2396, 2403.

c) L’eucharistie. — Voir Eucharistie, t. v, col. 1 1281130 ; Eucharistiques (Accidents), t. v, col. 13701371 ; Épiclèse, t. v, col. 233.

d) La pénitence. — La pénitence est nécessaire aux pécheurs. Irénée distingue deux catégories de sauvés ; les uns n’ont jamais perdu la vie de la grâce, les autres l’ont recouvrée par la pénitence. Cf. I. I, c. x, n. 1 ; 1. ÎV, c. XL, n. 1 ; t. V, c. xi, n. 1, col. 552, 1112, 1159. Quant à ceux qui persévèrent dans les opérations de la chair, dans l’apostasie, c’est-à-dire dans l’inlidélité à Dieu, le feu éternel les attend. Cꝟ. t. III, c. xiv, n. 4 ; c. XXIII, n. 3 ; t. V, c. xi, n. 1 ; c. xxvi, n. 2, col. 917, 962, 1150, 1194, 1195. Y a-t-il des péchés irrémissibles endroit ? On pourrait le croire si on lisait superficiellement, t. IV, c. xxviii, col. 1056-1001, les pages où Irénée rapporte les paroles d’un presbytre qu’il avait entendu et qui avait lui-même entendu des contemporains des apôtres. Ce presbytre disait que les péchés commis avant le Christ eurent leur guèrison et leur rémission dans la mort du Christ, mais que propter eos vero qui nunc peccunt Christus jam non morietur, sed veniet Filius in gloria Putris, exquirens ab actoribus et dispensatoribus suis pecuniam quam eis credidit, eum usuris, et quibus plurimum dédit plurimum ab eis exiget ; non debemus ergo, inquit ille senior, superbi esse neque reprehendere veleres, sed ipsi timcre, ne forte, post agnitionem Cliristi agentes atiquid quod non placeat Dco, remissioncm ultra non habeamus delictorum, sed excludamur a regno ejus. Faut-il en conclure que certains péchés ne peuvent être remis ? Non, car ce texte vise tous les péchés commis après la connaissance du Christ, et Irénée enseigne qu’on arrive au salut par la pénitence, même après le péché d’apostasie que pourtant il accable des anathèmes de l'Écriture, t. V, c. XXVI, n. 2, col. 1 195 : Post autem aduentum Do/nini ex sermonibus Christi… discens m nij este quoniam ignis œternus præparalus est ex sua voiuntute abscedenti u Dco et omnibus qui sine pœnitentia perscnerant in upostasia. Quelle est donc l’idée de saint Irénée et du presbytre qu’il allègue ? Contre les marcionites qui discréditaient l’Ancien Testament, opposaient au Dieu de l’Ancien Testament celui du Nouveau et ne parlaient que de la miséricorde du dernier, gardant le silence sur son jugement, cꝟ. t. IV, c. xxvi, n. 5 ; c. xxviii, n. 1, col. 1056, 1061, Irénée maintient qu’il n’y a qu’un Dieu auteurde l’un et de l’autre Testament et déclare, en se réclamant de l’autorité du presbytre. que nous ne devons pas infliger aux pécheurs de l’Ancien Testament un blâme plus sévère que celui qui se trouve dans l'Écriture, laquelle raconte leurs fautes pour notre amendement, que les péchés, parce que nous avons plus de lumière et recevons plus d’amour, ont une malice plus grande et qu’un compte plus rigoureux en sera rendu sous le Nouveau Testament que sous l’Ancien, que maintenant, comme alors, l’injustice, l’idolâtrie, la fornication entraînent la perte des hommes, que le jugement de Dieu est encore plus à craindre. Le mol d’Irénée, à propos de la descente aux enfers, n. 2, col. 1058 : remissione pcccatorum exislente his qui credunt in eum, a une portée générale ; les mérites du Christ valent pour la remise de tous les péchés.

Jusqu’ici aucune allusion au ministère de l'Église dans la rémission des péchés. Voici des textes qui se