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IRÉNÉE (SAINT)


temps que l’incarnation, de manière à laisser comprendre que celle-ci est pourcelles-lii.a Le Fils de Dieu, dit-il, Dem., c. lxxxvi, p. 721, est venu pour subir la passion. » Incarnatus et passus sont à peu près synonymes dans des passasses tels que les suivants. L. I, c. IX, n. 3, col. 542 : Jésus, qui passus est pro nobis, qui inhabilavil in nobis, idem ipse est Verbum Dci ; si enim alius ex œonibns pro nostra sahite caro /aclus est, œstimanduni erat de altero dixisse apostolum, si antem Verbum Patris qui descendit ipse est et qui ascendil, ab uno Deo unigenitus Filius, secundum Patris placitum incarnatus pro hominibus…. Et, t. III, c. xviii, n. 3, col. 933 : Paulus attcrum CItristum nescit nisi hune solum qui et passas est, et sepaltus est, et resurrexit, qui et nalus est, quem et hominem dixit. Cum enim dixisset : « Si autem Christus unnuntiatur quoniam a mortuis resurrexit, » intulit, ralioncm reddens incarnationis ejus : « Quoniam per hominem mors et pcr hominem resurrectio mortuorum. »

Aussi bien Irénèe a-t-il recours, pour donner la raison d'être des soulîranccs du (Uirisl, aux mêmes quatre Tormules par lesquelles il donne la raison d'être de l’incarnation du Verlie. — a. Il a souiïert pour nous, il a verso son sang, il ost mort pour nous. L. I. c. ix, n. 3 ; 1. III ; c. xvi, n. 9 ; c. xx, n. 4, col. 541, 928, 945. — b. U a soulïert, il est mort pour nous unir ; i Dieu : passas est ut eos qui erraverunt a Pâtre ad agnitionem et juxta eum adduceret, I. II, c. xx, n. 3, col. Ill-n9> ; per passioncm nos rcconciliavil Deo, t. III, c. xvi, n. 9, col. 929 ; « le Fils de Dieu est venu pour supir la passion, il nous a réconciliés avte Dieu et rendus capables de lui plaire. » Dem., c. lxxxvi, p. 721. — c. Il a soulîert, il est mort pour notre, salut, pour notre rachat. Pour notre salut, c. Lxxii, p. 714 ; il nous a sauvés par son sanf{, par sa mort volontaire, Lvn, Lxix, Lxxxqn, p. 703-704, 712, 722 ; nobis autem Dominas passus, agnitionem Patris eonferens, salutem donarit, Cont. hseer., t. II, c. xx, n. 3, col. 778 ; dispensationem eonsummans snlutis nostrv, . III, c. xviii, n. 2, col. 932 ; il a enduré toutes ses soutl’ranccs pour descendre vers les justes détenus dans les limbes, uti erigerel, ad sa[vandum illos, t. IV, c. xxxiii, n. 12, col. 1081 ; cf. Dem., c. Lxxviii, p. 717 : F^a cause de sa mort est indiquée ; sa descente ans. enfers était le salut des trépassés. » Nous avons vu qu’il a dit exactement la même chose d’un motif de son avènement en ce monde par l’incarnation. Pour notre rachat, « pour abolir la mort et nous ressusciter un jour, » Dem., c. i.xxxvi, p. 721 ; afin, ayant pris un corps semblable h celui de notre premier père, « de le sacrifier dans sa lutte en faveur de nos premiers parents, et de triompher ainsi en Adam de celui qu. en Adam nous avait mortellement frappés, 'Dem., c. xxxi, p. 683 ; afin de nous apprendre à soulïrir, lui qui u souHcrt, lutté, vaincu, erat enim Iwmo pro patribus certans et per obedientiam inobedientiampersolvens, alligavit enim (ortem, et soli>il infirmas, et salutem donavil plasmati siio, destruens pcccatum, Cont. ha-r., t. III, c. xviii, n. 6, col. 930-937 ; afin de nous racheter par son sang, Christiim passum, et ipsiim esse Filium Dci, qui pro nobis mortiius est et sanguine suo redemil nos, . III, c. xvi, n. 9, col. 928 ; cꝟ. 1. Itl, c. x(i, n. 7 ; t. IV, c. xx, n. 2, 12 : c. x.xv, n. 2 ; J. V, ci, n. 1, 2 ; c. ii, n. 1, 2 ; c. xiv, n. 3, col. 900, 1033, 1043, 1051, 11?.1-1122, 1124-1125, 1163 ; afin de terminer notre exil, 1. ÏV, c. viii, n. 2, col. 994. — d. Il a souiTert, il est mort « pour récapituler toutes choses. » L. I, r. x, n. 1. col. 549. Kt, t. V, c. XIV, n. 1, col. 1161 : Rccapitulationem efjusionis snnguinis ab initia omnium justorum et prophetarurn in semetipsum fiituram indicans, et exquisitionem sanguinis ipsorum per semetipsum ; non autem exquireretur hoc nisi et salDari haberct, ncc in semetipsum recapilulatus esset h ; ve Dominus nisi et ipse earo et sanguis secundum principalem plasmatio ncm faclus fuisset, satuans in semctipso in fine illud quod perieral in principio in Adam. F.t, un peu plus loin, n. 4, col. 1103 : Memor igitur, dikctissime, quoniam carne Domini nostri redemptus es et sanguine ejus redhibitus, et tenens capul ex quo universum corpus Eccli’sioi compaginatum augescil, hoc est carnalem adventum Filii Dei…. Dans ce texte les deux théories, mystique et réaliste, sont associées : le Verbe de Dieu est venu nous sauver par son incarnation ; c’est tout spécialement par l’clïusion de son sang qu’il a opéré notre rédemption.

c) Le sacrifice de la croix. — Nous sauvant ec nous rachetant par sa venue en ce monde, le Christ l’a fait tout particulièrement par ses souffrances et son sang répandu ; nous sauvant et nous rachetant par sa passion, il l’a fait surtout par son obéissance jusqu'à la mort de la croix, par l’eflusion du sang sur la croix, parle sacrifice de la croix. D’admirables textes 'offrent à nous. Prenons, d’abord, la Démonstration de ta prédication apostolique, c. xxxiv, p. 685-686 : « Par l’obéissance qu’il a pratiquée jusqu'à la mort en étant attaché sur le bois, il a expié l’antique désobéissance occasionnée par le bois… Par le Verbe de Dieu tout est sous l’influence de l'économie rédemptrice, et le Fils de Dieu a été crucifié pour tout, ayant tracé ce signe de la croix sur toutes choses. » Et, c. xlv, p. 693 : « C’est par la croix que ceux qui croient en lui montent au ciel. » Cf. c. xlvi, i, vi, p. 695, 70.. De même, Cont. hier., 1. IV. c. ii, n. 7, col. 979 : Non aliter salnari homincs ab antiqua serpentis plaga nisi credant in eum qui, secundum similitudinem Garnis pcccati, in loco martijrii cxallutur a terra, et nmnio trahit ad se, et violficat morluos. Et, t. V, c. xvi, n. 3, col. 1 1 63 : Dissnlt’ens enim cam quæ ab initio in ligno facta fuerat liominis inobedientiam, pcr eam qme in tigno fuerat obedientiam sanans. Cꝟ. t. III, c. xviii, n.5 ; t. IV, ex, n.2 : c. xxviii, n. 3 ; t. V, c. xvir, n. 4, col. 935-936, 1001, 1003, 1171-1172. Ailleurs, t. IV, c. xx^^, n. 1. col. 1053, du trésor de la parabole, qui a été caché dans un champ, il dit que cruce Christi levelatiis est, et explanatus, et ditans sensus Imniinum, et ostendens sapienliam Dei, et eas quæ sunt erga hominem dispositiones ejus manifestons, et Christi regniim præformans, et hæri-ditalem sanrt.v Hieriisalem præevangclizans, et prœnuntians quoniam in lantum homo diligens Deum proficiet lit ctiam vidcat Dciim. Nous ne citofis pas le fragment sur la vraie gnose, laquelle est « la science de la croix, » P. G., t. vir, col. 1 247-1 2.ï4 ; c’est le premier des fragments pseudo-irtnéens publiés par PfalT, .Sur ja difficile question de l’obéissance du Christ dans la mort et sur la conception irénéenne de l’attitude du Oirist, cf. P. Galtier, « Obéissant jusqu'à la mort, » dans la Revue d’ascétique et de mgstiqiie, 'l’oulouse, 1 920, t. I, p. 125, 133-149.

Le salut vient de la croix. La mort sur la croix est un sacrifice. Le Christ oITrc le sacrifice, il est prêtre ; le Christ s’offre en sacrifice.ilest victime. Il est prêtre : Jean, disciple du Seigneur, in.Apocalijpsi sacerdotalem et gloriosum regni ejus videns cdventiim, a vii, dans une première vision, i, 13, similem Filio Iwminis indutum poderem (ou podere), et, dans une seconde, v, 6, in medio presbijterorum agnum stantem quasi occisum. L. IV, c. XIX, n. 11, col. 1040, 1041. Ilest prêtre encore parce que siimmi sacerdotii operam perficiens, propilians pro hominibus Devm, et cmundans leprosos, infirmas curans, et ipse moriens uti exsiliatus homo exiret de condemnatione et reverleretur intrépide ad suam hæreditatem. L. IV, c. viii, n. 2, col. 994. Il est donc juste que, aj’ant la même foi qu’Abraham, portant la croix, à la ressemblance des bois qui devaient servir au sacrifice d’Isaac, nous suivions le Christ ; en Abraham l’homme avait préappris.-^t s'était accoutumé k suivre le Verbe Dieu, car Abraham, suivant, selon sa foi, le