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IMPOSITION DKS MAINS


sur eux à la manière du feu sur la pâte, les a rendus le corps du Christ : Accedii crgo Spiritus Sanclus, posl aquam ignis ; et efficimini panis, quod est corpus Cliristi. Ad inlanles, serm. ccxxvii, P. L., t. xxxviii, col. 1100. (".es formules sont aussi expressives que savoureuses ; mais elles ne peuvent s’entendre de l’effet propre de la confirmation, car saint Augustin nous invite luimême à les appliquer à la régénération. En effet, dans le sermon lxxi, n. 19, P. L., ibid., col. 454-455, le s ; iint docteur reproduit cette comparaison du SaintJ-^sprit et du feu, mais c’est pour expliquer la rémission des péchés qui se fait au baptême : Illa regeneiiitio, ubi fil omnium præteritorum remissio pcccatorum in Spiritu Sancto fit, dicente Domino : Nisi guis renatus fneril ex aqua et Spiritu Sancto. etc. Voilà pourquoi dans la parole de Jean-Baptiste sur le baptême du Christ in Spiritu Sancto et igni, le mot ignis lui paraît devoir s’entendre du Saint-Esprit lui-même : Non abs re est eumdem Spiritum Sanctum etiam nomine ignis significaliim videri. Et la raison de cette interprétation est celle-là même qu’il donne dans le sermon ad infantes : le Saint-Esprit est descendu sous la forme de langues de feu. Il est vrai, continue-t-il, que cette action purificatrice du Saint-Esprit ne correspond qu'à l'éclosion de la vie chrétienne. Il s’y ajoute ensuite un don plus spécial du Saint-Esprit : Mais aliud est nasci de Spiritu, nliud pasci de Spiritu… I^rius est autem illud quod ad remissionem pcrlinel peccatorum. Il faut d’abord chasser l’esprit mauvais et c’est par où commence le Saint-Esprit quo in unum Dei populus congregatur. Il est inutile, croyons-nous, de souligner le parallélisme de ces deux sermons : le feu-Esprit, l’Esprit agissant au moment de la formation du chrétien et produisant l’unité dans le peuple du Christ, toutes ces idées leur sont communes : la mention qu’y ajoute le sermon lxxi d’un don plus parfait de l’Esprit, mais qui sera fait ultérieurement, prouverai ! à elle seule que, dans le sermon ccxxvii, le chrême, sacrement du feu, n’est pas une allusion au sacrement de confirmation. C’est dans l’onction même du baptême que le Saint-Esprit est censé agir sur le pain déjà pétri. Ainsi l’a compris un compatriote de saint Augustin. Victor de Vite fait dire au comte Sébastien, après qu’il a rappelé la préparation du pain : Ita et ego, mola catholicæ matris commolitus, et cribro examinationis ut simila munda piirgalus. rigalus sum aqua baptismatis, et igné Sancti Spiritus coctus. Et ut hit panis de jurno. ita et ego per officia sacramentorum divinorum, artifice Deo, de fonte mundus asccndi. De persecutione Vandalorum, I, fi, P. L., t.Lviii, col. 189. e Suint Ambroisc. — On relève chez saint Ambroise et chez l’auteur du De sacramciitis l’expression signaculum spiritnle, qu’ils emploient au sujet de la collation du Saint-Esprit par l’imposition des mains. Voir col. 1355. Ici il ne peut plus être question de la chrismation. Mais pour reconnaître sous ces mots une allusioii à une onction rituelle, il faudrait oublier que le nom de signaculum est donné par saint Ambroise à la personne même du Saint-Esprit, et qu’il l’emploie en ce sens en des passages où manifestement il ne saurait être question d’une onction quelconque, par exemple, dans le recouvrement de la grâce en vertu de la pénitence : D(d annulum in manu ejus, dit-il en commentant la parabole de l’enfant prodigue, quod est fidei pignus et Sancti Spiritus signaculum. De pxiiitentia, ii, 3, 18, P. L., t. xvi, col. 500.

I. Saint Isidore de Séville.

Le chrême est nommé par lui après le baptême et avant le corps et le sang ilu Christ parmi les sacramenta, Etijm., vi, 19, 39 ; le Saint-Esprit opère dans le chrême comme dans tous les sacramenta. Ibid., 40-41. On conclut que saint Isidore identifie le sacramentum du chrême avec celui de la confirmation, sans remarquer ni qiie la cliris mation est elle aussi un sacramentum, dans lequel le Saini -Esprit peut exercer son action sans que cette action soit celle qui est propi-e au sacrement de confirmation, ni que, de fait, un peu plus loin, 50-52, le saint explique la chrismation au sens et par les formules de TertuUicn. eu attribuant foraiclUmeiil. comme Tertullien, à l’imposition des mains la d^'sccnte du Saint-Esprit dans les âmes, Ibid., 54. Pour découvrir dans saint Isidore une onction identifiée avec la confirmation, il faut oublier quelle collation du Saint-Esprit est propre à ce sacrement et vouloir la reconnaître partout où est meiUionnée l’action sanctificatrice de la troisième personne de la Trinité.

g. Saint lldephonse de Tolède. — (/est sous la même préoccupation qu’on interprète de la conflrmitioii les paroles de saint Udephonse de Tolède sur le chrisma.Spiritus Sancli. De ilinere deserti, 76, P. L.. t. xcvi, col. 188. Quand, en expliquant les cérémonies du baptême. De cogniiione baptismi. 122-124, il donne à la chrismation le sens classique que nous avons tant de fois signalé, à savoir qu’elle nous rend participants de l’onction reçue par le (Christ de Dieu le Père, et, qu’en nous faisant chrélicns, elle nous fait aussi prêtres et rois ; et parce que cette consécration mystique, symbolisée par l’onction, est attribuée au Saint-Esprit, on s’arrête aux phrases qui affirment la correspondance de l’onction visible et de l’action invisible du Saint-EspriL : sancto chrismate cxlrinsccns unguitur homo et inlrinsecus illabitur sancti Spiritus virtus, ibid., col. 162, et l’on demande : « Cette onction n’aurait aucune part au don plénier du Saint-Esprit ? dom de Puniet, dans la Revue d’histoire ecclésiasliqi" de Louvain, 1912, t. xiii, p. 456. comme si saint Ildi' phonse attribuait par là à la chrismation une auti' vertu que saint Isidore, saint Augustin et les autres écrivains occidentaux, et comme si lui-même, expli quant, trois chapitres plus loin, l’imposition des mains, n’en faisait pas explicitement le rile propre, exclusivement réservé aux évêques, de la collation du Saint-Esprit, continuant dans l'Église celle que les apôtres ont faite aux baptisés d'Éphèseet de Samarie, et qui correspond pour nous au don plénier du Saint-Esprit. h. Saint Pacien de Barcelone. — On oublie enfin la distinction, élémentaire pourtant, mais capitale, de> interventions diverses du Saint-Esprit dans l'œuvre de régénération et de sanctification accomplie au baptême, quand on entend de la confirmation certaines paroles de saint Pacien de Barcelone. Lui aussi, dans une homélie sur le baptême, parle d’une infusion du Saint-Esprit qui correspond à la chrismation : Chrismate Sanctus Spiritus superfunditur. Sermo de bapiismo, 6, P. L., t. xra, col. 1093. Mais il rattache manifestement cette intervention du Saint-Esprit à l’acte propre de la régénération chrétienne. Il dit, au début de son sermon, qu’il se propos » d’expliquer ce mystère : Aperire desidero qualiter in bapiismo nascamur et qualiter innovemur. Ibid., col. 1089. Le § 6 en particulier, où se lit la phrase citée, est une réponse à la question précise : qualiter Cliristo parente generemur. La réponse est que nous naissons de l’union du Christ et de l'Église, grâce à l’efïusion dans nos âmes de la semence céleste qu’est le Saint-Esprit : Ex his nupliis christiana plebs nascitur, v. niente desuper Spiritu Domini…. super/uso et admixio protinus senienle cœlesli. col. 1093. C’est ainsi que le Christ engendre dans l'Église ; mais il le fait par ses prêtres : Sic gênerai Cluistus in Ecclesia per sucs sucerdoles. La semence du Christ, qui est le Saint-Esprit lui-même, donne le jour (effundit) par les mains du prêtre à l’homme nouveau conçu ilans le sein de la mère qu’est l'Église et enfanté dans l’eau baptismale : Christi scmen, id est Dei Spiritus. noimm homineni alun malri’i nqilalam r ! purtu fonlis rxc( p’iim manibhs