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IRENEE (saint ;


personnes divines interviennent dans le salul de l’homme.

Dixqiiisilio de sententia Irenœi de Spirilus Sancti divinilate, Gœttingue, 1738 ; Ginoulhiac, Histoire du dogme catholique pendant les troi « premiers siècles de l'Église, 2e édit., Paris, 1866, t. i, p. 321-324 ; t. ii, p. 50-51, 122-132 ; t. iii, p. 311-313, 418-420, et passim ; F. Cabrol, La doctrine de S. Irénée et la critique de M. Courdaveaux, dans La science catholique, Paris, 1890-1891, t. vii, p. 241-251 ; Nôssen, Geschichte der Lettre vom Heiligen Gci.sfe, Gutorsloh, 1891) ; T. de Régnon, Études de théologie positive sur la sainte Trinité, Paris, 1892, t. i ; G. Legeay, L’ange et les théophanies dans l'Écriture sainte d’après la doctrine des Pères, dans la Revue thomiste, Paris, 1903, t. xi, p. 57-58 ; H. Couget, La sainte Trinité et les doctrines antitrinitaires, Paris, 1905 ; G. Kriiger, Das Dogma von der Dreieinigkeit und Gottmenschheit in seiner geschiclitlichen Entwicklung, Tubingne, 1905 ; F. R. Montgomery Hitchcock, The apostolic Preaching of Irenæus and ils light on the doctrine of the Triniiy, dans VHermathena, Londres, 1907, t. xiv, p.307-337 ; J. Lebreton, Les origines du dogme de la Trinité, Paris, 1910 ; H. Barclay Swete, The Holy Spirit in the ancient Churcb. A study of Christian teaching in the âge of the Fathers, Londres, 1912 ; les ouTages indiqués à l’art. EsPRrr Saint, t. v, col. 753, 754-755.

3° La fr^a/ion. —Voir Création, t. iii, col. 2061-2064. 2110, 2112, 2118, 2119, 2125, 2140, 2153, 2166 ; Conservation, t. iii, col. 1188.

Les anges.

Voir Angélologie, t. i, col. 1195,

1208, 1213, 1219-1220, et Démon, t..v, col. 342, 345346. — La Démonstration de la prédication apostolique apporte un complément à l’angélologie irénéenne. Comme il est dit, 1. 1, col. 1208, Irénée, ConL hær., t. II, c. XXX, n. 6, col. 818, compte sept ordres d’anges ; sa liste, qui ne mentionne pas les chérubins et les séraphins, résulte de la combinaison de Eph., i, 21, et de Col., I, 16. Dans la Démonstration, on croirait d’abord qu’il revient au septénaire angélique^ car il déclare, c. IX, p. 666-667, que « le monde se compose de sept cieux, où habitent les vertus, et les anges et les archanges, qui remplissent lesfonclions du culte envers Dieu, » et il énumère les sept formes du culte, symbolisées par le chandelier à sept brandies. Mais il ajoute bien vite, c. X, p. 667, que « Dieu est glorifié par son Verbe et par l’Esprit Saint » et que « ces deux ont à leur service une armée (d’esprits angéliques) appelée les chérubins et les séraphins, qui glorifient Dieu par leur chant perpétuel. » Nous arrivons ainsi, pour la première fois, à dresser la liste des neuf ordres angéliques.

L’homme.

1. La terminologie d' Irénée. — Irénée

n’a pas un traité systématique sur la création de l’homme, sur la distinction de l’ordre naturel et de l’ordre surnaturel et l'élévation de l’homme à ce decnier, sur la chute de l’homme. Il prend l’homme tel qu’ilfut, en fait, créé par Dieu, et, parce que l’iiomme ne resta pas longtemps sans déchoir, il traite de son état surnaturel moins de façon directe qu’en exposant que le Christ, « récapitulateur universel, » rendit au genre humain ce qu’Adam lui avait fait perdre. Il y a à tenir compte de ces particularités pour reconstituer l’anthropologie de l'évêque de Lyon. Les incertitudes du vocabulaire accroissent la difficulté. Par exemple, les termes « mort » et « vie » sont employés tantôt dans le sens de vie et de mort naturelles, tantôt dans celui de vie surnaturelle, ou vie de la grâce, et de mort surnaturelle, par le péché mortel, tantôt dans celui de vie et de mort éternelles, du corps et de l'âme, tantôt, quand il s’agit de la mort venue par Adam et de la vie donnée par le Christ, dans un sens qui englobe un peu tout cela. Cꝟ. t. III, c. xxiii, n. 1, 6-7 ; t. IV, l. xxxviii, n. 4 ; t. V, c. i, n. 3 ; c. xii, n. 2-3 ; c. xiii, n. 1 ; c. xv, n. 1 ; c. xxiii ; c. xxvii, n. 2, col. 960, 964-965, 1109. 1122-1123, 1153-1154, 1156-1157, 1163-1164, 11841186, 1196 ; Dem., c. xxxi, p. 683-684. D’autres lois le sens est plus difBclle encore à préciser.

Le mot « nature », chez Irénée, pas plus que chez les anciens Pères, n’a le sens d’ordre naturel par opposition à l’ordre surnaturel. Il désigne couramment l.i condition de créature, irraisonnable ou raisonnable, l’origine, la naissance. L. IV, c. v, n. 3, col. 983 : Frumentum qiiidem et palcæ, inanimalia et irrationabilia exisleniia, naliiralitcr talia fada sunt ; telle est leur condition. L. IV, c. xxxviii, n. 4, col. 1108 : Irrationabiks igitur omni modo qui… suæ naturse infirmiialem ascribunt Dco ; la condition de l’homme, c’est d'être imparfait, mortel, libre, capable de péché, ni naturaliter bonus, t. IV, c. xxvii, n. 2, col. 1100, ni naturalilcr similis Dec, I. III, c. xx, n. 1, col. 943. L. V, c. XLi, n. 2, col. 1115 : Secundum naturam, quae est secundum conditionem, ut ita dicam, omnes filii Dei siimus, propter quod a Deo omnes facti sumus ; ici la nature, c’est l’origine. Cꝟ. t. V, c. i, n. 1, col. 1121. Mais, sans opposer expressément la « nature » et la « grâce », Irénée s’achemine vers cette opposition. L. II, c. xxix, n. 1, col. 812-813, natura a pour synonyme subslantia, et s’oppose à juslitia et fldes, qui sauvent seules. Cf. t. IV, c. xxxviii, n. 4 ; t. V, c. viii, n. 2, col. 1109, 1142. Ailleurs, t. II, c. xxxiv, n. 3, col. 836, natura s’oppose même à gratia, non pas, à vrai dire, à la grâce sanctifiante, mais à un don gratuit de Dieu : non enim ex no bis ncque ex noslra natura vita est, sed secundum gratiam Dei datur. Et comme la vie, don de la grâce de Dieu, ce n’est pas seulement la vie terrestre, ni seulement la vie immortelle, mais la vie impcrissable des sauvés. Paire omnium douante et in sœculum sxculi perseverantiuni his qui saloi fiunt ; cꝟ. t. V, c. ii, n. 3 ; c. x, col. 1127, 1147-1149, etc., nous abordons à l’ordre surnaturel. Du reste, gratia, au sens de grâce actuelle et même de grâce sanctifiante, n’est pas inconnu à Irénée. Comment P. Beuzart, Essai sur la théologie d’irénée, p. 104, a-t-il pu prétendre que « le terme grâce, gratia, /âpiç, ne se trouve pas dans son ouvrage ? » La grâce y est souvent nommée, L. I, c. vi, n. 4 (-/àçiic, ) ; t. III, c. xvi, n. 9 ; c. xvii, n. 3 ; c. xix, n. 1 ; c. xx, n. 3 ; c. xxi, n. 3 ; c. xxiii, n. 8 ; c. xxiv, n. 1 ; I. IV, c. IX, n. 2, 3, col. 509, 928, 930, 939, 944, 949, 905, 966, 997, 998, etc.

Une formule fréquente et à signification variable, c’est ad imaginem et similitudinem Dei. Tantôt les deux mots sont rigoureusement synonymes, par exemple, Dem., c. X, p. 667 : « Il imprima sa propre ressemblance à sa créature, afin quel’on vît bien qu’elle est à l’image de Dieu ; » cf. c. xxii, p.676 ; ou bitn l’un des deux termes seulement est employé, en sorte que la synonymie paraît supposée ou est possible : pour imago seul, cꝟ. t. III, c. xvii, n. 3 ; t. IV, c. xx, n. 1 ; I. V, c. XIII, n. 4, col. 930, 1032, 1155, et, pour similitudo seul, l. lV, præf., n. 4 ; t. V, c. i, n. l ; c.v, n. l, coI. 975, 1121, 1137 ; Dem., o. v, p. 663. Tantôt « l’image » et « la ressemblance » conviennent à l’homme naturel, raisonnable et libre : homo ralionabilis, et secundum hoc similis Deo, liber in arbitrio jactus, I. IV, c. iv, n. 3, col. 983 ; cf. c. xxxvii, n. 4, col. 1102 (il n’y est question que de la ressemblance) : t. III, c. xxii, n. 1, col. 956 (il y est question des deux). Tantôt, ainsi que plusieurs Pères, Irénée oppose imago à similitudo, et entend par imago la nature et ses biens, par similitudo la surnature, l’homme surnaturel. L. V, c. VI, n. 1, col. 1138 : si defuerit animse Spirilus, animalis est vere qui est talis.., imaginem quidem habens in plasmate, similitudinem vero non assumens per Spiritum. Cf. c. x^^, n. 2, c. 1168. Tantôt, sans allusion à l’ordre naturel, la formule se réfère aux biens surnaturels accordés à Adam et perdus en lui, à la nouvelle génération qui procure la vie surnaturelle alors que la génération d’Adam entraînait l’héritage de la mort : Filius Dei…. incarnatus est….ul quod perdideramus in Adam, id est secundum imaginem et similitudinem