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IRENEE (saint :


c. XI, n. 9 ; t. IV, c. vu ; c. xx, ii. 9, 11, col. 888-889, 990-992, 1038-1040 ; Dem., c. xii, xxiv, xuv-xLa, p. 668, 677-678, 692-695. Aucune trace, chez lui, d’une révélation naturelle par les philosophes pour les gentils comme par la loi mosaïque pour les juifs. Tout au plus ces affnmations générales que le F"ils du Père glorifie le Père aux yeux du genre humain et dispensafor palernæ graliw fncliis est ad iililitalem hominum, t. IV, c. XX, n. 7, col. 1037 ; que mullis modis componens humanum (jenus ad consonanliam salutis.., pcr omnes illos transiens Verbum, sine invidia uiilitatem pœstabat eis qui subjecti sibi erant, omni conditioni congriientem et aplam legem conscribens. L. IV, c. xiv, n. 2, col. 1011. Pour couronner le tout, le Verbe a révélé le Père par son incarnation, où il a donné davantage, plus autem non quod alterius Falris agnitionem ostendit… sed quia majorem donationem paiernæ graliæ per suum adventum efjudil in humanum genus. L. IV, c. xxxM, n. 4, col. 1093-1094.

Le rôle principal du Saint-Esprit est de sanctifier. Irénée le montre comme sanctificateur dans ses rapports avec le Christ, avec l'Église, avec les fidèles.

Du Christ, par les prophètes, le Saint-Esprit a annoncé la venue et la vie entière. L. I, c. x, n. 1 ; t. III, c. XXI, n. 4 ; t. IV, c. xi, n. 1, col. 549, 950, 1 001. « Le Verbe de Dieu…, par qui tout a été fait, celui quiaparlé avec Moïse, celui-là est venu en Judée, a été divinement conçu par l’opération du Saint-Esprit et est né de la Vierge Marie. » Dem., c. XL ; cf. c. li, Lvn, lix, p. 689, G98, 704, 705. Dans le Contra hscreses, une première fois, t. III, c. XM, n. 2, col. 921, Irénée applique clairement au Saint-Esprit le texte de Mattli., i, 18 : inventa est in utero habens de Spiritu Sanclo. Entendait-il, une deuxième fois, t. V, c. i, n. 3, col. 1122, avec plusieurs anciens Pères, le Fils par le Spiritus Sanctus de Luc, I, 35, et par le superveniet in te l’incarnation ? J. Lebreton. Les origines du dogme de la Trinité, p. 2 2, l’a pensé. A étudier le contexte, on se prend à hésiter. Après avoir dit, n. 1, col. 1121, que le Christ a répandu Spiritum Patris in adunitionem et communioncm Dei et hominis — c’est l’union de Dieu et de l’homme par la grâce — il dit maintenant, n. 3, col. 1122-1123 : Vani autem et ebionwi, unitionem Dei et hominis per fidem non recipientes in suam animam, sed in veteri generationis persévérantes fermento, neque intelligere volentes quoniam Spiritus Sanctus advenit in Mariam et virtas Aliissimi obumbravit eam. L’Esprit Saint, dans les deux, cas, est la même personne, distincte du Fils. La suite le prouve encore : de ces ébionites, qui rejettent l’incarnation et la génération nouvelle qui en résulte pour nous, Irénée dit qu’ils ne voient pas que, quemadmodam, ab initia plasmationis nostrte, in Adam ea quæ fuit a Den aspiratio vitw, unitu plasmati, animavil hominem et animal rationcde ostendit, sic in fine Verbum Patris et Spiritus Dei, adunitus antiquæ substantiæ plasmationis Adæ, viventem et perfectum effecit hominem, capientem pcr/ectum Patrcm. Verbum Patris et Spiritus Dei : toujours le Verbe et l’Esprit distincts. Un dernier trait marque cette distinction : Non enim cf/iigit aliquando Adam manus Dei, ad quas Pater loquens dicit : Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram. Et propter hoc in fine, non ex voliintate carnis neque ex voluntaie viri, sed ex placito Patris, manus ejus vivum perjecerunt hominem, iiti fiat Adam seciindnm imaginem et similitudinem Dei. Nous savons que « les mains » du Père, ce sont le erbe et l’Esprit Saint. Comme dans tout le contexte, le Spiritus Sanctus superveniet in te se rapporte donc à la personne du Saint Esprit, non au Fils. Mais ailleurs, Dem., c. Lxxi ; cf lix, p. 713, 905, Irénée appelle le Christ (I Esprit de Dieu », et, sans doute par allusion à l’obumbrabit tibi de Luc, i, 35, il dit que » par ombre

on doit entendre son corps, car, comme l’ombre vient du corps, ainsi le corps est venu de son Esprit. » Selon qu’il l’avait promis par les prophètes, le Saint-Esprit est descendu sur le Christ, à son baptême, secundum id quod Verbum Dei homo erat, aTui qu’il allât prêcher l'Évangile, ut de abundantia iinctionis ejus nos percipientes salvaremur. L. III, c. ix, n. 3 : c. xvii, n. 1, col. 870-871, 929. Le Saint-Esprit l’a ressuscité. L. III, c. XVI. n. 3, 9, col. 922, 928.

Les textes sur le rôle du Saint-Esprit à l'égard de l'Église ont été utilisés plus haut : il l’assiste, la protège, lui garde une jeunesse toujours renouvelée, lui assure une doctrine Indéfectible et toutes les grâces. Ubi enim Ecclesia ibi et Spiritus Dei, et ubi Spiritus Dei illic Ecclesia et omnis gratia. L. III, c. xxiv, n. 1, col. 966.

Ce qu’il est pour l'Église entière, il l’est pour ses membres : l’Esprit vivificateur. L. V, c. ix, n. 1 ; c. xii, n, 2, col. 1144, 1153. Dès le commencement, dès Adam, a conditione mundi usque ad finem, il est celui ex quo qui crcdunt Deo et sequuntur Verbum ejus percipiunt eam quæ est ab eo saliitem. L. IV, c. xxxiii, n. 15, col. 1083. C’est lui qui, dans tous les temps, « a conduit les justes dans la voie de la justice ; c’est lui qui, dans la plénitude des temps, a été répandu d’une manière nouvelle sur l’humanité. » Dem., c. vi : cf. c. lxxxix, p. 664, 723. Il est descendu sur le Fils de Dieu fait fils de l’homme, cum ipso assuescens habitare in génère humano, et requiescere in hominibus, et habitare in plasmate Dei, voluntatem Patris operans in ipsis et rénovons eos a vetiistate in novitatem Christi. L. III, c. xvii, n. 1, col. 929. Il s’est répandu extérieurement sur les apôtres et l'Église naissante, et cette effusion se continue par les charismes. L. I, c. xiii, n. 4 ; t. II, c. xxxii, n.4 ; t. III, .xi, n.9 ; c.xii ; l.V, c.vi, n. 1, col. 585, 829, 891, 892-910, 1137. Il y a de plus une effusion intérieure dans les âmes, temples du Saint-Esprit. L. V, c. VI, n. 2 ; c. viii, n. 1-2, col. 1138-1139, 1141-1142, etc. « Le Dieu de tous accordera la vie éternelle, par la résurrection des morts, et cela en vue des mérites de celui qui est mort et ressuscité, Jésus-Christ, » à ceux que les apôtres ont instruits à garder leur corps pur pour la résurrection et à conserver leur âme sans souillure. « Mais, pour que les croyants se gardent tels, il faut que l’Esprit Saint reste étroitement uni à eux. Donné ^lar Dieu au baptême, l’Esprit Saint demeure en celui qui le reçoit aussi longtemps que ce dernier vit dans la vérité et la sainteté, dans la justice et la patience. Car c’est par la vertu de cet Esprit que les croyants ressusciteront quand le corps sera de nouveau uni à l'âme et entrera dans le royaume de Dieu. » Dem., c. XLi-XLH, p. 690-691 : cf. Cont. hær., t. V, c. XII, n. 2 ; c. xiii, n. 4, col. 1141, 1159.

Et ainsi, à travers toutes les différences entre le concept grec et la théorie latine des opérations divines ad extra, Irénée aboutit, comme les Pères latins et les scolastiques, à approprier, tout en les déclarant communes aux trois personnes, les œuvres de la puissance au Père, celles de la science au Fils, celles de l’amour au Saint-Esprit. Le Père est créateur par le Verbe et par le Saint-Esprit, ses deux « mains » : voilà pour la puissance. Voici pour la science : le Fils est le révélateur, celui qui sait ; mais le Père et l’Esprit possèdent également et donnent la lumière et le savoir. L. III, c. XXXIV, n. 2 ; t. IV, c. xi, n. 1 ; c. xxxiii, n. 7 ; c. XXXV, n. 2, col. 967, 1001, 1077, 1087-1088. Et, si le salut, œuvre de l’amour divin, est donné par le Saint-Esprit, le Père est bonus, et misericors et patiens, et salvat quos oportet, t. III, c. xxv, n. 3, col. 969 ; le Père per Verbum, per quod Deiis perfeeit conditionem, in hoc et salutem his qui in conditione sunt præsiitit hominibus, t. III, c. xi, n.l, col. 880 ; c[.Dem., c. un, p. 699, sur l’incarnation « œuvre du Père, » etc., et les trois