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IRENEE (SAINT

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Trinitatis cuiusmodi in christianis symbolis vetustisque eorumdem commentariis exhibetur, c. xxii, dans ses Commentarii theologici, Rome, 1 850, p. 38-40 (2<' pagination). Les « trois articles principaux de notre baptême :. Dieu le Père, le Verbe de Dieu, le Saint-Esprit, le développent dans cette règle de foi dont Irénée trace la formule avec des variantes qui n’altèrent pas l’identité du fond, t. I, c. x, n. 1 ; c. xxii, n. 1 ; t. IV, c. VI, n. 7 ; c. ix, n. 9 ; c. xxxiii, n. 15 ; l.V, c xx n l' col. 549-552, 669, 990, 997-998, 1083, 1177 ; surtout Dem., où, coup sur coup, il la donne d’abord sous sa forme baptismale, c. iii, puis sous deux formes plus complètes, c. y-vi, et, enfui, la reprend au moment de clore sa démonstration, c. c, p. 662, 663-664, 731. Nous avons vu qu’elle sert de cadre au Contra hæreses. Il ramène constamment l’attention sur les trois personnes divines. Cꝟ. t. III, c. vi, n. 1, 4 ; c. xvii n 3c. xviii, n. 3 ; 1. IV. c. i, n. 1 ; c. xx, n. 1, 3, 5 : c. xxxm', n. 7 ; c. xxxviii, n. 3 ; t. V, c. viii, n. 3 ; c. xviii, n. 2 : c. xxxvi, n. 2 (fmale du traité), col. 860, 863, 930, 934, 975, 1032, 1033, 1035, 1077, 1108, 1 143-1 144, 1173, 1223. Il voit la Trinité dans le Faciamus hominem de la Genèse, i, 26. Cꝟ. t. IV, præf., n. 4, c. xx, n. 1 ; t. V, c. I, n.3 ; c. XV, n. 4, col. 975, 1032, 1123, 1166 ; J. Lebreton, Les origines du dogme de la Trinité, Paris, 1910, p. 441-442, note. Pour lui, les trois personnes divines sont figurées par les espions que Josué envoya et grâce à qui fut sauvée Rahab qui les avait reçus. L’Ecriture n’en mentionne que deux, Jos., ii, 1 ; Irénée, par inadvertance ou parce qu’il avait en mains un texte différent du nôtre, dit qu’ils étaient trois L. IV, c. XX, n. 12, col. 1043. Le molDominus, qui se lit deux fois, Gen., xix, 24, lui paraît signifier la première fois le Père et la seconde lois le Fils. L. III. c. vi n 1 col. 860. '.

3. Le vie des personnes divines ad intra.

Irénée marque la distinction et la consubstantialité des personnes divines.

Quand il nomme.. Dieu » tout court, il désigne le Père, conformément au langage de l'Écriture et de l’ancienne littérature chrétienne. Il écrit donc : Qui et soins est Deiis et Pater. L. III, c. xxv, n. 7 ; cꝟ. 1. 1, c. x, n. 1 ; 1. : ii, c. VI, n. 4-5, col. 972, 550^ 863 ; Dem., c. iii, p. 662, etc. Le Verbe de Dieu ou Fils de Dieu, car Irénée emploie indistinctement ces noms, cꝟ. t. ii, c. xxviii, n. 6 ; c. xxx, n. 9 ; t. III, c. xviii, n. 1 ; t. IV, c. VI, n.3 ; c.xx, n. 3, col. 809, 823, 932, 987, 1033 ; Dem., c. vii, p. 664-665, etc., est appelé encore Verbe du Père, Fils unique de Dieu. L. I, c. ix, n. 3, col. 541 ; cꝟ. 543. L'Écriture qui ne nomme « Dieu » tout court, définitive et absoluie, que celui qui est vraiment Dieu — ne nommant pas « dieux » tout court, in toliim, ceux qui ne sont pas vraiment dieux, sed cum aliquo addilamento et significatione per quam oslenduntur non esse du — l’appelle Dieu et Seigneur, et n’appelle Dieu et Seigneur que le Dieu et Seigneur de tous et son Fils Jésus-Clirist, notre Seigneur. L. III, c. vi ; cf. c. ix, n. 1 ; c. xvi ; c. xix ; t. V, c. i, n. 1, col. 860-864, 868 ! 919-929, 938-941, 975. Sur l’argument qu’il tire de Rom., IX, 5, cf. J. Lebreton, Les origines du dogme de la Trinité, p. 317-318, note. Mais, de même que < Dieu » est dit principalement du Père, « Seigneur. est dit ordinairement du Fils. Quant au Saint-Esprit, parce que l'Écriture ne l’appelle pas Dieu, mais n’appelle Dieu que le Père et son Verbe, et, 'dans un sens large, ceux qui reçoivent l’Esprit d’adoption, t. IV, c. i, n. 1, col. 975, Irénée ne l’appelle pas Dieu, mais Esprit de Dieu, Esprit du Père, Esprit du Fils. L. II, c. xxvrn, n. 2 ; t. IV, c. xxxiii, n. 7, 15, col. 805, 1077, 1083, etc. Cette manière de parler fut adoptée par quelques-uns des Pères qui défendirent le plus fortement la divinité du Saint-Esprit. Mais, une fois, Irénée, comme s’il oubliait ses alTirmations sur

l’application exclusive du nom de « Dieu » au Père et ' au Fils, citant Is., lvii, 16, dit que le prophète met' proprement en Dieu l’Esprit, t6 IlTrvsùfxa LStwç èni Tou 0£oG Ta^aç, que, dans les derniers temps, il a répandu, par l’adoption des fils sur le genre humain, l’Esprit sempiternel, l’Esprit qui vivifie. L. V, c. xii, n. 2, col. 1152, 1153. Ailleurs il dit que n le sang que le Christ a reçu dans son incarnation ne vient pas de l’homme, mais de Dieu qui l’a formé, » Dem., c. lvii, disant d’autre pari à trois reprises, c. xl, li, lix, p. 704, 689, 698, 705, que le corps du Christ a été conçu par l’opération du Saint-Esprit.

Le Verbe est engendré par le Père. Comment ? Nul ne le sait. Prolationem istam, sive generationem, sive nuncupationem, sive adapertionem, uut quolibet quis nomine vocaverit generationem ejus inenarrabilem existentem, nemo novit. Irénée repousse, avec l'émission des gnostiques, les explications qui assimilent la production du Verbe à celle de la parole humaine. Ceux qui essayent de raconter l’inénarrable non sunt sui compotes, et ils sont tournés en dérision, quasi ipsi obstetricaverint. L. II, c. xxvrn, n. 6, col. 809 ; cf. Dem., c. Lxx, p. 713- Cette génération est éternelle : semper autem coexistens Filius Patri. L. II, c. xxx, n. 9, col. 823 ; cf. Dem, c. xxx, Lm, p. 683, 699. Non enim infectus es, o homo, neque semper existebas Deo sicut proprium ejus Verbum. L. II, c. xxv, n. 3 ; cꝟ. t. III, c. xviii, n. 1 ; t. IV, c. xiv, n. 1 ; c. xx, n. 3, col. 799, 932, 1010, 1033. Irénée traduit Gen., i, 1 : « Le Fils était au commencement, Dieu créa ensuite le ciel et la terre. » Dem., c. xun, p. 692. Le Verbe est consubstantiel au Père. Le mot ôii-ocûaioç, employé plusieurs fois par Irénée dans l’exposé des théories gnostiques, t. I, c. v, n. 5 ; c. XI, n. 3 ; 1. II. c. xvii, n. 2, 6, 7 (l’original grec manque pour ces trois derniers textes, qui portent, dans la traduction : ejusdem substantiœ) n’est pas appliqué au Verbe ; mais tout ce qui est dit de la divinité du Verbe en inclut l’idée. Citons seulement deux merveilleux textes. Con^/ ! a ; r., l. IV, c.iv, n.2, col. 982 : Et bene qui dixit ipsum immensum Patrem in Filio mensmatum, mensura enim Patris Filius, quoniom capit eum ; sur quoi Petau, De Trinitate, præf., c. ni, n. 2, t. II, p. 267 : Tanta est horum verborum majestas et dignitas ut, ad commendandam Patris et Filii omni ex parte absalutam œqualitatem, instar sint amplissimi voluminis. Nam, si immensus est Pater et infinitus, et hune tamen capit ac metitur Filius, adœquari hune cum illo neeesse est. Et celui-ci : Dem., c. xlvii, p. 695 : « Le Père est Seigneur, et le Fils est Seigneur. Le Père est Dieu, et le Fils est Dieu, car celui qui est né de Dieu est Dieu. Ainsi donc, si nous considérons son être et sa puissance, nous devons confesser un seul Dieu. » Le Père et le Verbe sont l’un dans l’autre jusqu'à l’identité de substance ; Irénée affirme cette inexistence mutuelle des divines personnes, surtout du Père et du Verbe, l’une dans l’autre, la 7T£ptxwpr]ai( ; de saint Jean Damascène, la circumincession des scolastiques. Voici quelques textes. L. III, c. vi, n. 2, col. 861 : Per Filium itaque qui est in Pâtre et habet in se Patrem. L. IV, c. XIV, n.l, tol. 1010 : Ante omnem conditionem glorificabat Verbum Patremsuum manens in eo. L. IV, c. xx, n. 3, col. 1033 : Verbum, id est Filius, semper cum Paire eral… Spiritus crat apud eum ante omnem ^onstitutionem. Voir Fils de Dieu, t. v, col. 2424-2420.

Après cela, il est aisé de comprendre des expressions d’apparence subordinatienne, telles que : Filium, qui dominium accepit a Pâtre suo omnis conditionis, (conditio = création) !. III, c. vi, n. l ; col. 860 ; cf.Denî., c. xLi, p. 690 ; Pater conditionem simul et Verbum suum portons et Verbum portatum a Pâtre, t. V, c. xviii, n. 2, col. 1173 ; Pater major me est, l.II, c. xxviii, n. S. col. 811 (Joa., XIV, 28) ; Ipse Filius Dei ipsum judicii diem et horam concessit scire solum Patrem, t. II,