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IRENEE (saint ;


candard, Les origine.t du sfimbole des apôtres, dans ses Études de critique et d’histoire religieuse, Paris, 1905, t. I, p. 39-10, etc. Certaines expressions d’Irénc^e se rapprochent, plus que celles de ses prédécesseurs, du symbole romain. Par contre, d’autres, et plus caractéristiques, se rapproclient du texte oriental du symbole. La variété de ces exposés prouve qu’Irénéc ne s’attaclie pas à reproduire tel quel un symbole ayant cours dans son milieu. En plus de ces exposés d’ensemble, Irénée a des exposés moins complets, moins méthodiques : t. I, c. xxii, a. 1 ; t. III, c. i, n. 2 : ciii, n. 3 ; c. xvi, n. 6 ; t. IV, c.xxxiii, n. 15 ; t. V, c. xx, n. 1, col. 669-670, 845-846, 850, 925, 1083, 1177. Sous des divergences le fond est le même, et le cadre est toujours fourni par le canon baptismal. La chose apparaît plus nettement encore, dans Dem., c. vi, p. 664. « Voici l’enseignoment méthodique de notre foi… Dieu le Père.., créateur de tout, c’est le premier article de notre foi. Quant au second article, le voici : c’est le Verbe de Dieu, le Fils de Dieu, Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui… Quant au troisicnae article, c’est le Saint-Esprit, qui…. » Cf. c. xcix-c, p. 730-731. G. Voisin, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, Louvain, 1901, t. ii, p. 96, a justement maintenu, contre Kattenbusch, Das apostolische Symbol, Leipzig, 1897-1900, t. ii, que la formule trinitaire du baptême est le cadre du symbole ; saint Irénée, dans le Contra hsreses, menait à cette conclusion, et les textes de la Démonstration la confirment. Du reste, Irénée va par de la les formules du symbole des apôtres. F. R. M. Hitchcock, Irenæus of Lugdumim, Cambridge, 1914, p. 340-341, a tiré du Contra hærcses un Credo très riche, qui çà et là est une anticipation du symbole de Nicée.

Aurions-nous, dans l’œuvre d’Irénée, l’écho d’une catéchèse ancienne, superposée au symbole, qui se serait transmise, par l’enseignement officiel, oralement et fixée en partie dans la littérature patristique ? On l’a pensé, dès avant la publication de la Démonstration. Voirt. I, col. 1670 ; t. ii, col. 1877-1881. La 13emom/ration a paru appuyer cette hypothèse. U. Mannucci, La didasealia délia Chiesa primiiiva, dans la Rivista storico-critica délie scienze tenlogiche, Rome, 1907, t. iii, p. 137-139, a émis la supposition que cette catéchèse ou didascalie aurait compris « une large application de passages de l’Ancien Testament aux articles du symbole « et constituerait la trame de la Démonstration. Mais l’existence même de cette catéchèse traditionnelle n’est pas sûre. En tout cas, la Démonstration n’est ni une simple catéchèse ni un exposé intégral de ce qui aurait été l’objet de la catéchèse : le thème de Ci que l’on prêchait aux fidèles « comprenait certainement, sur les sacrements et la liturgie, sur la morale et la vie chrétienne surtout, des instructions qui, pour n’être pas complètement omises ici, n’y sont touchées qu’en passant. » J. Tixeront, P. 0., t. xii, p. 752. Le passage du Contra liœrescs, t. I, c. x, n. 3, col. 553-558, où Mannucci, p. 136, a signalé ingénieusement l’idée et comme la canevas de la Dénwnstration est, en toute hypothèse, d’extrême importance. Irénée dit que l’Église, répandue partout, a partout la même et unique règle de foi, et donc que celui qui peut en parler longuement n’y ajoute pas et que celui qui saurait moins en parler n’y retranche rien, car le plus ou le moins de connaissance en cette matière ne consiste pas à changer ce qui est de foi, mais uniquement à creuser le sens des vérités de foi et à exposer les desseins et la conduite de Dieu envers le genre humain. Et Irénée énumère quinze questions parmi celles qui peuvent se poser aux doctes, questions, comme l’a bien vu Mannucci, qu’il développe, à peu près dans le même ordre, au cours de cette Démonstration de la prédication apostolique, qui est destinée, y lisons-nous, c. I, p. 659, non seulement à présenter l’ensemble’du

corps de la vérité, mais encore à « fournir les preuves des dogmes divins. » En d’autres termes, la foi du théologien est la même que celle du simple fidèle, car I’celle qui est l’Église universelle a une seule et même foi dans tout le monde. » Cont. hær., t. I, c. x, n. 3, col. 560.

S. Baiimer, Da.s apostolisctie Glaubensbekennlniss, seine Gexchichte und sein Inhalt, Mayence, 1893 ; C. Blume, Das aposiolische G/aufcensfceve ; in/ni.'>2, Fribourg-en-Brisgau, 1893 ; T. Zahn, Das apostolisctie Sumbolum. Eine Skizze veiner Geschiclite und cine PrUfung seines Inhaltes, Leipzig, 1893 ; A. Harnack, article AposioUsches Sijmbolum, dans la Realencylwpatlic, 3e édit., Leipzig, 1896, t. i, p. 741-755 ; Materialicn ziir Geschichle und Erl<làriing des alten rômiscben Symbols ans der christlichen Litcratur der zwei ersten Jahrhunderten, en appendice à A. Hahn, Diblinthet : der Symbole und Glaubensregel der aposloliscb-kaiholischenKircbe, 3’édit. Breslau, 1897, p. 364-390. A. Burn, An introduction to the Credo and to the TeDeum, Londres, 1899, p. 41-44 ; J. Kimze, Glaiibensregel, Ileilige Scliri/t und Taufbcl<enntniss. Uniersuchungen iibcr die dogmaliselie Autoritài. ibr Werden und ilire Geschichle, uornelimlicli in der ollen Kirche, Leipzig, 1899 ; F. Kattenbusch, Das apostoUscbe Symbol, Leipzig, 18971900, t. ii, p. 25-53. Das f7f.)(j, aTsïov -r, ; àXrfii’.s. ; bci Irenàus, dans la Zeitschrift /tir die neutestamentliche Wissenscltafl, Giesscn, 1909, t. x, p. 331 ; T. Barnes, A studg on the rriarcosian lieresy dans The journal o/ iheological studies, Cambridge, 1906, p. 304-411 ; F. R. M. Hitchcock, Creeds of SS. Irenæus and Palrik, dans’Hermathena, Londres, 1907, t. xxi, p. 168-182 ; U. Mannucci, La didasealia délia Chiesa primiiiva. A proposito di un’opéra reeeniemenle scoperta di S. Ireneo, dans la Rivista storico-critica délie scienze teologiclie, Rome, 1907, t. iii, p. 134-140 ; A. Becker, ’O xavwv tf, ; àArfitiaç, Régula veritalis ellcr Sandhedens Regel et Bidrag til Bely.’ining of dette Udtryks Forekomst og Belydning hos Irenæos, Copenhague, 1910.

L’Écriture.

Les gnostiques, simulateurs des

catholiques, dit Irénée, simulantes nostrum Iractatum, t. III, c. XV, n. 2, col. 918, se servent de l’Écriture, mais abusivement. Ils rejettent des parties de l’Écriture et ils donnent comme étant de l’Écriture des écrits qui n’en sont pas. Valentin et son école ont un Évangile qui ne.s’accorde point avec celui des apôtres et qu’ils appellent « l’Évangile de vérité. » L. III, c. XI, n. 9, col. 891. Les marcosiens apportent une multitude d’Écritures bâtardes et apociyphes, qu’ils ont fabriquées eux-mêmes. L. I, c. xx, n. 1, col. 653. Voir t. I, col. 1498-1500 ; cf. E. Jacquier, Z, e Nouveau Testament dans l’Église chrétienne, Paris, 1911, 1. 1, p. 2932. Un de leurs récits sur Jésus enfant est probablement puisé dans l’Évangile de Thomas. Cf. A. Loisy, Histoire du canon du Nouveau Testament, Paris, 1891, p. 68. Marcion rejette en bloc l’Ancien Testament, et, sans exclure positivement les écriis du Nouveau Testament, opère parmi eux un triage, ne f.’ardant que ce qu’il croit pouvoir accommoder à ses doctrines ; sa Bible comprend deux parties : l’Évangile, qui n’est qu’une édition mutilée de saint Luc, et le « livre apostolique, 1) édition abrégée et incomplète de saint Paul. L. I, c. xxNTT, n. 2, 4 ; t. III, c. xi, n. 7, 9 ; c. xii, n. 12 ; c. xiii, n. 1 ; c. xiv, n..3-4, col. 688-689, 884, 890, 906. 910, 916. Voir t. v, col. 1034-1C35. Les ébionites ne gardent que saint Matthieu ou plutôt l’Évangile aux Hébreux et récusent saint Paul. L. I, c. xxvi, n.’2 ; t. III, c. XI, n. 7, col. 686-687, 884. Voir t. iv, col. 19911992 ; t.v, col. 1633. Quant à ceux qui, « séparant Jésus du Christ, et, disant que le Christ est resté impassible pendant que Jésus était passible, préfèrent l’Évangile selon Marc, » t. III, c. xi, n. 7, col. 884, il n’est pas sur cpie ce soient des cérinthiens, comme on l’a supposé, et ils demeurent énigmatiques. Au contraire, le passage sur ceux qui n’admettent pas cette forme d’Évangile, dite « selon saint Jean », t. III, c. xi, n. 9, col. 890-891, a été éclairci. Cf. P. de Labriollc, La crise montanistc, Paris, 1913, p, 231-238. Il n’y est question