Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.2.djvu/578

Cette page n’a pas encore été corrigée

2'iU5

IRENEE (SAINT :

2406

17/( propositis, P. G., t. xci, col. 270, cite un fragment (l’un traité d’Irénée Sur la foi, Depl TTta-eoç, adressé à Démétrius, diacre de Vienne, dont il indique Vincipit : Toi qui cherches Dieu, écoute David qui dit. n D’autres fragments de ce traité ont été publiés. L’attribution à Irénéc peut être légitime, et il n’y a pas lieu, en particulier, de lui enlever ce traité pour le donner à Méliton. Cf. T. Zahn, Realencyklopàdie, t. ix, p. 405. Mais, en l’absence d’une attestation plus ancienne, la paternité d’Irénée reste douteuse — 2. Œcuménius, Comment, in Epist. I S. Pctri, c. iii, P. G., t. cxix, col..536-537, donne un fragment d’un é'crit où Irénée parlait des martyrs de Lyon Sanctus et Blandine. Ce fragment appartenait sans doute à la parti ; ' de la lettre lyonnaise sur les martyrs de 177 qui n’a pas été reproduite par Eusèbe. Que saint Irénée ait été l’auteur de cette lettre, c’est ce que beaucoup ont admis au moins comme probable. Les preuves positives manquent ; à l’appui de cette hypothèse il y a non seulement ceci « qu’on ne connaît personne qui fût plus digne que lui et plus en état » d'écrire cette admirable lettre, ainsi que l’a remarqué Tillemont, Mémoires, t. III, p. 2, mais encore une ressemblance d’osprit et d’idées entre l’auteur de la lettre et Irénée. Cf. E. Renan, Marc-Aurèle, p. 339-340, note. Sur les futiles attaques de l’américain J. W. Thompson contre la valeur de la lettre, voir à la bibliographie. — 3. Théodoret, Hæretic. (abiil. compendium, t. I, c. xxiii, /'. G., t. Lxxxiii, col. 372, dit que, les prêtres romains Florinus et Blastus ayant passé au valentinianisme, Irénée, qui déplorait cette perte, écrivit contre Valentin. S’agit-il là d’un écrit spécial contre Valentin, ou d’un des écrits adressés à Florinus et à Blastus ? Cette dcriiière hypothèse est plus vraisemblable. — 4. Quand saint Jérôme, De uiris illusiribus, c. ix, P. L., t. xxiii, col. 625, dit que saint Irénée, comme saint Justin, a « interprété » l’Apocalypse, entend-il par là un commentaire spécial de l’Apocalypse ? Ce n’est pas probable, car, plus loin, c. xxiii, xxxv, col. G41, 649, dans s s notices sur Justin et sur Irénée, où il donne la liste de leurs œuvres, il n’est pas question de ce commentaire. Sans doute il fait allusion aux explications de l’Apocalypse qui se trouvent au 1. V du Contra hasreses, à moins qu’il n’ait voulu dire tout simplement, ainsi que l’a supposé l'éditeur de saint Jérôme, P. L., t. xxiii, col. 625, que Justin et Irénée ont appelé « Apocalypse » la vision de saint Jean. Sûrement Irénée n’est pas l’auteur du commentaire sur l’Apocalypse qui lui est attribué dans le Voyage littéraire de deux religieux bénédictins (E. Martène et U. Durand), Paris, I717, t.ii, p. 260. — 5. Le IleplT^ç àytaçTpîaSoç, mentionné comme l'œuvre d’Irénée p5r un manuscrit des Sacra parallcla attribués à saint Jean Damascène, cf. A. Harnack, Geschichte der altchristlichen Litteraiur bis Euscbius, 1. 1, p. 264, n’a pas été composé par lui. — 6. Les scholics d’Irénée, qui se trouvent dans un manuscrit de Moscou, du xie siècle, cf. A. Harnack, op. cit., t. i, p. 264, ne sont vraisemblablement pas authentiqu s. — 7. Le Ilepl toù Travxdç, que quelquesuns, au rapport de Photius, Bibliotheca, cod. xlviii, P. G., t. ciii, col. 85, attribuaient à Irénée, n’est pas de lui, mais de saint Hippolyte. Cf. A. d’Alès, La théologie de saint Hippolyte, Paris, 1906, p. iv, xxix, xxxiii, L. — 8. Sous le nom d’Irénée ont été publiés en grec, en syriaque, en arménien, un certain nombre de fragments d’un Ilepl tou [itj eïvai àyévvTjTOv T, v ûXyjv, de commentaiics sur l'Écriture, de traités théologiques. L’authenticité de la plupart de ces morceaux n’est rien moins que sûre. Cf. A. Harnack, Geschichte der altchristlichen Litteraiur bis Eusebius, t. i, p. 264, 281-288, t. iio, p. 518-522. Leur importance, en général, n’est pas grande. Parmi les plus importants seraient les trois textes christologiques (le 1°

avec une traduction latine d’E. Renan) publiés par J.-B. Pitra, Spicilegium Solesmense, Paris, 1852, t. i, p. 3-7, et les sept fragments également christologiques récemment publics par Karapet Ter-Mekerttschian, évoque d’Azerbijan, d’après un manuscrit du monastère de Saint-Étienne à Darashambi (Arménie russe), P. 0., t. xii, p. 732-744. Le 1° reproduit tel quel le 1° fragment édité par Pitra. Le 2°=, très court, est tiré, avec des différences verbales, de Dem., c. xxxi, p. 683-684. Le 5^^ se présente comme extrait " du discours sur l’incarnation du rédempteur, » p. 735 ; le 6° comme tiré « du discours : Ceux qui…, » p. 736 ; le 7° comme venant du « discours contre Colarbus et ses adliérents, qui déclarent que le Christ, par l’imperfection et les défauts assumés par lui, a subi la tristesse et la crainte, » p. 741-744. Il y a là des réminiscences du Contra hæreses ; mais la rédaction est postérieure au concile de Nicée et, sans doute, du temps des grands débats sur le monophysismc. Les expressions suivantes sont significatives : « Dieu de Dieu, Fils du Père, » Pitra, p. 4, et P. O., p. 733 ; « le Verbe de Dieu toujours consubstantiel a été fait chair, i P. 0., p. 744. L’utilisation d’un passagede la Démonstration montre comment on s’y est pris. Là où saint Irénée disait, P. 0., p. 683 : 1 II (le Verbe incarné) a uni l’homme à Dieu et opéré la communauté de société entre Dieu et l’homme, car il nous serait impossible autrement de participer à l’immortalité si…, » le nouveau texte porte, p. 733 :

« Il unit la nature divine et la nature humaine, car U

nous serait impossible autrement de participer à l’immortalité si… D’autre part, les 1<" et 3' textes du Spicilegium Solesmense, p. 3-4, 6-7, se lisent dans Timotheus JElurus des Patriarchen von Alexandricn Widerlegung der auf der Synode zu Chalcedon jestgesetzen Lehre, texte arménien publié par Karapet TerMekerttschian et Erwand Ter-Minassiantz, Leipzig, 1908, p. 256-258. Cf. F. Cavallera, Le doss/er patristique de Timolliée jElure, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, Paris, 1909, p. 355. Il est probable que tous ces textes se rattachent à l’entreprise monophysite de falsification patristique sur laquelle Anastase le Sinaïte, Viie dux, c. x, P. G., t. lxxxix, col. 184-185, ouvre un jour éclatant. — 9. En 1715, après les avoir communiqués à S. Maflci, qui les avait publiés, dès 1713, dans le Giornalede' letterati d' Italia, nn professeur protestant de Tubingue, C. M. Pfaff, édita, sous le nom de saint Irénée, d’après, disait-il, des manuscrits des Chaînes des Pères de la bibliothèque de Turin, quatre fragments assez courts, mais non sans importance, surtout Je 2° qui concerne l'épiclèse eucharistique, et le 4 « qui se rapporte au salut universel, P. G., t. vii, col. 1255, 1256-1257. L’authenticité de ces fragments fut combattue par Maflei et le conventuel Maria Lconi ; Pfaff la défendit énergiquement. L’opinion leur fut plutôt favorable. Cf., par exemple, dom R. Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiasliques, Paris, 1730, t. ii, p. 178. Quelques-uns hésitèrent ; ce qui les décida à se tenir sur la réserve, c’est que les manuscrits allégués par Pfafï restèrent introuvables. Puis, d’autres, tel A. Harnack, Geschichte der altchristlichen Litteraiur bis Eusebius, t. i, p. 760 ; cf. P. Batilïol, La littérature grecque, 2e édit., Paris, 1898, p. 105, jugèrent que ces fragments ne semblent pas d’Irénée, dont ils portent le nom, mais peuvent être du iie siècle et sont dans la même nuance doctrinale qu' Irénée. F. X. Funk, Kirchengeschicldliche Abhandlungen und Untersuchungen, Padcrborn, 1897, t. ii, p. 198-208, approfondit la question et crut pouvoir conclure que l’authenticité du 1° fragment est probable, celle du 3 « douteuse, que le 4 « ne soulève aucune objection et que le 2^ fragment est du ve siècle. Enfin, une étude retentissante d’A. Harnack, Die P/affschen Irenàusfragmente als Falschungen P}affs