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I.NFPOSITION DES MAINS

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Dei dicit : Spirilus Domini super me, propler quod iinxit me, SPIRITALE SIGNAT UXGUENTUM. Ibid., 103. De même la lumière divine répandue dans les âmes est attribuée indifféremment au Saint-Esprit ou au signaculum spirilale : spiritvs sanctus dominici vullus cl ignis appellatur et lumen : signalum est in nobis lumen vultus iui. Domine. Quod est crgo lumen signalum, nisi illius siGNACULi SPIRITALIS, in quo credentes signati ESTISSPIRITV promissionis sancto ?i, 14, 149. Carc’est la personne même du Saint-Esprit qui est le sceau spirituel des âmes : Signati Spiritu a Deo sumus… quod est ulique SPIRITALE siGNACULOM. 1, 6, 79. Et la raison en est que lui seul peut graver en nous l’image divine : In corde signamur, ut Spirilus Sandus exprimai in nobis imaginis ca’lestis effigiem… Ut sciamus cordis hoc esse signaculum, docet propheta : Signalum est in nobis lumrn vullus lui. Domine, i, 6, 79-80.

Aussi, au sujet de l’action sanctificatrice que saint Jean-Baptiste reçut du Saint-Esprit dès le sein de sa mère, le même saint docteur parle-t-il tout naturellement de son onction : unoebatur. Expos, in S. Luc, u, 23, P. L., t. XV, col. 1561-1562. De même, dans le De pœnilenlia, ii, 3, 18 : la grâce de l’adoption divine perdue pa le péché et recouvrée par la pénitence est le Sancli Spirilus signaculum. P. L., t. xvi, col. 500. Optât de Milève, iv, 7, parle aussi du spirilale oleum, dont Dieu le Père oignit son Fils après le baptême dans le Jourdain : Apertum est cœlum, Deo Pâtre ungenle, spirilale oleum statim sub imagine columbæ descendit et insedit capiti ejus et perfudil eum ; ’oleum digestum est, unde cœpil dici Christus, quando unctus est a Deo Paire. Corpus de Vienne, p. 113. Dans Orose, Liber apologelicus, xvi, le Saint-Esprit qui habite dans le Christ est appelé tout simplement ipsum sanctificationis unguentum. Corpus de Vienne, p. 627-628. Quant à saint Augustin, pour qui l’huile est dans l’Écriture l’image consacrée pour désigner le Saint-Esprit, c’est ex professo qu’il parle de l’onction qu’en a reçue le Christ, non pas, comme le disait Oplat de Milève, à son baptême, mais au moment même de l’incarnation : De illoscriplumest (Act., x, 38) quoniam UNXiT EVM DEUS SPIRITU SANCTO. Non uUque oleo visihili, sed dono graliæ, quod visibili signiftcatur unguenlo quo baplizalos ungit Ecclesia. Nec sane tune UNCTUS EST ( iiHiSTUS spiiUTU SANCTO, quando super eum baplizalo velut columba descendit, … sed ista myslica et invisiuili vsctione tune intelligendus est UNCTUS, quando Verbum euro fnclum est. De Trinilate, XV, 46. P. L., t. xui, col. 1093. Et dans le Contra Maximum arianum, ii, 16, 3, à propos de cet oleum exullationis métaphorique auquel participent tous les membres du C^hrist, ibid., col. 782, il répète que le Christ reçut de son Père la plénitude de cette onction : A Deo Paire UNCTUS EST FIUUS, quia sic homo faclus est ut maneret Dcus. Q va VNCTWNB plen us erat, id est, Spiritu Sanclo. Ibid., col. 783. Saint Jérôme écrit de même : Sujieromnia unguenlorum gênera est unguentum spiriluale, qucd iwcatur oleum exullationis. quo ungitur Salvalor, el dicitur ad eum : Proplerea unxil te Deus, etc. Camment. in Habac, ii, 3, P. L., t. xxv, col. 1325. Il est donc incontestable que, la personne même du Saint-Esprit (lant couramment désignée par la métajjhore de l’huile ou de l’onction, sanctifier, consacrer, dans le langage de l’Écriture et de l’Église, c’est oindre <lu Saint-Esprit et parler de cette onction invisible n’est ( oiupoint insinuer ou supposer une onction visible correspondante. Que cette terminologie ait provoqué l’addition d’une onction visible aux rites de la sanctification ou de l’onction spirituelle, comme il est arrivé de très bonne heure pour le baptême et plus tard pour la confirmation ou même l’ordination ; que par là encore s’explique la facilité avec laquelle, lorsque s’est dégagée et précisée la notion d’un sacre ment spécialement destiné à communiquer le Saint-Esprit, on a considéré l’onction comme devant en être le rite propre et essentiel, c’est fort possible et cela ne paraît pas contestable. Mais il ne suit nullement de là qu’il en ait toujours été ainsi. Pour l’époque où toute action du Saint-Esprit et le Saint-Esprit lui-même se concevaient comme une onction invisible ayant dans l’huile son symbole naturel ; où l’on parlait couramment d’huile spirituelle, d’onction du Saint-Esprit, là même où la possibilité d’une onction matérielle et visible se trouvait exclue, il serait illogique et arbitraire de conclure soit qu’une onction visible existait partout où il est question d’une onction du Saint-Esprit, soit que la collation du Saint-Esprit propre au sacrement de confirmation doive être reconnue partout où il est question d’une onction visible accompagnant ou symbolisant une œuvre de sanctification attribuée à ce divin Esprit.

d. Le rôle de la chrismalion poslbaptismale. — Un quatrième fait, dont la méconnaissance ou l’oubli contribue, plus que les précédents peut-être, à entretenir la confusion et la diversité des opinions en cette matière est la présence parmi les rites aciompagnant la baptême, voir le tableau précédent, d’une onction qui a toujours été considérée comme le symbole d’une action profonde du Saint-Esprit dans les âmes et qui, cependant, à l’époque même où on lui attribuait le plus d’importance, n’était certainement pas rattachée au sacrement de confirmation. C’est l’onction du saint-chrême, ou la chrismation, qui était laite aux baptisés immédiatement après l’ablution baptismale et qui n’a jamais cessé de se pratiquer dans l’Église. L’usage en remonte pour le moins au iie siècle. Théophile d’Antioche, Ad Autolijcum, i, 1, 2, y fait peut-être allusifm, quand il explique le nom de chrétien : Toutou eïvsxsv xaXoûjjtsGa XpiaTiavol, ôxi xp’-^y-^^’^ eXatov 6£oG. P. G., t. vi, col. 1041. Teriullien, De buptismo, VII, en parle comme d’un rite consacré au même titre que l’ablution et l’imposition des mains. Saint Ambroise la conmiente de même. Dv miisteriis, vi, 29-30. Optât de Milève la signale parmi les rites du baptême chrétien dont il retrouve la figure dans le baptême du Christ : Lotus…. unctus…. manus imposila, IV, 17. Corpus de Vienne, p. 113. Saint Auj-uslin la mentionne aussi en parlant d’un enlant miraculeusement rappelé ti la vie afin qu’il reçut le baptênie : Baplizalus est, unctus est, imposila est ci manus, Scrm., cccxxiv, P. L., t. xxxvii, col. 1447 ; el le tableau des cérémonies du baptême et de la confirmation iiermet de constater qu’elle fut toujours en usaj-e dans toutes les Églises d’Occident. « . Haute idée que s’en est faite toute l’antiquité. — On ne saurait exagérer la haute idée que l’antiquité chrétienr.e a eue de cette onction, qui était considérée comme le complément nécessaire du baptême. Ungi quoque necessr est eum qui baplizalus est, écrivait saint Cyprien. Epist., lxx, 2. Au rapport de saint Jérôme, il n’était pas plus permis à un prêtre ou à un diacre de procéder au baptême sine chrismale que de le faire sans l’autorisation de l’évêque. Contra lucifcrianos, 9, P. L.. t. xxiii, col. 165. Le concile d’Orange en 441 prescrit à tout ministre du baptême d’accomplir la chrismation : Nullum ministrorum qui bapiizandi accepit ofjicium, sine chrismale usquam debere progredi. Can. 2, Mansi, t. vi, col. 435. Si, pour un motif quelconque, la chrismation a été omise, on devra en prévenir l’évêque au moment de la confirmation : De eo autem qui in baptismale, quatumque necessitatc facienle, non chri.imatus (uerit, in confirmalione sacerdos commonebitur. On se préoccupait de la validité de cette onction : faite par un prêtre dont l’ordination était douteuse, ou par un diacre, produisait-elle son elTet ? Lettre de saint Eugène de’Tolède à saint