Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.2.djvu/523

Cette page n’a pas encore été corrigée
2295
2296
INTERPRETATION DE L’ECRITURE


decretum rénovantes hanc hommes, nous, renouvelant illius mentem esse déclarale même décret, nous déclainus, ut in rébus fldel et morons que son esprit est celuirum ad sediflcationem doc- ci, que, dans les choses de la trinas christianae pertinenloi et des mœurs qui appartiuni is provero sensu sacrée tiennent à l’édifice de ladoc-Scripturæhabendussit. quem trine chrétienne, on tienne tenuit ac tenet sancta mater pour le vrai sens de la sainte Ecclesia, cujus est judicare Écriture celui qu’a tenu et de vero sensu et interprétaque tient la sainte mère tione Scripturarum sanctaEglise à qui il appartient rum ; atque ideo nemini licede juger du vrai sens et de re contra Iiunc sensum aut l’interprétation des saintes etiam contra unanimem con- Écritures ; et que dès lors il sensum Patrum ipsam Scrin’est permisàpersonned’inpturam sacram interpretari. terpréter l’Écriture contre ce sens ou encore contre le con sentement unanime des Pè res.

Denzinger-Bannwart, n. 1788.

Dans l’encyclique Providemissimus Deus sur les études bibliques, du 18 novembre 1893, Léon XIII, après avoir rappelé, dans les règles d’herméneutique qu’il trace aux professeurs d’exégèse, l’existence de sens spirituels qui, dans l’Écriture, par la volonté du Saint-Esprit, se superposent au sens littéral, conclut qu’on ne peut pas douter que les Livres saints ne soient enveloppés d’une certaine obscurité religieuse, et que personne ne puisse y pénétrer si quelqu’un m lui montre la voie. « Dieu l’a ainsi voulu, comme le pensent généralement les Pères, pour que les hommes scrutassent les saintes Lettres avec plus de soin…, et qu’ils comprissent que Dieu a confié les Écritures à l’Église, et qu’ils la suivissent, comme on suit un maître très sûr, dans la lecture et l’étude des paroles divines. Car il faut apprendre la vérité là où résident les dons surnaturels du Seigneur, et les Écritures sont expUquées sans péril par les dépositaires de la succession apostolique, comme le disait déjà saint Irénée (voir col. 2290, ) dont le concile du Vatican a embrassé la pensée, qui est celle des autres Pères, lorsque, renouvelant le décret du concile de Trente sur l’interprétation de la parole divine écrite, « il a déclaré que, son esprit est celui-ci, que, dans les choses de la foi et des mœurs qui appartiennent à l’édifice de la doctrine chrétienne, on tienne pour vrai sens de la sainte Écriture, celui qu’a tenu et que tient la sainte mère l’Église, à qui il appartient de juger du vrai sens et de l’interprétation des saintes Écritures, et que, dès lors, il n’est permis à personne d’interpréter l’Écriture contre ce sens, ni même contre le consentement unanime des Pères. « 

La conclusion est celle-ci : « En conséquence, l’exégète catholique regardera comme son devoir principal et sacré, d’adopter exactement le sens donné à certains passages scripturaires par une déclaration authentique, soit qu’elle provienne, comme en beaucoup d’endroits du Nouveau Testament, des auteurs sacrés et du Saint-Esprit qui les inspirait, soit qu’elle provienne de l’Église, assistée par le même Esprit Saint et se prononçant « par un jugement solennel ou par son magistère ordinaire et universel. » (Concile du Vatican, sess. III, const. De fide, c. iii). Denzinger-Bannwart, n. 1942 ; au complet dans Cavallera, Thésaurus, n. 68, 70-73.

Le 25 novembre 1898, dans une lettre au ministre général des frères mineurs, Léon XIII mettait les exégètes catholiques en garde contre l’orgueil, la légèreté et l’imprudence qui portaient quelques-uns à adopter un genre d’interprétation audacieux et immodérément libre ou à favoriser les explications intempérantes d’exégètes non catholiques, qui corrompent les Écritures plutôt qu’elles ne les expliquent, et il rappelait les règles catholiques d’exégèse, qu’il avait tracées dans l’encyclique. Providentissimus Deus et

qu’aucun catholique ne devait négliger. Acta Sancta : Sedis, t. xxxi, p. 264.

Un peu plus tard, le 8 septembre 1899, s’adressant à tout le clergé français, le même pontife appelait de nouveau son attention, au sujet de l’étude des saintes Écritures, sur la même encyclique, que les professeurs devaient faire connaître et expliquer à leurs élèves. Les professeurs mettront spécialement leurs disciples « en garde contre des tendances inquiétantes qui cherchent à s’introduire dans l’interprétation de la Bible, et qui, si elles venaient à prévaloir, ne tarderaient pas à en ruiner l’inspiration et le caractère surnaturel. » Dans son encyclique, il a fait justice de ces dangereuses témérités. « Tout en encourageant nos exégètes à se tenir au courant des progrès de la critique, nous avons fermement maintenu les principes sanctionnés en cette matière par l’autorité traditionnelle des Pères et des conciles, renouvelés de nos jours par le concile du Vatican. » Ibid.

Dans ses lettres apostoliques, du 27 mars 1906, sur l’enseignement de l’Écriture dans les séminaires, Pie X rappelle dans le 13" article du règlement qu’il trace et impose, les sages règles de son prédécesseur relatives à l’interprétation de la Bible : Doctor sacrse Scripluræ tradendw sandum habebit nunquam a communi doctrina ac trad.lione Ecclesiæ vel minimum discedere. Utique vera scientiæ hujus incrementa, quxcumque recentiorum sollertia peperit, in rem suam convertel, sed temeraria novatorum commenta negliget. Idem eas dumtaxat quscstiones tractandas suscipiet quarum tractatio ad intelligentiam et defensionem Scripturarum conducat ; denique rationem magisterii suiadeas nurmas diriget, prudentise plenas, qv.ee litteris encyclicis Prooidentissimus continentur. Acta PU X, X. iii, p. 75

Nous signalerons plus loin plusieurs propositions des modernistes, qui concernent l’interprétation de l’Écriture et que le Saint-Office a condamnées dans son décret Lamentabili, du 3 juillet 1907.

Enfin, dans la conclusion de l’encyclique Spiritus Paraclitus, du 15 septembre 1920, Benoît XV déclare qu’il n’a pas seulement renouvelé et complété les enseignements de Léon XIII sur l’inspiration de l’Écriture et l’inerrance biblique, il recommande encore au clergé et au peuple chrétien d’observer avec grand soin les principes qui sont exposés par Léon XIII dans l’encyclique Providentissimus et par lui-même dans cette encylique Acta apostolicæ sedis, 1920, t. XIII, p. 422 ; Denzinger-Bannwart, Enchiridion, 1921, n. 2188 (à la fin).

Significcdion et portée de cette règle.

Elles résultent des déclarations des conciles de Trente et du Vatican et des déclarations des souverains pontifes. Pie IV, Léon XIII et Pie X.

1. Le 5 mars 1546, les Pères de Trente, réunis en congrégation générale, avaient nommé une commission pour signaler les abus qui existaient alors touchant les Écritures et les remèdes qu’il fallait y apporter. Les théologiens désignés s’assemblèrent, le 8 et le 9 du même mois, et échangèrent de nombreuses observations. L’une d’elles porte sur l’interprétation et l’enseignement de l’Écriture faite par des indocti sans autorité. A., Theiner, Acta concilii Tridentini, Agrain, 1874, t. i, p. 63-64 ; S. Merkle, Concilium Tridentinum, Fribourg-en-Brisgau, 1. 1, p. 36. Le 17 mars, l’archevêque d’Aix lut, en réunion plénière, le texte des abus signalés et des remèdes proposés. « Le troisième abus est que, dans les choses de la foi et des mœurs qui entrent dans l’édifice de la doctrine chrétienne, sous prétexte que la parole de Dieu est facile, n’importe qui, sans autre appui que sa propre sagesse, pliant l’Écriture à sa propre pensée au lieu de rendre la pensée de l’Écriture, l’interprète, soit publiquement soit en particulier, contre le sens qu’a toujours tenu jusqu’à ce jour et que