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INSPIRATION DE L’ECRITURE


énergiqueinent : Accusent aposlolum falsilads quod nec ciim hebrœo ncc cum Septuaginla corujrual iranslatoribiis, et quod bis majus est, er/et in nomine, pro Zacliaria quippe Hieremian posuit. Sed absit hoc de pedissequo Chiisti dicerc, cui curæ fuit non verba et syllabas aucupari, sed sententias dogmatum ponere. Corpus de Vienne, 1910, t. liv, p. 512. L’cvangéliste n’a donc pas commis d’erreur de fond, puisqu’il a rendu le sens de la parole de Zacharie. La citation de Zacharie est, pour le sens dans iMalacliie. In Mutth., t. XXVI, col. 205. Dans sa lettre à Pammachius, après avoir rapporté d’autres exemples, dans lesquels les évangélistes ont cité l’Ancien Testament quant au sens, sinon quant à la lettre, il conclut : Hoc replico non ut cvangelistas arguam falsitatis, hoc quippe impioram est Celsi, Porphyrii, Juliani, sed ut reprehensores meos arguam imperitiæ et impetrem ab eis venicun, ut concédant mihi in siniplici epistola quod in Scripturis sanctis, velinl nolint, apostolis concesssuri sunt, n. 9, Corpus, p. 517. Au début du n. 10, il signale encore les différences que le discours de saint Etienne, rapporté par saint Luc, Act., vii, présente avec la Genèse, mais il ajoute : Differo sotutionem et istius quæstiunculie, ut obtrectaiores mei quærani et intelligant non verba in Scripturis consideranda sed sensus. Ibid., p. 521-522. Cette quæstiuncula a été résolue dans le Liber hebraicarum quæstionum in GenesiiîJ, P. L. t. xxiii, col. 1001-1002, par l’emploi que saint Luc a fait de la version des Septante. Voir dom Sanders, dans la Revue biblique, 1905, p. 284-287. Si donc Jérôme avait reconnu dans les Écritures des « inexactitudes matérielles », comme on le prétend, alors qu’il déclare seulement que les évangélistes ont cité l’Ancien Testament quant au sens seulement, il reconnaîtrait qu’il aurait pu lui-même commettre de pareilles « inexactitudes » dans sa traduction de la lettre de saint Épiphane. Ce serait, de sa part, une singulière apologie. Il tenait toute inexactitude, même matérielle, comme incompatible avec l’inerrance biblique.

Aussi, dans l’encyclique Spiritus Paraclitus, Benoît XV a déclaré : « Saint Jérôme enseigne que l’inspiration divine des Livres saints et leur souveraine autorité comportent, comme conséquence nécessaire, la préservation et l’absence de toute erreur et tromperie », et il a cité un certain nombre de témoignages du saiint docteur, qui mettait tous ses soins à résoudre les difficultés, sauf à s’y reprendre à plusieurs fois. Acta apostûlicie scdis, 1920, t. xii, p. 391-393. Il conclut que saint Augustin ijartageait sur ce point, le sentiment de son correspondant de Betliléem : l’un et l’autre n’admettent aucune erreur dans les écrits des prophètes et des apôtres. Epist. cxvi, n. 3, t. xxii, col. 937.

Sur le « biblicisme strict » de saint Augustin, voir t. I, col. 2342. On y trouvera la substance du témoignage d’inerrance, donné dans sa lettre à saint Jérôme et rappelé par Benoît XV. Au sujet de la substitution du nom de Jérémie à celui de Zacharie (hms.Alatth., xxvii, 9, saint Augustin va jusqu'à dire : Quid ergo intclligendum est nisi, hoc actuin esse secretiore consilio providentiæ Dei, qua mentes cvangelistarum sunt gubernatœ? Potuit enim -fieri ut unimo Matthci Evangelium conscribentis pro Zacharia Jeremias occurreret, ut fieri solct, quod tamen, sine alla dubitationc emendaret, scdtem ab aiiis admonilus, qui adhuc in carne viventes hoc légère potuerunt, nisi cogitaret recordationi suæ, quæ Sancto Spiritu regebatur, non frustra occurrisse aliud pro alio nomen prophetee, nisi quia ita Dominus hoc scribi constitua. Et cette raison était de montrer l’admirable accord des prophètes entre eux, au point que ce que l’un avait dit pouvait être attribué à un autre. De consensu cpangclislarum, 1. 111, c. vii, n. 29, 30, P. L.,

t. xxxiv, col. 1174-1176. L'Écriture, d’ailleurs, ne loue pas les mauvaises actions qu’elle rapporte ; elle se borne à les raconter avec véracité. Cont. Faustum, I. XXII, c. Lx-Lxvii, t. XLTi, col. 437-443 ; Quccst. in Heptateuchum, t. VII, q. xlix, t. xxxiv, col. 813, 815. Voir A. V. DieckolT, Die Inspiration und Irrthumslosigkcit der heiligen Schrift, Leipzig, 1891, p. 11-31.

Le pape saint Léon I'"' déclare que, même si le sens caché de l'Écriture n’est pas encore connu clairement, les catholiques doivent néanmoins croire très fermement qu’il n’y a aucun mensonge dans les Livres divins. Serm., lxvi, c. i, P. L., t. liv, col. 364.

Pour saint Fulgence de Ruspe, l’autorité de l'Écriture est véridique. Epist., viii, c. iii, n. 4, P. L., t. lxv, col. 362, 363. Les deux Écritures, en effet, sont vraies, saintes, inspirées par Dieu ; c’est pourquoi il faut les conserver avec vénération, les écouter et les recevoir sans le moindre doute. Ni Paul ni les évangélistes n’ont aucunement menti. De veritate prxdesiinalionis, t. III, c. XI, 18 ; xii, 19 ; xiv, 23 ; col. 661, 663. Parce qu’elles nous ont été données par Dieu pour notre instruction et qu’elles sont divines, les Écritures sont vraies. De fide, c. ii, n. 8, col. 676.

Cassiodore déclare que celui qui croit que la vérité est dite dans tous les passages des Écritures divines, celui-là les comprend bien, et il en conclut que le psaume civ et la Genèse ont dit vrai au sujet de l’incarcération de Joseph, parce que l’Esprit Saint ayant omis quelques détails dans la première relation, la relation subséquente répare l’omission, quand, tout en gardant la vérité, elle ajoute quelque chose de nouveau. In ps. CIV, 18, P. L., t. lxx, col. 746. Pour faire ressortir la force du texte sacré, il admire l’ordre des mots : Præterita sine falsitate describunt, prsesentia plus quam quod videntur, ostendunt. Ubique in eis Veritas régnât ubique divina virtus, irradicd. De institutione divinarum litlerarum, c. xvi, col. 1131. Il n’y a rien d’inutile ni d’oiseux dans les saintes Lettres. Ibid., c. XXIV, col. 1139. Les copistes de manuscrits ne doivent donc pas violer le moins du monde les Écritures. Si toutefois ils rencontrent des mots absurdes ils doivent les corriger intrépidement. Et il en donne cette raison : Audiat Spiritus Sanctus sincerissima quæ donavit ; recipicd ille beata quæ contulit. Ibid., c. XV, col. 1129. Par suite, un passage de l'Écriture est un indice de vérité. In ps. CV, 35, col. 763.

Dans les Livres Carolins, il est dit que les récits des Écritures ont été publiés sous la direction du Saint-Esprit, et on en conclut que la divine Écriture estvérace, chaste, très pure, t. II, c. xxx, P.L., t. xcviii, col. 1105, 1106. En eux, il n’y a rien de vicieux, d’inconvenant, d’impur, de faux, t. III, c. xxiii, col. 1164. L'Écriture rejette toutes les erreurs, t. I, c. ix, col. 1028.

Le Vénérable Bédé affirme que saint Luc écrivant sous l’inspiration du Saint-Esprit, n’a pu écrire rien de faux. Super Acta apostolorum, ad Accam epist., P. L., t. xcii, col. 938. Saint Jean, instruit par une révélation céleste et enivré de la grâce du Saint-Esprit a chassé toutes les ténèbres des hérétiques, la lumière de la vérité lui ayant été manifestée subitement. In S. Joa. Eu. expositio, 1. 1, col. 637 ; Homil., t. I, hoinil. viii, t. xciv, col. 49. Les autres évangélistes n’ont rien rapporté de contraire à saint Jean, mais ils ont omis le premier séjour du Christ en Galilée après son baptême. InMatth., t. I, c. iv, t. xcii, col. 21. Cf. In Marc, t. I, c. I, col. 140. Soient enim evangelistæ singuli sic omittere quædam, quæ vel ab cdiis commemorata viderint vcl ab aliis commemoranda in spiritu præviderint, ut continuata suæ narrationis série quasi nulla prætermississe videantur. In Luc, t. I, c. ii, col. 348. Aucun d’eux n’a pu écrire rien de faux. Ibid., t. II, c. vi, col. 393. En citant des prophètes au début de son