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INSPIRATION DE L’ÉCRITURE

mentaire. Enfin, la traduction elle-même peut s’entendre d’une « erreur d’écriture », c’est-à-dire d’une faute de copiste. Il n’y a rien de faux dans l’Écriture, parce que le Saint-Esprit n’est pas menteur. In Joa., corn, xx, n. 23, t. xiv, col. 641 ; corn, xxvin, n. 14, col. 720. Celui donc qui lit l’Écriture et l’entend autrement qu’elle n’est écrite, se trompe. Celui qui l’écoute et qui l’interprète comme il faut l’entendre vraiment, celui-là voit la vérité. In Ezech., homil. II, n. 5, t. xiii, col. 986. Cf. liomil. vi, n. 11, col. 719 ; homil VII, n. 1, 2, col. 720. Que personne ne pense que les Écritures sont erronées ou contiennent quelque chose de mauvais et que nul ne craigne d’y trouver des erreurs, elles ont en elles-mêmes les paroles et les raisons de la vérité. In Luc, homil. xix, t. xiii, col. 1850.

En preuve de la doctrine chrétienne, saint Cyprien citait avec confiance l’Ancien et le Nouveau Testament, parce que celui qui craint le Seigneur sait que les choses prédites par les paroles de Dieu sont créées et que l’Écriture ne peut mentir. De opère et eteemosynis, 8, P. L., t. IV, col. 608, et parce que la vérité est proférée par un prophète sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu. Ad Demetrianum, 11, col. 552.

Saint Denys d’Alexandrie enseignait que personne ne peut contredire les paroles de l’Écriture. In Ecclesiasten, dans Pitra, Spicitegium Solesmense, 1. 1, p. 18. Pour le martyr saint Pamphile, la vérité se trouve dans l’Écriture inspirée, Apologia, c. ii, P. G., t. xvii, col. 552, et celui qui la contredit est hérétique, ’col. 553-554, 555.

Selon Eusèbe de Césarée, les prophètes avaient la connaissance vraie et exacte, non seulement des choses présentes, mais aussi dès futures, car ces hommes inspirés ne parlaient pas à la manière des hommes, mais sous l’inspiration du Saint-Esprit ils enseignaient sans ambiguïté ce qu’il faut croire, sans dire jamais aucune chose qui fût contraire à la vertu et à la vérité. Demonst. evangei, t. V, proœm., P. G., t. xxii, col. 348. Parce qu’elle est inspirée, l’Écriture est très vraie, Eclogie propheiarnm, t. I, c. viii, col. 1048, et elle ne peut contenir aucune erreur. C’est un crime audacieux et téméraire de prétendre que l’Écriture s’est trompée. In ps. xxxiii, t. xxiii, col. 289. Cf. de Montfaucon, Prseliminaria, c. v, 1, col. 25-26.

Pour Didyme l’Aveugle, toutes les Lettres divines sont des sources salutaires. In ps. xii, 2, P. G., t. xxx, col. 1357, et parce qu’elles viennent de l’Esprit dé vérité, elles ne peuvent aucunement mentir. De Trinilule, t. III, c. ii, col. 785.

Saint Cyrille d’Alexandrie, tient les hommes inspirés par l’Esprit comme dignes de foi et il enseigne qu’il faut ajouter foi aux paroles des saints. Aussi serait-ce une extrême folie d’y contredire, et d’accuser de mensonge, les discours du Saint-Esprit, car les hommes inspirés par cet Esprit ont prouvé par la probité de leur vie et leurs miracles qu’ils étaient saints, dignes de foi et des fils de la vérité. Conl. Julianum, t. VIII, P. G., t. Lxxvi, col. 913, 936. Ceux qui parlent au nom de Dieu ne peuvent pas ne pas très bien parler et ne pas dire la vérité, puisqu’ils ont en eux la vérité. In Midi., t. Lxxi, col. 688. Leur parole est toujours amie de la vérité, parce que l’Esprit de vérité, celui du Christ, parle toujours en eux. In Is., t. V, t. lxx, col. 1313. Comparant les livres hébreux, écrits en langage vulgaire, aux ouvrages des Grecs, au style orné et choisi, mais destitués de vérité, saint Cyrille dit que les Écritures, quoique moins soignées, ont l’éclat de la vérité, et que les chrétiens, tout en admirant les charmes littéraires de la littérature grecque, lui préfèrent les Écritures, qui enseignent la vertu. Ibid., t. VII, col. 860. Les hérétiques détournent à leurs erreurs la pensée véritable de l’Écriture, De Trinitate,

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

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t. Lxxv, col. 1189, mais leur fausse interprétation ne nuit pas à la vérité de l’Écriture. In Joa., proœm., t. Lxxiii, col. 13. Les évangélistes aj^ant été inspirés par le Saint-Esprit, personne n’osera prétendre qu’ils sont en désaccord, car si l’on veut appliquer soigneusement son intelligence à la force de leurs paroles, on constatera qu’elles sont d’accord. In Joa., t. XII, col. 685.

Saint Jean Chrysostome a constaté que tout ce que les prophètes ont prédit au sujet des Juifs et du Christ s’est réalisé comme ils l’avaient annoncé. Les événements ont donc prouvé l’origine divine de l’Écriture. Or, si l’Écriture est divine, tout ce qu’elle dit de Dieu est vrai. In ps. iv, *i, P. G., t. lv, col. 57. Les deux Testaments sont d’accord sur la doctrine, et les apôtres ont le même enseignement que les prophètes. In dictum Pauli : Nolo vos ignorare, homil., n. 2, 3, t. Li, coK 244, 247. Cela provient nécessairement de ce que le même Esprit a mû la langue de David et a agi dans l’âme de Paul. De verbis apostoli : Habentes eumdem SpirUum, homil., n. 2, col. 291 ; In ps. cxv, n. 2, t. LV, col. 321. L’Écriture ne ment pas. Ad populum Antiochenum, homil. ii, n. 7, t. xlix, col. 44, et elle ne peut pas se contredire puisqu’elle a été écrite par un seul et même Esprit. Aussi le saint docteur explique-t-il les passages qu’on lui opposait et dans lesquels David affirmait l’existence de plusieurs cieux, tandis que Moïse ne parlait que d’un seul ciel. In Gen., homil. iv, n. 3’4, t. lui, col. 42-43. Les récits divergents des évangéhstes sont différents, mais ne se contredisent pas le moins du monde. In ps. XLl V, p. 8, t. LV, col. 194. Cet accord des récits divergents démontre fortement la vérité des Évangiles. La diversité en de petites choses et dans les circonstances des faits ne nuit pas à la vérité des récits. Les évangélistes n’ont pas tous raconté les mêmes miracles, chacun en a rapporté de particuliers ; toutefois tout ce qu’ils ont écrit n’est pas nouveau ni différent, plusieurs ont rapporté beaucoup de choses communes. Ils diffèrent sans se contredire, parce que la vertu divine opérait tout en eux tous. In Mallh., homil. ii, n. 2, 4, t. Lvn, col. 16, 18 ; De Lazaro, conc. i, n. 6, t. XLviii, col. 970. Leur accord résulte de ce que le même Esprit les mouvait tous. In Joa., homil. iv, n. 1, t. Lix, col. 4 ; In qualriduanum Lazarum, t. l, col. 641 ; / ; ? paralyliciim, t. li, col. 51. Aussi saint Chrysostome a soin de montrer que les contradictions des Évangiles ne sont qu’apparentes. In Matth., homil. xxviii, n. 1, 2, t. lvii, col. 349-352 ; In Joa., homil. XXIII, n. 2, t. lix, col. 139 ; homlL xlii, n. 1, col. 248 ; De cruce et latrone, homil. n. n. 2, t. xlix, col. 411 ; In paralylicum, n. 4, t. li, col. 54, etc. Les quatre Évangiles ne forment donc qu’un Évangile, car ils disent les mêmes choses ; ils ne diffèrent pas Sià T-qy TÔiv TTTpOCTCûTcwv Staçopàv, mais ils sonc un Sià TT^v Tôiv eîpy^pévcov aupicpcoviav. In Epist. ad Gal., ci, n. 6, i. i.xi, col. 622.

Polychronius, frère de Théodore de Mopsucste, regardait l’exemption de toute erreur comme une conséquence nécessaire de l’inspiration de l’Écriture, car il expliquait et conciliait les passages du hvre de Daniel, qui paraissaient se contredire. Cf. O. Bardenhewer, Polychronius, Brader Theodors von Mopsuestia and Bischof von Apamea, Fribourg-en-Brisgau, 1879, p. 15, 36, 37 ; P. Dausch, Die Schriftinspiration, p. 67.

Selon Théodoret, tous les prophètes ont reçu le même Esprit ; aussi ne se sont-ils pas contredits, car r Esprit-Saint est un esprit de vérité. In Ezech., xx^’I, 21, P. G., t. Lxxxi, col. 1073.

Saint Basile disait que, si le Seigneur est fidèle dans toutes ses paroles, tous ses commandements, faits dans la vérité et l’équité, sont aussi fidèles, et

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