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INSPIRATION DE L’ECRITURE


Mgr Casser, dans le rapport qu’il lut au nom de la Dépulation de lu foi, commence par expliquer le sens du projet. Le schéma dit ce qu’est un livre sacré et canonique négativement d’abord, et de deux façons. La première opinion qui est rejetée tendrait à dire qu’un livre est sacré et canoriique, parce que l'Église l’a approuvé par son autorité. Reapse liber talis nulla ratione inspiraius dici poiest : nam Ecclesia libnim non inspiratum non poiest auctoritale sua facere inspiralum. Ergo approbalio Ecclesiæ ad librum sacrum consliluendum certe non sufficit. Mgr Casser fait ensuite remarquer, comme nous l’avons dit plus haut, col. 2145, que l’opinion de Lessius n’est pas visée par là. Il s’agit ici de l’approbation de l'Église et non pas de celle de Dieu. Ulterius etiam excluditur illa notio inspirationis iibi dicitur librum qucmdam esse sacrum seu divinitus inspiralum eo quod revelalionem sine errore conlineat. Nam si hujusmodi libri essent inspirali, omnes canones conciliorum libris sacris siinl adnumerandi. Ibid., col. 140-141.

Six amendements avaient été présenté., , qui ne tendaient qu'à préciser davantage la rédaction du texte, laquelle avait paru ambiguë ou peu claire. Ibid., col. 123. La Députation de la foi adopta la rédaction qui avait été proposée dans le 30= amendement et qui donnait satisfaction aux amendements 31 « bis et 32 « ; elle rejeta le texte trop long du 31^^ et l’addition : sine ullo Dei afflalu du 33 « , qui fut jugée superflue. Ibid., col. 142. Ces propositions, présentées par son rapporteur, furent approuvées par tous les Pères. Ibid., col. 143.

Le texte, révisé en conséquence, n’avait donc reçu que des retouche^ de style. Le voici : Eos vero’Ecclesia pro sacris et canonicis habet non ideo, quod sola humana induslria concinnali, sua deinde auctoritale sint approbati ; nec ideo dumtaxat, quod revelalionem sine errore contineant. Ibid., col. 154, 218. Cette rédaction ne souleva plus aucune observation. Elle fut donc promulguée à la IIP session, le 24 avril 1870. Const. Dei Filius, c. II, ibid., col. 251.

Les débats indiquent clairement le sens que le concile a donné à cette déclaration. Il est certain que les Livres saints contiennent la révélation divine sans mélange d’erreur ; mais cela ne suffit pas pour affirmer qu’ils ont été inspirés : il faut qu’ils soient d’origine divine. C’est pourquoi aussi l’approbation de l'Église ne peut faire que des livres d’origine humaine deviennent inspirés.

Véritable notion de Finspiration.

Le concile ne s’est pas borné à exclure deux erreurs sur la nature de l’inspiration. Il a donné une notion positive de l’action divine qui a rendu les Livres saints sacrés et canoniques, et par conséquent inspirés. Le premier schéma énonçait cette notion en ces termes : sed eo quod Spirilu Sanclo inspirante conscripti fuerunt, ideoque sunt Scripturæ diuinilus inspiratæ (II Tim, iii, 16), quie habent auctorem Deum alque ita continent vere et proprie verbum Dei scriplum. Quare hæreticam esse declaramus et damnamus sententiam, si quis diuinilus inspiratum esse negaverit aliquem vel integrum vel ex parte librum, l’un ou l’autre de ceux que le concile de Trente a définis être sacrés et canoniques. Ibid., col. 508. Dans les notes, qui accompagnaient ce projet, le sens de ce passage était ainsi expliqué : Sequitur deinde positiva declaratio doclrinæ calliolicæ quo sensu omnes libri Scripturæ et ob quam ralionem eis intrinsecam fuerunt ab Ecclesia sacri déclaratif et jam hoc ipso in canonem relati. Ratio nimirum est ex divina origine seu scriplione ipsorum librorum. IIxc vero scriplio divina declaratur, quod 1. libri conscripti sunt, inspirante Spiritu Sanclo. Erat igitur supernaiuralis. operatio Spiritus Sancti in homines ad ipsos libros scribendos. 2. Ex hoc ipso quod aclio Spiritus Sancli rejerebatnr ad scri bendos libros per homines ad hoc opus inspiratos, ipsi libri sunt et ob apostolis dicuntur Scriptura divinilus inspirata. 3. Denique aclio illa inspirationis erat hujusmodi, ut Deus sit librorum cuictor seu auctor scriptionis, lia ut ipsa rerum consignatio seu scriplio tribuenda sit principaliter operationi divinse in homine et per hominem agenti, et proinde libri contineant.scriplum verbum Dei. Hoc modo inspirationem Scripturæ in Ecclesia Dei semper intcllectam et intelligendam esse, demonstrat. 1. SS. Patrum consensus. Dicunt enim. Scripturas esse conscriptas per Spiritum Sanctum vel per operalionem Spiritus Sancti, esse litteras Dei ad homines missas, Scripturas esse a Deo dictas, esse a Deo vel operatione Dei datas vel conditas, homines in ils scribendis fuisse instrumenta sub operatione divini Spiritus. Et chacune de ces formules des Pères est appuyée en note par des références à leurs ouvrages, reproduits dans les Patrologies de Migne ou par Mansi, dans sa Collectio conciliorum. Quant à la foi de l'Église en Dieu auctor librorum des deux Testaments, elle est énoncée dans les documents authentiques des pa ;)cs et des conciles, que nous avons cités précédemment, col. 2094 sq. Ibid., col. 522-523.

Cette rédaction souleva une difficulté : elle paraissait étendre l’inspiration à chacune des particules et aux mots eux-mêmes des Livres divinement inspirés. Le P. Franzelin la résolut ainsi, dans son mémoire déjà cité : At primum notio impirationis declaratur juxta formulam ecclesiasticam, ita ut Deus sit auctor Scripturarum seu librorum sacrorum, cujus formulée Veritas satis demonstrata est in (innolationibus subjectis. Ad hoc autem ut Deus auctor sit, requiritur quidem supernaiuralis divina aclio in humant scriptoris intelleclum ac voluntatem. Quænam vero hsec aclio sit, hic strictim non definitur, sed relinquitur doctorum explicationi. Certum est, in tradita notione inspirationis non revelalionem rerum scriptori faclam (si revelalio proprio sensu intelligatur) mulloque minus diclalionem singulorum verborum comprehendi velut essentialem et necessariam ad inspirationis conceptum. Quod vero ad extensionem inspirationis spécial, diserta appellatione ad conc. Tridentinum significatur, cas parles credendas esse inspiratas, quas Tridentinum definivit esse sacras et canonicas. Quæstiones vero hactenus inter catholicos controversée de sensu, quo partes librorum in Tridentino décréta intelligendæ sint, nec definiuntur nec attinguntur. Quoad extensionem ergo inspirationis nihil omnino defmitioni tridentinse superadditur. Ibid., col. 1621.

Le schéma réformé présentait, sur le point qui nous occupe, une rédaction plus courte et plus condensée que la première : Sed ideo quod Spiritu S. inspirante conscripti Deum habent auctorem ejusque sunt vere et proprie verbum scriplum alque ut taie Ecclesix ab apostolis trad.ti. Ibid., col. 1629. Ce texte fut encore remanié et écourté par la Députation de la foi : Sed ideo quod Spiritu Sanclo inspirante conscripti, Deum habent auctorem, alque ut taies Ecclesia : per apostolos Iraditi sunt. Ibid., col. 79. Sur cette rédaction, Mgr Simor dit, dans le rapport qu’il lut en congrégation générale : Pcdet nimirum quod in hoc schemate nihil novi de inspiratione dicatur et quod Depulatio plane nihil novi in specie dicere voluerit, sed liberum reliquerit scholis disputare de modo inspirationis et, ut scholæ loquuntur, de exlensione inspirationis. Ibid., col. 86. Des amendements avaient été proposés par des Pères. Le 31 « exposait longuement la même doctrine ; nous l’avons déjà dit, il fut écarté à cause de sa longueur. Le 32 « et le 34 « ne visaient que la tradition des Livres saints à l'Église, par les apôtres. Ibid., col. 123. Dans son rapport, lu aussi en congrégation générale, Mgr Casser expliqua le sens de la notion positive de l’inspiration, qui était donnée : Et quidem quoad