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IMPOSITION DES MAINS


modo stat, calheciimimis incUnel capul, el sic dicet episcopus stans benediclioncm super calhecuminos. Item fit oralio et denuo millil diaconus vocem et commonel ut unusquisque stans fidelium inclinent capita ^sua, item benedicet fidèles episcopus, édit. Geyer, p. 72. Or c’est ici, l’imposition des mains proprement liturgique, dont parlent les documents pour le renvoi des catéchumènes ou des pénitents. Voir, par exemple, Const. apost., VIII, G, 8-14, édit. Funk, p. 480, pour les catéchumènes ; VIII, 8, 3-6, p. 484, pour les « compétents » ; VIII, 9, 6-11, p. 486, pour les pénitents, et qui ne saurait être individuelle ni comporter de contact. On admettrait difficilement aussi le contact dans l’imposition des mains aux offrandes eucharistiques.

3. Signe de croix.

Souvent l’imposition des mains est accompagnée d’un signe de croix. Cette association ou cette identification est même fort ancienne ; elle apparaît très nettement dès le ue siècle, dans la pseudo Epistola aposlulorum récemment découverte et publiée par Cari Schmidt, dans les Texte und Untersuchungen, t. xliii, 1919. On y lit, calquée sur le récit des Actes, c. ix, une prédiction par le Christ de la conversion de saint Paul. Or, au lieu de l’imposition des mains qui lui rend la vue, on ne parle guère ici que d’un signe de croix sur les yeux : èTtiÔévTa aùxcô -/eïpaç.. ÈTTiŒlç ère' aÙTOù zàc, j^sïpaç… dans les Actes, V, 12 et 17 ; dans V Epistola, c. xxxi, toc. cit., p. 96 ; ou, comme portent des manuscrits meilleurs : seine Augen werdtn durch eurc Hund bekrcuzigt, ibid., p. 190 ; cf. déjà dans l'édition de Guerrier, sous le titre : Le testament en Galilée, c. xui : « Ses yeux s’oljscurciront et seront signés du signe de la croix — variante « avec de la salive, » d’après Joa., ix, 6 - — par vos propres mains. » Palrologia orientalis, t. ix, fasc. 3, p. 212-213. Pour l’admission au catéchuménat, nous l’avons déjà vii, les documents parlent indifféremment, de l’imposition des mains ou du signe de la croix ; parfois même ils associent les deux gestes, etc. Voir plus haut, col. 1316. L’ordination, elle aussi, dans certains rites orientaux comporte des signes de croix joints à l’imposition des mains ; les Canons d’Hippolijle, can. 40, en font mention expresse dans la prière qui accompagne l’imposition des mains au diacre : signo criicis tuse quo ipse signatur, dans Duchesne, Origines du culte, 1898, p. 507. Voir aussi l’ordination du diacre ou du prêtre chez les Grecs dans Goar, Riluale græcorum, p. 250, 292. Mais c’est surtout à l’imposition des mains de la confirmation que le signe de la croix se trouve associé. Saint Cyprien le dit expressément : les néophytes, après leur baptême, sont présentés aux évêques pour recevoir l’un et l’autre : pnepositis Ecclesiæ ojferuntur et per nostram orationem ac manus impositionem Spiritum Sanclam consequuntur, ac SIONACULO dominico consummantur. Epist., Lxxiii, 9. Et il groupe de même les deux rites dans la phrase où il déclare inutile l’imposition des mains pour l’hérétique dont le baptême est reconnu valide : Non est necesse ei venienti munnni imponi ut Spiritum Sanctum conscquatur et signctnr. Ibid., G. La même association paraît attestée pour Rome par le pape Corneille dans sa lettre sur le baptême de Novatien. Entre autres rites qu’on avait omis de suppléer pour le futur antipape, baptisé au lit, il signale le ocppayiaOTivai, ûttô Toù èTTtCTxÔTCou. Eusèbe, H. E., vi, 43, P. G., t. xx, col. 624. Ce signe de croix s’est conservé dans le rite latin de la confirmation : il se fait depuis longtemps avec le saint-chrême ; mais la formule même qui l’accompagne dans les plus anciens sacramentaires est uniquement celle d’un signe de croix : Signum Cliristi in vilam seternam, dans le Sacramentaire gélasien, P. L., t. lxxiv, col. 1112. In nomine Patris et Filli et Spiritus Sancti, dans VOrdo romamisVII de

Mabillon, P. L., t. Lxxviii, col. 1000, et dans VOrdo de Saint-Amand, édité par Mgr Duchesne, Origines du culte, 1898, p. 453. Nous aurons à revenir plus loin sur le caractère et la portée propre de ce rite ; pour le moment nous ne faisons que le signaler. Voir La consignation à Carthage et à Rome, dans les Recherches de science religieuse, juillet 1911, p. 369-383.

4. Invocation concomilunte.

L’imposition des mains est accompagnée d’une prière qui en spécifie le but et lui donne son caractère propre. C’est un trait essentiel de l’imposition des mains. Il apparaît, nous l’avons déjàvu, col. 1313, dès l'âge apostolique. On le retrouve, et mis en évidence, à tous les siècles. La prière n’accompagne pas seulement les impositions des mains aux malades, voir, par exemple, dans les Homélies Clémentines : ô IIîTpoç xàç -/sïpo !.( ; ocÙtoîç èmŒlç |i.6vov xal eù^dciævoç làaaTO, viii, 24 ; Behm, op. cit., p. 64-65, donne beaucoup d’exemples ; elle est associée partout au rite liturgique et sacramentel. Les extraits de Théodote dans Clément d’Alexandrie ont déjà le groupement eùxal ^eipâiv. P. G., t. X, col. 694. TertuUien dit : Manus imponitur per benedictionem advocans et invh ans Spiritum Sanclum, De baplismo, yni, 2 ; saint Cyprien répète : per nostram orationem ac manus impositionem. Epist., Lxxiii, 9. Eusèbe parle couramment des yeipôi^ z’jjjxi ; par exemple, eù^àç Stà x^^?^"^ Xa^wv èŒpaTTEUÔ-/), H. E., I, 13, 18, édit. Schwartz, p. 94 ; xꝟ. 81à -/sipwv ÊTnOéosMç tùyj^, vii, 2, p. 638 ; xwv Stà x^tpc*6sataç eùxwvJj^ioÙTO. Vita Constantini, iv, 61, P. G., t. XX, col. 1213. La Tradition apostolique de saint Hippolyteprésente partout la même association : imponens ei manus… oral, dicens, édit. Connolly, p. 175, pour la consécration de l'évêque ; imponens manum in eam [oblationem] dicat grattas agens, ibid., p. 176, pour la prière eucharistique ; imponat manum super caput ejus et dicat… orans, p. 178, pour l’ordination du prêtre. De même, p. 178, 179, pour celle du diacre ; When the teacherhis laid his hand upon the catechumen. lie sliall praij and dismiss them, ibid., p. 182, pour le renvoi des catéchumènes ; Episcopus manum illis imponens invocet, dicens.., p. 185, pour la confirmation. La connexion du geste et de la prière qui l’accompagne est telle que les deux expressions deviennent interchangeables. Les Constitutions apostoliques, au t. VIII, ne mentionnent l’imposition des mains aux diverses catégories des assistants à la messe que sous la forme d’une invitation à recevoir la bénédiction et la prière de l'évêque : xXtvaTS… xal zuKoyziaQsxal ô èttIctvcotcoç ÈTCsuj^éaOco ^éycov, viii, 7, 3-4 ; cꝟ. 6, 10 ; 8, 4 ; 9, 6-7 ; 37, 4 ; xXtvare tî] x^i’PoQs'ïto' xal ô ÈTrÎCTxoTTOç XcysTw, Funk, p. 482, et coirespondantes. Par contre, la Tradition apostolique, version éthiopienne. Constitution ecclés. d’Egypte, dans Funk, Didascalia, t. ii, p. 102, ne donne comme titre à la prière de renvoi des fidèles que la formule « imposition des mains », édit. Connolly, p. 178, et dans Funk, toc. cil. : Impositio manuum postquam accep ; runt. Le Sacramentaire de Sérapion fait de même pour les prières de l’ordination des diacres, des prêtres et des évêques : le titre en est ^s^po^sala xa.zcx.a’zâ.cssuiç Siaxôvtov, … TrpscrPuTspcûv, … èmaxànoxj. Funk, Didascalia, t. II, p. 188-190. Il donne pareillement sous le titre de y^sipodtGice, les prières pour les catéchumènes, pour les malades, pour les aïques, après que les clercs ont déjà communié, n. 4, 6, 8, 15, dans Funk, p. 162, 164, 166, 178. On s’explique dès lors que saint Augustin parle de l’oratio manus impositionis qui, avec le signum C/iris/i.sanctifie le catéchumène. De peccatorum meritis et remissione, ii, 26, P. L., t. XLiv, col. 176. Sa définition célèbre : Manus impositio…. quid est aliud nisi oralio super hominem. De baptismo, iii, 16, 21, P. L., t. xliii, col. 14,