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INSPIRATION DE L'ÉCRITURE


l’inspiration des deux Testaments. Adv. hær., serm. ii, t. II, p. 441-442 ; Adv. scrutalores, serm. xxi, t. iii, p. 38-39. Saint Jean fut inspiré, puisque le Saint-Esprit a dépeint par lui le Verbe de Dieu. Adv. scrutalores. serm. xxxiii, p. 59.

11. En Occident, au iv « et au ve siècles, la foi à l’inspiration scripturaire était aussi vive qu’en Orient. Saint Hilaire de Poitiers appelle les Écritures Dei eloquia, avleslia eloqiiia, ou dicla. Tract, in ps. cxxxr, P. L., t. IX, col. 768. Le corps des Écritures qui comprend la Loi et les Prophètes, a été écrit par la main des liommes ; il n’est pas cependant une œuvre humaine, car l’Esprit de Dieu, qui sait toutes choses, inspirait les saints hommes de l’ancienne loi. Epist. seu libellas, t. x, col. 733, 753-754. La pensée qu’exprimaient les prophètes ne venait donc pas de leur esprit propre ; elle était fournie à leur intelligence par l’Esprit de Dieu qui s'était emparé d’eux. Tract, in ps. exriil, t. IX, col. 639-640. Les ariens mettaient plusieurs prophéties en contradiction avec les évangélistes et les apôtres. L'évêque de Poitiers les réfutait, en montrant l’accord des deux Testaments, qui ont le même Dieu et le même Esprit. De Trinitate, III, 32, t. X, col. 73. Saint Hilaire, dans ses traités sur les psaumes, affirme l’inspiration des prophètes et du psalmiste David, qui était prophète. L’auteur des Proverbes était aussi un prophète, par qui l’Esprit parlait. Tract, in ps. cxxxv, n. 4, t. ix, col. 770. Les évangélistes étaient inspirés par le même Esprit que les prophètes. De Trinitate, XII, 3, t. x, col. 435. Les paroles de Paul sont des paroles divines, ibid., i, 15, col. 34 ; il a parlé aux Corinthiens, étant rempli de l’Esprit Saint, Fragmenta, i, n. 1, col. 627j et le Saint-Esprit parlait dans ses Épîtres. Tract, in ps. LXV, ù. 19, t. IX, col. 431, Voir t. vi, col. 2414.

Selon saint Ambroise, l’Ancien et le Nouveau Testament sont verbum et eloquia Dei. In ps. cxriir, serm. xxii, 20, P. L., t. xv, col. 1517. Les écrivains sacrés n’ont pas écrit selon l’art humain, mais par une grâce qui est supérieure à l’art tout ce que le Saint-Esprit leur faisait dire. Epist., clas. i, epist. viii, n. 1, t. xvi, col. 912. De ce que toute Écriture, que le Saint-Esprit a dite, est OsôjrvsuaTOÇ. le saint docteur sait, que le Saint-Esprit est Dieu. De Spirilu Sancto, t. III, n. 112, col. 803. Les écrivains sacrés. Moïse, les prophètes, étaient donc inspirés. L’auteur du livre de Tobie était un prophète. De Tobia, c. i, n. 1 ; c. ii, n. 6, t. XIV, col. 759, 761. L’esprit prophétique a infusé à Job ce que celui-ci devait dire. De interpretaliune Job et David, t. I, c. vii, n. 23, 25 ; viii, n. 26, col. 807, 808. L’Esprit parle dans le Cantique, De virginitate, c. x, n. 54, t. xvi, col. 280 ; In ps. cxviii, serm. xvi, n. 23, t. xv, col. 1492, et Salomon était inspiré pour l'écrire, Epist., clas. i, epist. xlv, n. 4, t. XVI, col. 1142. L’auteur de la Sagesse était un prophète, pour qui le Saint-Esprit parlait. De virginibus, I. I, c. VII, n. 35, col. 199. David aussi était propliète, et il écrivait ce que le Saint-Esprit lui révélait. In ps. CXVin, serm. xxi, n. 6, t. xv, col. 1504. Plusieurs ont essayé d'écrire l'Évangile, qui étaient destitués de la grâce ; Matthieu, Marc, Jean et Luc n’ont pas eu d’efforts à faire. Luc ne s’y est pas mis de sa seule volonté, mais selon qu’il a plu au Christ qui parlait dans son Évangile. In Lucam, t. I, n. 1-3, 10, 11, col. 1533-1534, 1538. Saint Paul avait reçu par infusion du Saint-Esprit, et non de son jugement propre, ce qu’il enseigne de la femme veuve. -De vidais, c. i, n.'2, t. XVI, col. 235.

Selon Ruffn, voici ce que l'Église croit du Saint-Esprit : Ilic igitur Spirilas Sanctas est, qui in Veteri Testamento Legem et Proptietas, in Nova Evangclia et Apostolos inspiravit. Les volumes de l’Ancien et du Nouveau Testament sont ceux que, selon la tradition

des anciens, on croit inspirés par le Saint-Esprit luimême et qui ont été remis aux Églises du Christ. In symbolum apostolorum, n. 36, P. L., t. xxi, col. 373. Saint Jérôme nomme les Livres saints Spiritus eloquia, Epist., cvi, n. 1. P. L., t. xxii, col. 837, verbum Dei quo pascimar et potamus. In Ecclesiasten, t. XXIII, col. 1039, Dei sermo (qui) de Spirilu fiait. In Epist. ad Titum, t. xxvi, col. 552. Toutes les Ecritures appartiennent au Saint-Esprit et ne forment qu’un seul livre. In Isaiam, t. IX, c. xxxix, t. xxiv, ^ col. 332. Le saint docteur parle spécialement de l’inspiration des prophètes. Leurs livres ont été écrits instinctu Spiritus Sancti. In Ose., prol., t. xxv, col. 815. En réponse à ses détracteurs, qui lui reprochaient de corriger le texte des Évangiles, il disait. : Non adeo me hebetis fuisse cordis et tam crassæ rusticilatis quam illi solam pro sanctitale habeunt, piscatorumse discipulos asserentes, quasi idcirco sancti sini, si niliil scierint, ut aliquid de dominicis verbis aut corrigendum putaverim aut NON DivixiTVS INSPIRATVM. Epist., xxvii, n. 1, t. XXII, col. 431. Il ne trouvait dans l'Épître à Philémon rien qui fut indigne de l’Esprit qui a suggéré tout ce qui y est écrit. In Epist. ad Philem., prol., t. XXVI, col. 599-602. Quand saint Paul semble parler en son nom propre, il n’est pas privé du Saint-Esprit. In Epist. ad Gal., t. III, col. 403. Voir L. Sanders, Études sur saint Jérôme, Bruxelles, Paris, 1903, p. 121-127 ; L. Schade, Die Inspirationslehre des heiligen Hieronymus, dans Biblische Sludien, Fribourgen-Brisgau, 1910, t. xv, fasc. 4 et 5, p. 5-12.

Voulant énoncer la doctrine de saint Jérôme « sur la dignité divine » de l'Écriture, Benoît XV, dans l’encyclique Spiritus Paraclitus, du 15 septembre 1920, a déclaré que si « l’on parcourt à cet égard les écrits du grand docteur, pas une seule page qui n’en témoigne à l'évidence, il a fermement et invariablement affirmé avec l'Église catholique tout entière, que les saints Livres ont été écrits sous l’inspiration du Saint-Esprit, qu’ils ont Dieu pour auteur et que c’est comme tels que l'Église les a reçus (Cunc. Val., sess. III, const. De fide cathnlica, c. ii). Les livres de la sainte Écriture ont été composés, affirme-t-il, sous l’inspiration, ou la suggestion, ou l’insinuation, ou même la dictée de l’Esprit Saint ; bien plus, c’est cet Esprit lui-même qui les a rédigés et publiés. Saint Jérôme ne doute nullement, par ailleurs, que tous les auteurs de ces Livres n’aient, chacun conformément à son caractère et à son génie, prêté librement leur concours à l’inspiration divine. » Acta apostolicas sedis, 1920, t. xii, p. 389. Cf. F. Valente, S. Girolamoe rencijclica Spiritus Paraclitus dei S. Ponte fice Bencdetto XV sulla sacra Scrittura, Rome, s. d. (1921), p. 27-28.

Saint Augustin a affirmé l’inspiration de l'Écriture non seulement par les noms qu’il lui donnait et qui marquent expressément son origine divine, mais encore par des assertions explicites. Legimus, dit-il, digito Dei scriptam esse Legem et datam per Moysen sanctum servum cjus : quem digitum Dei mulli intelligunt Spiritum Sanctum. Quapropler, si digilos Dei eosdem ipsos ministros Spirilu Sancto repletos propler ipsum Spiritum qui in eis operatur, recte ctccepimus, quoniam per eosdem nobis omnis divina Scriptura confecta est, convenienter intelligimus tioc loco (Ps. viii, 4), cselos dictas libros utriusque Testamenti. Enar. in ps. cxiv, n. 3, P. L., t. xxxvii, col. 1483. Pour prouver que ces livres ont été donnés aux hommes par l’Esprit divin, Augustin fait appel à sa propre expérience. Alors qu’il avait constaté le désaccord des nombreux philosophes dont il avait lu les ouvrages, il a conclu qu’il était nécessaire de croire à l’autorité des saintes Lettres. Con/es., t. VI, c. v, n. 7, 8, t. xxxii, col. 723. L’inspiration des prophètes résulte, en effet, de l’accord merveilleux de leurs prédictions, De consensu