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INSPIRATION DE L’ECRITURE


Hésychius, prêtre de Jérusalem, au ve siècle (?), range rEcclesiaste au nombre des livres prophétiques. Les prophètes, dont les noms étaient inscrits en tête de leurs livres, n’ont pas été les seuls prophètes. Prophètes aussi étaient les hommes, inspirés de l’esprit prophétique dont les paroles sont rapportées dans les livres historiques de l'Écriture inspirée, tels Samuel, Élie et Elisée, comme ceux qui ont écrit les livres prophétiques, sous le souffle du Saint-Esprit, tels les douze petits prophètes et les grands, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel. In duodecim prophetas minores, P. G., t. xciii, col. 1341, 1344. Les psalmistes aussi étaient prophètes, et David a été la xiOàpa tej TrvsûfiaToç. Serni., iv, col. 1460. Les divergences des évangélistes viennent du Saint-Esprit ; chacun d’eux a écrit sous la motion du Saint-Esprit, ce qui manquait dans les autres. Qua-st., difꝟ. 28, 32, col. 1417, 1420.

9. Les Pères Cappadociens établissaient aussi l’inspiration des Livres saints. Saint-Basile appelle maintes lois les Écritures Ta Xoyta toQ IIvEÛfxaTOç, Ilomil., ivin Hexumeron, P. G., t. xxix, col. 80 ; Homil., xii, in principium Proverbiorum, t. xxxi, col. 385 ; SiSaoKOtXîav Toù nv£Ù[xaTOÇ, Adi'. Eiinomiiim, t. II, n. 7, t. XXIX, col. 584, [xapTupîa toù nv£i)[JiaToç ibid., n. 15, col. GOl, Tàç àyiaç xal OsoicveûaTouç ypaçâç. Epist., clas. I, epist. xli, t. xxxii, col. 345. Toute l'Écriture est inspirée et utile, parce qu’elle a été écrite par le Saint-Esprit. Homil. in ps. i, n. 1, t. xxix, col. 209. L’Esprit qui a parlé par les apôtres et les prophètes et dont l'Écriture est inspirée, est évidemment Dieu. Adv. Eiinomiiim, t. V, col. 721. Les histoires, narrées dans les Écritures, sont inspirées. In ps. Lix, n. 1, col. 460. Le psalmiste David a eu plusieurs manières d’enseigner Tiapà tou IvepyoLJvToç èv aiJTM nvejji.aTOç. Homil. Quod Deus non est auctor malorum, t. xxxi, col. 329. Saint Jean l’cvangéliste a été inspiré par le Saint-Esprit, Adu. Eunomium, t. II, n. 27, t. xxix, col. 633, aussi bien que saint Paul. Ibid., n. 19, col. 612.

Saint Grégoire de Nazianze appelle les Écritures ôsoTTveûaTOUç [xùOouç, Poemata dogmat., xxxv, P. G., t. xxxvii, col. 517-518. Il a dressé le catalogue twv 6eo7rveu(7Tcov [316Xtcûv. Poema ad Seleucum, col. 15941598. L’Esprit a fait du pâtre David un psalmiste et un prophète, comme il fit plus tard d’Amos. Oral., XLi, n. 14, t. xxxvi, col. 448. Les évangélistes ont écrit différemment selon l’utilité de leurs lecteurs et aussi selon qu’ils étaient informés et instruits par le Saint-Esprit, qui était en eux. Oral., xliii, in laudem Basilii Magni, n. 79, col. 589.

Saint Césaire, frère de saint Grégoire, désigne l'Écriture par les expressions tô 6etov Ypà[jpia, Dial., III, q. cxl ; IV, q. clxxxv, P. G., t. xxxviii, col. 11201161, T/]v 6e'.av tctuxttjv, Dial., III, q. cxv, cxl ; IV, q. CLXxxviii, col. 997, 1049, 1165, et il nomme les écrivains sacrés ôeîouç et Qzaneaioix ;. Dial., I, q. ii, XXXV, xxxviii ; II, q. en ; III, q. cxviii, col. 857, 900, 904, 969, 1005. David fut ô twv QdoiM (xéXoSoç. Dial. I, q. XIV, col. 872.

Saint Grégoire de Njsse nomme très souvent les Écritures ôsiouç Xoyouç, GeéTiveuaTov ypjtçrjv ou Sta6r)XY]v ou Xoyov ou [xapTuplav ou SiSaaxaXiav. Il les définit en ces termes : 'H 6e67rv£ucjToç ypaç/ ;, xaOwç 6 Osïoç 'ATvoaroXoç aÙTVjv 6vo[Aà^ei, toù àytou tcveûiJ.aT6ç èoTi ypaç-J)… ôaa y) ôsîa ypa<pv] Xéyet, toù tcveû[xarôç eîcn toû àyîou cpcavaî. Cont. Eunomium, t. VII, P. G., t. XLV, col. 741, 744. Moïse a écrit sur la création du monde xarà ôstav èmnvoiœj. In Hexæmeron, proœm., t. xlvi, col. 61. Dieu a parlé par les prophètes. In Canlic, homil. i, t. xliv, col. 861. Le prophète Amos était donc GsaTCsaioç. Cont. usurarios, t. xlvi, col. 445. Saint Grégoire appelle le Psautier

ôeÔTTveuŒTOv StSaaxaXîav, In psaL, tr. II, t. xliv, col. 488 ; TTpoçrjTetav et 6eîav ypacpifjv, tr. I, proœm., et c. I, col. 433, et le psalmiste Ttpocpr)rï)v, In Cant., homil. III, IV, col. 828, 841, à qui l’Esprit suggère tout. De bealiludinibus, orat. ii, col. 1212. Le sage Salomon parlait, oùx èv ttsiGoïç aocpiaç Xoyoïç, àXX' èv SiSax.TOtç 7Tveû[ji, aT0( ; àyîou coçiaGetç. In verba : Faciamus hominem, orat. ii, col. 277. L’Ecclésiaste est donc ypaçï) ij(J ; 7)Xy) xal Œotcvsucttoç. In Ecclesiaslen, homil. i, col. 617. L'Évangile est divin et la voix de Paul céleste. De vita Moijsis, col. 344. Paul a révélé les secrets des mystères èv xf) Suvâpiei. toû 7Tveû(i.aT01 ;. Cont. Eunomium, t. XII, t. xlv, col. 1060.

10. Les écrivains de l'Église syrienne admettent aussi l’inspiration de l'Écriture.

Aphraate, le Sage Persan, ne voulait parler que d’après l'Écriture. Dem., xxii, 26. Il la vénérait comme divinement inspirée et écrite par Dieu, Dem., iv, 10 ; VIII, 3 ; XV, 8 ; comme dictée par le Saint-Esprit qui a parlé par les prophètes et les écrivains sacrés. Dem., VIT, 10 ; VIII, 25. Il en distingue deux groupes : les premières et les postérieures, Dem., xxii, 26, c’est-àdire l’Ancien et le Nouveau Testament, et il cite la plupart d’entre eux. J. Parisot, dans Patrologia syriaca, Paris, 1894, 1. 1, p. xli-xliii.

Le diacre d'Édesse, saint Éphrem, n’a jamais traité ex professo de l’inspiration. « Mais les noms qu’il donne à l'Écriture, les formules qu’il emploie pour la citer, l’usage constant qu’il en fait, la manière dont il en recommande la lecture et la méditation, le soin qu’il apporte à expliquer chaque mot et à rechercher le sens mystique des moindres détails, montrent, à ne pouvoir s’y tromper, qu’il rapportait les Livres saints à Dieu comme à leur auteur principal et qu’il les regardait comme divinement inspirés aussi bien dans les narrations historiques que dans les choses de la foi. » D’abord, il donne à l'Écriture les noms de Livres divins. Livres de Dieu, Écriture, Écriture sainte. Les formules qu’il emploie le plus souvent, en la citant, sont : // est écrit. Dieu a dit, l'Évangile dit, F Apôtre a dit, l'Écriture dit, le Prophète a prédit. En citant une fois Ézéchiel, il dit : « Comme parle l’Esprit Saint. » En parlant des livres de Moïse, il dit : « Moïse a écrit sous l’inspiration de l’Esprit Saint, qui parlait en lui. » Le Dieu juste n’a pas dédaigné d'écrire dans la Genèse les choses d’en haut, le mystère de la création, et les choses d’en bas, telles que l’affaire des baguettes et des mandragores. « L’auteur de ces récits sincères les a fait écrire par l’Esprit Saint et placer dans l’arche. » Adv. scrutatores, hym. lui. Opéra syr. lat., t. III, p. 98-99. Les deux Testaments sont de Dieu et d’accovd entre eux. Ibid., t. iii, p. 107-108. Éphrem lisait les livres de l’Esprit, qui sont écrits par l’Esprit Saint. Ibid., t ii, p. 236. Cf. Th. Lamy, L’exégèse en Orient au iv-e siècle ou les commentaires de saint Éphrem, dans la Revue biblique, 1893, t. ii, p. 10-12. Or, quoi qu’on ait dit ; rencontre, saint Éphrem rangeait parmi les livies de Dieu les deutérocanoniques de l’Ancien Testament. Ibid., p. 12-17.

Rien que dans les Opcra syro-lutina, j’ai relevé des témoignages, donnés en passant, qui affirment l’inspiration de Moïse, des prophètes et des psalmistes. Moïse a écrit la Genèse sous la dictée de Dieu. In Gen. collectanea, Rome, 1737, t. i, p. 115. Les prophètes ont été inspirés par le même Esprit que Moïse. In Amos, t. II, p. 256. Dieu a parlé par tous, à des époques différentes. In Oseam, p. 247 ; In Joelem, p. 251. David chantait, inspiré par l’Esprit divin, Necrosima, can. 7, 33, t. III, p. 233, 273, et les psaumes ont été composés par l’inspiration de l’Esprit divin et sont de cet Esprit. Can. 16, 17, p. 257, 263. Saint Éphrem ne parle pas explicitement de l’inspiration des livres du Nouveau Testament, mais il défend à rencontre des hérétiques,