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INSPIRATION DE L’ECRITURE


les anciens aussi bien que les récents qui donnèrent leurs soins aux mystères du Nouveau Testament. In Nahum, i, 1, col. 401. Son canon biblique toutefois n'était pas complet et il en excluait en plus des livres deutérocanoniques quelques autres livres des deux Testaments. L. Pirot, L'œuvre exégélique de Théodore de Mopsueste, Wome, 1913, p. 157-158 ; Kihn, Thcodor von Mopsuesda iind Junilius Africanus, Fribourg-enèrisgau, 1880, p. C7.

Interprétant II Tim., ni, 16, Théodoret reconnaît que l’apôtre distingue des écrits de la sagesse humaine Ypaçïjv Tïjv 7TV£uii, aTixffiv, et la raison qu’il en donne est celle-ci : 'H yàp toù Œîou 7rveû(j.aToç yji-piç 81à xcov TrpotprjTcùv xoà tcov àroaTÔXcov èçOé^aTO. Puis de ce que l'Écriture de l’Esprit est GsoTTveuoxoç, il conclut que l’Esprit Saint est Dieu Inicrprct. Episi. II ad Tim., P. G., t. Lxxxii, col. 849. L'Écriture est donc TOÙ Qzlou TiveùpiaTOç StSaaitaXîa. In loca difjicilia Scripl. sac, Qiiœst. in Gen., i, q. xi, t. lxxx, col. 92. Saint Paul, qui appelle « saintes » les Écritures de l’Ancien Testament, Rom., i, 2, nous apprend à les reconnaître comme divines et divinement inspirées. In Epist. ad Rom., i, 2, t. lxxxii, col. 49. C’est l’Esprit qui a montré d’avance aux prophètes ce qui s’est accompli plusieurs siècles plus tard, en sorte qu’ils ont pu dire, non pas : Nous avons entendu, mais : Nous avons vu. In Isaiam, lui, 2, t. lxxxi, col. 441. Théodoret reconnaît donc l’inspiration des prophètes. Or, David, dans ses psaumes, était prophète, ainsi que les autres psalmistes qui sont nommés dans les livres des psaumes. Il prouve l’inspiration du Cantique. In Cantic., præf., 29, 32. Les apôtres ont été inspirés comme les prophètes. Dialogus, ui, t.Lxxxiii, col. 1721. Les épîtres de saint Paul ont été écrites par l’opération divine du Saint-Esprit comme les psaumes de David, In Epist. Paiili, præf., t. lxxxii, col. 37, car le même Esprit a parlé par David et par Paul. In // » ' » ad Cor., v, 13, col. 404.

Interprétant le texte de saint Paul, II Tim., iii, 16, saint Jean Chrysostonie l’entend en ce sens que toute l'Écriture, dont l’apôtre parle, dont Timothée avait été instruit dès l’enfance, donc tout l’Ancien Testament, Tcôcaa ouv y) ToiauTV] ôeoTiveuaToç. In Epist. II ad Tim., homil. ix, n. 1, P. G., t. lxii, col. 649. Les Écritures sont donc Ta 6eta Xôyta. In parabolam decem n^itlium talentorum, n. 1, t. li, col. 18. Elles ont été écrites par Dieu, le maître de toutes choses. In Episl. ad Gal., i, 7, t. lxi, col. 624. Ce ne sont pas seulement les livres prophétiques que Chrysostonie tient pour inspirés ; ce sont aussi les livres historiques. Ce n’est pas sans raison que les histoires de la Genèse ont été écrites par le Saint-Esprit. In Gen., homil. lvii, t. Liv, col. 494. Les Évangiles, qui reproduisent les paroles du roi Très-Haut, sont les premières des Écritures divinement inspirées. De angusla porta homil., n. 1, t. li, col. 41. Saint Matthieu a écrit son Évangile, étant toù IIvEÛfxaTOi ; z. ikfoÔEÎç- ^" Multh., homil. i, 1, 8, t. lvii, col. 15, 24. Le livre des Actes a été écrit par saint Luc, mais avec la participation du Saint-Esprit. In inscript, altaris, homil. I, 3 ; II, 3, t. l, col. 71, 72, 83 ; In Actaapost., homil. i, 1, 2, t. LX, col. 15-17. Saint Paul était tô oTÔfxa TOûXpiaToû, Y) Xûpa toù nv£u[i.aTOç. IJe Lazaro, coic.'i, n. 9, t. xLviii, col. 1041. Voir. S. Haidachcr, Die Lehre des hl. Joannes Chrysostomns iiber die Schriflinspiration, Salzbourg, 1897.

8. Saint Cyrille de Jérusalem applique en exégèse les principes de l'école d’Antioche. Or, il tire les dix principaux dogmes de l'Église des Écritures divine.ment inspirées de l’Ancien et du Nouveau Testament, et il en donne cette raison : Eïç yâp saTiv ô twv Suo AiaOrjxwv Osoç, ô t6v èv tÎ) Kocivyi çavévxa Xpi.aT6v, Iv T ? ; riaXaiK TrpoxxTayyeîXaç, 6 8tà v6(J.ou xaî, Tipoç-/) Tcôv eîç XpiCTTov TraiSaywyïiaaç. Cat., iv, n. 33, P. G., t. xxxiii, col. 493, 496. Les mystères de la foi ne peuvent être prouvés que par les divines Écritures. Ibid., n. 17, col. 470-477. Les catéchumènes, s’ils veulent connaître Dieu, doivent croire aux Écritures, Cat., ii, 4 ; iii, 16, col. 388, 448, et accepter la démonstration qui en est tirée, ii, 7, col. 413. Cette démonstration est tirée autant de l’Ancien Testament que du Nouveau. Cat., xviii, n. 33, col. 1056. C’est le Saint-Esprit qui atteste les dogmes dans l'Écriture. Cat., xi, n. 13, col. 705. Saint Cyrille de i Jérusalem parle spécialement de l’inspiration des i prophètes. Il appelle Ézéchiel Tcveu[i.aTO(p6pov. Cat., I II, n. 4, col. 388. Le psalmiste est un prophète. Cat., XIV, n. 8 ; xvi, n. 28, col. 832, 957. Le Saint-Esprit a parlé par les prophètes et par les apôtres. Cat., xvi, n. 2-4, col. 920-921.

Pour réfuter les manichéens, qui rejetaient l’Ancien Testament, saint Épiphane montre l’accord détaillé des doctrines qui sont exposées dans les livres des deux alliances, et la raison théologique qu’il donne de cet accord, c’est que le même Esprit a parlé dans la Loi, les Prophètes et les Évangiles. Ilar., Lx^^, n. 7275, 80-84, P. G., t. xLii, col. 144-149, 156-168. Aussi, à l’occasion, il affirme l’inspiration des écrivains sacrés. Moïse a écrit sous le soufïle du Saint-Esprit, Hær., XXVI, n. 3 ; xxxiii, n. 9, t. xli, col. 337, 372, et les paroles de la Genèse sont un Ôeîoç Xoyoç. Hier., Lxvi, n. 18, t. XLii, col. 56. David a vu l’avenir longtemps à l’avance par l'œuvre du Saint-Esprit. Ha-r., Lxi, n. 71, t. xLi, col. 1193. Le Saint-Esprit parlait par les prophètes. Ancoratus, n. 10, t. xliii, col. 24. Daniel était rempli du Saint-Esprit. Ibid., n. 25, col. 61. Les évangélistes étaient inspirés dans le choix de ce qu’ils racontaient de façon à rester d’accord, ce qui montrait qu’ils puisaient à la même source, et si chacun d’eux a omis quelques faits, c’est que le Saint-Esprit leur apprenait en particulier ce qu’ils devaient dire pour leur compte. Ainsi ce que saint Jean a écrit sous la direction du Saint-Esprit est digne de foi et vrai. Hær., li, n. 5-31, t. xi.i, col. 897944. Épiphane répondait ainsi aux aloges, qui n’acceptaient pas le quatrième Évangile. Après avoir réfuté les objections que ces personnes soulevaient contre l’Apocalypse, il concluait que ce livre est une prophétie et qu’il est l'œuvre du Saint-Esprit, Ibid., n. 32, 33, col. 944-949. Les Épîtres du même apôtre sont, comme l'Évangile et l’Apocalypse, d’un homme inspiré. Hær., lxiv, n. 68, col. 1189. Paul était 7rveu[jLaTO(pcipoç, Hær., lxix, n. 73, t. xlii, col. 324, et il était liveujjiaTi. àyîco çepdfxsvoi ;, quand il écrivait I Cor., XV, 24, 35. Hwr., lxiv, n. 78, t. xli, col. 1189. Cet apôtre parlait par le même esprit, qui avait parlé dans l’Ancien et le Nouveau Testament, quand, Rom., XI, 23, il exprimait la même idée que le psalmiste. Hær., Lxxiii, n. 7, t. xlii, col. 413, 416. L’Esprit Saint décrivait la corruption des gnostiques dans l'Épitre catholique de, Iude. Hær., xxvi, n. 11, t. xli, col. 348.

Philon, évêque de Carpasia et ami de saint Épiphane, affirme métaphoriquement et expressément l’unité des deux Testaments, qui nous donnent le breuvage et le lait spirituels qui viennent du Saint-Esprit. Enarrat. in Canticum, P. G., t. xl, col. 36, 44-45. Dans la loi et les prophètes nous parle le Seigneur, col. 72, qui a placé dans l'Église le quadrige évangélique, qui nous conduit au ciel sur un char de feu, lequel est le Saint-Esprit, col. 121. Lenezde l'époux du Cantique, c’est saint Paul, qui a donné à l’Eglise la respiration des deux Testaments, lesquels nous préparent la vie élernelle par un seul Esprit divin, comme la vie luiinainc dérive des deux ouvertures de notre nez, col. 125, 128.